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Full text of "Paléographie musicale : fac-similés phototypiques des principaux manuscrits de chant grégorien, ambrosien, mozarabe, gallican"

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University  of  Toronto 


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PALEOGRAPHIE   MUSICALE 


XV 


PALEOGRAPHIE   MUSICALE 

Recueil  fondé  par  Dom  André  MOCQUEREAU 


LES   PRINCIPAUX 

MANUSCRITS   DE   CHANT 

GRÉGORIEN,   AMBROSIEN,    MOZARABE,  GALLICAN, 

PUBLIÉS   EN   FAC-SIMILÉS   PHOTOTYPIQUES 

SOUS    LA    DIRECTION 

de  dom  JOSEPH  GAJARD 

MOINE   DE   SOLESMES 

XV 


/  / 


SOCIETE  SAINT  JEAN  L'EVANGELISTE 

DESCLÉE  &  C 
TOURNAY   (Belgique). 

1937 

"ÛniversT^- 

BIBLIOTHECA 
,9'taviensis 


EMINENTISSIMO   DOMINO 

ILDEPHONSO 

S.  R.  E.  PRESB.  TIT.  SS.  SILVESTRI  ET  MARTINI 

CARD.   SCHVSTER 

PAVLI  QVONDAM  EXVVIAS 

GREGORIANIS   FOVENTI  MODVLIS 

AMBROSII 

NVNC  CARMINA  DECESSORIS 

MEDIOLANENSIBVS 

ANTIQVO  FVLGIDA  SPLENDORE 

RESTITVENTI 

SVB  PVRPVRA  MONACHO 

SOLESMENSES 

D.  D.  D. 


LE  CODEX  VI.  34 


DE  LA 


/  f 


BIBLIOTHEQUE   CAPITULAIRE   DE   BENEVENT 


(XIe-XIIe  SIECLE) 


•»_  _-»_, 


GRADUEL  DE  BENEVENT 

AVEC 

PROSAIRE  ET  TROP  AIRE 


M 

.P3SI 

tf37-à~3 


AVANT- PROPOS 


Encore  un  Graduel,  dira-t-on  ! 

Oui,  encore  un  Graduel,  et,  qui  plus  est,  un  Graduel  bénéventain,  comme  celui 
du  précédent  Volume  de  la  Paléographie. 

Pourquoi  cette  obstination  à  multiplier  la  publication  de  Graduels,  alors  qu'après 
bientôt  cinquante  ans  d'existence  la  Paléographie  n'a  encore  donné  ni  Hymnaires,  ni 
Prosaires,  ni  Tropaires,  toutes  choses  qui  présenteraient  pourtant  tant  d'intérêt,  et 
vers  lesquelles  il  semble  que  se  porte  de  nos  jours  l'attention  des  savants? 

Nous  pourrions  répondre  d'abord  que  le  codex  VI.  34  de  la  Bibliothèque  Capitu- 
lai re  de  Bénévent,  auquel  est  consacré  ce  quinzième  Volume,  contient  de  fait  un 
Prosaire  et  un  Tropaire.  Mais  nous  préférons  reconnaître  sans  détour  que  ce  n'est  pas 
cette  raison  qui  a  guidé  notre  choix  ;  c'est  très  précisément  le  Graduel  lui-même  que 
nous  voulons  livrer  à  l'étude  et  à  la  méditation  de  ceux-là  qui  s'intéressent  au  trésor 
mélodique  de  l'Eglise  Romaine. 

La  raison  en  est  bien  simple  :  elle  est  dans  le  but  avant  tout  pratique  de  la  Paléo- 
graphie Musicale.  «  Ce  que  voulait  avant  tout  le  fondateur  de  la  Paléographie,  disions- 
nous  dans  l'Avant-Propos  du  Volume  précédent,  c'était  permettre,  par  la  reproduction 
phototypique  des  documents  originaux,  de  restituer  dans  sa  teneur  authentique, 
primitive,  le  texte,  mélodique  et  rythmique,  des  mélodies  grégoriennes...  Son  dessein 
n'était  aucunement  de  faire  œuvre  d'archéologue  et  de  savant.  Dans  son  esprit,  les 
documents  ne  devaient  pas  seulement  offrir  une  satisfaction  à  la  curiosité  des 
paléographes,  comme  des  objets  de  musée  ;  ils  devaient  avant  tout  aider  à  la  parfaite 
résurrection  d'une  forme  d'art  admirable,  étroitement  associée  à  la  liturgie,  et  alors 
presque  morte...  C'est  ce  but  premier  qui  conditionnera  tout  le  reste,  le  choix  des 
manuscrits  à  publier,  comme  la  direction  à  donner  aux  études  ». 

S'il  est  exact  que  depuis  cinquante  ans  l'œuvre  du  rétablissement  de  la  mélodie 
grégorienne  a  fait  d'immenses  progrès,  s'il  est  exact  que  l'édition  vaticane  est  venue  la 
consacrer  officiellement,  il  serait  téméraire  pourtant  d'affirmer  que  le  travail  soit 
pleinement  achevé,  et  que  nous  soyons  vraiment  toujours  en  possession  de  la  belle 
ligne  grégorienne  «  en  sa  teneur  authentique  et  primitive  ». 

Paléographie  XV.  2 


10 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


C'est  un  fait,  par  exemple,  que  Y  Antiphonaire  Monastique,  publié  récemment, 
en  1934,  accuse  de  notables  divergences  avec  la  version  vaticane,  et  des  divergences  qui 
ne  sont  pas  seulement  des  détails  plus  ou  moins  insignifiants,  mais  qui  affectent 
l'essence  même  de  la  mélodie,  puisque  c'est  la  modalité  qui  est  directement  en  jeu.  Il 
est  sûr  que  les  deux  versions  suivantes  d'une  même  antienne  —  l'antienne  Ascendente 
du  IVe  Dimanche  après  l'Epiphanie  —  ne  sauraient  être  considérées  comme  de  simples 
variantes  sans  importance  ;  c'est,  nous  semble-t-il,  le  fond  même  de  la  mélodie  qui  est 
en  cause  : 


Antiphonaire  Vatican. 


Antiphonaire  Monastique. 


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Ascendén- 

te 

Je-su     in  na-vf- 

cu- 

lam. 

Manifestement,  ces  deux  versions  ne  sont  pas  toutes  les  deux  exactes  ;  l'une  d'elles 
est  certainement  gravement  défectueuse  ;  et  de  savoir  laquelle  ne  peut  laisser  indifférent 
quiconque  a  pris  à  cœur  de  retrouver  l'art  grégorien  dans  sa  vérité  première  et 
objective. 

Les  exemples  pourraient  être  multipliés  indéfiniment,  tirés  tant  du  Graduel  que  de 
l'Antiphonaire.  Il  n'est  donc  que  conforme  à  la  plus  stricte  vérité  de  reconnaître 
simplement  que  la  restauration  grégorienne,  si  loin  qu'on  l'ait  poussée  jusqu'ici,  n'est 
pas  achevée.  Et  aussi  longtemps  qu'elle  ne  le  sera  pas,  le  devoir  de  la  Paléographie 
sera  de  fournir  aux  chercheurs  de  bonne  volonté  les  documents  indispensables,  ou 
même  simplement  de  grande  utilité. 

Le  Volume  précédent  a  déjà  mis  en  relief  l'importance  de  tout  premier  ordre  des 
manuscrits  bénéventains  pour  la  restitution  mélodique  des  mélodies  grégoriennes.  Leur 
témoignage  est  d'une  telle  importance  qu'il  nous  a  semblé  nécessaire  d'insister,  d'en 
préciser  la  nature  et  d'en  établir,  longuement  et  en  détail,  par  une  documentation 
irréfutable,  la  valeur  inappréciable,  ou  pour  mieux  dire  unique. 

Il  serait  intéressant  de  montrer  comment  les  diverses  classes  de  manuscrits  se 
corroborent  et  se  complètent  mutuellement,  sur  quel  point  chacune  d'elles  apporte  sa 
pierre  à  la  construction  de  l'édifice.  C'est  ainsi  par  exemple  que  les  allemands  sont 
précieux  pour  la  ligne  générale  de  la  mélodie,  les  anglais  pour  certaines  modulations 
d'ordre  plus  ou  moins  chromatique  (d'un  chromatisme  voilé,  mais  réel),  les  italiens 
pour  l'indication,  en  cas  de  conflit,  de  la  tradition  romaine,  etc. 

Le  mérite  propre  et  caractéristique  des  aquitains  et  surtout  des  bénéventains  est 
de  nous  fixer  définitivement  sur   la   hauteur   mélodique   des  récitations,  et  même, 


AVANT-PROPOS.  11 


en  certains  cas,  des  cadences  modales.  Sans  eux,  impossible  souvent  d'arriver  sur  ce 
point  à  une  certitude,  ou  même  parfois  d'entrevoir  la  ligne  grégorienne  primitive. 
C'est  à  établir  cette  thèse  que  sera  principalement  consacré  le  présent  Volume. 

Mais,  pour  ce  faire,  il  nous  faut  des  documents  nets,  formels,  que  personne  ne 
puisse  contredire.  La  publication,  au  tome  XIII,  du  manuscrit  de  Saint-Yrieix  suffit 
amplement  en  ce  qui  concerne  l'école  aquitaine.  Il  en  va  tout  autrement,  il  faut 
bien  le  reconnaître,  du  témoin  chargé  de  représenter  la  tradition  bénéventaine,  le 
codex  lat.  10  673  de  la  Bibliothèque  Vaticane,  reproduit  dans  le  XIVe  Volume.  C'est 
à  coup  sûr  un  manuscrit  très  bon,  très  précieux,  très  ancien,  l'un  des  plus  anciens  et  des 
meilleurs.  Mais,  outre  qu'il  est  fort  incomplet  (il  ne  va  que  de  la  Septuagésime  au 
Samedi  Saint),  il  a  le  grave  défaut  de  ne  pas  préciser  suffisamment  la  hauteur 
mélodique  des  intervalles,  et  par  là-même  de  ne  pouvoir  nous  fixer  avec  certitude 
sur  le  point  qui  nous  occupe,  à  savoir  la  détermination  objective  des  récitations  et 
des  cadences  modales. 

On  a  dit  de  ce  codex  10  673  de  la  Vaticane  qu'il  était  diastématique.  Sans  doute, 
il  y  a  chez  lui  une  intention  manifeste  d'indiquer  approximativement  la  hauteur 
mélodique  des  notes  :  d'ordinaire,  les  neumes  s'élèvent  ou  s'abaissent  selon  que  la 
mélodie  monte  ou  descend.  Il  y  a  un  réel  progrès  sur  la  notation  généralement 
«  horizontale  »  de  S.-Gall.  Malgré  tout,  cette  indication  reste  extrêmement  appro- 
ximative, un  peu  comme  dans  Laon  239.  C'est  un  essai  de  diastématie,  plutôt  qu'une 
diastématie  proprement  dite.  On  peut  parfois,  pour  les  mélodies  connues,  deviner 
à  peu  près  les  intervalles  ;  mais  ce  n'est  que  de  l'a  peu  près.  Que  l'on  compare,  par 
exemple,  l'introït  Lœtare  Jérusalem  dans  les  deux  manuscrits  bénéventains  publiés 
par  nous,  à  la  page  25  du  précédent  Volume,  et  au  folio  89v  de  celui-ci!...  Et  nous 
défions  qui  que  ce  soit  de  restituer  avec  certitude,  par  ce  seul  manuscrit,  la  mélodie 
exacte  des  pièces  qui  ne  sont  pas  connues  par  ailleurs. 

Bref,  pour  une  restitution  mélodique  exacte,  précise,  objective,  certaine,  il  nous 
faut  d'autres  témoignages  plus  nets,  plus  indiscutables.  Seuls,  les  manuscrits  sur  lignes, 
véritablement  diastématiques,  peuvent  nous  les  fournir. 

Et  c'est  la  raison  pour  laquelle  nous  publions  ici  un  nouveau  document 
bénéventain,  le  codex  VI.  34  de  la  Bibliothèque  Capitulaire  de  Bénévent,  un  peu 
moins  ancien  que  le  précédent,  mais  d'une  clarté  admirable.  Tout  comme  le  texte, 
la  notation  en  est  extrêmement  soignée,  et  cela  nous  est  déjà  un  gage  de  l'attention 
vigilante  avec  laquelle  il  a  été  écrit.  S'il  n'a  peut-être  pas,  pour  certains  détails, 
la  valeur  absolue  d'autres  plus  anciens,  par  exemple  Bénévent  VI.  33,  il  n'en 
reste  pas  moins  un  témoin  très  fidèle,  et,  à  tout  prendre,  excellent,  de  la  tradition 
bénéventaine,  sans  compter  le  mérite  qu'il  a  par  ailleurs,  et  qui  n'est  pas  mince, 
d'être  complet,  diastématique,  et  d'une  lecture  très  facile,  peut-être  le  plus  clair 
de  tous. 


12  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


LES   MANUSCRITS   SUR   LIGNES 
ET   LA   RESTAURATION    GRÉGORIENNE. 

Nous  voici  amenés,  par  les  réflexions  qui  précèdent,  à  la  question  des  manuscrits 
sur  lignes. 

L'occasion  est  trop  belle  de  nous  expliquer  un  peu  sur  une  théorie  qui,  depuis 
quelques  années  surtout,  a  essayé  de  se  faire  jour. 

D'après  cette  théorie,  les  manuscrits  sur  lignes,  tous  postérieurs  (ils  ne  remontent  pas 
plus  haut  que  le  XIe  siècle),  ne  représenteraient  pas  la  tradition  primitive,  mais  seraient 
eux  aussi  le  résultat  d'une  lente  évolution,  remplis  par  là-même  d'incorrections  et  de 
fautes,  bref,  en  pleine  décadence  ;  et  par  conséquent,  pour  une  restitution  vraiment 
objective,  c'est  uniquement,  ou  à  peu  près,  aux  manuscrits  en  neumes  purs,  dits 
in  campo  aperto^  qu'il  faudrait  avoir  recours. 

Si  vous  objectez  aux  partisans  de  cette  théorie  que  les  neumes  ne  précisent  pas 
l'intonation  exacte  des  sons,  mais  ne  sont  qu'une  sorte  de  sténographie  primitive,  qui 
se  contente  d'indiquer  —  et  encore,  souvent  vaille  que  vaille  —  la  direction  ascendante 
ou  descendante  des  notes,  ils  vous  répondent  sans  hésiter  que  vous  êtes  dans  l'erreur, 
que  les  neumes  précisent  parfaitement  l'intonation  elle-même,  qu'il  suffit  pour  cela  de 
savoir  les  lire,  etc.,  etc. 

La  réponse  est  facile. 

Qu'il  y  ait,  dans  les  neumes  sangalliens  par  exemple,  de  précieuses  indications 
pour  le  paléographe,  c'est  trop  évident  ;  qu'ils  constituent  la  base  indispensable  de  toute 
restitution  grégorienne,  c'est  absolument  certain  ;  que,  dans  bien  des  cas  même,  ce 
soient  ces  neumes  purs,  in  campo  aperto,  qui  nous  aident  à  retrouver  la  vraie  leçon 
mélodique  elle-même  à  travers  le  dédale  des  variantes  des  manuscrits  postérieurs,  c'est 
incontestable  :  mais  ceci  pour  un  détail  ou  pour  un  passage  donné,  et  parce  que  les 
manuscrits  sur  lignes  nous  fournissent  par  ailleurs  tous  les  éléments  de  la  question. 

C'est  le  cas  par  exemple  des  versets  des  répons,  tous  ordinairement  sur  le  même 
modèle.  Quiconque  connaît  un  peu  le  répertoire  grégorien,  et  a  tant  soit  peu  observé 
l'écriture  sangallienne,  reconnaîtra  aussitôt  dans  le  y  .  Stephanus  vidit  du  B^.  Hesterna  die 
de  la  reproduction  ci-contre  d'Hartker,  un  verset  des  répons  du  VIIe  mode,  et  chantera 
sans  hésiter  : 


Sté-  pha-nus      vi-dit  cae-los  a-pér-  tos     vi-  dit  et         intro-  1-        vit. 


AVANT-PROPOS.  13 


V'  *  • 

")  *  * 

"_         P"7~>   T  .         .-'   ^     '/*'„;.*■/■  s*r  f  "'+  /■  s    .      /o     . 

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i*  >..      y*  >'  ' -  **-  r  -< /  •«*  -  •-  ' 

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*t>  A  N  r^nvc  p^nPTJtr-  rt»fl/fcer*»  fkpv&rmp  d^trtrus  <ft«.If»iïde4»<mir-.]/Dni!?><£ . 

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MM 


Saint-  Gall  390,  Antiphonaire  d'Hartker,  p.  56. 


14  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Cela,  parce  qu'il  connaît  (V avance  la  mélodie  de  ce  verset  et  qu'il  la  reconnaît  dans 
les  neumes  qu'il  a  sous  les  yeux.  Les  neumes  jouent  ici  le  rôle  qui  est  précisément  le 
leur,  celui  d'un  aide-mémoire  :  sans  une  connaissance  préalable  de  la  mélodie  en 
question,  les  neumes  seraient  pour  lui  lettre  morte. 

Mais  que,  à  l'aide  de  ces  seuls  manuscrits  en  neumes  purs,  on  puisse  restituer  dans 
leur  ensemble  la  presque  totalité  de  nos  antiques  mélodies,  nous  le  nions  formellement, 
et  tous  ceux  qui  ont  fréquenté  assidûment  les  manuscrits  l'admettront  avec  nous. 

De  fait,  la  théorie  que  nous  combattons  ici  est  surtout  le  fait  de  jeunes  paléo- 
graphes, qui,  après  avoir  travaillé  dans  les  manuscrits  quelques  mois  et  fait  quelques 
remarques  exactes,  s'imaginent  volontiers  que  pour  eux  il  n'existe  plus  de  mystères  ;  de 
bonne  foi,  à  coups  d'imagination,  ils  en  arrivent  facilement  à  édifier  les  thèses  les  plus 
extravagantes,  aux  antipodes  de  la  réalité  historique. 

Non;  là,  comme  ailleurs,  il  faut  se  défier  de  l'imagination,  et  s'en  tenir  aux  faits 
concrets.  Res,  non  verba.  La  notation  neumatique  primitive,  celle  des  IXe,  Xe  et  même 
XIe  siècles,  si  précieuse  et  indispensable  qu'elle  soit,  n'en  est  pas  moins,  laissée  à  elle 
seule,  absolument  insuffisante  pour  une  restitution  sérieuse  et  certaine,  par  la  raison  très 
simple  qu'elle  est  radicalement  incapable  de  préciser  l'intonation  mélodique.  Et  cela  reste 
vrai  également,  servatis  servandis,  des  manuscrits  neumatiques  purs  où  l'on  reconnaît 
un  essai  de  diastématie,  comme  c'est  le  cas  du  manuscrit  bénéventain  10  673  de  la 
Bibliothèque  Vaticane. 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  tenter  ici  une  démonstration  en  règle,  avec  tout  un 
arsenal  de  preuves  à  l'appui,  qui  nous  entraînerait  trop  loin.  Quelques  réflexions 
suffiront. 

A.  —  Imprécision  mélodique  foncière  des  neumes. 

Rappelons  d'abord,  au  risque  de  nous  répéter,  que  les  neumes  ne  sont  que  des 
signes  sténographiques,  on  ne  peut  plus  approximatifs,  indiquant  seulement  la  direction 
montante  ou  descendante  du  mouvement  mélodique,  mais  n'ayant  aucunement  la 
précision  de  notre  portée  musicale.  Comme  chacun  le  sait,  les  signes  générateurs  des 
neumes,  la  virga  et  le  punctum,  indiquent  respectivement  une  note  aiguë  ou  grave, 
mais  sans  rien  qui  puisse  nous  renseigner  avec  certitude  sur  son  intonation  mélodique. 
Le  même  neume  matériel  peut  être  susceptible  de  toutes  les  combinaisons  mélodiques. 

Voici  par  exemple  la  fin  de  la  communion  Tol/ite  hostias,  du  XVIIIe  Dimanche 
après  la  Pentecôte,  où  le  même  signe,  une  clivis  épisématique,  répété  quatre  fois  et 
identiquement  le  même,  correspond  dans  la  réalité  musicale  à  quatre  groupes 
mélodiques  différents  : 


rr  rr  rr  rr 

0     a.     ■     %     a 

■     y                    \       m. 

_J '"       >     %     , 

Ad-o-râ-  te  D6-mi-num. 


AVANT-PROPOS.  15 


Ici  le  point  de  départ  des  quatre  clivis  est  sur  quatre  degrés  différents  :  ré,  do,  la, 
sol,  et  leur  «  contenu  »  est  aussi  bien  d'une  tierce  que  d'une  seconde. 

Voici  maintenant  la  communion  Mémento,  du  XXe  dimanche  après  la  Pentecôte, 
avec  ses  quatre  clivis  légères,  partant  tantôt  de  la  et  tantôt  de  sol,  et  donnant  successi- 
vement l'intervalle  de  seconde,  de  tierce  et  de  quarte.  Et  pourtant  dans  les  manuscrits 
in  campo  aperto,  elles  se  ressemblent  beaucoup,  exception  faite,  dans  les  deux  derniers 
cas,  du  second  trait,  légèrement  allongé  vers  le  bas  : 


/1f           /Jf           Çu 

?v 

„     9     fm    ■     f^    ■     \ 

■      H 

■ — ■ Li 

Mémento  verbi    tu-  i     servo    tu-  o. 

Si  l'on  objecte  la  présence  des  lettres  significatives  mélodiques  (f  =  sursum  ; 
i-  =  iusum  vel  inferius),  données  par  le  codex  121  d'Einsiedeln,  et  reproduites  ici,  il  est 
facile  de  remarquer  que  les  indications  qu'elles  fournissent  sont  bien  imprécises,  et  que 
les  deux  dernières  clivis,  respectivement  la-fa  et  sol-ré,  sont  notées  de  façon  identique, 
avec  la  même  branche  finale  descendante  et  le  même  iusum. 

Même  chose  avec  les  torculus.  Regardez  cet  offertoire  Confitebor  du  Dimanche 
de  la  Passion,  avec  ses  trois  torculus,  neumatiquement  semblables,  et  pourtant  très 
différents  mélodiquement  : 


f     »■>■>■> 


s- 


/v?4 


♦—■-M ■- 


ver-  bum. 


alors  que  l'introït  du  lendemain,  Miserere  mihi Domine,  nous  présente  trois  torculus  que 
rien  dans  leur  forme  ne  distingue  des  précédents,  et  qui  cette  fois  répètent  exactement 
le  même  dessin  mélodique  : 


f 

/ 

Le 

/ 

cf 

/ 

r 

/ 

g 

% 

■ 

P- 

m 

f. 

■    ■ 

d* 

é* 

à* 

■    ■ 

Mi-se-ré-re  mi-hi  Dômi-ne. 

Même  chose  encore  avec  les  podatus.  Voici  la  communion  bien  connue  Passer,  du 

IIIe  Dimanche  de  Carême,  avec  sa  longue  série  de  podatus  de  valeur  mélodique  bien 

différente,    même    lorsqu'ils    ont    la    même    forme  matérielle   (respectivement,  pes 

liquescents  ou  podatus  longs)  : 

f 


-1 — 3 é ■ — ■- 


vm. 
+ 


g   J  _-fi— *— zr'    ■       i     ;    i     ,'3= 

Passer    invé-nit  si-bi  domum,    et  turtur  ni-dum. 


16  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


et  d'autre  part  Fintroït  Miserere,  du  XVIe  Dimanche  après  la  Pentecôte,  avec  ses  trois 
podatus  longs  : 


.A^v' 


"f^vw;.  a  . 


invo-câuti-  bus  te. 

Un  dernier  exemple  (car  on  pourrait  les  multipler  sans  fin),  emprunté  aux 
porrectus.  Qui  ne  connaît  le  gracieux  introït  de  la  fête  de  S.  Etienne,  Etenim  sederunt 
principes,  avec  ses  trois  porrectus  ascendants,  mélodiquement  différents  et  neumatique- 
ment  identiques  : 

/  Le      le 

/T  n   /y    /y  /y 


irort** 


Et-  e-  nim  se-  dé-  runt. 


Qui,  dans  tous  ces  cas,  et  dans  les  milliers  d'autres  qui  pourraient  être  cités,  nous 
renseignera,  si  l'on  s'en  tient  aux  seuls  neumes  purs  et  que  l'on  néglige  de  parti  pris  les 
manuscrits  sur  lignes? 

Nous  reviendrons  brièvement  un  peu  plus  loin  sur  les  lettres  significatives,  la 
plupart  empruntées  à  Einsiedeln  121,  et  nous  montrerons  combien  elles  sont  peu 
décisives  par  elles-mêmes.  Notons  seulement  ici,  à  titre  d'exemple,  que  les  mêmes 
lettres  t(  =  levate)  et  f  (=  sursum)  qui,  dans  les  trois  torculus  identiques  de  l'introït 
Miserere,  indiquaient  l'élévation  plus  caractérisée  de  la  deuxième  note  du  neume, 
indiquent  au  contraire,  dans  les  trois  porrectus  différents  de  l'introït  'Etenim  sederunt, 
l'élévation  des  neumes  tout  entiers  !  Comment  le  savoir,  sinon  par  la  comparaison  avec 
les  manuscrits  sur  lignes  ?  Autant  ces  lettres  significatives  nous  sont  précieuses,  pour 
nous  aider  à  nous  y  reconnaître  à  travers  les  variantes  des  manuscrits  sur  lignes 
postérieurs,  autant  elles  sont  incapables  à  elles  seules  de  nous  donner  la  leçon  mélodique, 
même  approximative  ! 

En  admettant  que,  dans  le  chant  syllabique  ou  quasi-syllabique,  la  succession  des 
virgas  et  des  punctums  puisse  parfois  laisser  deviner  (ce  qui  d'ailleurs  n'est  possible  que 
dans  les  cas  où  le  contexte  immédiat  est  connu)  ;  en  admettant  même  que  dans  certains 
cas  très  particuliers,  —  nous  aurons  plus  loin,  dans  l'étude  sur  les  récitations  modales, 
l'occasion  d'en  parler  avec  quelque  détail  —  les  virgas  et  les  punctums  indiquent  très 
clairement  la  note  exacte  ;  il  n'en  reste  pas  moins  que,  dans  le  chant  orné,  les  combi- 
naisons d'accents  aigus  et  graves  ne  peuvent  tout  au  plus  valoir  qu'à  l'intérieur  même 
du  neume,  mais  sont  absolument  incapables  de  nous  renseigner,  même  d'une  façon 
relative,  sur  la  direction  mélodique  elle-même,  au  passage  d'un  neume  à  l'autre. 

Supposons  par  exemple  un  porrectus  suivi  d'un  torculus  :  /V  </>  ;  on  sait,  à  n'en  pas 
douter,  que  la  note  du  milieu  est,  dans  le  porrectus,  inférieure  aux  deux  autres,  et,  dans 


AVANT-PROPOS. 


17 


le  torculus,  supérieure  ;  mais  qui  nous  dira,  d'après  la  forme  même  des  neumes,  ce 
qu'est  la  première  note  du  torculus  par  rapport  à  la  dernière  du  porrectus  qui 
précède  ? 

Ajoutez  à  cela,  ce  qui  ne  simplifie  rien,  que,  notamment  dans  les  manuscrits 
sangalliens,  qui  sont  les  plus  anciens  et  de  beaucoup  les  meilleurs,  les  neumes  sont  le  plus 
souvent  écrits  sur  une  ligne  horizontale,  ce  qui  enlève  toute  possibilité  de  reconnaître 
leurs  relations  mélodiques  réciproques.  Alors,  comment  restituer,  sans  un  secours  étranger, 
les  pièces  très  ornées  :  graduels,  alléluias,  offertoires,  répons,  etc.? 

* 
*    * 

B.  —  Indécision  parfois  du  copiste  dans  V emploi  du  puncium  et  de  la  virga. 

Faut-il  d'ailleurs  toujours  se  fier  à  la  distinction  des  virgas  et  des  punctums  isolés? 
En  principe,  oui,  puisque  c'est  précisément  leur  raison  d'être  ;  mais  en  fait,  en  dehors 
même  des  inévitables  distractions  de  copistes,  est-il  si  rare  que  le  notateur  les  ait 
employés  un  peu  l'un  pour  l'autre  ? 

Voici  un  cas  très  significatif,  et  emprunté  à  l'Antiphonaire  du  Bx  Hartker,  que 
tout  le  monde  s'accorde  à  reconnaître  comme  excellent,  écrit  avec  un  soin  visible, 
et  devant  être  la  base  de  toute  restitution  critique  sérieuse  de  l'Antiphonaire. 

A  la  fin  de  ce  manuscrit,  se  trouve  ramassée  toute  la  série  des  tons  du  psaume 
Venite  exsu/temus,  de  l'invitatoire  de  Matines.  Ces  différents  tons  —  et  l'on  sait  qu'ils 
sont  relativement  nombreux  —  du  Venite  exsu/temus  partagent  tous  également  le  psaume 
en  six  versets,  toujours  les  mêmes,  avec  distribution  identique  du  texte  à  l'intérieur  de 
chacun  d'eux.  Il  est  bien  clair  que  ces  six  versets  sont  adaptés  exactement  à  la  même 
mélodie-type,  et  que  dans  chacun  d'eux  les  intonations,  les  récitations  et  les  cadences 
se  reproduisent  respectivement  les  mêmes;  c'est  une  simple  adaptation  de  paroles. 
Or  si  nous  examinons  les  récitations  de  certains  de  ces  tons,  nous  ne  sommes  pas  peu 
surpris  de  constater  une  certaine  imprécision,  tout  à  fait  inexplicable,  dans  le  choix  des 
virgas  et  des  punctums. 

Deux  exemples  seulement,  tirés  respectivement  du  IIIe  mode  et  du  IVe  mode 
férial. 


a)  IIIe  mode  (Hartker,  p.  443) 


3e  y- 

5e  y- 

Paléographie  XV. 


y  - 

fu-    i 


Récitation 


. 

\— 

Il 

•    _ 

s    ■    ■ 

■ 

ma-  re 

/  /  /  / 

et    ipse   fe- 

y  /  - 

cit    il-  lud 

^e-ne-ra-  ti-   6- 


y  /  - 

ni  hu-    ic 


18 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


b)  IVe  mode  férial  (Hartker  p.  444) 


i_ 

Récitation 

| 

a       ■ 

a      ■ 

S     ■ 

r  - 

_        _ 

/     / 

y 

Ier  J. . 

nostro 

prce-  oc- 

eu-   pe- 

mus 

r  - 

/      / 

/    J 

2*    J.  . 

de-    os 

y  - 

quô-ni-    am  non  re-pél- 

let  Dô-n 
/      / 

h-  nus 

_     _     _        _ 

J 

3e  y.. 

e-  jus 

ve-ni-  te        ad- 

o-    re- 

mus 

r  - 

/     /  /       /     /    /    / 

/     ' 

y' 

4e  J-- 

vestra 

sic-  ut   in      ex-  a-  cerba- 

ti-     6- 

ne 

Pourquoi  les  virgas  de  et  ipse  fecit  illud  et  de  sicut  in  exacerbatione,  alors  que  les 
autres  versets  ont,  à  très  juste  titre,  le  punctum?  C'est  pourtant  bien  de  part  et  d'autre, 
dans  tous  les  manuscrits,  la  même  récitation  au  grave  !... 

Si  l'on  objecte  que  les  dernières  pages  du  manuscrit  d'Hartker  sont  moins  nettes, 
moins  précises,  et  trahissent  un  peu  de  lassitude  ou  d'inattention  chez  le  copiste,  voici 
un  autre  exemple,  qui  semble  décisif,  car  il  s'agit  d'antiennes  du  même  timbre,  qu'on 
retrouve  à  chaque  instant  dans  tout  le  cours  du  manuscrit,  depuis  les  toutes  premières 
pages  jusqu'à  la  fin.  La  liberté  d'Hartker  quant  au  choix  du  punctum  ou  de  la  virga, 
pour  les  notes  à  l'unisson  qui  précèdent  la  clivis,  est  fort  instructive  : 


Récitation 


Cadences  spondaïques. 


H. 

20. 

An  te 

quam 

conve-    ni-  ren' 

H. 

33- 

/    /  /    /    / 

Ecce  vé-  ni-    et 

n 

de- 

si-  de-    râ-  tus 

H. 

64. 

/ 

Ec- 

n 

ce 

pu-    er  me-   us 

H. 

68. 

/ 
He- 

rr 

rô- 

des    i-    rà-  tus 

H. 

81. 

De-  fi~- 

ci- 

én-te     vi-  no 

H. 

112. 

Stans 

n 

a 

/  {  s  r 

dextris     e-jus 

H. 

149. 

Oui 

rr 

me 

sa-num  fe-  cit 

H. 

170. 

Cl  a-  ri- 

n 

fi- 

ca  me    Pa-  ter 

H. 

302. 

/ 
Pu- 

él- 

/  /  >/  r 

lae    sal-  tân-ti 

etc.  etc. 


AVANT-PROPOS. 


19 


UES. 

|  Récitation  | 

c 

.IQ 

— s ■     8     ' 

« « — 

— fi— 

/ 

C 

n 

/  /•    •  y  • 

H. 

14. 

Ec- 

ce 

no-men  Dô-mi-  ni 

/ 

/7 

/  '    -  s  r 

H. 

3i- 

Hoc 

est 

te-  sti-    mô-ni-    um 

—            _ 

r 

/  s   .  s  r 

H. 

1.33- 

Qui    ver- 

bu  m 

De-     i      ré-  ti-  nent 

m 

C 

•     '      :    /    / 

H. 

142. 

Trans- 

e- 

un- te    Do-mi-  no 

—      _ 

r 

/  '   -  s  r 

H. 

142. 

Se-  cûn- 

dum 

mul-  ti-     tû-di-  nem 

mm                    m» 

r 

/  '  -  y  r 

H. 

143- 

Tu     au- 

tem 

cum  0-    râ-  ve-  ris 

/     / 

n 

s  r  -  y  r 

H. 

152. 

Tra-  dé- 

tur 

e-  nim  gén-ti-bus 

/     / 

/• 

/  '      y  r 

H. 

374- 

Qui  me 

con- 

fés-  sus    fù-    e-  rit 

etc.  etc. 


Dans  tous  ces  cas,  il  s'agit  d'incipits  d'antiennes,  où  par  conséquent  la  récitation 
du  début  sur  le  ré  ne  peut  être  mise  en  relation  qu'avec  ce  qui  suit  ;  le  serait-elle 
avec  la  cadence  du  verset  psalmodique,  qui  devrait  s'intercaler  entre  chaque  répétition 
de  l'antienne,  que  rien  ne  serait  changé  au  problème  actuel.  L'étude  des  différents 
timbres  d'incipits  d'antiennes,  comme  d'ailleurs  de  nombreux  timbres  grégoriens, 
serait  à  cet  égard  très  suggestive.  On  y  trouverait  souvent  les  mêmes  faits  constatés  ici. 

Les  exemples  qui  précèdent  suffisent  du  moins  à  montrer  qu'il  faut  savoir  prendre 
son  parti  d'une  certaine  indécision  parfois  dans  l'emploi  des  neumes  les  plus  simples, 
même  là  où  ils  devraient  être  parfaitement  clairs. 

*    * 


C.  —  Le  caractère  purement  relatif  du  punctum  et  de  la  virga. 

Il  est  d'autres  cas,  et  fort  nombreux,  où  pareille  indécision  tient,  non  plus  à  la 
fantaisie  ou  à  la  distraction  du  copiste,  mais  bien  à  la  nature  même  des  choses. 

Il  sied  en  effet  de  ne  pas  oublier  le  caractère  purement  relatif  du  punctum  et  de 
la  virga  :  une  note  donnée  pourra  être  notée  par  l'un  ou  l'autre  signe,  selon  qu'on 
la  considère  par  rapport  à  ce  qui  précède  ou  à  ce  qui  suit. 

1°  Dans  une  progression  mélodique  ascendante  ou  descendante. 

Dans  une  descente  mélodique,  par  exemple,  do-si-la  ou  la-sol-fa,  la  note  inter- 
médiaire sera  traduite  la  plupart  du  temps  par  une  virga  (en  relation  avec  la  note 
grave  qui  suit)  ;  mais  il  n'est  pas  absolument  rare  non  plus  que  le  notateur  l'indique 


20 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


par  un  punctum  (en  relation  avec  la  note  aiguë  qui  précède).  —  Le  même  fait  se 
reproduit  bien  entendu,  mutatis  mutandis,  dans  une  montée  mélodique,  encore  que 
peut-être  moins  régulièrement. 

Voici  un  timbre  bien  connu,  la  cadence  de  l'avant-dernière  incise  des  antiennes 
du  VIP  mode  en  c  (type  Tu  es  Petrus,  Ecce  sacerdos  magnus)  : 


Hr 


'/    '     -     /  r 

Ant.  Ipsi  sum.  H.  112.         pulchri-       tu-    di-nem 

r    /    /     -     /  r 

>  Ingressa  Agnes.     H.  1 14.    ân-ge-     lum  Dô-  mi-  ni 

r    /    /     -     /  / 

>  Specie  tua.  H.  117.    in-tén-de     pré- spe- re 

/      /  S        / 

>  Cum  jucunditate.   H.  308.  in-  ter-         ce-      dat 


.  /  r  '  ,  .  . 

sol  et  lu-  na  mi-  rântur 

prae-pa-  râ-  tum  in-  vé-nit 

/      -y 

pro-       ce-  [de  et  régna] 

/    .  /  r  /  /  .  . 

ad  Demi-  num  Je-  sum  Christum 


Le  si,  retombée  du  do,  devrait  être  normalement  noté  par  un  punctum,  d'autant 
plus  qu'il  forme  cadence  et  donne  par  là-même  l'impression  d'une  quasi-finale. 
Cependant,  dans  ces  antiennes  et  dans  toutes  celles,  assez  nombreuses,  du  même  type, 
le  notateur  s'est  à  peu  près  toujours,  sinon  toujours,  servi  de  la  virga,  en  songeant 
aux  premières  notes,  la  sol,  de  l'incise  suivante,  étroitement  liée  à  ce  qui  précède. 

Dans  les  deux  timbres  qui  suivent,  au  contraire,  —  la  troisième  incise  des 
antiennes  du  IVe  mode  en  A  (du  type  bien  connu  Apud  Dominum,  Prudentes  virgines), 
et  une  intonation  très  fréquente  des  antiennes  du  VIIIe  mode,  —  s'il  donne  encore  la 
préférence  à  la  virga,  il  n'hésite  pas  à  employer  le  punctum  à  l'occasion  : 


IVe  Mode 

»     f- 

■ 

■ 

en  A.  r 

■      ■ 

■      ■ 

■     ■ 

/ 

/ 

/     / 

rr 

/ 

Ant 

Ecce  veniet. 

H.  18. 

et 

1-  spe 

re-  no- 

va- 

bit 

/ 

/ 

/     / 

rr 

/ 

> 

Exspectabo. 

H. 21. 

et 

prae-  sto- 

là-  bor 

e- 

um 

/ 

<S 

/ 

/* 

rr 

» 

Super  te. 

H.  24. 

et 

glô- 

ri-      a 

e- 

jus 

/ 

>/ 

/ 

rr 

> 

Ecce  veniet. 

H.  38. 

et 

so- 

li-      um 

glô- 

[riae] 

/ 

/ 

/ 

rr 

rr 

» 

Ego  autem. 

H.  39- 

et 

exspe-( 

:tâ-  bo 

De- 

um 

.     r 

/ 

/   - 

rr 

» 

Crastina  die.' 

H.  43. 

et    re-  gnâ-  bit 

su-  per 

nos 

/ 

/     / 

/    _ 

rr 

> 

Exspectetur. 

H.  43. 

et   des- 

cén-det 

sic-  ut 

ros 

etc.     etc. 


AVANT-PROPOS. 


21 


k                     1         M                •- 

VIIIe  Mode. 

■             "                           P"          ■ 

3 

■     ■ 

c 

y 

/  _ 

H.  135. 

Vo-  ca           0-  pe- 

râ- 

ri-    os 

s  -        n    . 

y 

/  - 

H.  157. 

Ex-  toi-  lens  quae-  dam 

mu- 

H-   er 

y 

/  -. 

H.  289. 

Da-mâs-      ci  prae- 

P6- 

si-  tus 

y  -        n    . 

y 

/  -, 

H.  359- 

André-    as  Chri-   sti 

fâ- 

mu-  lus 

.m-A     /         n      _ 

y 

/  - 

H.  397. 

Nonne           i-  ste 

est 

Da-  vid 

L'un  des  tons  du  Ps.  Venite  exsu/temus,  celui  du  IVe  mode  (Hartker,  p.  442),  un 
IVe  mode  très  ancien,  récitant  sur  le  so/,  et  aujourd'hui  disparu  de  l'usage  liturgique, 
note  ainsi  ses  deux  cadences  principales,  celles  du  premier  et  du  deuxième  membres, 
modelées  l'une  sur  l'autre,  la  première  plus  suspensive,  la  seconde  plus  complète  : 


Cadence       . 

Cade 

ice  du 

ier  men 

ibre. 

+ 

Intonation  du  2«. 

DU  I"  MEMBRE    | 

et  Intonation 

■ 

■ 

9 

. 

■         ■       ■ 

■        ■ 

9      ■  ' 

.       ■        ■ 

DU  2e. 

■ 

-'     '"    '■'  -'       "            '— '         - 

/ 

_ 

/  y 

r  r 

_    /  s  •  '  r 

ier  y. 

sa- 

lu- 

ta-   ri 

no-stro  : 

prae-  oc-cu-  pé-mus... 

/ 

_ 

/  y 

r  / 

-    /   s 

2?  y. 

su- 

per 

omnes 

de-     os  : 

quo-ni-    am... 

. 

/ 

/ 

— 

/  y 

y  - 

_     /    / 

3e  y. 

funda- 

vé- 

runt 

ma-  nus 

e-    jus  : 

ve- ni-  te... 

/ 

/ 

. 

/  y 

r  r 

-     /    -       /    /  /  / 

4e  y. 

obdu- 

râ- 

re 

cor-da 

ve-stra  : 

sic-  ut    in     ex-a-cerba-[tiône] 

/ 

/ 

_ 

/  y 

y    / 

-     {    '     ' 

5e  y. 

sem 

-per 

hi 

er-  rant 

cor-  de  : 

i-psi   ve-   ro... 

/ 

/ 

_ 

/  y 

y  r 

-     /    -       / 

6e  y. 

et  Spi- 

ri- 

tu-     i 

Sancto  : 

sic- ut    e-   rat... 

Cadence       ^ 

Cadence  du  2e  membre. 

+ 

Intonation  du  3e. 

DU  2e  MEMBRE     • 

VT    IWTflK  ATinK 

■      ■ 

■ 

r ■ 

r.i     iniunniiuii    — 

■ 

■      ■ 

■■     ■ 

s    ■      ■    ■ 

du  3e. 

m 

■     ■ 

/ 

_ 

/     / 

r  / 

-      "              f     7 

ier  y. 

in 

con- 

fes-  si- 

ô-  ne  : 

et    in         psalmis... 

/ 

r 

. 

/     ' 

f     / 

-     •    .       f    -  - 

2*  y. 

sunt 

o-  mnes 

fi-  nés 

ter-  rae  : 

et   al-  ti-     tu-  di-nes... 

/ 

/ 

. 

/ 

r  r 

.  •  .    r  -  - 

3e  J. 

Dô- 

mi- 

nus 

De-    us 

no-  ster  : 

nos  au-tem  po-  pu-lus... 

/ 

/ 

_  *    / 

r  / 

v-   y       r  . 

4e  y. 

tenta- 

vé- 

runt 

me 

pa-tres 

ve-stri  : 

pro-ba-           vé-  runt... 

/ 

/ 

/     / 

/     ' 

.  •  -    r  . 

5e  y. 

ju- 

■râ- 

vi 

in 

i-    ra 

me-     a  : 

si     intro-       i-  bunt... 

_ 

/     / 

y  r 

.  •       r  -  / 

6*  y. 

et 

nunc  et 

semper  : 

et    in          saè-  cu-la... 

22  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Presque  toujours  —  il  n'y  a  qu'une  seule  exception  —  la  note  finale  de  chacun 
des  deux  membres,  retombée  de  tout  ce  qui  précède,  est  indiquée  par  une  virga, 
en  relation  avec  l'intonation  qui  suit,  malgré  le  caractère  très  accusé  de  la  cadence. 

Si  nous  avons  cité  cet  exemple,  c'est  qu'il  suggère  par  ailleurs  plusieurs  remarques, 
qui  vont  toutes  à  prouver  notre  thèse,  et  que  nous  énumérons  simplement  : 

1°  Dans  l'intonation  du  second  membre,  aux  quatrième  et  sixième  versets,  on 
trouve  sur  la  troisième  syllabe,  pourtant  en  pleine  montée  mélodique,  un  punctum, 
sans  doute  à  raison  du  commencement  d'un  mot  (erat)  ou  d'une  locution  verbale 
(in  exacerbatione),  encore  que  le  début  du  mot  vero,  au  cinquième  verset,  se  voie 
octroyer  une  virga  ; 

2°  même  phénomène  dans  la  cadence  du  second  membre,  sur  le  mi  de  Deus  et  de 
patres  (troisième  et  quatrième  versets),  alors  que  sur  fines  et  ira  (deuxième  et 
cinquième  versets)  c'est  la  virga  qui  a  été  maintenue,  alors  que,  de  plus,  sur  le  mi 
parallèle  de  la  cadence  du  premier  membre,  c'est  toujours  la  virga  qui  est  employée  ; 

3°  dans  l'intonation  du  troisième  membre,  sur  le  mi  qui  précède,  aux  deuxième, 
troisième  et  cinquième  versets,  le  podatus  mi-fa  d'accentuation,  le  notateur  a  mis 
un  punctum,  en  relation  avec  le  podatus  montant  qui  suit,  alors  qu'il  aurait  pu 
tout  aussi  bien,  et  même  peut-être  mieux,  écrire  une  virga,  cette  récitation  sur  le  mi 
venant  du  grave  ; 

4°  au  début  de  la  cadence,  tant  du  premier  que  du  second  membre,  le  fa 
intermédiaire  de  la  progression  descendante  «  sol-fa-ré  »  est  écrit,  non  seulement  par 
une  virga,  ce  qui  n'a  rien  que  de  normal,  mais  par  une  virga  montante,  ce  qui  semble 
une  gageure;  nous  relevons  ce  détail,  qui  aussi  bien  n'est  pas  absolument  rare  dans 
la  notation  neumatique  ancienne,  parce  qu'il  ruine  par  avance  l'objection,  souvent 
mise  en  avant,  des  «  virgas  montantes  »,  dont  nous  parlerons  plus  loin  ; 

5°  au  début  de  l'une  et  l'autre  cadence,  sur  les  mots  fundaverunt  et  obdurare 
(troisième  et  quatrième  versets)  de  la  première,  et  sur  les  mots  tentaverunt  etjuravi 
(quatrième  et  cinquième  versets)  de  la  seconde,  la  même  note,  sol,  est  traduite 
successivement  par  les  deux  signes,  punctum  et  virga,  en  relation,  le  premier  avec  ce 
qui  précède,  et  la  seconde  avec  ce  qui  suit,  —  phénomène  sur  lequel  nous  allons 
à  l'instant  revenir  avec  quelque  insistance. 

Tous  ces  faits  montrent  bien,  sans  conteste  possible,  que  si  le  punctum  et  la  virga, 
éléments  générateurs  de  la  plupart  des  neumes,  sont  en  principe  nettement  différents 
l'un  de  l'autre,  leur  maniement  reste  chose  délicate,  soumise  à  des  lois  assez  larges, 
où  le  contexte  tient  une  grande  part,  et  qu'ainsi  dans  beaucoup  de  cas,  même  les  plus 
simples  en  apparence,  ils  sont  incapables  de  nous  livrer  par  eux-mêmes  la  vraie 
version  mélodique,  sans  le  secours  des  manuscrits  sur  lignes. 

C'est  ce  qui  ressortira  mieux  encore  d'un  nouvel  ordre  de  faits  qu'il  nous  reste 
à  examiner. 


AVANT-PROPOS.  23 


2°  Dans  un  récitatif  a  l'unisson. 

Dans  les  progressions  mélodiques  montantes  ou  descendantes,  constations-nous 
précédemment,  le  punctum  et  la  virga  peuvent  parfois  s'employer  l'un  pour  l'autre, 
et  pour  ainsi  dire  indifféremment,  justifiés  qu'ils  sont  l'un  et  l'autre  par  le  contexte. 

Voici  qui  est  mieux.  Dans  un  récitatif  à  /'unisson,  la  même  note  répétée  pourra, 
et  le  cas  est  extrêmement  fréquent,  être  notée  successivement  par  les  deux  signes 
différents,  justifiés  eux  aussi  l'un  et  l'autre  par  la  ligne  mélodique. 

Ce  fait,  étrange  au  premier  abord,  et  pourtant  pleinement  logique,  ayant  été 
parfois  contesté,  nous  sommes  obligé  de  l'établir  solidement,  en  multipliant  quelque 
peu  les  exemples. 

Voici,  pour  commencer,  quelques  passages  d'antiennes,  prises  absolument  au 
hasard,  et  extraites  aussi  bien  des  premières  pages  d'Hartker  (celles  qui  sont  le  plus 
soignées  et  écrites  avec  le  plus  d'attention),  que  du  corps  même  du  manuscrit  ;  celle-ci 
d'abord,  empruntée  au  deuxième  dimanche  de  l'Avent  : 

e  a    fr  .  '  .    .      .   *  - 

Ant.  Ecce  apparebit.   H.  24.     *  '--  --  ~      "      %     g 

Dô-mi-nus,     et  non  men-ti-    é- tur 

Dans  cette  antienne,  le  do,  retombée  de  la  clivis  ré-do,  est  noté  régulièrement  par 
le  punctum  ;  la  récitation  sur  le  do  garde  naturellement  le  punctum  ;  mais  voici  que, 
sur  la  dernière  note  à  l'unisson,  pour  indiquer  la  descente  mélodique  qui  va  suivre, 
le  neumiste  va,  le  plus  tranquillement  du  monde,  et  sans  crier  gare,  transformer  son 
punctum  en  virga!...  Le  moyen  de  le  deviner,  par  la  seule  notation  neumatique? 
Comment  reconnaître  que  cette  virga  ici  n'indique  pas  une  montée  à  l'aigu,  comme 
à  l'ordinaire?  Et  comment  le  copiste  aurait-il  pu  s'y  prendre  autrement,  s'il  avait  eu 
un  ré  ou  un  mi  par  exemple  à  indiquer  ? 

C'est  précisément  ce  qui  arrive  dans  l'antienne  suivante,  au  mot  replebitur,  où 
la  même  virga  traduit  une  note  à  l'unisson  sur  la  syllabe  pie,  et  une  note  à  l'aigu  sur 
la  syllabe  tur?  C'est  ici  qu'éclate  manifestement,  nous  semble-t-il,  la  radicale  insuffi- 
sance de  la  notation  in  campo  aperto,  et  la  nécessité  absolue  de  recourir  aux  manuscrits 
sur  lignes  qui,  seuls,  nous  permettent  de  la  déchiffrer  avec  certitude  : 


t 


Ant.  Ecce  veniet.    H.  33.  ■      * 


gén-ti-  bus,      et  re-plé-  bi-  tur 

Les  antiennes  qui  suivent,  et  qui  pourraient  être  multipliées  à  plaisir,  appellent 
les  mêmes  réflexions  : 


24  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Ant.  Soror  mea  Lucia.  H.  26. 


t=± 


+ 

-p — ■ — ■- 


.      v/    -        -        /       /     - 

praestâ-  re  conti-  nu-  o 


+ 
f- 


H.  56.  "*■'■■       .8 


Ant.  Stephanus  autem.  M.  50.  ^    ■    _ . 

/*    ,  -      /      .S   n    - 

au-tem  pie-  nus  grâ-  ti-    a 


Ant.  Ego  gloriam 


.      H.  167.  C    '     >' 


/  /7«" /     rr  ^ 

E-go     glô-  ri-    am  me-   am  non  quae-ro 


Ant.  Ego  dsemonium.  H.  168.  1    ■      ^A    ■«»-■„         _        3      | 


-r 


E-go     daemô- ni-    um  non  hâ-be-   o 


Mais  ne  seraient-ce  pas  là  des  exceptions,  plus  ou  moins  fortuites?  Non,  il  faut 
le  reconnaître  ;  les  cas  sont  trop  fréquents  pour  qu'on  puisse  recourir  à  cette  hypothèse 
commode. 

Déjà,  dans  les  pages  précédentes,  nous  en  avons  trouvé  des  exemples,  notamment 
dans  le  Venite  exsultemus,  pp.  21  et  22.  Mais  ce  qui  ne  laisse  aucun  doute,  c'est  l'étude 
des  formules,  des  «  timbres  »,  si  fréquents  comme  on  le  sait  dans  le  répertoire  grégorien, 
et  d'une  facture  si  régulière.  Au  risque  de  paraître  attacher  trop  d'importance'  à  cette 
question,  qui  nous  semble  capitale  pour  l'intelligence  de  l'antique  notation  neumatique, 
nous  voulons  citer  ici  quelques-uns  de  ces  timbres,  un  peu  au  hasard.  La  substitution 
de  la  virga  au  punctum  sur  la  dernière  note  d'un  récitatif  à  l'unisson,  pour  annoncer 
une  immédiate  descente  mélodique,  se  renouvelle  si  souvent,  avec  une  régularité 
si  constante,  qu'elle  prend  l'allure  d'une  véritable  règle  de  notation. 

Inutile  désormais  de  multiplier  les  commentaires  ;  les  faits  parlent  d'eux-mêmes. 

D'abord,  une  petite  cadence  des  antiennes  du  VIIIe  mode,  assez  fréquente  dans 
l'ancien  répertoire  : 

g 1 


-    -   /    rr  . 

Ant.  Jucundare.  H.  18.  exsûl-ta      sa-    tis 

-      -     /      /T     - 

>  Benedico  te.  H.  124.  ma-mil-las  me-     as 

-     /    /   /  - 

>  Spiritus  Sanctus.  H.  18.       habé-  bis   in    û-te-ro 


AVANT-PROPOS.  25 


Une  des  intonations  classiques  des  antiennes  du  VIIIe  mode,  dont  nous  avons 
déjà  cité  plus  haut,  p.  21,  une  variante  : 

. + 

~ ■       3     ■         ■     .     ■     ^     3 

_     y  .       /  -   /  fl    j 

H.  135.     Non    li-  cet    mi-  hi    fâ- ce- re 

_     s   .       /   .    /  n 

H.  229.        Et  val-de     ma- ne     u-  na 

.     y  _       /   .    /  n 

H.  273.         Ingrés-so      Zacha-  ri-     a 

.     y  .       /   .    /  n 

H.  398.     Cla-  ma-  bat      E-  li-  se-    us 

J    _         /    .     /    n 

H.  428.      Au-  df-  stis    qui-    a  di-ctum 

.     y  .      /  . 

H.  288.        E-  go  plan-    ta-  vi 

.  y.    s , 

H.  364.     Vos    au- tem    di-  xi 
etc.     etc. 


Une   cadence  des   antiennes  du  VIIIe  mode,  du  type  bien  connu  De  fructu, 
In  pace  in  idipsum,  etc.  : 


ï~ 

3       ■       ■ 

■ 

■       ■       ■ 

9     ■ 

v'         -           /        - 

Ant.  Veritas. 

H.  46. 

de 

cae-    lo  pro-  spé- 

s'  -     s    - 

xit 

>       Replevit. 

H.  220. 

în-i-  mi-  eus  me- 

us 

»       In  pace. 

H.  222. 

et     re-qui-      é- 

scam 

/  /  -   /   - 

>  Sancti  et  justi.  H.  253.  si- bi       al- le-     lu-  ia 

.         /  '     .       /       - 

>  Dominus.  H.  262.  in  cse-lo      al-  le-     lu-  ia 

y/        -  /         - 

>  Adluesit.  H.  294.  pro         te     De-     us  me-  us 

^      .        /      . 

»      Potens.  H.  365.  be-     ne-  di-    ce-         tur 

/    *V    -    /    /  y  - 

>  Praevaluit.         H.  397.  in      nô-    mi-   ne    Dô-mi-  ni 


Enfin,  pour  terminer,  le  premier  membre  des  antiennes  du  VIIe  mode  en  c, 
du  type  Tu  es  Petrus,  Ecce  sacerdos  magnus,  dont  nous  avons  donné  plus  haut,  p.  20, 
le  second  membre,  à  propos  des  progressions  mélodiques  descendantes  : 

Paléographie  XV.  4 


26 


PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Ant.  Dextram  meam. 

H.  uo. 

»       Ipsi  SUIT). 


î>      Ingressa. 


>      Specie  tua. 


2>      Adjuvabit. 


H.  114. 


H.  117. 


H.  117. 


»      Cum  jucunditate. 

H.  308. 

5>      Tamquam  aurum. 

H.  370. 

2>     Masrnificavit  eum. 


+ 


Récitation  à  l'unisson 


_ 

— m — 



-ï+- 

a       a 

Ê^ 

■     ■ 

-î— ■ 

m 

■ 

0   ■ 

A- 

/ 

r 

/ 

</ 

/ 

/ 

„ 

. 

col-lum 

me- 

um  cin- 

xit   ; 

la- 

pi- 

di-  ; 

bus 

pre- 

tl- 

0- 

sis 

/    /    - 

/ 

/• 

— 

■> 

_ 

/ 

^ 

/ 

/ 

_ 

_  _ 

Ipsi   sum 

de-s 

pon- 

sa- 

ta 

cu- 

1      : 

Ai 

1-  ge- 

11 

sérvi-unt 

r 

/ 

/ 

_ 

m 

/ 

V 

/ 

/ 

_ 

_ 

In- 

grés- 

sa 

Ag 

nés 

tur- 

■  pi-  : 

tû- 

di- 

nis 

lo- 

cum 

rr 

/ 

/ 

_ 

_ 

_ 

/ 

<s 

/ 

/ 

_ 

_ 

Spé- 

ci- 

e 

tu- 

a 

et 

pulchri-  ; 

tu- 

di- 

ne 

tu- 

a 

/    - 

/ 

/ 

/ 

_ 

J 

/ 

_ 

_ 

Adju- 

vâ- 

bit 

e- 

am 

De-  : 

us    vul- 

tu 

su- 

0 

f 

_       _ 

_ 

/ 

_ 

J 

/ 

- 

_ 

.   sanctae  Ma- 

ri-  ; 

ae     ce- 

le- 

bré- 

mus 

ra- 

/ 

r 

_ 

_^ 

_ 

_ 

/ 

_ 

y 

/ 

_ 

_  ^ 

au-rum 

in 

for- 

na- 

ce 

pro- 

bâ- 

vit 

e- 

lé-    ctos 

Dôminus 

/  /    - 

/ 

/ 

_ 

_ 

/ 

_ 

J 

/ 

_ 

_ 

Magni-    fi- 

ca- 

vit 

e- 

um 

in 

conspe-     < 

:tu 

re- 

gum 

A  quoi  bon  multiplier  les  exemples  de  substitution  de  la  virga  au  punctum, 
dans  une  récitation  à  l'unisson  ?  Nous  en  avons  cité  suffisamment,  semble-t-il,  pour 
écarter  tout  soupçon  de  hasard  ou  de  fantaisie  chez  le  copiste.  Comme  nous  le  disions 
plus  haut,  nous  sommes  là  devant  une  véritable  règle  de  notation,  dont  la  logique, 
indiscutable,  ne  va  pas  toutefois,  reconnaissons-le,  sans  déconcerter  les  musiciens 
du  XXe  siècle  qui  cherchent  à  déchiffrer  la  neumatique  ancienne... 

Voilà  donc  toute  une  série  de  faits  paléographiques,  dûment  établis,  qui  tous, 
chacun  à  sa  manière,  démontrent  l'imprécision  réelle  de  la  notation  neumatique  pure, 
non  seulement  quant  à  l'intonation  exacte,  mais  aussi,  chose  plus  grave,  quant  à  la 
direction  mélodique  générale  elle-même,  qu'elle  est  pourtant  théoriquement  chargée 
de  traduire.  Devant  un  tel  ensemble  de  faits,  il  est  bien  difficile  de  ne  pas  se  rendre  ! 


* 
*     * 


D.  —  Réponse  a  quelques  objections. 

N'y  a-t-il  pas  cependant,  dans  les  vieux  manuscrits  in  campo  aperto,  des  indications 
assez  nettes,  fournies  par  certains  signes  ou  certains  procédés  d'écriture  ? 

On  nous  signale  en  particulier  la  disposition  montante  ou  descendante  de 
différents  neumes  —  spécialement  les  virgas  —  sur  le  parchemin,  en  relation  étroite 
avec  la  courbe  mélodique  des  notes  qu'ils  représentent  ;  de  même,  les  lettres 
significatives  accolées  souvent  aux  neumes  dans  un  certain  nombre  de  manuscrits 
anciens,  sans  compter  les  renseignements  que  nous  livrent  les  Auteurs  du  Moyen  âge 
dans  leurs  Traités. 


AVANT-PROPOS.  27 


Sans  doute,  il  y  a  là  des  suppléments  d'information,  très  précieux,  et  qu'un 
paléographe  avisé  se  gardera  bien  de  sous-estimer.  Il  est  hors  de  doute  qu'en  de 
nombreuses  circonstances  ils  peuvent  rendre  les  plus  grands  services. 

Encore  faut-il  qu'on  les  trouve  traduits  dans  les  manuscrits  sur  lignes;  et, 
à  vrai  dire,  c'est  là  leur  vrai  rôle,  de  permettre  au  paléographe  de  se  reconnaître 
plus  facilement  au  milieu  des  variantes  des  manuscrits  diastématiques.  A  eux  seuls, 
ils  ne  sauraient  suffire,  eussent-ils  même  une  valeur  précise,  ce  qui  n'est  pas  toujours 
le  cas,  il  s'en  faut  ! 

Arrêtons-nous  brièvement  à  chacun  d'eux. 

1°  Les  «  neumes  montants  ». 

On  sait  que  l'on  n'est  pas  passé  d'un  seul  coup  de  l'écriture  neumatique  purement 
in  campo  aperto  à  la  portée  musicale,  telle  que  nous  la  connaissons,  avec  sa  rigoureuse 
précision  mélodique.  Ce  n'est  que  par  une  suite  d'essais,  d'ébauches,  de  tâtonnements, 
qu'on  y  est  parvenu.  Avant  l'écriture  sur  une  ligne  tracée  à  la  pointe  sèche,  qui, 
quelque  imparfaite  qu'elle  fût,  contenait  en  germe  la  portée  moderne,  en  ce  sens 
qu'elle  fixe  le  principe  d'un  échelonnement  régulier  des  divers  intervalles  autour 
d'une  corde  centrale,  on  avait  imaginé  en  plusieurs  endroits  d'écrire  les  neumes 
plus  ou  moins  haut,  selon  la  place  approximative  des  sons  dans  l'échelle  musicale. 
Sans  rien  de  la  précision  dans  l'écart  des  intervalles,  qui  devait  caractériser  l'écriture 
diastématique  proprement  dite,  il  y  avait  là  tout  de  même  une  indication.  On  en 
trouve  des  exemples  dans  l'écriture  messine,  chartraine  et  bénéventaine,  comme  en 
témoignent  les  codices  Laon  239,  Chartres  47,  et  Vat.  lat.  10  673,  publiés  respecti- 
vement dans  les  Vol.  X,  XI  et  XIV  de  la  Paléographie  Musicale. 

A  en  croire  certains,  on  constaterait  la  même  chose  dans  les  plus  anciens 
manuscrits  sangalliens.  Il  y  aurait  chez  eux  aussi  un  procédé  d'écriture  d'une  régularité 
assez  constante,  et  qui  consisterait  à  faire  monter  ou  descendre  les  neumes, 
particulièrement  les  virgas,  selon  leur  hauteur  réelle  dans  l'échelle  musicale.  Ce  serait 
en  somme  un  soupçon,  un  embryon  de  la  future  diastématie. 

Assurément,  les  manuscrits  sangalliens  n'ignorent  pas  totalement  le  procédé  dont 
il  est  question.  Il  est  d'ailleurs  trop  naturel  pour  n'avoir  pas  été  employé,  du  moins 
grosso  modo,  par  les  notateurs  anciens.  Si  l'on  admet  l'origine  chironomique  des 
formes  neumatiques,  il  est  normal  qu'ayant  à  retracer  sur  le  parchemin  une  série 
de  notes  nettement  ascendantes,  le  neumiste  ait  été  porté  spontanément,  peut-être 
même  à  son  insu,  à  faire  monter  dans  la  même  mesure  ses  neumes.  C'est  même 
de  cette  tendance  naturelle,  spontanée,  fondée  sur  la  nature  même  des  choses,  qu'on 
est  arrivé  après  bien  des  tâtonnements  à  la  perfection  de  notre  portée  musicale 
actuelle,  ou  même,  pour  rester  dans  la  période  médiévale,  à  la  portée  à  deux  ou 
à  quatre  lignes  des  XIIe-XIIIe  siècles. 


28 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


Si  l'on  examine  par  exemple  les  antiennes  Ecce  ventety  Erunt  prava,  Dominas  veniet, 
OmnipotenS)  au  bas  de  la  page  33  d'Hartker  reproduite  ci-contre,  et  qu'on  les  compare 
avec  la  version  de  l'Antiphonaire  Vatican,  on  verra  les  virgas  s'étager  légèrement 
quand  la  mélodie  monte.  Nous  ne  citerons  ici  que  l'incipit  de  deux  d'entre  elles  : 


c- 


+    + 


r 


tr 


+  + 


-£ 


/  /    /  /  /    n  /  /  %/;  / 

Ecce   vé-  ni-    et  de- si- de- râ- tus 


rr  /  '  -  y  r 

Dô-mi-nus  vé-  ni-    et 


Et  l'on  constatera  le  même  phénomène  dans  plusieurs  des  exemples  cités  pour 
d'autres  raisons  dans  les  pages  précédentes  (pp.  18,  19,  20,  25  et  26),  et  où  nous  avons 
essayé  de  respecter  autant  que  possible  la  position  respective  des  neumes  dans  Hartker. 

Le  fait  allégué  est  donc  certain...  à  condition  toutefois  d'être  nettement  délimité, 
précisé,  et  bien  compris. 

Ce  qui  importe  avant  tout,  c'est  de  ne  pas  généraliser,  et  de  ne  pas  élever 
le  procédé  à  la  hauteur  d'une  règle  normale  d'écriture.  Réduit  aux  seules  virgas, 
et  avec  les  réserves  que  nous  ferons  plus  loin,  il  se  vérifie  souvent.  Mais  vouloir 
l'étendre  à  tous  les  neumes,  ce  serait  se  mettre  en  contradiction  ouverte  et  sans  appel 
avec  la  notation  neumatique  sangallienne,  prise  dans  son  ensemble,  en  bloc,  et  dans 
tous  les  manuscrits,  y  compris  celui  d'Hartker,  ordinairement  cité  en  témoignage. 

a)  L'écriture  sangallienne,  comme  telle,  prise  en  bloc,  est  nettement  horizontale. 
Un  simple  coup  d'œil  jeté  sur  la  première  page  venue  de  n'importe  quel  manuscrit 
le  montre  avec  une  clarté  qui  ne  laisse  rien  à  désirer.  Ce  ne  sont  pas  les  quelques 
neumes,  virgas  ou  autres,  qui  ici  ou  là  se  trouvent  un  peu  plus  élevés,  qui  peuvent 
contredire  cette  affirmation.  Que  l'on  veuille  bien  se  reporter  par  exemple 
aux  deux  pages  d'Hartker  reproduites  dans  cet  Avant-Propos  (pages  13  et  29); 
bien  plus,  que  l'on  consente  à  examiner  de  près  et  sans  parti  pris,  dans  la  seconde, 
les  quatre  antiennes  elles-mêmes  que  nous  citions  à  l'instant  en  faveur  des  virgas 
montantes,  il  n'y  a  matière  à  aucun  doute  possible. 

b)  A  supposer  même  que  les  notateurs  sangalliens  aient  voulu  par  principe  faire 
monter  leurs  neumes  d'après  la  courbe  réelle  de  la  mélodie,  ils  en  auraient  été 
la  plupart  du  temps  empêchés  par  le  manque  de  place,  en  raison  de  leur  manière 
d'écrire.  On  sait  que  leur  habitude  était  d'écrire  d'abord  intégralement  le  texte,  puis 
de  superposer  après  coup  les  neumes  aux  syllabes.  Bien  souvent  la  place  leur  manquait, 
et  alors,  surtout  dans  le  cas  de  longues  vocalises,  ils  en  étaient  réduits  à  loger  leurs 
neumes  un  peu  au  hasard,  là  où  ils  trouvaient  à  les  caser. 

On  peut  le  constater  même  dans  l'Antiphonaire  d'Hartker,  où  pourtant  le  texte 
n'est  pas  très  serré,  où  l'air  circule  tout  au  long  de  la  page.  On  peut  voir,  par  exemple, 


AVANT-PROPOS. 


29 


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\& 


x 


L_. 


Saint-Gall  390,  Antiphonaire  d'Hartker,  p.  33. 


30  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


ci-dessus,  p.  13,  dans  le  répons  Hesterna  die,  les  mots  nasceretur  in  cœlis,  ingrederetur 
in  cœlum,  et  la  fin  du  verset  :  et  introivit;  de  même,  p.  29,  certains  passages 
des  répons  Non  discedimus  et  Intuemini.  Il  est  bien  clair  qu'alors,  lorsqu'ils  étaient 
obligés  de  bloquer  ainsi  leurs  neumes  les  uns  sur  les  autres,  les  copistes  ne  pouvaient 
songer  à  imiter,  même  de  loin,  la  ligne  montante  ou  descendante  de  la  mélodie  ! 
La  comparaison  des  deux  versets  des  répons  Stephanus  et  Videbant,  p.  13,  donnant 
tous  les  deux  la  même  mélodie  du  IVe  mode,  est  suggestive  à  cet  égard. 

Ce  qui  est  déjà  sensible  dans  Hartker  devient  une  vérité  qui  s'impose  dans 
certains  Graduels  anciens,  où  les  neumes  abondent.  Le  cas  le  plus  typique  est 
peut-être  le  codex  121  d'Einsiedeln,  publié  dans  le  IVe  vol.  de  la  Paléographie,  et  dont 
nous  reproduisons  ci-contre  une  planche.  Les  neumes  s'installent  partout,  remplissent 
les  marges,  qu'ils  escaladent,  dans  un  pêle-mêle  inextricable,  où  souvent  l'on  ne  peut 
se  reconnaître  que  par  la  comparaison  avec  les  autres  manuscrits.  Comment,  dans  ces 
conditions,  parler  de  «  neumes  montants  »  ? 

c)  Bien  plus,  il  n'est  pas  impossible  de  citer  des  faits  qui  vont  directement  contre 
le  principe  des  «  neumes  montants  ». 

Il  existe  par  exemple  des  cas  —  et,  sans  être  peut-être  très  nombreux,  ils 
ne  peuvent  pourtant  pas  non  plus  être  qualifiés  d'exceptionnels  —  où  les  neumes 
s'étagent  manifestement  dans  l'ordre  inverse  de  la  courbe  mélodique.  Nous  avons 
cité,  plus  haut,  p.  15,  un  passage  de  l'offertoire  Confitebor,  très  caractéristique  : 


f 


s*1 


**♦- 


ver-  bum 


La  ligne  très  nettement  montante  des  neumes  —  et  c'est  bien  ainsi  qu'on  la  trouve 
dans  tous  les  documents  sangalliens  les  meilleurs  —  est  en  opposition  formelle  avec 
la  ligne  descendante  de  la  mélodie. 

Chose  curieuse,  ce  procédé  inexplicable  se  retrouve  fréquemment  dans  la  notation 
de  certains  versets  de  répons. 

On  sait  qu'il  y  a,  dans  les  répons,  pour  chacun  des  huit  modes,  des  formules 
de  versets  pour  ainsi  dire  stéréotypées,  simples  psalmodies  ornées  s'appliquant  de  façon 
quasi  intangible  aux  paroles,  suivant  des  lois  bien  définies. 

Or  c'est  un  fait,  par  exemple,  que  le  début  des  versets  des  répons  du  VIIIe  mode, 
de  mélodie  descendante,  est  à  peu  près  toujours  dans  Hartker  traduit  par  trois 
neumes  montants  : 

E^^fi — 


AVANT-PROPOS. 


31 


r  T*  -■•■■ 


V 

4:  < 


M 


1  i"  -ç   H  ^ 


1 


"H. 

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*A.^"  -4'p  *a  i    %-< 


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Cl. 
Cl. 


O 

'<U 


I 

X 

o 


C/5 


^ 


Vu 


■   »-' 


32  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


La  page  33  d'Hartker  que  nous  reproduisons  ci-dessus  p.  29  nous  donne 
trois  fois  ce  début  de  verset  :  lignes  1  et  4  :  «  A  so/z's  ortu  »;  ligne  6  :  «  Domine  Deus  »; 
et,  les  trois  fois,  nous  constatons  la  disposition  nettement  montante  des  deux  torculus 
et  du  pressus. 

Pourquoi  ?  Nous  l'ignorons,  mais  c'est  un  fait,  que,  semble-t-il,  le  manque  de 
place  ne  suffit  pas  complètement  à  expliquer,  et  qui,  nous  l'avons  dit,  se  reproduit 
presque  à  chacun  des  répons  du  VIIIe  mode. 

Il  faudrait  en  dire  autant  du  début  des  versets  des  répons  du  Ve  mode  et  du  IIP, 
encore  que  chez  Hartker  ce  soit  moins  fréquent  qu'au  VIIIe  : 


72t/>  ,/>?     _Vl.i. 


Ve  Mode. 


*  \ — /■»     A 

C      a    '"j. IIIe  Mode.   "  g    ■ 


On  voit  que,  tout  en  tenant  soigneusement  compte  de  la  position  relative  des 
neumes  dans  les  meilleurs  manuscrits  sangalliens,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'y  fier  outre 
mesure,  et  qu'il  faut  savoir,  là  encore,  se  mettre  en  garde  contre  les  à  priori  de 
l'imagination. 

d)  Quant  au  cas  spécial  des  virgas,  il  est  certain,  nous  l'avons  dit,  qu'elles  se 
prêtent  beaucoup  plus  volontiers,  théoriquement  et  en  fait,  à  ce  procédé  de  notation 
quasi  diastématique.  Minces,  tenant  le  minimum  de  place,  elles  sont  plus  faciles 
à  placer  au  gré  du  notateur  ;  et  de  plus,  étant  à  direction  uniquement  montante,  elles 
invitent  tout  naturellement  la  main  du  scribe  à  suivre  sur  le  parchemin  la  montée  de 
la  mélodie. 

Pourtant,  même  ici,  il  ne  faut  rien  exagérer.  Pour  que  l'objection  des  «  virgas 
montantes  »  ait  sa  pleine  valeur,  il  faudrait  pouvoir  démontrer  qu'elles  sont  ainsi 
disposées  d'après  une  règle  constante  et  uniforme,  se  vérifiant  dans  la  presque  totalité 
des  cas.  Or  un  examen  attentif  des  documents  sangalliens  amène  au  contraire 
aux  constatations  suivantes  : 

A  côté  des  «  virgas  montantes  »,  il  existe  quantité  de  cas  où  les  virgas,  bien  que 
correspondant  à  des  notes  élevées,  restent  sur  la  même  ligne  rigoureusement 
horizontale  ;  on  ne  peut  donc  arguer  de  leur  «  horizontalité  »  pour  conclure  à  priori 
que  les  notes  sont  à  l'unisson. 

Bien  mieux;  il  arrive  parfois,  que,  pareilles  aux  torculus  et  aux  pressus  dont 
nous  parlions  à  l'instant,  les  virgas  montantes  correspondent  en  fait,  dans  la  réalité 
mélodique,  à  des  notes  descendantes  ! 

Nous  y  avons  déjà  fait  allusion,  page  22,  à  propos  du  psaume  invitatoire  du 
IVe  mode,  dans  notre  description  rapide  des  cadences  des  deux  premiers  membres. 
Pour  plus  de  clarté,  nous  reproduisons  ici  en  partie  le  tableau  de  ces  cadences  déjà 
donné  page  21,  en  le  complétant  un  peu  : 


AVANT-PROPOS. 


33 


Cadence 

S — 

DU    Ier  MEMBRF 

■ 

■ 

g 

■      ■ 

i       ■ 

Ier  J. 

/ 

[De]- 

S 

o 

/ 

sa- 

lu- 

ta-    ri 

r  r 

no-stro  : 

2*  y. 

[ma]- 

*nus 

/ 
su- 

per 

omnes 

r  / 

de-     os  : 

3e  y. 

funda- 

/ 

vé- 

runt 

/    S 
ma-  nus 

s  .- 

e-    jus  : 

4e  J. 

-       / 

obdu- 

râ- 

re 

cor-da 

r  r 

ve-stra  : 

5e  y. 

/ 

sem 

-per 

hï 

/    S 

er-  rant 

s   / 

cor- de  : 

6e  y. 

p 

et  Spi- 

+ 

rf- 

tu-     i 

s  r 

Sancto  : 

Cadence 

G 

DU  2e  MEMBRE 

■ 

■ 

■ 

■       ■ 

■■     ■ 

ier  y. 

[e]- 

/ 

jus 

/ 

in 

con- 

fes-  si- 

6-   ne  : 

2?  y. 

/ 

sunt 

o-  mnes 

fi-  nés 

ter-  rae  : 

3e  y- 

/ 

D6- 

/ 

mi- 

nus 

_       / 

De-    us 

r  r 

no-  ster  : 

4e  y. 

tenta- 

/ 

vé- 

/ 

runt 

me 

_       / 

pa-tres 

ve-stri  : 

5e  y. 

ju- 

/ 

•  râ- 

/ 

vi 

in 

/     / 

i-    ra 

me-     a  : 

6e  y. 

[princi'J- 

/ 

pi- 

/ 

o 

et 

nu  ne  et 

/  r 

semper  : 

Dans  la  progression  syllabique  descendante  du  début,  sol-fa-ré ^  le  fa  est  toujours 
traduit  par  une  virga,  ce  qui  n'a  rien  que  de  très  normal.  Mais,  chose  curieuse,  à  huit 
reprises  cette  virga  est  très  manifestement  élevée  au-dessus  de  la  précédente,  qui 
traduit  le  sol,  alors  que  quatre  fois  seulement  («  Deo  jvzlutari  »,  «  magnus  super  », 
«  sunt  omnes  »,  «  jura??/  »)  elle  est  à  la  même  hauteur. 

Huit  fois  sur  douze  :  ce  ne  peut  être  un  pur  hasard,  d'autant  que  la  différence 
très  nette  de  hauteur  semble  bien  indiquer  une  volonté  arrêtée  du  copiste.  Nous 
ne  voyons  d'ailleurs  à  ce  phénomène  aucune  explication  plausible,  et  ne  voulons 
en  retenir  qu'une  chose  :  c'est  que  le  notateur  ne  pensait  certainement  pas  ici 
à  la  théorie  moderne  des  «  virgas  montantes»... 

Et  le  cas  que  nous  signalons  n'est  pas  une  exception  unique,  il  se  retrouve  ailleurs  : 
par  exemple,  dans  notre  tableau,  sur  le  ré  final  de  la  cadence  du  second  membre, 
au  cinquième  verset,  «  mea  »  ;  ci-dessus  p.  20,  sur  «  Dominum  ]esum  Christum  »  ; 
par  exemple  encore  à  la  cadence  de  la  troisième  incise  des  antiennes  du  VIP  mode  en  c, 
si  bien  que  certains  s'y  sont  mépris,  et  ont  voulu  y  voir  la  preuve  que  cette  cadence 


Paléographie  XV. 


34  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


était,  non  la-Jo-si,  mais  la-si-do,  exemple  manifeste  de  conclusions  trop  hâtives  tirées 
de  constatations,  justes  parfois,  mais  qu'il  faut  savoir  ne  pas  généraliser. 

Par  tout  ce  qui  précède,  on  voit  qu'il  serait  imprudent  de  trop  s'appuyer  sur 
la  position  relative  des  neumes  dans  les  manuscrits  sangalliens  pour  conclure 
à  l'inutilité  des  manuscrits  sur  lignes.  Dans  ces  neumes  montants,  on  ne  peut  voir 
qu'une  indication  assez  vague,  très  utile  sans  doute  pour  trancher  certains  doutes, 
mais  qui  n'enlève  rien  à  l'imprécision  foncière  des  neumes  in  campo  aperto.  A  plus 
forte  raison  est-il  impossible  d'y  chercher  l'intonation  exacte,  et  de  se  baser 
uniquement  sur  eux  pour  l'établissement  de  la  version  mélodique  critique. 

2°  Les  lettres  significatives  des  manuscrits. 

Faut-il  attribuer  un  rôle  notablement  plus  décisif  aux  lettres  significatives  des 
manuscrits  ? 

On  sait  que  dans  les  manuscrits  les  plus  anciens  d'écriture  sangallienne,  pour 
nejparler  que  de  cette  Ecole,  les  neumes  sont  souvent  accompagnés  de  lettres,  dont 
la  signification  nous  est  clairement  connue  par  des  témoignages  contemporains, 
ou  presque. 

Ces  lettres  sont  réparties  de  façon  très  inégale  dans  les  manuscrits.  Les  uns 
en  sont  littéralement  remplis,  comme  Einsiedeln  121,  de  beaucoup  le  plus  riche 
de  tous  à  cet  égard  ;  d'autres  les  ignorent  complètement,  comme  S.  Gall  339  ;  d'autres 
en  sont  plus  ou  moins  abondamment  pourvus  selon  les  pages,  comme  S.  Gall  390-391 
(Antiphonaire  d'Hartker),  S.  Gall  359,  Bamberg  lit.  6,  etc.  Il  semble  que  c'est  un  des 
points  où  les  copistes  se  donnaient  le  plus  librement  carrière  ;  manifestement  ils 
considéraient  ces  lettres  un  peu  comme  des  suppléments  d'information,  des  indications 
de  surcroît.  De  ce  point  de  vue,  les  renseignements  à  en  tirer  varient  donc  beaucoup 
avec  les  documents  dont  on  dispose  pour  la  pièce  à  restituer. 

Il  est  clair  que,  pour  toutes  les  pièces  anciennes  du  Temporal  et  du  Sanctoral, 
il  y  a  là  une  mine  très  précieuse  de  renseignements,  en  raison  de  l'appui  réciproque 
que  se  donnent  les  manuscrits,  qui  se  complètent  et  s'éclairent  mutuellement. 

Encore  faut-il  ne  pas  exagérer  ce  témoignage  ;  car  il  ne  s'agit,  là  encore,  que 
d'indications  par  nature  même  fort  imprécises,  du  moins  pour  la  plupart  d'entre  elles. 

On  connaît  les  lettres  mélodiques,  les  seules  qui  nous  intéressent  ici  (les  lettres 
rythmiques  (1)  n'étant  pas  en  cause  dans  cette  discussion)  ;  ce  sont  : 
pour  les  notes  aiguës  :  •<  (=  altius),    v  (=  levare),    f  (=  sursurri)  ; 
pour  les  notes  graves  :  »•  (  =  iusum  vel  inferius)  ; 
pour  les  notes  à  l'unisson  :  *■  (=  equaliter). 

(i)  Nous  voulons  parler  ici  notamment  du  c  (=  celeriter)  et  du  -*r  (=  tenete)  qui  sont  manifestement 
d'ordre  rythmique,  et  qu'on  ne  saurait  sérieusement  prendre  pour  des  indications  d'ordre  mélodique. 


AVANT-PROPOS. 


35 


La  dernière  est  évidemment  de  toutes  la  plus  claire,  et  en  même  temps  la  plus 
précieuse,  car,  par  un  privilège  quasi  unique  dans  le  système  de  notation  sangallienne, 
elle  a  le  mérite  de  nous  fixer  presque  avec  certitude  sur  l'intonation  elle-même  : 
elle  indique  l'unisson  ;  les  deux  notes  entre  lesquelles  elle  se  trouve  sont  sur  le  même 
degré  mélodique  ;  connaît-on  l'une  des  deux,  l'autre  est  par  le  fait  même  à  peu  près 
certaine.  Son  effet  peut  d'ailleurs  se  prolonger  sur  plusieurs  notes,  comme  le  montrent 
les  deux  exemples  suivants  empruntés  aux  deux  pages  d'Hartker  reproduites  ci-dessus  : 


e- c 

/    /     /      fl    -, 

-a ■ ■ = 


Hartker,  p.  56. 


Hartker,  p.  33. 


m 


Ant.     Stépha-nus  au-tem 


fy      Intu-  é-       mi-  ni  quantus 


Force  nous  est  pourtant  de  préciser,  comme  nous  l'avons  d'ailleurs  laissé  entendre, 
que  même  ici  la  certitude  ne  peut  pas  être  absolue  ;  car  si  la  règle  que  nous  venons  de 
donner  se  vérifie  dans  l'immense  majorité  des  cas,  il  en  est  d'autres  —  qui  ne  sont 
nullement  dus  à  une  distraction  du  copiste  —  où  Yequaliter  a  une  autre  signification. 
Dans  un  article  très  documenté  de  la  Revue  Grégorienne  (1933,  p.  161-173), 
Dom  Hesbert  a  établi  qu'en  réalité  «  l'identité  signifiée  par  Yequaliter  ne  porte  pas 
exclusivement  sur  des  notes  isolées,  mais  parfois  aussi  sur  des  groupes,  très  brefs 
d'ailleurs  ».  Et  citant,  entre  autres  exemples,  la  première  phrase  de  la  communion 
Adversum  me  du  Mardi-Saint,  avec  ses  deux  groupes  bien  authentiques  de  podatus 
la-sïb  séparés  par  un  *■  : 


\  .      J     a%  ±x 


4 


■fe 


S 


Adversum  me      ex-er-ce-bântur  qui    se-dé-  bant  in  por-ta 


il  remarque  justement  :  «  L'intention  du  scribe  est  ici  manifeste  :  il  a  voulu  signifier 
que  ces  deux  podatus  sont  identiques,  qu'ils  sonnent  de  la  même  manière  :  «  equaliter 
sonant  »,  et  nullement  que  la  première  note  du  second  est  à  l'unisson  de  la  seconde  note 
du  premier...  La  fonction  de  Yequaliter  est  donc,  dans  certains  cas,  de  signifier  la 
répétition  d'un  même  motif,  sans  qu'il  y  ait  nécessairement  identité  entre  la  première 
et  la  dernière  note  de  ce  motif».  Et  ces  «certains  cas»,  «seuls  les  manuscrits 
diastématiques  permettent  la  plupart  du  temps  de  les  déterminer  ». 

Nous  voilà  donc  une  fois  de  plus,  et  là  précisément  où  nous  pensions  pouvoir 
enfin  nous  évader  du  recours  obligatoire  aux  manuscrits  sur  lignes,  condamnés 
à  n'attendre  que  de  leur  témoignage  à  eux  la  lumière  indispensable  !... 

A  plus  forte  raison  en  sera-t-il  de  même  pour  les  autres  lettres  significatives 
mélodiques  chargées  d'indiquer,   non   plus  l'unisson,  mais  des  notes   respectivement 


36  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


à  l'aigu  ou  au  grave.  Elles  ne  peuvent  être,  c'est  évident,  que  relatives  ;  pas  plus 
que  la  forme  neumatique  elle-même,  elles  ne  peuvent  rien  nous  apprendre  de  l'into- 
nation exacte.  Tout  ce  dont  elles  sont  capables,  c'est  de  nous  prévenir  que,  par 
exemple,  la  virga  accompagnée  de  Vf  ou  de  1'*-  est  notablement  à  l'aigu,  ou  que  le 
punctum  avec  ^  est  vraiment  au  grave.  Rien  de  plus.  Dans  l'hypothèse  de  documents 
diastématiques  donnant  des  leçons  différentes,  les  lettres  significatives  des  manuscrits 
in  campo  aperto  sont  naturellement  très  précieuses  pour  le  choix  à  faire  entre  les 
variantes.  Mais  laissées  à  elles  seules,  elles  ne  disent  à  peu  près  rien. 

Il  faut  même  ajouter  que,  si  leur  présence  peut  être  très  utile,  par  contre  on  ne 
peut  absolument  rien  conclure  du  fait  de  leur  absence.  Ce  ne  sont,  avons-nous  dit, 
que  des  signes  additionnels,  des  indications  de  surcroît,  qui  n'ajoutent  rien  à  la 
mélodie  ;  dès  lors,  ils  ne  sont  aucunement  indispensables  ;  et  de  même  qu'il  y  a 
beaucoup  de  notes  à  l'unisson  sans  que  Yequaliter  soit  marqué,  de  même  une  virga 
affectée  de  1'*-  ou  de  Vf  ne  sera  pas  forcément  plus  aiguë  qu'une  de  ses  voisines 
dépourvue  de  lettres.  Cette  remarque  vaut  surtout  pour  l'>- ,  d'un  usage  beaucoup  moins 
fréquent  que  les  lettres  aiguës  :  ce  serait  se  vouer  à  de  graves  méprises  que  de  s'en 
rapporter  trop  exclusivement,  pour  les  notes  graves,  à  sa  présence  ou  à  son  absence. 

Nous  nous  permettons  de  renvoyer  aux  quelques  exemples  mélodiques  cités 
plus  haut,  pp.  15  et  16;  ils  suffisent  amplement  à  illustrer  les  réflexions  qui  précèdent. 
Sans  doute  le  chantre  serait  bien  embarrassé  pour  deviner  avec  certitude  les  notes 
indiquées  par  les  différentes  lettres  mélodiques  accolées  aux  neumes... 

Par  ailleurs,  comme  nous  l'avons  noté  alors,  il  n'est  pas  toujours  facile  de  discerner 
les  cas  où  la  lettre  affecte  tout  un  neume,  comme  dans  l'intonation  Etenim  sederunt, 
ou  l'une  seulement  des  notes  du  neume,  comme  dans  les  trois  torculus  totalement 
identiques  de  l'introït  Miserere  mei  Domine. 

Il  peut  aussi  arriver,  dans  certains  cas,  que  ces  lettres  aient  une  valeur  purement 
corrective  ;  nous  en  avons  un  exemple  au  début  de  la  communion  Mémento  verbi  tui, 
citée  p.  15,  où  l'f,  lettre  aiguë,  indique  seulement  qu'il  ne  faut  pas  trop  baisser 
la  seconde  note  de  la  clivis,  et  un  autre  dans  la  communion  Adversum  me  ci-dessus, 
où  1'»-  sur  la  virga  de  «qui»  indique  que  la  note,  plus  haute  il  est  vrai  que  la  suivante, 
reste  quand  même  au  grave  par  rapport  à  la  ligne  générale. 

Ou  bien  encore,  notamment  dans  le  cas  de  neumes  liquescents,  par  exemple 
le  céphalicus,  /*,  la  lettre  f  invitera  parfois  —  car  c'est  loin  d'être  une  règle  absolue  — 
à  ne  pas  traduire  la  liquescence  par  une  note  grave,  alors  que  la  présence  de  1'  •- 
pourra  indiquer  au  contraire  que  la  liquescence  est  une  note  réelle  inférieure. 

Il  est  intéressant  de  remarquer,  pour  terminer  ce  rapide  examen,  que  parfois, 
assez  souvent  même,  dans  les  manuscrits  anciens,  ces  lettres  significatives  elles-mêmes 
sont  affectées  de  nouvelles  lettres,  qui  en  précisent  un  peu  la  portée  :  -r  (=  bene), 
v  (=  va/de),  m  (=  mediocriter)  :  sortes  de  «coefficients»,  s'il  est  permis  de  s'exprimer 


AVANT-PROPOS.  37 


ainsi,  qui  nous  renseignent,  ou  voudraient  nous  renseigner  sur  la  valeur  exacte 
à  donner  à  la  lettre  fondamentale.  Mais  ces  renseignements  complémentaires,  s'ils 
sont  utiles,  sont  eux-mêmes  loin  d'être  décisifs.  Ne  sont-il  pas,  à  leur  manière,  un 
témoignage  de  la  conscience  qu'avaient  les  copistes  de  leur  totale  impuissance  à 
«  noter  »  vraiment  la  mélodie  ?  S'ils  multipliaient  ainsi  formes  neumatiques  et  lettres 
significatives,  n'est-ce  pas  qu'ils  sentaient  l'impossibilité  où  ils  étaient  de  traduire  sur 
le  parchemin,  avec  toute  la  précision  voulue,  la  réalité  mélodique  qu'ils  entendaient 
et  chantaient  ?  En  s'ingéniant  de  toutes  manières  à  la  serrer  d'aussi  près  que  possible, 
ils  avouent  par  là-même  le  vice  fondamental  de  leur  système  de  notation. 

Bref,  malgré  la  grande  abondance  de  lettres  significatives  mélodiques  dans  les 
manuscrits,  et  leur  très  grande  importance  pour  le  déchiffrement  de  la  mélodie, 
importance  que  personne  ne  songe  à  révoquer  en  doute,  il  faut  reconnaître  que 
nous  restons  toujours  dans  le  vague,  dans  le  problématique,  et  que,  même  éclairés 
par  ces  lettres,  les  neumes  in  campa  aperto  sont  totalement  incapables  de  nous  livrer 
leurs  secrets,  avec  la  précision  qui  nous  est  nécessaire. 

3°  Les  Auteurs  du  Moyen  âge. 

Sans  nous  attarder  aussi  longtemps  qu'elle  le  mériterait  à  la  question  des  Auteurs 
du  Moyen  âge,  il  nous  faut  pourtant  l'aborder  ici,  et  souligner  une  fois  de  plus 
comment  ils  sont  radicalement  incapables  de  nous  permettre  à  eux  seuls,  à 
l'exclusion  des  documents  diastématiques,  et  même  avec  l'appui  des  manuscrits 
in  campo  aperto,  de  reconstituer  l'antique  fonds  mélodique  grégorien,  en  dehors 
peut-être  de  certains  détails. 

L'Avant-propos  du  volume  précédent  de  la  Paléographie  s'est  déjà  expliqué 
sur  ce  point.  L'enseignement  de  Dom  Mocquereau,  qu'il  ne  fait  que  résumer,  n'a  pas 
vieilli.  La  thèse  que  le  fondateur  de  la  Paléographie  exposa  jadis  dans  l'Introduction 
générale,  et  qu'il  reprit  plus  tard  au  début  du  Vol.  XI,  garde  toute  sa  valeur;  et 
ce  ne  sont  certes  pas  les  essais  tentés  depuis  lors  par  les  partisans  de  la  thèse  adverse 
qui  sont  capables  de  l'ébranler,  ou  même  de  l'affaiblir.  Au  reste,  il  n'y  a  plus  guère 
aujourd'hui  à  revendiquer  pour  les  Auteurs  médiévaux  la  place  prépondérante 
que  les  disciples  plus  ou  moins  immédiats  de  l'ancien  Directeur  de  l'Académie  de 
Musique  de  Bruxelles,  Auguste  Gevaert. 

On  ne  voit  pas  bien  en  effet  comment  quelques  Traités  purement  didactiques 
pourraient  nous  mettre  en  mesure  à  eux  seuls,  fût-ce  avec  l'aide  des  éditions 
modernes,  plus  ou  moins  altérées  comme  on  sait,  de  reconstituer  un  répertoire  musical 
immense,  qui  contient  des  milliers  de  pièces,  si  variées  d'inspiration,  de  facture 
et  de  style,  depuis  le  chant  syllabique  le  plus  rigoureux  jusqu'aux  vocalises  les  plus 
opulentes  !  Eussent-ils  le  mérite  de  la  clarté  —  ce  qui  est  loin  d'être  le  cas,  au 
témoignage  de  leurs   amis   eux-mêmes,   —   ils   ne   pourraient   prétendre    ressusciter 


38  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


à  nos  yeux  les  œuvres  musicales  elles-mêmes,  dans  leur  réalité  chaude  et  vivante. 
Ce  sont  la  plupart  du  temps  des  considérations  sans  fin  sur  la  constitution  théorique 
des  modes  grégoriens,  avec  assez  souvent  des  incipits  —  ordinairement  non  notés  — 
de  pièces  citées  en  exemple,  et  parfois,  mais  rarement,  quelques  très  rapides  fragments 
mélodiques  avec  indication  précise  des  intervalles.  De  là  à  remettre  une  pièce  entière 
debout,  et  surtout  un  ensemble  de  pièces  si  nombreuses,  et  d'une  si  souple  variété, 
il  y  a  un  abîme.  Il  est  même  invraisemblable  qu'on  puisse  sérieusement  y  penser  ! 

Imaginez  que  pour  connaître  les  œuvres  musicales  d'un  Bach,  d'un  Mozart, 
d'un  Debussy,  d'un  Ravel,  ou  de  quelque  autre  compositeur,  on  n'ait  à  sa  disposition, 
en  plus  d'une  médiocre  anthologie,  plus  ou  moins  tronquée,  de  leurs  œuvres,  que 
le  Traité  d'harmonie  de  Reber  et  Dubois,  ou  même  seulement  les  grands  travaux 
critiques  publiés  sur  chacun  de  ces  auteurs  par  leurs  admirateurs  et  amis.  Qu'en 
saurions-nous?  Rien  que  des  généralités:  leur  technique  harmonique,  leur  style,  leur 
esprit,  peut-être  même  la  nature  de  leur  inspiration,  mais  c'est  tout.  Plaisir  d'esprit  en 
somme,  rien  de  plus.  Jamais,  c'est  trop  évident,  on  n'arriverait  à  connaître  la  réelle 
beauté  de  leurs  chefs-d'œuvre  si  complexes,  leur  architecture  sonore,  le  développement 
de  leurs  thèmes,  la  passion  qu'ils  traduisent,  leur  pouvoir  d'évocation,  la  vie  intense 
et  si  chaude  qui  vient  de  la  grande  ligne  et  de  la  trame  même,  mélodique  et 
contrapuntique.  Comme  si  d'ailleurs,  avec  la  même  technique  de  fond,  l'inspiration 
et  la  composition  ne  pouvaient  pas,  chez  le  même  compositeur,  varier  à  l'infini  ! 

Le  grand  intérêt,  très  réel,  de  ces  études  critiques,  de  ces  analyses  minutieuses, 
qui  fort  heureusement  se  multiplient  de  nos  jours,  c'est  de  nous  faire  mieux  saisir 
la  pensée,  le  genre,  la  manière  de  l'auteur,  et  par  là  même  de  nous  permettre  de 
le  mieux  interpréter.  Mais  il  va  de  soi  que  ces  commentaires,  si  précis  qu'ils  soient, 
ne  sauraient  remplacer  les  œuvres  elles-mêmes  ;  ils  les  supposent  connues  au  contraire. 
A  plus  forte  raison  serions-nous  incapables,  avec  leurs  seuls  renseignements,  de  les 
reconstituer,  si  par  impossible  les  partitions  authentiques  venaient  à  se  perdre.  Et 
pourtant,  les  critiques  musicaux  contemporains  sont  infiniment  plus  au  courant  de 
leur  métier  que  les  écrivains  du  Moyen  âge,  manifestement  débordés  par  leur  sujet, 
qu'ils  ne  connaissaient  que  très  imparfaitement,  et  qu'ils  ne  voyaient  guère  qu'à 
travers  des  spéculations  d'ordre  physique  et  mathématique,  bien  étrangères  à  l'art 
musical. 

Si  l'on  objecte  qu'on  ne  peut  raisonner  de  la  musique  antique,  d'une  ligne 
beaucoup  plus  simple,  comme  de  la  musique  moderne,  où  tant  d'éléments  complexes 
entrent  en  jeu,  la  réponse  est  facile.  Il  n'y  a  même  pas  besoin  d'avoir  recours  à  des 
considérations  plus  ou  moins  subtiles  et  ingénieuses;  nous  avons  une  réponse  de  fait 
dans  la  musique  grecque. 

Que  savons-nous  de  la  musique  grecque  ?  Même  après  les  dernières  découvertes, 
les  quelques  fragments  d'œuvres  musicales  qui  sont  parvenus  jusqu'à  nous  pourraient 


AVANT-PROPOS.  39 


presque  se  compter  sur  les  doigts.  Nous  n'avons,  pour  satisfaire  notre  légitime 
curiosité,  que  les  traités  techniques  des  auteurs  contemporains,  et  ceux  des  helléniste* 
des  temps  modernes.  Tous  se  bornent,  plus  ou  moins,  à  nous  dresser  le  catalogue  des 
échelles  modales  grecques,  à  nous  décrire  leur  constitution,  leur  éthos,  etc.  C'est 
évidemment  très  intéressant. 

Je  la  crois  fine,  dit-il, 

Mais  le  moindre  grain  de  mil 

Serait  bien  mieux  mon  affaire  ! 

Qui  oserait  en  effet  soutenir  que,  pour  notre  joie  tant  intellectuelle  qu'esthétique, 
ces  Traités  anciens  ou  modernes  valent  les  œuvres  elles-mêmes  où  elles  prétendent 
nous  introduire,  alors  qu'elles  nous  laissent  seulement  sur  le  seuil  ?  Grâce  aux  textes 
littéraires  qui  leur  servaient  de  soutien  et  avec  lesquels  elles  faisaient  corps,  grâce 
aux  lois  mieux  connues  de  la  prosodie  grecque,  les  critiques  contemporains  s'étendent 
avec  plus  de  complaisance  sur  leur  rythme  poétique.  Mais  la  mélodie,  mais  les 
combinaisons  modales  elles-mêmes,  qui  faisaient  la  richesse  et  la  vie  de  ces  chefs- 
d'œuvre,  tout  cela  est  pour  nous  l'inconnu... 

Chose  singulière  !  Personne  n'a  vraiment  tenté,  en  l'absence  de  documents  notés, 
de  restituer  au  moyen  des  données  des  auteurs  anciens,  —  Aristoxène  et  autres,  —  les 
chefs-d'œuvre  musicaux  de  l'antiquité  grecque.  Pourquoi  la  chose  serait-elle  possible 
quand  il  s'agit  de  l'art  grégorien?  La  difficulté  n'est-elle  pas  exactement  la  même? 
Sans  doute,  à  la  différence  des  mélodies  grecques,  les  mélodies  grégoriennes  n'ont 
jamais  été  complètement  perdues,  et  les  éditions  plus  ou  moins  défectueuses  s'en  sont 
multipliées  aux  XVIIIe  et  XIXe  siècles.  Mais  il  suffit  de  jeter  un  coup  d'œil  rapide  sur 
ces  éditions,  de  voir  combien  elles  diffèrent  les  unes  des  autres  et  sont  remplies  de 
contradictions,  pour  comprendre  combien  il  serait  vain  de  faire  fonds  sur  elles, 
même  en  les  interprétant  d'après  les  données  des  auteurs  médiévaux.  Quant  aux 
manuscrits  anciens  sur  lignes,  il  est  inutile  d'en  parler,  puisqu'ils  sont  par  hypothèse 
exclus  théoriquement  et  pratiquement,  comme  gravement  altérés,  par  les  partisans  de 
la  thèse  que  nous  discutons  ici. 

Et  pour  en  revenir  aux  théoriciens  grecs,  dont  nous  parlions  à  l'instant,  ne 
pourrait-on  pas  leur  donner,  à  eux  aussi,  la  préférence  sur  ceux  du  Moyen  âge, 
puisqu'ils  traitaient,  eux  du  moins,  de  leur  art  national,  contemporain,  bien  défini  ? 
Au  lieu  que  les  théoriciens  médiévaux,  venus  très  longtemps,  —  des  siècles  !  —  après 
la  composition  des  mélodies  grégoriennes,  essayèrent  de  mettre  d'accord  ce  qu'ils 
entendaient  avec  ce  qu'ils  savaient  par  ailleurs  des  antiques  théories  gréco-romaines, 
et  qui  semble  plutôt  confus,  si  l'on  en  juge  par  les  obscurités  insurmontables  et 
les  contradictions  qui  remplissent  leurs  écrits  !... 

Mais  ici  aussi,  nous  avons  une  réponse  de  fait.  Nous  avons  nommé  plus  haut 
A.    Gevaert.    Il    est    ce    qu'on   pourrait    appeler   le    protagoniste    de    la    thèse   de   la 


40  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


prééminence  absolue  des  théoriciens  médiévaux  sur  les  documents  diastématiques. 
Cette  thèse,  il  l'a  exposée  dans  sa  Mélopée  antique  (Gand,  1895).  Nous  renvoyons 
volontiers  à  la  méditation  attentive  de  ces  longues  pages,  qui  témoignent  d'une 
conscience,  d'une  érudition  et  d'une  ingéniosité  peu  communes.  On  y  verra,  à  côté 
de  maintes  remarques  fort  intéressantes,  des  affirmations  étranges  et  difficiles  à 
concilier  avec  la  réalité  des  faits.  Souvent,  nous  nous  trouvons  dans  l'a  priori  pur  et 
simple,  précisément  à  raison  du  principe  adopté  :  rejeter  les  données  des  manuscrits 
sur  lignes,  et,  en  l'absence  de  notation  mélodique  précise,  y  suppléer  par  le 
raisonnement,  en  interprétant  les  quelques  vagues  indications  des  théoriciens 
médiévaux  par  leur  rapprochement  avec  l'art  musical  gréco-romain. 

On  nous  permettra  de  donner  un  exemple,  puisque  nous  sommes  là  au  cœur 
de  notre  sujet  :  la  très  curieuse  dissertation  instituée  par  Gevaert  {Op.  cit.  p.  205-211) 
sur  les  antiennes  de  notre  IVe  mode  en  A,  du  type  Apud  Dominum,  choisies  par 
lui  comme  spécimen  de  ce  qu'il  appelle  les  «  cantilènes  déraillées  ».  Ces  antiennes 
sont,  comme  on  le  sait,  très  nombreuses  (Réginon  en  donne  75,  et  Hartker  une 
centaine),  et  toutes  bâties  sur  le  même  modèle. 

Gevaert  a  entrepris  de  nous  décrire  «les  diverses  phases  de  leur  histoire  assez 
longue  »,  et  de  nous  montrer  comment  la  version  actuelle  donnée  par  la  Vaticane  : 


A. 


E-   -      ■  S'       ■     fr'   "  H    ■■  h 


Version  vaticane.         m     *  ~  '  fi  H 


Apud  Dôminum  mi-se-ri-côrdi- a,     et  copi-6-sa       apud  e-um  redémpti-o. 

n'est    que    la  corruption  de    la    forme    mélodique   primitive,   qui   était,    selon   lui, 
incontestablement  : 


Second  membre,  haussé  d'un  ton. 

B-         g      .      —  ^=S=F=  '  r»  ■  JLH-3— «-S:  «.  i         a  '  =P: 

Version  Gevaert.  ■     * 


-V-rW- 


Apud  Dominum  mi-se-ri-cordi- a,     et  copi-6-sa       apud  e-um  redémpti-o. 

et  qui  ne  diffère  de  l'autre,  sauf  un  détail  insignifiant,  que  par  toute  sa  seconde  partie, 
haussée  d'un  ton. 

Il  nous  retrace  par  le  menu  les  «  six  états  successifs  »  par  où  s'est  fait  «  le  voyage 
de  la  malchanceuse  cantilène  autour  de  l'échelle  musicale  ».  Détail  significatif  : 
il  présente  lui-même  plusieurs  de  ces  «  états  »  successifs  comme  hypothétiques  : 
«...  Nous  devons,  dit-il,  les  supposer  chantées...  le  chœur  dut  être  entraîné...».  Et 
en  particulier,  nulle  part  il  ne  nous  dit  ni  ne  nous  laisse  deviner  où  il  a  pris  la  version 
qu'il  affirme  catégoriquement  être  la  version  «  primitive  »,  sinon  qu'  «  à  sa  grande 
surprise,  il  l'a  rencontrée  dans  l'Antiphonaire  de  Lambillotte  (de  1857!),  sur  le  texte 
Gratia  Dei».  On  est  donc  en  droit  de  conclure  qu'il  l'imagina  de  toute  pièce,  en  se 
basant  sur  la  version  de  nos  livres  courants,  et  en  la  ...rectifiant  d'après  les  données 
des  auteurs  du  Moyen  âge. 


AVANT-PROPOS.  41 


Il  est  possible  et  même  facile,  croyons-nous,  de  suppléer  à  son  silence  et  de 
reconstituer  les  grandes  lignes  de  son  argumentation  : 

Et  d'abord  les  textes  des  auteurs,  base  de  tout  le  syllogisme  :  Au  milieu  du 
IXe  siècle,  Aurélien  de  Réomé,  le  plus  ancien  auteur  qui  nous  parle  de  ce  timbre 
antiphonique,  en  cite  deux  incipits  non  notés  parmi  les  antiennes  du  tetrardus 
authente  (=  VIIe  mode),  dont  ces  antiennes  «  avaient  apparemment  gardé  la 
modulation  psalmodique  depuis  les  temps  antérieurs  à  l'établissement  de  YOctoechos  ». 
Vers  l'an  900,  Réginon,  dans  son  Tonaire,  n'indique  la  psalmodie  du  VIP  mode 
que  pour  un  seul  texte,  l'antienne  Ex  JEgypto,  et  assigne  aux  autres  la  psalmodie 
du  deuterus  plagal  (=  IVe  mode).  Peu  après,  vers  le  milieu  du  Xe  siècle,  la 
Commemoratio  brevis  indique  encore  pratiquement  la  psalmodie  du  IVe  mode, 
tandis  qu'au  début  du  XIe  siècle  Guy  d'Arezzo  reviendra  à  celle  du  VIIe,  en 
modifiant  la  finale  de  l'antienne,  amenée  au  sol.  Aussi  bien,  cette  sorte  d'oscil- 
lation de  la  psalmodie  entre  le  VIIe  et  le  IV7e  mode  s'explique  par  le  caractère 
même  des  antiennes,  qui,  au  témoignage  formel  de  ces  mêmes  auteurs,  Aurélien, 
Réginon  et  Guy  (Gevaert,  op.  cit.,  p.  112),  «  commencent  en  VIP  mode  pour 
se   terminer  en  IVe». 

Ce  sont  là  tous  les  documents  dont  dispose  Gevaert  ;  on  les  trouvera  sans  doute 
un  peu  maigres,  mais  ils  lui  suffisent  pleinement.  Pour  lui,  tout  est  clair  :  les 
antiennes  doivent  commencer  en  VIP  mode,  donc  par  la  quinte  sol-ré;  quant  à  la 
finale,  du  IVe  mode,  elle  ne  peut  être  que  sur  le  si,  pour  la  raison  très  simple  que, 
selon  lui,  le  IVe  mode  actuel  n'est  pas  un  mode  réel,  mais  seulement  la  transposition 
à  la  quinte  inférieure  d'une  mélodie  s'achevant  normalement  sur  le  st,  à  la  tierce 
supérieure  du  sol,  qui,  lui,  est  la  véritable  tonique  modale.  Ainsi  nos  antiennes 
commencent  dans  la  quinte  sol-ré  pour  s'achever  sur  le  si,  ce  qui  est  précisément 
la  caractéristique  modale  de  l'antique  mode  «  iastien  intense  »,  et  nous  savons 
que,  pour  le  savant  musicologue  belge,  cette  identité  des  modes  grégoriens  avec 
les  modes  gréco-romains  a  la  valeur  d'un  dogme  intangible.  Alors,  pas  besoin  de 
documents  notés  ;  rien  de  plus  simple  que  de  reconstituer  la  ligne  antique  de  nos 
antiennes  ;  c'est  par  une  véritable  erreur  que  la  version  des  livres  modernes  se 
termine  sur  le  la  ;  il  faut  remonter  d'un  ton  toute  la  seconde  partie,  pour  terminer 
au  si...  «  C'est  ce  que  nous  appellerons,  dit  M.  Gevaert,  Y  état  originaire  de  ce  groupe 
de  chants  ». 

Que  dit  la  tradition  manuscrite?  Elle  est  pratiquement  unanime  sur  la  ligne 
générale  :  si  l'on  met  à  part  quelques  très  rares  manuscrits  qui  terminent  sur 
le  sol  avec  psalmodie  du  VIP  mode,  à  peu  près  tous  terminent  sur  le  la, 
comme  la  version  vaticane,  avec  psalmodie  du  IVe  mode,  donnée  d'ailleurs  elle 
aussi  par  tous  les  manuscrits  in  campo  aperto,  sauf  deux  seulement  qui,  pour 
une    seule    antienne,    l'antienne     O    millier,     reproduisent     la     version     altérée     de 

Paléographie  XV.  6 


42  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Gevaert,  et  terminent  comme  lui  sur  le  si  (1)  ;  mais  ce  sont  là  manifestement  des 
erreurs  de  copistes,  qu'une  sage  critique  doit  apprécier  à  leur  juste  valeur.  Le  point 
capital  qu'il  importe  de  souligner,  c'est  qu'à  l'exception  de  ces  deux  manuscrits, 
tous  les  autres,  tant  du  VIP  que  du  IVe  mode,  gardent  la  grande  ligne  vaticane,  sans 
hausser  d'un  ton  toute  la  seconde  partie  de  l'antienne.  Sur  ce  point,  essentiel,  c'est 
l'unanimité. 

On  peut  donc  dire  que  toute  la  tradition  manuscrite  témoigne  en  faveur  de  la 
Vaticane  (2)  contre  la  version  Gevaert.  Comment  supposer  que  des  manuscrits  diasté- 
matiques,  venant  de  partout,  de  toutes  les  régions  de  l'Europe,  et  d'époques  différentes 
(les  plus  anciens  remontent  au  XIIe,  peut-être  même  au  XIe  siècle),  exprimant  par 
conséquent  la  tradition  universelle,  ne  reflètent  pas,  par  là-même,  la  tradition  primitive? 

A  vrai  dire,  dans  cette  tradition  unanime,  on  peut  distinguer  un  double  courant  : 
le  premier,  le  plus  important,  donne,  à  quelques  variantes  de  détail  près,  la  version 
vaticane;  le  second,  visiblement  influencé  par  la  psalmodie  du  IVe  mode,  transpose 

le  tout  une  quarte  plus  bas,  avec  finale  mi  : 

+ 


\ 


r 


A-V 


,      ._! ~ 

Version  transposée. 

Apud  Dôminum  mi-se-ri-côrdi-  a,     et  copi-ô-sa      apud  e-um  redémpti-o. 

transposition  qui  entraîne  en  principe,  au  début  du  second  membre,  sur  copiosa, 
un  fa  naturel,  qui,  dans  la  version  vaticane,  équivaudrait  au  siV  ;  variante  évidemment 
importante,  mais  qui  ne  fait  qu'avancer  au  début  de  la  troisième  incise  la  modulation 
en  IVe  mode,  qui,  dans  la  version  vaticane,  est  reculée  jusqu'à  la  quatrième  incise. 
Encore   faut-il   remarquer   que   la  presque    totalité    des    manuscrits    allemands    qui 

(i)  Ce  sont  les  deux  manuscrits  allemands  Trêves  Chap.  L.  jp  et  Raigern  F\K,  tous  les  deux  de  la  fin 
du  XIVe  siècle.  Le  premier,  celui  de  Trêves,  écrit  toutes  ces  antiennes  en  finale  mi,  et  il  a  partout,  à  notre 
connaissance  du  moins,  la  ligne  traditionnelle,  sauf  pour  cette  antienne  O  mulier,  écrite  d'ailleurs  en  ré  ; 
il  y  a  là  manifestement  une  erreur  de  copiste.  Quant  au  second,  celui  de  Raigern,  il  est  assez  inconstant. 
Il  écrit  ordinairement  nos  antiennes  en  finale  la,  mais  aussi,  une  douzaine  de  fois,  en  finale  ré,  avec,  à  l'occasion, 
des  variantes  plutôt  déconcertantes,  tant  dans  la  ligne  mélodique  de  l'antienne  que  dans  la  psalmodie.  Si  l'on 
veut  bien  se  rappeler  que  toutes  ces  antiennes  sont  bâties  sur  le  même  type,  et  données  toutes  de  la  même 
manière  dans  la  presque  totalité  des  manuscrits,  on  est  obligé  d'admettre  que  les  exceptions  que  nous  signalons 
ici  ne  sont  que  des  distractions  de  copistes,  et  n'ont  en  conséquence  aucune  valeur  critique. 

(2)  A  condition  bien  entendu  de  s'en  tenir,  comme  nous  le  faisons  ici,  à  la  ligne  générale,  abstraction 
faite  de  certains  menus  détails.  Voici  en  effet  quelle  nous  semble  être  la  version  tout-à-fait  authentique  de  cette 
antienne,  d'après  l'étude  critique  attentive  de  toute  la  tradition  manuscrite,  et  c'est  celle  que  donne  l'Anti- 
phonaire  monastique  (les  variantes  sont  indiquées  par  une  étoile)  : 

1*  f  "*£■  ^ 


D-  ê — . a-M-±T^prj=j-i-H-^i==^-  ba«  b. 


-pr-ftr 
Version  critique.  ,    .  .        .     ,     .  , 

Apud  Dôminum   mise-ri-côrdi-a,      et  copi-ô-sa        apud  e-um  redémpti-  o. 

Si  nous  avons  pris  l'édition  vaticane  comme  type  de  comparaison  avec  la  version  Gevaert,  c'est  parce  que 
c'est  l'édition  officielle  et  la  plus  répandue;  mais  ce  n'est  qu'avec  les  expresses  réserves  consignées  ici  que  nous 
la  présentons,  dans  toute  cette  discussion,  comme  la  version  authentique. 


AVANT-PROPOS.  43 


transposent  ainsi  en  mi  répètent  sur  la  deuxième  syllabe  de  copiosa  le  sol  précédent, 
afin  d'éviter  le  fa  naturel  qui  manifestement  les  gêne  (1)  ;  ce  qui  pratiquement  ramène 
la  ligne  mélodique  au  type  Vatican  traditionnel.  Et,  en  toute  hypothèse,  les  deux 
courants  de  la  tradition  manuscrite  sont  pleinement  d'accord  pour  terminer  à  la  seconde 
au-dessus  de  la  note  de  départ,  et  non  à  la  tierce,  comme  le  voudrait  Gevaert,  et 
maintiennent  ainsi  la  même  ligne  générale. 

Il  importe  de  le  remarquer  :  c'est  aussi  la  version  de  la  Commemoratio  brevis,  qui 
est  le  plus  ancien  document  intégralement  noté  sur  la  psalmodie,  et  que  Gevaert 
{op.  cit.  p.  185)  déclare  «avoir  une  valeur  inappréciable  pour  l'histoire  »  et  devoir  être 
mis  à  la  base  de  toute  restitution.  A  vrai  dire,  la  Commemoratio  note  l'antienne  en 
finale  ré,  et  la  range  dans  le  IIe  mode,  mais  c'est  là  pure  question  de  transposition 
et  de  mots,  car  la  version  mélodique  est  exactement  la  version  vaticane,  et  la  psalmodie, 
celle  du  IVe  mode,  comme  le  reconnaît  Gevaert  {ibid.,  p.  208,  note  4). 

Cette  dualité  d'une  tradition  unique,  jointe  à  la  variante,  très  rare,  en  VIIe  mode 
avec  finale  sur  sol,  a  du  moins  l'avantage  de  nous  mettre  sur  la  voie,  et  de  nous  éclairer 
sur  la  modalité  vraie  de  ce  type  d'antiennes.  En  réalité,  elles  ne  sont  ni  du  VIP  mode, 
ni  du  IVe,  tout  en  participant  des  deux  ;  elles  n'appartiennent  à  aucun  des  huit  modes 
ecclésiastiques  classiques,  mais  à  la  catégorie  des  pièces  grégoriennes  qui  «font  craquer 
la  théorie  des  modes  ».  Elles  sont  d'un  mode  à  part,  sui  generis  ;  elles  renferment, 
incrustée  dans  leur  trame  mélodique  elle-même,  une  véritable  «  modulation  », 
au  sens  littéral  du  mot  :  elles  débutent  comme  les  VIIes  modes,  en  mode  de  sol,  avec 
tierce  majeure  sous-entendue  sol-si  tl  —  ce  que  Gevaert  appellerait  «  l'échelle  par 
bécarre  »,  —  pour  se  terminer  par  les  intervalles  caractéristiques  de  la  gamme  du 
IVe  mode,  «l'échelle  par  bémol».  En  d'autres  termes,  elles  impliquent  un  chromatisme, 
voilé,  mais  réel  (2). 

C'est  ce  qui  explique  toutes  les  expressions  embarrassées  des  auteurs  du  Moyen 
âge  et  les  anomalies  des  manuscrits.  Théoriciens  et  copistes  étaient  imbus  et  déjà 
prisonniers  de  la  théorie  des  huit  modes,  Octoechos,  théorie  évidemment  très  postérieure, 
comme  la  classification  qui  en  est  née,  à  la  composition  des  mélodies  grégoriennes, 
beaucoup  trop  souples  pour  se  plier  toutes  au  nouveau  moule  dans  lequel  on  voulait 

(i)  Cette  suppression  voulue  du  fa  naturel  est  très  suggestive;  elle  prouve  bien  que  ce  fa  naturel  n'est  pas 
normal  ici,  que  les  notateurs  entendaient  autre  chose;  mais  comme  leur  transposition  en  finale  mi,  nécessitée 
par  leur  désir  de  «  régulariser  »  en  IVe  mode  ordinaire,  leur  interdisait  d'écrire  le  fa  dièse,  ils  ont  préféré 
supprimer  la  note  gênante  et  redoubler  le  sot  précédent,  procédé  d'ailleurs  classique  chez  les  allemands. 
Et  c'est  un  argument  de  plus  en  faveur  du  chromatisme  réel  de  ce  type  d'antiennes. 

(2)  C'est  la  raison  pour  laquelle  l'Antiphonaire  monastique  ne  les  a  pas  classées  purement  et  simplement, 
comme  l'Antiphonaire  Vatican,  parmi  les  antiennes  du  IVe  mode,  sous  la  rubrique  «  Altéra positio  ejusdem  loni», 
mais  les  a  rangées  sous  la  dénomination  de  «  Quartus  modus  a/teratus»,  avec  l'explication  suivante  :  <l...Inlra 
Modorum  seriem  usu  receptam  annumerari  nullatenus  possunt,  utpote  alteratione  chromatica  rêvera  msignitœ, 
et  inde  nullius  Modi  suni.  Ad  fidem  tamen  codicum,  et  ratione  si?nilitudinis  quce  tant  in  suce  clausulce  finalis  quam 
in  psalmi  moduiatione  viget,  quarto  Modo  de  facto  assignâtes  sunt,  sed  cum  nota  discretiva  alterationis  ». 


44  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


les  enfermer.  Aussi,  mis  en  présence  d'une  de  ces  pièces  irréductibles  à  la  classification 
nouvelle  trop  rigoureuse,  étaient-ils  tout  décontenancés,  et  fort  embarrassés  pour  les 
expliquer  et  surtout  pour  les  noter. 

Ces  antiennes,  que  Gevaert  qualifie  d'  «  hybrides  »,  de  «  déraillées  »,  Réginon, 
lui,  les  appelle  «  nothas,  id est  dégénères  et  non  légitimas» ...  Quant  aux  notateurs,  si  la 
plupart  restèrent  malgré  tout  fidèles  à  ce  que  nous  croyons  plus  que  jamais  être  la 
leçon  authentique,  un  certain  nombre  d'autres,  ne  voulant  pas  prendre  leur  parti 
d'une  telle  infraction  à  ce  qu'ils  s'imaginaient  être  la  règle  inviolable,  se  sont  décidés 
à  les  «  régulariser  »  :  les  uns,  fort  peu  nombreux  d'ailleurs,  quelques  italiens  et  les 
cisterciens,  en  les  notant  franchement  en  VIP  mode,  avec  finale  modifiée  et  terminée 
sur  sol  (comme  Guy  d'Arezzo,  mais  avec  plus  de  bonheur)  ;  les  autres,  la  majorité 
des  italiens  et  une  partie  des  allemands,  en  transposant  le  tout  une  quarte  plus  bas 
et  en  écrivant  franchement  dans  la  gamme  normale  du  IVe  mode,  avec  finale  sur  mi, 
comme  nous  l'avons  indiqué  plus  haut  (version  C  ci-dessus).  Rien  ne  montre  mieux 
le  caractère  anormal  de  ce  timbre  antiphonique. 

Pour  la  psalmodie,  c'est  encore  plus  simple.  Si  l'on  met  à  part  les  très  rares 
manuscrits  qui,  terminant  l'antienne  sur  sol,  donnent  très  logiquement  la  psalmodie 
du  VIP  mode,  la  vérité  est  que  tous  les  documents  sont  pour  ainsi  dire  unanimes 
à  donner  la  psalmodie  du  IVe  mode  : 

d'abord  la  totalité,  sans  aucune  exception,  des  manuscrits  qui  indiquent  clairement 
une  psalmodie,  tant  in  campo  aperto  que  sur  lignes,  —  et  beaucoup  d'entre  eux,  ceux 
surtout  en  neumes  purs,  sont  du  XIe  ou  même  du  Xe  siècle  ; 

puis  les  traités  des  théoriciens  eux-mêmes  :  Réginon  pour  toutes  les  antiennes 
de  ce  timbre  à  l'exception  d'une  seule  (TLx  Mgypto),  et  également  la  Commemoratio 
brevis,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut.  Seul  de  tous,  Aurélien  de  Réomé  range 
les  deux  seules  antiennes  qu'il  cite  de  ce  timbre  parmi  les  pièces  du  VIP  mode;  mais 
si  ancien  qu'il  soit,  ce  n'est  évidemment  pas  ce  texte  d'Aurélien,  très  vague  d'ailleurs, 
qui  est  capable  de  contrebalancer  à  lui  seul  une  tradition  d'une  unanimité  si 
éclatante  ! 

Notons  en  passant  combien  merveilleusement  cette  psalmodie  du  IVe  mode 
s'harmonise  avec  la  mélodie  de  l'antienne.  Nous  n'arrivons  pas  à  comprendre  la 
sévérité  de  Gevaert  à  son  égard  ;  à  plusieurs  reprises  il  y  revient,  pour  nous  parler 
de  «  malencontreuse  combinaison  »,  de  «  psalmodie  discordante  »,  d'  «  amalgame 
incohérent  »  qui  «  offusque  l'oreille  »,  etc.  —  Ou  plutôt,  si  !  ces  termes  sévères  sont 
justifiés,  mais  seulement  si  on  «  marie  »  la  psalmodie  du  IVe  mode  avec  la  version 
prétendue  primitive  qu'il  préconise  (version  B)  ;  mais  il  en  va  tout  autrement  de  la 
version  vaticane,  et  c'est  encore  là,  croyons-nous,  un  puissant  argument  en  sa  faveur, 
comme  l'incompatibilité  de  cette  psalmodie  du  IVe  mode  avec  la  version  Gevaert  est 
une  preuve  de  plus  de  l'inexactitude  de  la  thèse  du  savant  musicologue. 


AVANT-PROPOS.  45 


Quant  aux  façons  diverses  d'écrire  cette  antienne  signalées  par  Gevaert, 
même  à  supposer  qu'elles  fussent  toutes  exactes,  —  et  ce  n'est  pas  le  cas,  —  nous 
avons  du  mal  à  y  voir  des  «  états  successifs  ».  Il  nous  paraît  vraiment  difficile  que  cette 
mélodie  ait  été  successivement  du  VIP  mode  au  milieu  du  IXe  siècle  avec  Aurélien, 
du  IVe  mode  au  début  et  au  milieu  du  Xe  siècle  avec  Réginon  et  la  Commemoratio 
brevis,  pour  revenir  au  VIP  avec  Guy  d'Arezzo  dans  la  première  moitié  du  XIe  siècle. 
Nous  croyons  plus  simple  d'admettre  qu'en  raison  de  sa  contexture  anormale  et  du 
besoin  de  ^régularisation»  dont  nous  avons  parlé,  elle  s'est  vue  attribuée,  ici  au  VIP, 
là  au  IVe  mode,  sans  qu'il  soit  question  d'une  évolution  à  stades  successifs.  Rappelons- 
nous  que,  comme  tout  manuscrit,  chaque  théoricien  n'est  après  tout  qu'un  témoin, 
un  témoin  local  ;  il  témoigne  de  ce  qui  se  fait  dans  sa  région  et  de  son  temps, 
et  c'est  tout.  Après  toutes  les  explications  qui  précèdent,  il  n'est  plus  besoin 
d'insister. 

En  résumé,  considérée  toujours  dans  sa  ligne  générale,  et  abstraction  faite  de 
certains  détails,  même  importants  comme  la  modulation  de  la  troisième  incise  dans 
un  certain  nombre  de  documents,  la  version  A,  version  vaticane,  est  la  version  de 
la  quasi-unanimité  des  manuscrits;  elle  confirme  tout  aussi  bien  que  l'autre,  sinon 
mieux,  les  explications  des  plus  anciens  théoriciens  médiévaux  sur  sa  dualité  modale, 
et  rend  mieux  compte  de  toutes  les  anomalies  rencontrées  ici  ou  là;  elle  est 
pourvue  de  la  psalmodie  vraiment  traditionnelle,  qui  d'ailleurs  s'y  adapte  si  bien 
qu'elle  fait  corps  avec  elle  ;  et  enfin,  si  l'on  en  juge  par  le  succès  qu'elle  a  eu  depuis 
l'origine  jusqu'à  nos  jours,  elle  doit  être  très  homogène  et  d'une  réelle  beauté. 

Par  contre,  la  version  proposée  par  Gevaert  comme  la  version  «  primitive  », 
et  restituée  par  lui  à  l'aide  des  seuls  auteurs  du  Moyen  âge,  si  elle  dénote  chez  son 
auteur  une  très  réelle  ingéniosité,  semble  vraiment  peu  justifiée.  Loin  d'expliquer 
mieux  que  l'autre  les  théoriciens  anciens  sur  lesquels  elle  prétend  s'appuyer,  elle  est  en 
désaccord  formel,  non  seulement  avec  toute  la  tradition,  avec  la  totalité  des  manuscrits, 
mais,  ce  qui  est  plus  grave  encore,  avec  Guy  d'Arezzo  et  la  Commemoratio  brevis; 
elle  n'explique  pas  les  variations  subies  du  fait  de  YOctoechos;  et  en  plus  elle  a  le  double 
inconvénient  :  a)  de  supprimer  en  fait  le  passage  du  VIP  au  IVe  mode,  par  l'altération 
modale  de  tout  ce  second  membre,  et  de  méconnaître  ainsi  ici  une  des  propriétés 
fondamentales  des  mélodies  anciennes,  à  savoir  leur  souplesse  modale,  faite  de  fréquentes 
et  authentiques  «  modulations  »,  et  b)  de  détruire  complètement  la  ligne  générale, 
en  surélevant  d'un  ton  toute  la  seconde  partie,  et  en  détruisant  par  le  fait  même 
l'unité  et  la  beauté  de  la  mélodie. 

Il  est  piquant  après  cela  d'observer  que  c'est  Gevaert  lui-même  qui  nous  donne 
cette  définition  des  «cantilènes  déraillées»  :  «Ce  sont,  dit-il,  des  phrases  musicales 
qui,  dans  une  certaine  portion  de  leur  longueur,  ont  été  accidentellement  jetées  hors 
de  leur  voie  mélodique,  qu'elles  suivent  à  un  degré  de  distance»!... 


46  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Parmi  les  musicologues  contemporains,  il  en  est,  nous  le  savons,  qui  restent 
attachés  à  l'enseignement  de  leur  vieux  maître  belge.  Nous  rendons  hommage 
à  la  délicatesse  de  leur  fidélité;  mais  pour  nous,  nous  croyons  que  le  respect  dû 
à  la  mémoire  d'un  grand  savant,  d'un  travailleur  acharné  et  consciencieux,  ne  saurait 
nous  obliger  à  renoncer  à  la  vérité  là  où  elle  est.  Amicus  Plato,  magis  arnica  Veritas! 

Nous  ne  saurions  mieux  conclure  cette  rapide  discussion  sur  les  théoriciens  du 
Moyen  âge  qu'en  citant  le  témoignage  du  Rme  Dom  Ferretti  dans  son  Esthétique 
grégorienne,  dont  la  traduction  française  vient  de  paraître.  Son  opinion  ne  saurait  être 
à  priori  révoquée  en  doute,  Dom  Ferretti  ayant  été  pendant  longtemps  un  partisan 
résolu  des  théoriciens  médiévaux.  Or  voici  ce  qu'il  dit  dès  le  début  de  l'Introduction  : 
«  Quant  aux  théoriciens  grégoriens  du  Moyen  âge,  nous  devons  confesser  que 
tout  occupés  à  traiter  de  choses  qui  de  leur  temps  présentaient  plus  d'intérêt,  ils 
négligèrent  complètement  la  partie  relative  aux  formes  musicales,  ou  en  parlèrent 
si  peu,  et  en  termes  si  nébuleux,  que  ce  peu  n'est  rien  comparé  à  ce  que  nous  savons 
aujourd'hui.  Toute  l'esthétique  musicale  grégorienne  est  donc  exclusivement  le  fruit 
de  l'examen  intrinsèque  et  direct  des  mélodies  traditionnelles  elles-mêmes».  Et  après 
avoir  énoncé  plusieurs  fois  le  même  jugement  au  cours  de  son  livre,  il  y  revient 
encore  à  la  toute  dernière  page,  précisément  à  propos  des  travaux  de  Gevaert, 
pour  lesquels  son  admiration  «ne  va  pas  sans  quelques  réserves»  :  «...  A  en  juger, 
dit-il,  par  son  Traité,  on  dirait  qu'Aurélien  n'avait  probablement  pas  une  bien 
grande  connaissance  de  l'esthétique  grégorienne,  qu'il  ignorait  presque  les  éléments 
fondamentaux  de  cette  science,  tant  il  s'attarde  souvent  à  entretenir  ses  lecteurs 
de  minuties  parfois  insignifiantes...  Un  catalogue  complet  et  systématique  des  chants 
liturgiques  est  encore  à  faire.  Mais  pour  cela,  il  est  indispensable...  de  se  baser  non 
pas  sur  le  peu  de  chose  {quel  pochissimo)  qu'ont  écrit  les  théoriciens  médiévaux,  mais 
sur  l'analyse  interne  des  mélodies  grégoriennes  »  (1). 

Ainsi  se  trouve  réduit  à  néant  le  reproche  si  souvent  adressé  à  Solesmes 
de  négliger  systématiquement  les  auteurs  du  Moyen  âge  pour  ne  s'occuper  que  des 
manuscrits  de  chant. 

Et  du  même  coup  se  trouve  justifié  une  fois  de  plus  par  les  faits  l'enseignement 
de  Dom  Mocquereau  dans  l'Introduction  générale  à  la  Paléographie  musicale  et  de 
nouveau  dans  l'Avant-Propos  du  XIe  Volume.  Il  n'y  a  «  rien  à  retrancher  »,  encore 

(i)  Esthétique  grégorienne,  Desclée  1938,  pp.  vm-ix  et  331.  —  Ces  lignes  étaient  écrites  et  composées 
depuis  quelque  temps  déjà,  quand  nous  est  parvenue  la  nouvelle  de  la  mort  soudaine  du  Rme  Dom  Ferretti, 
le  23  mai.  Nous  n'avons  rien  à  y  changer,  car  nous  savons  de  bonne  source  que  jusqu'au  bout  l'éminent 
Directeur  de  l'Ecole  Pontificale  de  Musique  Sacrée  de  Rome  a  gardé  sa  manière  de  voir,  et  même  que  son 
enseignement  se  faisait  de  plus  en  plus  net  sur  ce  point.  Nous  saisissons  du  moins  l'occasion  qui  se  présente 
de  saluer  respectueusement  ici  la  mémoire  du  savant  et  distingué  paléographe,  qui  nous  a  souvent  fait  profiter 
de  sa  vaste  érudition,  et  à  qui  la  Paléographie  Musicale  est  redevable  de  la  longue  étude  parue  dans  le 
XIIIe  Volume  sur  la  notation  aquitaine. 


AVANT-PROPOS.  47 


maintenant,  à  ce  qu'il  écrivit  en  1887  comme  en  1912.  Nous  croyons  toujours  comme 
lui,  et  plus  que  jamais,  que  «  ces  deux  sources  [manuscrits  et  théoriciens],  bien  que 
leur  apport  soit  inégal,  doivent  être  exploitées  l'une  et  l'autre  ;  elles  doivent  se 
contrôler,  se  compléter,  en  un  mot,  servir  mutuellement  au  résultat  commun.  La  con- 
frontation des  manuscrits  notés  et  des  anciens  auteurs  est  en  effet  le  creuset  d'où  leurs 
traités  sortent  purifiés  des  scories  qu'ils  renferment  »  {Paleogr.  Mus.,  XI,  17,  19).  Et, 
nous  venons  de  le  voir  par  un  exemple  concret,  —  il  serait  facile  d'en  citer  beaucoup 
d'autres  —  Dom  Mocquereau  avait  raison  d'ajouter  que  les  théories  modernes  trouvent 
elles-mêmes  «dans  cette  confrontation  leur  pierre  de  touche,  la  plupart  d'entre  elles 
se  volatilisant  au  seul  aspect  de  nos  vieux  manuscrits  »  ! . . . 

* 
*  * 

Les  manuscrits  sur  lignes  !  C'est  toujours  à  eux,  on  le  voit,  qu'en  définitive  il  faut 
en  revenir  pour  lire  avec  sécurité  et  certitude  les  manuscrits  in  campo  aperto. 

Car  il  est  trop  évident  que  la  discussion  qui  remplit  cet  Avant-propos 
n'a  aucunement  pour  dessein  de  diminuer  la  valeur  et  l'importance  des  manuscrits 
en  neumes  purs,  tout  au  contraire.  Ceux-ci  restent,  et  incomparablement,  la  première 
et  la  plus  indispensable  de  nos  sources,  la  plus  sûre  aussi  et  la  plus  lumineuse.  C'est 
à  eux  qu'il  faut  toujours  remonter  ;  par  leur  ancienneté,  et  plus  encore  par  leur 
concordance  mutuelle,  comme  par  le  soin  minutieux  avec  lequel  ils  ont  été  écrits, 
ils  présentent  le  maximum  de  garanties  de  fidélité  à  la  tradition  primitive  ;  sauf 
exceptions,  ce  sont  eux  les  plus  qualifiés  pour  nous  donner  la  leçon  authentique. 

Encore  faut-il  pouvoir  les  traduire,  retrouver  la  mélodie  précise  qu'ils  ne  dessinent 
que  d'une  manière  très  vague  et  plus  qu'approximative  !  C'est  là  que  le  recours  aux 
manuscrits  sur  lignes,  ou  diastématiques,  s'impose  de  toute  nécessité. 

Dans  les  trop  longues  pages  qui  précèdent,  nous  avons  passé  en  revue,  rapidement, 
mais,  croyons-nous,  avec  assez  de  détails,  les  différents  éléments  d'information 
contenus  dans  les  manuscrits  in  campo  aperto,  et  que  d'aucuns  ont  pensé  devoir  suffire 
pleinement  à  une  restitution  sérieuse  des  vieilles  mélodies  de  S.  Grégoire  :  forme  et 
hauteur  des  neumes,  lettres  significatives,  témoignages  des  théoriciens  médiévaux 
etc.  Et  nous  avons  constaté,  mieux  que  par  de  simples  raisonnements  (il  est  toujours 
possible  de  répondre  à  des  raisonnements  par  des  sophismes),  par  des  faits,  certains, 
bien  contrôlés,  tirés  des  manuscrits  eux-mêmes,  —  res,  non  verba,  —  que  non 
seulement  aucun  de  ces  critères  pris  isolément  n'était  capable,  généralement  parlant, 
et  sauf  certains  cas  très  nets,  de  nous  révéler  la  ligne  mélodique  primitive,  mais  qu'il 
fallait  même  renoncer  à  l'obtenir  de  toutes  leurs  indications  réunies. 

Non  pas,  répétons-le  une  dernière  fois,  que  ces  éléments  d'information  puissent 
être  tenus  à  l'écart  ;  ils  peuvent  être  d'un  très  grand  secours.  Ce  serait  une  grosse 


48  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


erreur  de  les  négliger,  même  le  moindre  d'entre  eux  ;  eux  seuls  parfois  peuvent  nous 
permettre  de  nous  orienter  à  coup  sûr  dans  le  dédale  des  variantes  des  manuscrits 
postérieurs,  et  à  ce  titre  ils  sont  extraordinairement  précieux  ;  mais  à  la  condition, 
sine  qua  non,  d'être  confrontés  avec  les  manuscrits  diastématiques,  éclairés  et  précisés 
par  eux;  faute  de  quoi,  ils  resteraient  pour  nous  lettre  morte. 

Si  la  thèse  que  nous  défendons  là  est  vraie  —  et  nous  l'avons  constaté  à  loisir  — 
pour  les  mélodies  syllabiques,  les  plus  simples,  à  combien  plus  forte  raison 
se  vérifiera-t-elle  pour  les  pièces  ornées,  les  mélismes,  les  longs  jubilus,  qui  se 
rencontrent  si  souvent,  à  chaque  page,  dans  l'immense  répertoire  grégorien  ! 
Comment  s'y  reconnaître  dans  ces  interminables  enfilées  de  neumes,  sans  la  clé  qui 
seule  reud  leur  lecture  abordable  et  même  facile  ? 

Le  problème  se  complique  encore  beaucoup  du  fait  de  nombreuses  modulations 
qui  surviennent  si  facilement,  dans  les  pièces  ornées  surtout.  Il  serait  périlleux, 
disons-le,  pour  la  restitution  d'une  mélodie,  de  se  fier  trop  exclusivement  aux  lois 
de  la  modalité  antique.  On  sait  aujourd'hui  que  la  mélodie  grégorienne  est  bien  trop 
souple,  trop  fluide,  trop  absolument  libre  et  affranchie  de  tout  cadre  préétabli,  pour 
se  laisser  emprisonner  fatalement  à  l'intérieur  d'une  même  modalité  ;  tout  le  monde 
est  d'accord  maintenant  que  dans  maintes  pièces  elle  module  perpétuellement,  sans 
jamais  se  poser  ici  ou  là,  en  sorte  que  l'auditeur  doit,  pour  se  fixer,  attendre  la  cadence 
finale.  Modulations  purement  modales,  ou  même  modulations  nettement  harmoniques. 
Faut-il  rappeler  ici  que  la  thèse  du  diatonisme  pur  ne  pourrait  plus  être  sérieusement 
soutenue  aujourd'hui,  du  moins  dans  les  termes  catégoriques  dont  on  se  servait 
naguère?  Si  chacun  des  membres  d'une  mélodie  pris  isolément  reste  bien  diatonique, 
du  moins  il  n'est  pas  absolument  rare  qu'au  passage  d'un  membre  à  l'autre  il  y  ait  une 
modulation  harmonique,  impliquant  un  réel  changement  dans  ce  que  nous  appellerions 
volontiers  l'«  armature  »  de  la  pièce  :  passage,  sur  la  même  tonique,  du  majeur 
au  mineur  ou  réciproquement.  Chromatisme  amené,  si  l'on  veut,  voilé,  enveloppé 
parfois  avec  un  art  admirable,  mais  bien  réel.  A  titre  d'exemples,  citons  l'introït 
Exaudi  Domine,  de  l'Octave  de  l'Ascension,  le  répons  Amo  Christum,  de  Ste  Agnès, 
ou  même  la  simple  antienne  syllabique  Adstiterunt  reges  terrœ,  des  Ténèbres  du 
Vendredi  Saint,  etc.,  etc.  Ici,  très  évidemment,  on  ne  peut  deviner;  et  les  neumes  purs, 
même  ornés  de  toutes  les  lettres  significatives  que  l'on  voudra,  sont  bien  impuissants, 
nous  ne  disons  pas  seulement  à  suggérer  la  ligne  mélodique,  mais  même  à  laisser 
soupçonner  la  modulation  chromatique,  qui  donne  pourtant  à  la  pièce  une  grande 
partie  de  son  cachet  artistique. 

Et  si  de  la  ligne  générale  on  en  vient  aux  détails,  il  est  certains  points  qui  ne 
peuvent  évidemment  pas  être  tranchés  à  la  seule  lumière  des  manuscrits  in  campo 
aperto.  Pour  ne  rien  dire  des  neumes  d'ornement,  ni  même  parler  des  neumes 
liquescents  (or  on  sait  combien  il  est  parfois  difficile  de  décider  si  la  liquescence 
doit  ou  non  se  traduire  par  une  note  mélodique  réelle),  ne  signalons  ici  que  la  grosse 


AVANT-PROPOS.  49 


question  de  la  nature  du  si,  question  dont  il  n'est  même  pas  besoin  de  souligner 
longuement  l'importance  capitale,  puisque  toute  la  physionomie  modale  de  la  pièce 
en  dépend  !  Comment,  dans  la  plupart  des  cas,  savoir  s'il  faut  le  bémol  ou  le  bécarre, 
en  dehors  des  témoins  diastématiques? 

Bref,  c'est  à  toutes  les  pièces,  même  syllabiques,  même  aux  petites  antiennes 
de  l'Office,  que  s'applique  la  remarque  faite  par  Gevaert  lui-même  {Op.  cit.,  p.  vu) 
à  propos  des  chants  de  la  Messe,  à  savoir  que  les  manuscrits  en  neumes  purs  qui  les 
contiennent  sont  «  indéchiffrables  par  eux-mêmes  ».  Et  Gevaert  rappelle  à  ce  propos 
le  texte  de  Guy  d'  Arezzo  «  comparant  les  neumes  à  un  puits  sans  corde,  dont  les  eaux, 
pour  abondantes  qu'elles  soient,  ne  peuvent  abreuver  aucun  être  humain  »  : 

«...  quasi  funem  dum  non  habet  puteus, 
Cujus  aquœ,  quamvis  multœ,  nil  prosunt  videntibus». 

C'est  bien  là  en  effet  l'enseignement  général  des  théoriciens  du  Moyen  âge 
eux-mêmes,  et  parfois  dans  les  mêmes  termes  (cf.  par  exemple  Jean  Cotton,  dans 
Gerbert,  II,  260).  Pour  eux,  les  manuscrits  en  neumes  n'étaient  intelligibles 
qu'interprétés  par  la  tradition  orale,  alors  bien  vivante.  Pour  nous,  qui  venons  après 
de  longs  siècles  d'interruption,  il  n'y  a  plus  qu'un  seul  moyen  d'atteindre  l'eau 
mystérieuse  et  rafraîchissante,  c'est  la  tradition  écrite,  en  l'espèce  les  manuscrits 
diastématiques. 


Telle  est  la  raison  pour  laquelle  nous  multiplions  dans  la  Paléographie  musicale, 
à  raison  de  son  but  essentiellement  pratique,  les  manuscrits  sur  lignes. 

Tel  est  en  particulier  le  motif  qui  nous  a  déterminés  à  publier  dans  ce 
Volume  XVe  un  nouveau  document  bénéventain,  cette  fois  sur  lignes,  après  l'excellent 
manuscrit  in  campo  aperto  donné  dans  le  Volume  précédent.  On  sait  tout  le  prix 
que  nous  attachons  à  la  tradition  bénéventaine,  quelle  importance  hors  pair  nous 
lui  reconnaissons  notamment  sur  certains  points,  particulièrement  essentiels  pour  la 
restauration  grégorienne.  Ayant  l'intention  de  le  montrer  si  possible  d'une  manière 
plus  claire  encore  et  plus  pratique,  nous  voulons  étayer  nos  déductions  et  nos  preuves 
sur  un  témoignage  précis,  accessible  à  tous,  et  par  là-même  irrécusable. 

A  la  vérité,  le  manuscrit  VI.  34  de  Bénévent  n'est  pas  seul  de  son  espèce. 
La  Bibliothèque    Capitulaire   de   Bénévent  est   particulièrement   riche  ;    et   il   serait 

Paléographie  XV.  7 


50  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


évidemment  souhaitable  de  pouvoir  consulter  à  loisir  tous  ces  témoins  précieux. 
Car,  si  la  restitution  critique  doit  se  faire,  non  d'après  le  nombre  des  manuscrits  mais 
en  les  groupant  par  «  familles  »  —  «  par  ordres  et  non  par  têtes  »,  pourrait-on  dire,  — 
il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'on  ne  peut  être  fixé  définitivement  sur  le  témoignage 
d'une  s<  famille  »  qu'en  consultant  l'ensemble  des  représentants  de  cette  famille  : 
tous  se  complètent  en  effet  et  s'éclairent  mutuellement,  par  leur  concordance  comme 
par  leurs  variantes  elles-mêmes. 

Mais  dans  l'impossibilité  manifeste  où  nous  sommes  de  publier  tous  les  manuscrits 
bénéventains,  nous  croyons  que  celui  sur  lequel  s'est  arrêté  notre  choix  possède, 
en  clarté,  en  fidélité  à  la  tradition  bénéventaine,  toutes  les  qualités  requises  pour 
la  représenter. 

Comme  toujours,  la  reproduction  du  manuscrit  sera  accompagnée  d'une  série 
d'études  destinées  à  en  faciliter  la  lecture  et  l'intelligence. 

Nous  croyons  être  utiles  aux  chercheurs  en  dressant  tout  d'abord  un  catalogue, 
aussi  complet  que  possible,  de  tous  les  manuscrits  ou  fragments  de  manuscrits, 
actuellement  existants,  de  notation  bénéventaine. 

Puis,  après  une  étude  rapide  sur  la  notation  bénéventaine  proprement  dite,  nous 
traiterons  des  récitations  modales  antiques  à  la  lumière  de  la  tradition  bénéventano- 
aquitaine  ;  et  enfin  la  description  du  manuscrit  VI.  34,  que  nous  reproduisons,  nous 
permettra  de  continuer  et  de  compléter  l'étude  de  la  tradition  romano-bénéventaine 
à  peine  esquissée  au  cours  du  Volume  précédent. 


CATALOGUE 


DES  MANUSCRITS  BENEVENTAINS  NOTES. 


1-2.    Bari,  Archives  de  la  Cathédrale.  —   D'après  Mgr  Duchesne,   l'antique   collégiale 

Saint-Nicolas  de  Bari  ne  possédait  pas  moins  de  quatre  rouleaux 
d'Exsultet.  Bannister,  dans  son  édition  du  texte  de  XExsultet 
«  de  Bari  »  n'en  a  utilisé  que  trois.  Loew,  lui,  n'en  signale 
que  deux. 

Le  chancelier  du  Chapitre,  Mgr  Rotondo,  veut  bien  nous 
préciser  qu'il  n'existe  que  trois  de  ces  rouleaux;  Mgr  Duchesne 
a  dû,  sans  y  prendre  garde,  compter  comme  quatrième  rouleau 
d'Exsultet  le  rouleau  pour  la  Bénédiction  des  Fonts  dont  nous 
parlons  ci-après. 

De  ces  trois  rouleaux  d'Exsultet,  le  plus  ancien  est  du 
XIe  siècle.  En  se  basant  sur  l'identification  des  personnages 
représentés  sur  la  dernière  miniature,  Schlumberger  a  conclu 
qu'il  avait  dû  être  écrit  peu  avant  1067.  Reprenant  le  même 
argument,  Bertaux  le  vieillit  d'un  demi-siècle.  Le  second  de  ces 
rouleaux  date  du  XIIe  siècle.  Le  troisième  n'étant  pas  men- 
tionné par  Loew,  n'est  vraisemblablement  pas  bénéventain  (1). 

(1)  Duchesne,  Lettre  à  AI.  L.  Delisle  au  sujet  de  la  découverte  de  chartes  byzantines  à  Bari,  dans 
Comptes-rendus  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  1886,  p.  279;  Schlumberger,  Les  rouleaux 
^'Exultet  de  Bari  et  de  Saler  ne,  dans  Comptes-rendus  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  1897, 
pp.  96-101,  et  planche,  p.  58;  Nitti  di  Vito,  Codice  diplomatico  barese,  Bari  1897,  pp.  205-215;  Bertaux, 
L'Art  dans  l'Italie  Méridionale,  Paris,  Fontemoing  1904,  pp.  217-221,  et  pi.  x,  et  Iconographie  comparée  des 
rouleaux  <f'Exultet  ;  Bannister,  The  Vêtus  Itala  Text  0/  the  Exultet,  dans  The /oumal  0/ the  Theological 
Studies,  XI  (1910),  p.  47;  E.  A.  Loew,  The  Beneventan  Script,  Oxford  1914,  pp.  57,  67,  151,  335,  et  pi.  vr, 
fac-similé  n°  6,  p.  150;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  378,  note  2,  n.  1,  p.  381,  note,  n.  24,  et  p.  384. 


52  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


3.  Bari,  Saint-Nicolas.  —  Rouleau  pour  la  Bénédiction  des  Fonts,  du  XIe  siècle  comme 

le  plus  ancien  des  rouleaux  d'Exsultct,  et  mentionné  d'ailleurs 
par  Loew  sous  la  même  rubrique  (1). 

4.  Bari,  Saint-Nicolas.  —  Hymnaire  du  XIIIe  siècle.  Mgr  Barbier  de  Montault  y  a  consacré, 

dans  plusieurs  publications,  des  études  qui  ne  sont  d'ailleurs 
que  des  répétitions  plus  ou  moins  intégrales.  D'après  lui, 
cet  hymnaire  serait  d'origine  allemande;  appréciation  tout  à  fait 
insoutenable  :  le  manuscrit  est  bien  authentiquement  béné- 
ventain;  aussi  est-il  assez  curieux  qu'il  ne  soit  pas  signalé 
par  Loew  (2). 

5.  Bénévent,  Chapitre  V.   19-20.  —  Liber  typicus  du  XIIe  siècle  en  deux  parties,  Missel 

et  Bréviaire  mélangés  (3). 

6.  Bénévent,  Chapitre   V.   21.  —  Antiphonaire  de  Saint-Loup  de  Bénévent,   de  la  fin 

du  XIIe  siècle  ou  du  début  du  XIIIe  (4). 

7.  Bénévent,  Chapitre  V.  27.  —  Recueil  du  XIIIe  siècle,  contenant  seulement  quelques 

offices  :  d'abord  l'office  complet  et  la  messe  du  Saint-Sacrement, 
écriture  et  notation  bénéventaines;  puis  l'office  de  la  Visitation, 
en  écriture  ordinaire  et  non  noté;  l'office  de  Sainte  Marguerite, 
écriture  bénéventaine,  mais  notation  postérieure,  carrée  sur 
quatre  lignes  rouges;  enfin  l'office  de  Sainte-Marie  des  Neiges, 
écriture  bénéventaine,  mais  non  noté  (5). 

8.  Bénévent,  Chapitre  VI.   29.   —  Missel   plénier  du   XIIe  siècle,   écrit  pour  l'Abbaye 

des  Bénédictines  de  Saint-Pierre  de  Bénévent.  Les  seules  parties 
notées  sont  :  pour  le  Samedi-Saint,  la  Prière  d'Azarias,  VExsultet 
et  l'Alleluia;  pour  l'Ordinaire  de  la  Messe  :  les  intonations  du 
Gloria,  les  Préfaces,  deux  Pater  et  deux  Pax  Domini  (6). 

9.  Bénévent,  Chapitre  VI.  30.  —  Missel  noté  du  XIIIe  siècle,  contenant  seulement  un 

choix  des  messes  les  plus  importantes  du  Cycle,  ainsi  que 
plusieurs  fonctions  spéciales  :  la  Procession  du  2  février  et  les 
offices  de  la  Semaine  Sainte  (3). 

(1)  Nitti  di  Vito,  op.  cit.;  Bertaux,  op.  cit.,  pp.  215-216  et  pi.  ix;  Loew,  op.  cit.,  pp.  67,  151  et  335; 
Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  378,  note  1,  et  p.  431. 

(2)  X.  Barbier  de  Montault,  H  Hymnaire  de  Bari,  dans  Musica  Sacra  de  Toulouse,  II  (1876), 
pp.  84-88;  L' Hymnaire  de  Bari,  dans  Analecta  Juris  Pontifiai,  XVI  (1877),  pp.  231-238;  enfin  L'Eglise  royale 
et  collégiale  de  Saint-Nicolas  à  Bari,  §  xxxvi,  Les  Manuscrits,  dans  Revue  de  l'Art  chrétien,  XXVII  (1884), 
P-  327- 

(3)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  216  et  Table,  p.  469. 

(4)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  136  et  suiv. 

(5)  Loew,  op.  cit.,  p.  336. 

(6)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  Table,  p.  469. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BÉNÉVENTAINS    NOTES.  53 

io.  Bénévent,  Chapitre  VI.   33.  —  Missale  Antiquum,  de  la  fin  du  Xe  siècle  ou  du  début 

du  XIe.  Malgré  quelques  amputations,  notamment  au  début 
et  à  la  fin,  c'est,  pour  l'ensemble  du  Cycle,  le  témoin  le  plus 
ancien  de  la  notation  bénéventaine  (1). 

11.  Bénévent,  Chapitre  VI.  34.  —  Graduel-Tropaire-Prosaire  de  la  fin  du  XIe  siècle  ou 

du  début  du  XIIe.  C'est  ce  manuscrit  même  qui  est  reproduit 
intégralement  dans  le  présent  tome  de  la  Paléographie 
Musicale  (2). 

12.  Bénévent,  Chapitre  VI.  35.  —  Graduel-Tropaire-Prosaire  du  XIIe  siècle  (3). 

13.  Bénévent,  Chapitre  VI.  }^,  feuille  de  garde.  —  Le  Graduel  Bénévent,  Vï.  35  contient 

à  la  fin,  comme  feuille  de  garde,  un  fragment  d'un  autre 
Graduel,  sensiblement  plus  ancien  que  le  corps  du  manuscrit. 
Son  écriture  et  sa  notation,  faute  d'indications  plus  précises, 
permettent  de  le  dater,  à  peu  près  comme  le  Graduel 
Bénévent,  VI.  38,  du  XIe  siècle.  Bien  que  la  notation  en  soit 
déjà  moins  archaïque  que  celle  du  Missel  Bénévent,  VI.  3} 
ou  du  Graduel  Rome,  Vat.  lot.  10673,  ce  fragment  est 
intéressant,  parce  qu'il  nous  présente  selon  toute  vraisemblance 
l'unique  témoin  d'un  livre  strictement  bénéventain,  où  les 
messes  de  l'ancien  répertoire  —  en  l'espèce  celle  de  Noël 
et  de  S,  Etienne  —  ne  sont  pas  simplement  insérées  à  leur 
place,  sous  forme  de  doublets,  dans  le  cadre  habituel  de 
l' Antiphonale  Missaruin  romano-grégorien  (4). 

14.  Bénévent,   Chapitre  VI.   37.  —  Recueil  du  XIe  siècle  comprenant  :   Processional, 

Hymnaire,  Martyrologe,  et  Règle  de  S.  Benoît.  L'Hymnaire, 
qui  occupe  les  folios  19  a  76,  est  en  notation  sans  lignes  du 
XIe  siècle;  le  Processional,  qui  contient  pour  chaque  fête  un 
unique  répons,  et  puis  en  outre  les  pièces  destinées  à  l'Adoration 
de  la  Croix,  le  Vendredi-Saint,  est  seulement  du  XIIe  siècle, 
et  noté  sur  lignes  (5). 

15.  Bénévent,  Chapitre  VI.  38.  —  Graduel-Tropaire-Prosaire  du  XIe  siècle  (6). 

16.  Bénévent,  Chapitre  VI.  39.   —  Graduel-Tropaire-Prosaire    de   la   fin   du   XIe   siècle; 

notation  parfaitement  diastématique  sur  lignes  (7). 

(1)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,   t.   XIII,  pp.   97  et  6*;  t.  XIV,   p.  216,  Table,  p.  469 
et  pi.  1-7. 

(2)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  216  et  Table,  p.  469. 

(3)  Loew,  op.  cit.,  p.  366;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  216,  Table,  p.  469  et  pi.  xxv. 

(4)  Z'Antiphonale  Missarum  de  F  ancien  rit  bénéventain,  dans  Ephemerides  liturgiae,  LU  (1938),  pp.  25-64. 

(5)  Loew,  op.  cit.,  p.  336. 

(6)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  217,  Table,  p.  469  et  pi.  xxiv. 

(7)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  217,  Table,  p.  469  et  pi.  xxm. 


54  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


17.  Bénévent,  Chapitre  VI.  40.  —  Graduel-Tropaire-Prosaire  du  XIe  siècle.  Très  diasté- 

matique,  mais  sans  lignes;  on  le  placerait  volontiers  entre  le 
VI.  38  et  le  VI.  39  (\). 

18.  Bknévent,  Chapitre  VII.  42.  —  Bréviaire  —  au  sens  large  du  terme,  —  comprenant  : 

Psautier,  Litanies,  Capitulaire,  Cantiques,  Orational.  L'Hymnaire, 
qui  occupe  les  folios  97  à  174,  est  seul  noté  (2). 

19.  Capoue,  Archives  de  la  Cathédrale.  —  Rouleau  d'Exsultct  du  XIe  siècle  (3). 

20.  Cattaro,  Santa  Chiara.  —  Fragment  d'un  Pontifical  noté  du  XIϰ  siècle  (4). 

31.  Cava  (la),  5.  —  Manuscrit  du  XIIe  siècle,  à  la  fin  duquel  on  trouve  quelques  parties 

notées  :  antiennes,  hymnes,  et  en  outre  une  séquence,  également 
notée,  de  S.  Loup  de  Troyes  (5). 

22.  Cava  (la),  Fragment.  —  Dom  L.  Mattei  veut  bien  nous  signaler  en  outre,  à  la  Cava, 

un  fragment  récemment  découvert,  et  qui  était  donc  resté 
inconnu  de  Loew.  Il  convient  une  partie  de  l'office  de  l'Octave 
de  Pâques,  antiennes  et  répons. 

2).  Dublin,  Bibliothèque  des  Franciscains  (Mescbant's  Qnay),  Fragment  B.  29.  —  Un 

feuillet  simple,  provenant  d'un  Graduel-Tropaire-Prosaire  du 
XIe  siècle,  tout  semblable  au  codex  VI.  40  de  Bénévent. 
Le  fragment  en  question  comprend  le  début  de  la  messe 
Probasti  de  S.  Laurent,  avec  introït,  graduel  et  alléluia,  et,  en 
outre,  tropes  et  séquence  (6). 

24.  Farfa,  Fragments  «Palmieri»  1.  —  Dom  Palmieri,  moine  de  Saint-Paul-hors-les-murs, 

avait  recueilli  naguère  au  monastère  de  Saint-Callixte  un  -certain 
nombre  de  fragments  qu'on  avait  pris  l'habitude  de  désigner 
sous  son  nom.  Depuis  sa  mort,  ceux-ci  sont  en  la  possession 

(1)  Loew,  op.  cit.,  p.  336;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  217,  Table,  p.  469  et  pi.  xii-xxii. 

(2)  Loew,  op.  cit.,  p.  336. 

(3)  Ebner,  Handschriftliche  Studien  iiber  das  Praeconium  paschale,  dans  le  Kirchenmusikalisches  Jahrbuch 
de  Haberl,  Ratisbonne,  Pustet  1893,  p.  78;  Ebner,  Quellen  und  Forschungen  zur  Geschichte  und  Kunstgeschichte 
des  Missale  Romanum  im  Mittelalter.  Iter  italicum,  Fribourg-en-Brisgau,  Herder  1896,  p.  23;  Carta,  Cipolla 
et  Frati,  Monumenta  palaeographica  sacra,  Turin,  1899,  pi.  xxxn;  Latil,  Le  miniature  nei  rotoli  deir  Exultet  : 
documenti  per  la  storia  délia  miniatura  in  Italia,  Mont-Cassin  1899-1901,  pp.  52-55,  pi.  1-4;  Bertaux,  op.  cit., 
p.  224;  Loew,  op.  cit.,  pp.  54,  69  et  337;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  379,  note,  n.  4. 

(4)  A.  Zaninovic,  Due  ritagli  di  un  vecchio  rito  per  la  consecrazione  délia  chiesa,  dans  Rassegna 
gregoriami,  X  (191 1),  col.  387-398;  Loew,  op.  cit.,  pp.  63,  151  et  337. 

(5)  Codex  diplomaticus  Cavensis,  VI;  Mattei,  Codices  cavenses,  pp.  26-27. 

(6)  La  référence  que  nous  donnons  ici  était  vraie  en  mai  191 2,  date  à  laquelle  furent  exécutées,  recto 
et  verso,  deux  photographies  de  ce  feuillet,  que  le  R.  P.  Dom  Gougaud  offrit  à  l'atelier  paléographique 
de  Solesmes,  où  elles  figurent  toujours  dans  le  recueil  265  de  Varia.  Si  nous  croyons  devoir  donner  ces 
précisions,  c'est  parce  que,  désireux  de  savoir  si  le  fragment  en  question  était  toujours  à  Dublin,  nous  avons 
fait  au  couvent  des  franciscains  de  cette  ville  plusieurs  démarches  qui  sont  toutes  restées  sans  succès. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BÉNEVENTALNS    NOTÉS.  55 

de  l'Abbaye  de  Farfa,  où  Dom  P.  Blanchard  les  a  retrouvés. 
Parmi  ces  fragments,  il  en  est  que  nous  avons  largement 
utilisés  dans  le  cours  du  tome  XIV  de  la  Paléographie  Musicale  : 
ils  sont  composés  de  deux  feuillets  doubles  représentant 
seulement  une  partie  de  la  liturgie  du  Samedi-Saint  (i). 

2 s.  Farfa,  Fragment  «  Palmieri  »  2.  —  Parmi  ces  fragments  \<  Palmieri  »,   il  en  est  un 

autre  d'origine  bénéventaine.  II  se  compose  d'un  feuillet 
simple  provenant  d'un  Graduel  du  XIe  siècle,  et  dont  le  recto 
comme  le  verso  contiennent  une  partie  du  Commun  des 
Confesseurs. 

26-27-28.   Gaète,    Cathédrale.   —   La   Cathédrale   de   Gaète   ne  possède  pas  moins   de 

trois  rouleaux  d'Exsullet,  dont  deux  du  XIe  siècle,  et  un  du 
XIe-XIIe  (2). 

29.  Lausanne,  Archives  de  l'État,  Musée  d'Historiographie  Vaudoise.   —  Un   feuillet 

provenant  d'un  Missel  plénier  ;  il  comprend  simplement  la  fin 
de  la  messe  Dapacem  et  le  début  de  la  messe  Sains  populi, 
du  Temps  après  la  Pentecôte.  Ce  fragment  est  l'un  des  plus 
anciens  témoins  de  la  notation  bénéventaine  (3). 

30.  Londres,  B.  M.  add.  30337.  — Rouleau  â'Exsiiltel  cassinien  de  la  fin  du  XIe  siècle  (4). 

31.  Lucques,  Chapitre  606.   —  Missel  plénier  de  la  fin  du  Xe  siècle  ou  du  début  du 

XIe.  Dans  l'ensemble,  le  codex  est  écrit  en  minuscule  ordinaire, 
et  sa  notation  est  celle  de  l'Italie  Centrale.  Il  contient  toutefois 
à  la  fin  un  appendice  de  quelques  feuillets  relatif  à  certaines 
fonctions  de  la  Semaine  Sainte  :  Dimanche  des  Rameaux,  Jeudi, 
Vendredi  et  Samedi-Saints.  Ce  petit  supplément  présente  cette 
particularité  d'être  écrit  en  minuscule  ordinaire,  mais  noté  en 
neumes  bénéventains  (5). 

(1)  Paléographie  Musicale,  t.  II,  pi.  20;  t.  XIV,  Table,  p.  470  et  pi.  xxvi-xxvii;  G.  Beyssac,  Si  quis 
catechuminus. . . ,  dans  Rassegna  gregoriana,  V  (1906),  col.  105-114;  Loew,  op.  cil.,  p.  358. 

(2)  Latil,  op.  cit.,  pp.  7-14,  pi.  1-8;  pp.  16-22,  pi.  1-7;  pp.  23-32,  pi.  i-to;  Bertaux,  op.  cit.,  pp.  224-225; 
Loew,  op.  cit.,  pp.  69  et  339;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  379,  note,  nn.  5-6-7,  et  384,  note  1  ;  Th.  Klauser, 
Eine  ràtselhafte  Exultetillustration  aus  Gaéta,  dans  Corolla,  Ludivig  Curtius  zum  60.  Geburstag  dargebracht, 
Stuttgart,  Kohlhammer,  1937,  pp.  168-176,  et  pi.  61. 

(3)  Mgr  Besson,  L'Art  barbare  dans  l'ancien  diocèse  de  Lausanne,  Lausanne  1909,  p.  220-221;  Dold,  Die 
Zùrcher  und  Peterlinger  Messbuch-Fragmente  aus  der  Zeit  der  Jahrtausendwende  im  Bari-Schrifttyp  mit 
eigenstàndiger  Liturgie,  dans  Texte  und  Arbeiten,  Heft  25,  avec  planches;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV, 
Table,  p.  470  et  pi.  ix. 

(4)  The  Paleografical  Society,  Londres,  ire  Série,  1873-1893,  t.  III,  pi.  cxlvi;  Rohault  de  Fleury, 
La  Messe,  t.  VI,  Paris  1888,  pi.  cdliii,  pp.  47  et  92;  Eiîner,  Handschriftliche  Sludien...,  p.  78;  Bertaux, 
op.  cit.,  pp.  226-227  et  P'-  XIIi  Ij  Loew,  op.  cit.,  pp.  71  et  340;  Paléographie  Musicale  t.  XIV,  p.  379,  note, 
n.  9,  et  pi.  xlvi. 

(5)Ebner,  Quellen  und  Forschungen...p.  65;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  Tab.le,  p.  470  et  pi.  xxxiv-xi.m. 


56  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


32.  Manchester,  Ryland's  Library,  2.  —  Rouleau  d'Exsultet  du  XIe  siècle  (1). 

33.  Mirabella  Eclano,  Archives  de  la  Collégiale.  —  Rouleau  d'Exsultet  du  XIe  siècle. 

Dès  le  XIIe  siècle,  le  rouleau  primitif  a  été  coupé  après  l'éloge 
de  l'abeille,  et  complété  par  un  autre  rouleau,  tout  différent, 
tant  pour  la  décoration  que  pour  l'écriture  et  le  texte  de 
YExsultet,  qui  n'est  plus  le  texte  «  de  Bari  »,  mais  la 
«  Vulgate  »  (2). 

34.  Mont-Cassin,  127.  —  Missel  de  la  fin  du  XIe  siècle,  vraisemblablement  de  l'époque  de 

l'Abbé  Didier.  Quelques  pièces  notées  seulement  :  Orationes 
solemnes  du  Vendredi-Saint,  Prière  d'Azarias  le  Samedi-Saint 
et  l'Alleluia  Confitemini,  Préface  (3). 

35.  Mont-Cassin,    271.    —    Dans   ce    manuscrit,    célèbre   à   d'autres   titres,    on    trouve 

notamment  un  Missel  plénier  de  la  fin  du  Xe  siècle  ou  du  début 
du  XIe,  contenant  quelques  parties  notées  :  série  d'intonations 
pour  le  Gloria,  Préface,  Pater,  et  Pax  Domini  (4). 

}6.  Mont-Cassin,  318.  —  Manuscrit  du  XIe  siècle  contenant  entre  autres  deux  Tonale  en 

notation  bénéventaine  :  pages  126  à  156  et  245  à  285  (5). 

37.  Mont-Cassin,  339.  —  Sacramentaire  du  temps  de  l'Abbé  Didier  (1058-1087)  contenant 

comme  pièces  notées  :  une  série  d'incipits  pour  les  Gloria,  la 
préface  ordinaire  avec  plusieurs  mélodies  différentes  ainsi  que 
le  Pater  sous  trois  versions  mélodiques  différentes,  et  le 
Pax  Domini  (6). 

(1)  Bannister,  The  Vêtus  Itala. . .  p.  45;  Frère,  Bibliotheca  musico-liturgica,  vol.  II  (1930),  p.  48; 
Loew,  op.  cit.,  p.  341;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  381,  note,  n.  22. 

(2)  Ce  rouleau  a  été  décrit  pour  la  première  fois  par  Raimondo  Guarini  dans  la  séance  du  5  avril  1829 
de  l'Académie  Pontanienne  de  Naples.  L'auteur  de  cette  communication  a  publié  ensuite  une  bonne  description 
du  manuscrit,  accompagnée  de  textes  et  de  calques  :  Osservazioni  di  Raimondo  Guarini  sopra  un  rotolo 
Eclanese  ecclesiastico,  dans  les  Atti  delf  Academia  Pontaniana,  Naples  1832,  pp.  75  et  suiv.,  et  pi.  11-vi. 
Cf.  également  Ebner,  Handschriftliche  Studien. . .  p.  78  et  note  28;  Schlumberger,  op.  cit.,  p.  101;  Latil, 
op.  cit.,  pp.  33-34,  pi.  1-2;  Bertaux,  op.  cit.,  p.  221;  Loew,  op.  cit.,  pp.  69  et  341;  Paléographie  Musicale, 
t.  XIV,  p.  378  note  2,  n.  2. 

(3)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  III  (1877),  p.  166;  Ebner,  Quellen  und  Forschungeti. ..  p.  98;  Loew,  op.  cit., 
pp.  75  et  344;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  217  et  Table,  p.  470. 

(4)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  V  (1894),  p.  24;  Loew,  op.  cit.,  pp.  75  et  347. 

(5)  Gerberï,  Scriptores  ecclesiastici  de  Musica,  Saint-Biaise  1784,  t.  I,  p.  247;  De  Coussemaker,  Histoire 
de  V Hartnotiie  au  Moyen-Age,  Paris,  Didron  1852,  pp.  175,  178,  182  et  pi.  xxxvn;  Amelli,  Paolo  diacono, 
Carlo  Magno  e  Paolino  dAquileia,  Mont-Cassin  1899,  où  l'auteur  donne  la  description  et  étudie  l'origine 
du  manuscrit;  Loew,  op.  cit.,  pp.  75  et  349. 

(6)  Paléographie  Musicale,  t.  II,  pi.  19;  t.  XIV,  p.  109  (fig.  iç)  et  p.  ni;  Ebner,  Quellen  und 
Forschungen. . .  p.  100;  P.  Wagner,  Neume?ikunde,  Fribourg  1905,  pp.  136  et  suiv.;  J.  Wolf,  Handbuch  der 
Notationskunde,  I.  Teil,  Leipzig  19 13,  p.  116;  Loew,  op.  cit.,  p.  349;  Sunol,  Introduction  à  la  Paléographie 
Musicale  grégorienne,  Tournai,  Desclée  1935,  pi.  47,  p.  225. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BENÉVENTAINS    NOTÉS.  57 

38.  Mont-Cassin  420.  —  Bréviaire  monastique  du  XIe  siècle.  L'écriture  est  la  minuscule 

ordinaire  —  c'est  probablement  la  raison  pour  laquelle  Loew  ne 
le  mentionne  pas,  —  mais  la  notation  est  bien  bénéventaine  (i). 

39.  Mont-Cassin   426.  —  Missel    plénier    de  la  fin   du   XIe  siècle,  provenant  de  Santa 

Maria  de  Albaneta.  Comme  parties  notées,  il  contient  seulement 
la  Préface,  le  Pater  et  le  Pax  Domini  (2). 

40.  Mont-Cassin  451.  —  Recueil  d'Ordines  du   XIe  siècle  portant  le  titre  :   Pontificale 

Romanorum  Pontifie n m.  On  y  trouve  quelques  pièces  notées  : 
fol.  204,  le  répons  Responsum  accepit  Symeon; 
fol.   259-260,  l'hymne  O  Redemptor...  J.  Audi  judex  mor- 

tuorum  du  Jeudi-Saint,  pour  la  Bénédiction  des  Saintes  Huiles; 
fol.  306-307,  la  litanie  Humili  preee  (3). 

41.  Mont-Cassin  S40.  —  Missel  plénier  noté,  de  la  fin  du  XIe  siècle  ou  du  début  du  XIIe. 

Ce  Missel,  dont  il  ne  reste  plus  que  la  pars  biemalis,  vient 
probablement  de  Sainte-Pétronille  de  Plombariola  (4). 

42.  Mont-Cassin  542.  —  Antiphonaire  de  la  seconde  moitié  du  XIIe  siècle  (5). 

43.  Mont-Cassin  546.  —  Graduel  de  la  fin  du  XIIe  siècle  ou  du  début  du  XIIIe  (6). 

44-45-46-47-48.  Mont-Cassin  99,   103,   106,   107,  310.  —  Pour  ne  pas  multiplier  sans 

nécessité  le  nombre  des  notices,  nous  groupons  ici,  à  la  suite 
des  manuscrits  cotés  du  Mont-Cassin,  une  série  d'Homiliaires 
contenant,  au  cours  de  la  célèbre  leçon  Vos  inquam  eonvenio, 
0  Judœi,  la  série  notée  des  Versus  Sybillini  : 

99.  Lectionnaire  du  Temps  de  l'Abbé  Didier  (1072)  (7). 
103.  Homiliaire  du  début  du  XIe  siècle  (8). 
106.  Homiliaire,  de  la  première  moitié  du  XIe  siècle  pour 
cette  partie,  probablement  entre  1022  et  1035  (9). 

(1)  Piscicelli  Taeggi,  Pakografia  artistica  di  Montecassino,  Latino,  Mont-Cassin  1884,  pp.  4,  12  et  13, 
pi.  vu,  vin  et  ix;  Ferretti,  /  manoscritti  musicali gregoriani  de/l'  Archivio  di  Montecassino,  dans  Casinensia, 
Miscellanea  di  studi  cassinesi pubblicati  i?i  occasio?ie  del  XIV  centenario  délia  fondazione  délia  badia  di  Montecassino, 
Mont-Cassin  1929,  t.  I,  pp.  191-192  et  pi.  ib. 

(2)  Loew,  op.  cit.,  pp.  75  et  350;  Ferretti,  op.  cit.,  pp.  192-193. 

(3)  Loew,  op.  cit.,  p.  351  ;  Ferretti,  op.  cit.,  p.  198  et  pi.  ma. 

(4)  Mabillon,  Muséum  italicum,  Paris  1687,  t.  I,  pars  II,  p.  36;  Ebner,  Quellen  und  Forschungen . . . 
p.  104;  Paléographie  Musicale,  t.  II,  pi.  2ia;  t.  XIV,  p.  217  et  Table,  p.  470  ;  Loew,  op.  cit.,  p.  352  ;  Ferretti, 
op.  cit.,  pp.  198-199. 

(5)  Loew,  op.  cit.,  p.  352  ;  Ferretti,  op.  cit.,  p.  199. 

(6)  Paléographie  Musicale,  t.  II,  pi.  22;  t.  XIV,  p.  217  et  Table,  p.  47°;  Loew,  op.  cit.,  p.  352;  Ferretti, 
op.  cit.,  pp.  199-200;  Suxol,  op.  cit.,  p.  226,  pi.  48. 

(7)  Bibliotheca  Casinensis  t.  II  (1875),  p.  400;  Loew,  op.  cit.,  pp.  343  et  374. 

(8)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  II,  p.  432;  Loew,  op.  cit.,  pp.  343  et  374. 

(9)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  II,  p.  452;  Loew,  op.  cit.,  p.  344. 

Paléographie  XV.  8 


58  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


107.  Homiliaire   de    la   fin    du   XIe   siècle,    probablement 
du  temps  de  l'Abbé  Didier  (1). 

310.  Homiliaire  de  la  deuxième  moitié  du  XIe  siècle  (2). 

49-50-51-52.  Mont-Cassin    108,    110,    ii2,    113.   —  Pour  la   même   raison  qu'à  l'article 

précédent,  nous  groupons  ici  une  série  de  Lectionnaires 
contenant,  au  cours  des  Ténèbres  de  la  Semaine  Sainte,  une 
ou  plusieurs  Lamentations  notées  : 

108.  Lectionnaire  de  la  fin  du  XIe  siècle,  probablement  du 
temps  de  l'Abbé  Didier  (3). 

110.  Lectionnaire  de  la  fin  du  XIe  siècle,   probablement 
du  temps  de  l'Abbé  Didier  (4). 

112.  Lectionnaire  delà  fin  du  XIe  siècle,    probablement 
du  temps  de  l'Abbé  Didier  (5). 

113.  Lectionnaire  de  la  première  moitié  du  XIe  siècle  (6). 

53.  Mont-Cassin,  Rouleau  de  Sorrente.  —  La  Bibliothèque  du  Mont-Cassin  possède  un 

rouleau  d'Exsultet  enluminé,  qui  a  été  copié  dans  le  monastère 
bénédictin  de  Saint-René  de  Sorrente,  au  temps  du  pape  Pascal  II 
et  de  l'archevêque  Barbato,  entre  1 106  et  1 120  par  conséquent  (7). 

54.  Mont-Cassin,  Rouleau  Caméra.  —  Outre  le  rouleau  de  Saint-René  de  Sorrente  qui 

précède,  le  Mont-Cassin  possède  un  fragment  d'un  rouleau 
un  peu  plus  ancien,  du  XIe  siècle,  qui  a  été  offert  à  l'abbaye 
par  M.  Caméra,  d'Amalfi  (8). 

55.  Mont-Cassin,  Compactiones.  —  La  Bibliothèque  possède  une  importante  collection  de 

fragments,  parmi  lesquels  un  bon  nombre  proviennent  de 
manuscrits  liturgiques  notés  :  Missels  ou  Bréviaires,  dont  la 
date  s'échelonne  sensiblement  sur  tout  le  cours  du  XIe  siècle  (9). 

(1)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  II,  p.  460;  Loew,  op.  cit.,  p.  344. 

(2)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  V  (1894),  p.  96;  Loew,  op.  cit.,  pp.  75  et  349. 

(3)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  II,  p.  466  ;  Loew,  op.  cit.,  p.  344. 

(4)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  III  (1877),  pp.  16-17;  Loew,  op.  cit.,  p.  344. 

(5)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  III,  pp.  38-39;  Loew,  op.  cit.,  p.  344. 

(6)  Bibliotheca  Casinensis,  t.  III,  p.  43  ;  Loew,  op.  cit.,  p.  344. 

(7)  Caravita,  /  Codici  e  le  Arti  a  Monte  Cassino,  Mont-Cassin  1869,  t.  I,  pp.  303-308;  Rohault 
de  Fleury,  La  Messe,  t.  VI,  pp.  92-93;  Ebner,  Handschriftliche  Studien. . .  p.  78  et  note  30;  Kraus, 
Geschichte  der  Christlichen  Kunst,  Fribourg-en-Brisgau,  Herder,  1897,  t.  II,  fig.  37,  p.  59;  Latil,  op.  cit., 
PP-  57-75.  pl-  x-'9;  Bertaux,  op.  cit.,  pp.  229-230;  Loew,  op.  cit.,  pp.  76  et  353;  Ferretti,  op.  cit.,  p.  200; 
Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  380,  note,  n.  12. 

(8)  Latil,  op.  cit.,  p.  56;  Loew,  op.  cit.,  p.  353;  Ferretti,  op.  cit.,  pp.  200-201;  Paléographie  Musicale, 
t.  XIV,  p.  381,  note,  n.  21. 

(9)  Loew,  op.  cit.,  p.  353;  Ferretti,  op.  cit.,  p.  203.  Ces  fragments  ont  été  pour  la  plupart  retirés  des 
manuscrits  où  ils  avaient  été  utilisés  comme  feuilles  de  garde.  Ainsi  se  trouvent  périmées  les  nombreuses 
indications  fournies  par  les  différents  volumes  de  la  Bibliotheca  Casinensis  relativement  à  ces  feuillets,  insérés 
au  début  et  à  la  fin  d'un  bon  nombre  de  manuscrits  conservés  au  Mont-Cassin. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BÉNÉVENTAINS    NOTÉS.  59 

56.  Naples,  Bibliothèque  Nationale,  I.  B.  49. — Dans  le  recueil  factice  portant  cette  cote, 

il  existe  des  calques  d'un  rouleau  d' Exsultet  dont  la  trace  est 
perdue  et  l'origine  inconnue.  D'après  le  style  des  miniatures 
et  les  costumes  des  personnages,  l'original  devait  être  du 
XIIe  siècle  (1). 

57.  Naples,    Bibliothèque  Nationale,  VI.  AA.  }.  —  Manuscrit  de  la  fin  du  XIe  siècle 

contenant  une  partie  de  l'Ancien  Testament.  Les  Lamentations 
y  sont  notées.  Le  texte  est  entièrement  en  écriture  bénéven- 
taine;  la  notation  primitive  l'était  aussi,  mais  elle  a  été  en  partie 
remplacée  par  des  neumes  aquitains.  Dans  le  tome  II  de  la 
Paléographie  Musicale,  planche  24,  on  trouvera  une  repro- 
duction de  ce  manuscrit,  qui  permettra  de  se  rendre  compte 
de  cette  dualité  curieuse,  la  notation  bénéventaine  n'ayant 
subsisté  que  dans  la  seconde  partie  de  la  page,  à  partir  de 
la  Prière  de  Jérémie  (2). 

58.  Naples,  Bibliothèque  Nationale,   VI.   E.  45.  —  Fragment  d'un   Bréviaire   noté  du 

XIIe  siècle  0). 

59.  Naples,  Bibliothèque  Nationale,  VI.  G.  34.  —  Processionnal  du  XIIe  siècle  (4). 

60.  Oxford,  Bibliothèque  Bodléienne,  Can.  Lit.  lat.  342.  —  Missel  plénier  noté  de  Raguse. 

Ce  manuscrit,  qui  date  du  XIIIe  siècle,  ne  contient  que  les  messes 
des  dimanches  et  des  fêtes  les  plus  importantes,  ainsi  qu'une 
série  de  messes  votives  (5). 

61.  Paris,  Bibliothèque  Nationale,  lat.  829,  feuilles  de  garde.  —  Ce  manuscrit  est  un 

Missel  plénier  de  Capoue  qui  date  seulement  de  la  première 
moitié  du  XIVe  siècle.  S'il  est  bien  bénéventain  de  tradition, 
il  ne  nous  intéresse  donc  plus  ici,  puisqu'il  est  écrit  en 
minuscule  ordinaire,  et  que  le  Kyriale,  seule  partie  du 
manuscrit  qui  soit  notée,  l'est  en  notation  carrée  sur  lignes. 
Au  commencement  et  à  la  fin,  on  trouve  pourtant,  utilisés 
comme  feuilles  de  garde,  deux  fragments  d'un  Missel  plénier 
noté    du     XIIe    siècle,    contenant    une    partie     des     messes 

(1)  Bertaux,  op.  cit.,  p.  230;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  380,  note,  n.  13. 

(2)  Carta,  Cipolla  et  Frati,  op.  cit.,  pi.  xxxix;  Paléographie  Musicale,  t.  II,  pi.  24;  Loew,  op.  cit., 
pp.  77  et  354. 

(3)  Loew,  op.  cit.,  p.  354. 

(4)  Loew,  op.  cit.,  pp.  77  et  355. 

(5)  Swnmary  Catalogue  0/  Western  Manuscripts  in  the  Bodleian  Library  at  Oxford,  vol.  IV,  Oxford  1897, 
n.  19428,  p.  386;  Frère,  Bibliotheca  musico-liturgica,  vol.  I  (1901),  p.  77;  Loew,  op.  cit.,  pp.  356  et  377  ; 
Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  217  et  Table,  p.  471. 


60  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Suscepimus,  Dum  clamarem  et  Deus  in  loco,  du  Temps  après 
la  Pentecôte.  Ces  fragments  ont  échappé  à  Loew  (i). 

0 

62.  Paris,  Bibliothèque  Nationale,  nouvelles  acquisitions  y  10.  —  Important  fragment  d'un 

rouleau  iïExsultet,  enluminé  vers  11 15  pour  le  monastère 
bénédictin  de  Saint-Pierre  de  Fondi,  près  de  Gaète  (2). 

63.  Paris,  Cabinet  des  Estampes.  —  Rohault  de  Fleury  a  retrouvé  à  Paris,  au  Cabinet 

des  Estampes,  la  copie  d'un  Exsultet  de  la  Cathédrale  de 
Policastro,  qui  fait  partie  des  papiers  de  Millin  (3). 

64.  Payerne,  Fragments.  —  Il  existe  à  Payerne  (Canton  de  Vaud,  Suisse)  quatre  fragments 

d'un  Missel  plénier  noté  dont  nous  avons  déjà  trouvé  un  feuillet 
à  Lausanne,  et  dont  il  existe  plusieurs  autres  à  Zurich,  comme 
nous  aurons  l'occasion  de  le  dire  un  peu  plus  loin.  Les  fragments 
de  Payerne  contiennent  un  certain  nombre  de  messes,  dont 
plusieurs  ne  comportent  que  des  oraisons;  les  seules  où  soient 
indiquées  les  pièces  notées  sont  celles  de  S.  Jean-Baptiste  (seu- 
lement la  messe  mane  prima),  de  S.  Apollinaire,  de  la  Transfigu- 
ration et  de  S.  Laurent  :  messe  de  la  vigile  et  messe  du  jour  (4). 

65.  Pise,  Museo  Civico.  —  Le  Museo  Civico  de  Pise  possède  deux  rouleaux  d' Exsultet, 

dont  le  plus  ancien  nous  intéresse  seul  ici,  puisque  seul  écrit 
et  noté  en  caractères  bénéventains.  Il  date  du  XIe  siècle  (5). 

66.  Rome,  Casanatense  614.  —  Pontifical  de  la  fin  du  XIIe  siècle  ou  du  début  du  XIIIe, 

en  partie  noté,  de  mains  d'ailleurs  différentes  : 

fol.  18-19,  messe /w  iter  agentibus,  sur  quatre  lignes; 

fol.  f  14,  antienne  Venite  filii,  notée  in  campo  aperto  dans  la 

marge  inférieure  ; 

(1)  Catalogus  Codicum  manuscriptorum  Bibliothecae  Regiae,  pars  III,  t.  III,  Paris  1744,  p.  67;  Leroquais, 
Les  Sacramentaires  et  les  Missels  manuscrits  des  Bibliothèques  publiques  de  France,  1924,  t.  II,  p.  204; 
Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  136  et  218. 

(2)  Kraus,  op.  cit.,  p.  59;  Latil,  op.  cit.,  pp.  37-51,  pi.  1-15;  Bertaux,  op.  cit.,  pp.  228-229;  Loew,  op.  cit., 
pp.  69  et  356;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  380,  note,  n.  1  r. 

(3)  Rohault  de  Fleury,  La  Messe,  t.  VI,  pi.  cdlxxiv  et  p.  92. 

(4)  G.  Morin,  Le  Missel  de  Payerne,  dans  Zeitschrift  fur  Schweizer  Kirchengeschichte,  XXV  (1931) 
pp.  102-111;  Dold,  Die  Zurcher  und  Peterlinger  Messbuch-Fragmente  ans  der  Zeit  der  Jahrtausendwende  im 
Bari-Schrifttyp  mit  eigenstàndiger  Liturgie,  dans  Texte  und  Arbeilen,  Helf  25,  avec  planches. 

(5)  Martini,  Theatrum  Basilicae  Pisanae,  réimpression  de  1878,  pi.  xxx;  Rosini,  Lstoria  délia  Pittura 
italiana,  Pise  1839,  t.  I,  pi.  1  et  xm;  Seroux  d'Agincourt,  Histoire  de  l'Art  par  les  Monumens,  Paris  1823, 
t.  III,  Texte,  p.  61  et  t.  V,  Peinture,  pi.  lvi  ;  Rohault  de  Fleury,  La  Messe,  t.  III,  pi.  excv  et 
pp.  36-38;  t.  VI,  p.  92;  t.  VII,  pi.  dxlvii  et  pp.  92-93;  L'Evangile,  t.  I,  pi.  xxvi,  2  et  p.  73,  pi.  xxxv, 
2  et  p.  105;  pi.  xxxvi,  3  et  p.  109;  pi.  l,  5  et  p.  236;  t.  II,  pi.  lx,  2  et  p.  45  ;  pi.  lxxiv,  3  et  p.  186;  Les  édifices 
de  Pise;  Fôrster,  Denkmàler  der  Ltalianischen  Kunst,  t.  I,  p.  11;  Ebner,  Handschriftliche  Studien. .  .  p.  78, 
note  29;  Kraus,  op.  cit.,  p.  59;  Bertaux,  op.  cit.,  p.  238;  Loew,  op.  cit.,  p.  357;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV, 
p.  380,  note,  n.  17  et  p.  384. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BENEVENTAINS    NOTES. 


61 


fol.  152-153,  Préface  et  Pater  notés  (1). 

67.  Rome,  Casanatense  724.  —  La  Bibliothèque  Casanatense  (anciennement  des  Domi- 

nicains de  la  Minerve)  possède,  sous  la  cote  724,  un  recueil  formé 
de  trois  rouleaux,  découpés  au  XVIIIe  siècle  et  réunis  dans 
une  reliure.  Ces  trois  rouleaux  contiennent  respectivement  : 

un  Pontifical  pour  les  Ordinations,  de  la  fin  du  Xe  siècle; 

un  Ordo  pour  la  Bénédiction  des  Fonts,  de  la  fin  du 
Xe  siècle  ou  du  début  du  XIe; 

enfin  un  Exsultet  un  peu  plus  récent,  qui  date  du 
XIIe  siècle  (2). 

68.  Rome,  Chigi  C.  VI.   176.  —  Bréviaire  du  début  du  XIIe  siècle.  On  n'y  trouve  notées 

qu'un  petit  nombre  de  pièces  :  fol.  14,  le  Venite  exsultemus  du 
Jour  de  Pâques;  et  puis,  à  partir  du  fol.  15,  l'Office  de  la 
Dédicace,  interrompu  au  fol.  25,  et  suivi  de  l'Office  des 
Défunts,  incomplet  du  début  (3). 

69.  Rome,  Chigi  D.   V.   77.  —  Ce  manuscrit  est  un  Bréviaire  au  sens  large;  il  contient  à 

la  suite  :  Psautier,  Cantiques,  Litanies,  etc.  Ecrit  à  Saint-Vincent- 
de-Vulturne  à  la  fin  du  XIe  siècle,  il  ne  comporte,  en  fait  de 
notation  musicale  que  quelques  neumes  au  fol.  74,  sur  l'invo- 
cation Kyrie  eleison  (4). 

70.  Rome,    Vallicellane    C.    9.    —    Recueil    contenant    notamment    les   Dialogues   de 

S.  Grégoire  le  Grand  et  des  Vies  de  Saints.  Les  folios  167  et 
168,  recto  et  verso,  contiennent  une  série  de  séquences  en 
écriture  et  notation  bénéventaines  de  la  fin  du  XIIe  siècle.  Mais 
ces  feuillets  sont  eux-mêmes  palimpsestes,  ainsi  que  ceux  qui 
suivent,  jusqu'à  173  ;  ils  proviennent  d'un  Graduel  de  l'ancien  rit 
bénéventain  dont  les  neumes  sont  par  endroits  encore  très  lisibles. 
La  notation  est  exactement  celle  du  Graduel  Bénévent,  VI.  38, 
et  la  première  écriture  peut  donc  être  datée  du  XIe  siècle  (5). 

(1)  Loew,  op.  cit.,  p.  357. 

(2)Gerbert,  De  Cantu  et  Musica  sacra,  Saint-Biaise  1774,  t.  II,  pi.  xm,  1;  Seroux  d'Agincourt,  op.  cit., 
t.  III,  Texte,  pp.  45-46  et  61,  et  t.  V,  Peinture,  pi  xxxvii-xxxix  et  lvi  ;  Rohault  de  Fleury,  L'Evangile, 
t.  I,  p.  105  et  pi.  xxxiv,  3;  p.  123  et  pi.  xxxix,  4;  p.  137  et  pi.  xli,  2;  t.  II,  p.  256  et  pi.  lxxxviii,  3; 
La  Messe,  t.  III,  p.  36  et  pi.  cxcm-cxciv;  Langlois,  Le  rouleau  ^/'Exultet  de  la  Bibliothèque  Casa?iatense,  dans 
Mélanges  d'Archéologie  et  d'Histoire  de  l'Ecole  française  de  Rome,  VI  (1886),  pp.  466-482  et  pi.  vu-vin; 
Ebner,  Handschriftliche  Studien...  pp.  78-80  et  planche,  p.  77.  (Il  faut  ajouter,  que,  par  suite  d'une  inversion 
du  cliché,  la  planche  qui  figure  dans  ce  dernier  travail  reproduit  l'original  à  l'envers  :  le  texte  et  la  mélodie  ne 
sont  donc  lisibles  que  par  le  redressement  de  l'image,  au  moyen  d'une  glace  par  exemple);  Kraus,  op.  cit., 
p.  60;  Bertaux,  op.  cit.,  pp.  214-216,  230-231  et  pi.  ix  ;  Loew,  op.  cit.,  pp.  68  et  358;  Paléographie  Musicale, 
t.  XIV,  p.  378,  note  1  et  p.  380,  note,  n.  14. 

(3)  Loew,  op.  cit.,  p.  358. 

(4)  Loew,  op.  cit.,  pp.  58-75  et  358. 

(5)  Loew,  op.  cit.,  pp.  359  et  378. 


62  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


71.  Rome,  Vallicellane  C.  32.  —  Manuscrit  du  XIe  siècle  dont  la  première  partie,  jusqu'au 

folio  24,  contient  la  fin  d'un  or  do  pour  les  catéchumènes, 
avec,  au  fol.  i2r,  le  Venite filii  noté;  puis,  à  partir  du  fol.  241, 
l'Office  du  Samedi-Saint,  avec  un  bon  nombre  de  pièces 
notées  :  Exsultet  avec  Lumen  Christi,  antienne  Omîtes  sitientes, 
versets  Si  quis  catechumenus  et  Préface  de  la  Bénédiction  des 
Fonts.  Viennent  ensuite  toute  une  série  cVordines  non-notés, 
et  puis,  à  partir  du  fol.  6^,  l'Office  et  la  Messe  des  Morts 
entièrement  notés.  Au  folio  89''  commence  VOrdo  missœ,  où 
sont  aussi  notés  :  la  Préface,  le  Pater  et  le  Pax  Domini  (1). 

72.  Rome,  Vallicellane  G.  98.  —  Un  fragment,  du  début  du  XIIe  siècle,  numéroté  25, 

contient  une  partie  de  la  Passio  sancti  Anastasii,  avec  trois 
antiennes  notées  pour  le  second  nocturne  (2). 

73.  Rome,  Vallicellane  R.  32.  —  Ce  manuscrit  est  un  recueil  de  fragments,  dont  un 

certain  nombre  sont  liturgiques,  et  quelques-uns  même  notés  : 
le  folio  20,  fragment  noté  du  début  du  XIe; 
les   folios   21-26,   de   la   fin    du   XIIe,   et  qui  comprennent 

notamment  la  série  d'ailleurs  lacunaire  des  Lamentations  des 

Ténèbres  du  Samedi-Saint  (3). 

74.  Rome,  Vat.  lat.  3741.  —  Evangéliaire  de  la  fin  du  XIe  siècle.  Au  fol.  66v,  une  main 

un  peu  plus  récente  a  noté,  dans  le  récit  de  la  Passion,  la  phrase 
Tamquam  ad  latronem...  tenuistis.  La  mélodie  en  question, 
sensiblement  syllabique,  n'a  d'ailleurs  rien  de  commun  avec  le 
répons  du  Vendredi-Saint  qui  emprunte  le  même  texte  (4). 

75.  Rome,  Vat.  lat.  3784.  —  Fragment  d'un  rouleau  ftExsultet  écrit  au  Mont-Cassin 

vers  le  milieu  du  XIe  siècle,  aux  environs  de  1060.  Il  ne 
subsiste  plus  de  ce  rouleau  primitif  que  le  Prologue  du  texte, 
à  l'exclusion  de  la  Préface  (5);  quelques  portions  en  ont 
d'ailleurs  été  refaites  au  XIIIe  (6).  Quant  à  la  seconde  partie, 
elle  est  tout  entière  du  XVe  siècle,  et  en  notes  carrées  (7). 

(1)  Ebner,  Quellen  und  Forschungen...  p.  202;  Journal  qf Theological  Studies,  VI  (1905),  pp.  603  et  suiv.; 
Loew,  op.  cit.,  pp.  359  et  378;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  Table,  p.  471. 

(2)  Loew,  op.  cit.,  p.  360. 

(3)  Loew,  op.  cit.,  p.  360;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  417-418  et  pi.  xxvm-xxxi. 

(4)  Bannister,  Monumenti  Vatican!  di  Paleografia  musicale  lali/ia,  Leipzig,  Harrassowitz  19 13,  n°  878, 
p.  190;  Loew,  op.  cit.,  pp.  363  et  379. 

(5)  Gerbert,  De  Cantu  et  Musica  sacra,  t.  II,  pi.  xm,  11;  Beissel,  op.  cit.,  p.  10,  n.  1  ;  Ehrensberger,  Libri 
liturgici  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ  manu  scripti,  Fribourg-en-Brisgau,  Herder  1897,  p.  424;  Bertaux, 
op.  cit.,  pp.  225-226  et  pi.  xii,  11;  Bannister,  op.  cit.,  n°  346,  pp.  119-120  et  pi.  69;  Loew,  op.  cit.,  pp.  72 
et  363;  Paléographie  Musicale,  t.  XIII,  fig.  11,  p.  95;  t.  XIV,  p.  379,  note,  n.  8  et  p.  384. 

(6)  Bannister,  op.  cit.,  n°  381,  p.  134. 

(7)  Bannister,  op.  cit.,  n°  641,  p.  179  et  pi.  124. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BENÉVENTAINS    NOTÉS.  63 

76.  Rome,  Vat.  lat.  5100.  — Ce  manuscrit  contient  trois  quaternions  d'un  Evangéliaire 

pour  les  plus  grandes  fêtes  de  l'année  écrit  au  XIIIe  siècle. 
Le  premier  cahier  va  de  l'Octave  de  l'Epiphanie  au  Samedi- 
Saint;  le  second  et  le  troisième,  de  S.  Michel  (8  Mai) 
à  S.  André  et  comprend  en  plus  le  Commun  des  Saints. 

L'évangile  in  sancti  Guliclmi  confessons  que  l'on  trouve 
au  fol.  10  parmi  ces  évangiles  des  grandes  fêtes,  entre  la 
Nativité  de  S.  Jean-Baptiste  et  la  vigile  de  S.  Pierre,  autorise 
à  attribuer  ce  manuscrit  à  l'Abbaye  de  Monte-Vergine. 

Les  deux  généalogies  s'y  trouvent  notées  :  celle  de  S.  Luc 
pour  l'Epiphanie,  fol.  4V5V;  celle  de  S.  Matthieu  pour  la 
Nativité  de  Notre-Dame,  îol.  \y-i/\v  (1). 

Au  fol.  i4v,  on  trouve  en  outre  l'incipit  noté  du 
Te  Deum  (2). 

77.  Rome,  Vat.  lat.  6082.  —  Missel  plénier  noté  du  XIIe  siècle,  écrit  au  Mont-Cassin  (3). 

78.  Rome,  Vat.  lat.  7231.  —  Missel  plénier  monastique  du  début  du  XIIIe  siècle,  adapté 

à  l'usage  séculier.  Dans  la  première  partie  du  manuscrit,  toutes 
les  pièces  de  chant  sont  notées  (4). 

A  partir  du  folio  61,  les  neumes  n'ont  plus  été  écrits  dans 
l'espace  qui  leur  avait  été  réservé  au-dessus  du  texte. 

Au  cours  des  fol.  46  à  57,  un  bon  nombre  de  pièces  ont 
été  notées  très  postérieurement,  après  grattage  des  neumes 
primitifs. 

Aux  fol.  56-58,  on  trouve  deux  versions  du  Pater,  suivies 
du  Libéra  nos,  lui  aussi  entièrement  noté  :  particularité  que, 
en  dehors  du  rit  ambrosien,  nous  n'avons  retrouvée  que  dans 
le  Graduel  Bénévent,  VI.  40,  au  cours  de  la  messe  bénéventaine 
du  Jour  de  Pâques. 

79.  Rome,  Vat.  lat.  9820.  —  Rouleau  d'Exsultet  provenant  de  l'Abbaye  des  moniales 

de  Saint-Pierre  de  Bénévent.  Il  a  été  écrit  pendant  la  première 

(1)  D'après  Bannister,  la  généalogie  selon  S.  Matthieu  serait  affectée  à  l'Epiphanie,  la  généalogie  selon 
S.  Luc,  à  la  Nativité  de  Notre-Dame.  C'est  là  une  erreur  :  vérification  faite  sur  le  manuscrit,  l'affectation  est 
bien  celle  que  nous  indiquons,  la  seule  d'ailleurs  qui  soit  traditionnelle. 

(2)  Ehrensberger,  op.  cit.,  p.  430;  Bannister,  op.  cit.,  n°  378,  p.  133  et  pi.  79;  Loew,  op.  cit., 
pp.  73  et  364. 

(3)  Beissel,  Valikanische  Miniature)/,  Fribourg-en-Brisgau  1893,  p.  10,  n.  2;  Ehrensberger,  op.  cit., 
pp.  448-450;  Loew,  Die  atteste  Kalendarien  ans  Monte  Cassino,  dans  Quel/en  uhd  Unterforschungen  zur 
lateinische  Philologie  des  Mittelallers,  t.  III,  p.  m,  Munich  1908,  p.  83;  Bannister,  op.  cit.,  n°  369, 
pp.  129-130  et  pi.  75b;  Loew,  op.  cit.,  pp.  72  et  364;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  218  et  471. 

(4)  Ebner,  Quellen  und  Forschungen. . .  p.  228;  Ehrensberger,  op.  cit.,  p.  450;  Bannister,  op.  cit., 
n.  374,  p.  132,  n°  694,  p.  183  et  pi.  78b;  Loew,  op.  cit.,  p.  364. 


64  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


moitié  du  XIe  siècle;  toutefois  certaines  parties  ont  été 
retouchées  au  Xllk 

Avant  d'entrer  à  la  Bibliothèque  Vaticane,  ce  rouleau  avait 
successivement  appartenu  au  Cardinal  Borgia  —  qui  fut  gouver- 
neur de  Bénévent,  —  et  à  Seroux  d'Agincourt  qui,  avec  une 
description  détaillée,  en  donna  le  premier  une  reproduction  (i). 

80.  Rome,  Vat.  lat.  10504,  feuilles  de  garde.  —  Le  codex,  qui  renferme  différents  écrits 

de  Boèce  et  de  Prosper  d'Aquitaine,  en  minuscule  ordinaire 
du  XIVe  siècle,  contient  comme  feuilles  de  garde,  numérotées 
1,  ia,  74et  75,  deux  fragments  d'un  Antiphonaire  du  XIIIe  siècle 
en  écriture  bénéventaine  :  une  partie  du  Commun  des  Saints  (2). 

81.  Rome,  Vat.  lat.  10645.  — Sous  cette  cote  sont  réunis,  en  un  recueil  factice,  un  bon 

nombre  de  fragments  dont  certains  sont  bénéventains,  et 
plusieurs  notés;  ce  sont  : 

fol.  3-6,  des  fragments  d'un  Missel  plénier  du  XIe  siècle 
contenant  un  certain  nombre  de  messes  notées,  du  Sanctoral 
et  du  Temporal  :  SS.  Nérée  et  Achillée,  Dimanche  dans 
l'Octave  de  l'Ascension,  vigile  de  la  Pentecôte,  SS.  Jean  et 
Paul,  vigile  et  octave  de  S.  Pierre  et  S.  Paul;  enfin  la  messe 
in  assumptione  sancti  Helie  (3)  ; 

fol.  6),  un  fragment  d'un  Bréviaire-Missel  de  la  fin  du 
XIIe  siècle.  Il  contient  une  partie  des  formulaires  des  IIe  et  IIIe 
Dimanches  après  l'Epiphanie,  et  aussi  quelques  antiennes  des 
Vêpres  du  Dimanche  (4); 

fol.  64,  fragment  d'un  Graduel  de  la  fin  du  XIIe  siècle  con- 
tenant une  partie  de  la  liturgie  du  Jour  de  Pâques  :  Procession 
et  fin  de  la  Messe  (5); 

(1)  Seroux  D'Agincourt,  op.  cit.,  t.  III,  Texte,  pp.  5860;  t.  V,  Peinture,  pi.  liii-liv;  Ebner, 
Handschriftliche  Studien...  pp.  78-83  et  note  31;  Beissel,  Vatikanische  Miniaturen,  p.  10,  n.  1; 
Ehrensberger,  op.  cit.,  p.  424;  Kraus,  Geschichte  der  Christlichen  Kunst,  t.  II,  p.  59;  Bertaux,  op.  cit., 
pp.  221-224  et  pl-  XIJ  Loew,  Scriptura  beneventana,  pi.  54;  Tlie  Beneventan  Script,  pp.  68  et  364;  Bannister, 
op.  cit.,  n°  345,  pp.  118-119  et  pi.  68;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  379,  note,  n°  3  et  p.  384. 

(2)  Bannister,  op.  cit.,  n°  379,  p.  13*3;  Loew,  op.  cit.,  p.  364;  Bibliothecœ  Apostoliae  Vaticanœ  Codices 
manu  scripti,  Codices  10301-10700,  Rome  1920,  pp.  258-259. 

(3)  Bannister,  op.  cit.,  n°  344,  p.  118  et  pi.  67b;  Loew,  op.  cit.,  pp.  152  et  365;  Bibliothecœ  Apostolicœ 
Vaticanœ  Codices...  p.  572;  Dold,  Jahrbuch  fiir  Liturgiezuissenschaft,  X  (1930),  pp.  40-55;  R.  J.  Hesbert,  Les 
Dimanches  de  Carême  dans  les  manuscrits  romano-béne'ventains,  dans  Ephemerides  Liturgicœ,  XLVIII  (1934), 
pp.  196-220,  avec  planche;  Sunol,  Introduction...  p.  162,  pi.  19-20;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  231  et 
pi.  VIII. 

(4)  Bannister,  op.  cit.,  n°  375,  p.  133;  Loew,  op.  cit.,  p.  365;  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ  Codices..., 
p.  580 

(5)  Bannister,  op.  cit.,  n°  376,  p.  133;  Loew,  op.  cit.,  p.  365;  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ  Codices..., 
p.  580. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BÉNÉVENTAINS    NOTÉS.  65 

fol.  68,  fragment  d'un  Antiphonaire  de  la  fin  du  XIIIe  siècle, 
contenant  une  partie  de  l'office  de  S.  Pierre  (i); 

fol.  69,  fragment  d'un  Hymnaire  du  XIIIe  siècle  contenant 
plusieurs  hymnes  de  Notre-Dame  :  Ave  maris  Stella,  Gaude 
visceribus,  Fit  posita  Christi  pervia,  et  puis  également  deux 
répons  :  Dominus  aperuit  mihi  aurem  et  Dominas  quicumque 
baptisât  i  su  mus  (2). 

82.  Rome,  Vat.  lat.   10657.    —    Cartulaire    des    Abbayes    Santa    Maria    del    Mare    et 

Saint  Jacques  (Iles  Tremiti).  Au  début,  on  y  a  ajouté  quatre 
feuillets  provenant  d'un  Graduel  bénéventain  du  XIe  siècle. 
Malgré  le  grattage  et  la  copie  de  seconde  main,  on  peut  encore 
y  lire  assez  nettement  quelques  pièces  de  chant,  notamment 
l'antienne  Ad  vesperum  et  le  trait  bénéventain  Domine  audivi, 
appartenant  tous  deux  à  la  liturgie  bénéventaine  du  Samedi- 
Saint,  et  dont  nous  avons  donné  la  transcription  dans  le 
tome  XIV  de  la  Paléographie  Musicale  (3). 

83.  Rome,  Vat.  lat.   10673.  —  Graduel  du  début  du   XIe  siècle.  Du  manuscrit  primitif 

il  ne  subsiste  plus  aujourd'hui  que  la  portion  allant  du 
Dimanche  de  la  Septuagésime  au  Samedi-Saint  ;  encore  celle-ci 
se  trouve-t-elle  amputée  de  plusieurs  feuillets.  Tel  qu'il  est, 
ce  Graduel  n'en  est  pas  moins  l'un  des  représentants  les  plus 
importants  de  la  notation  bénéventaine  sous  sa  forme  la  plus 
ancienne.  C'est  à  ce  titre  que  la  reproduction  intégrale  en  a  été 
donnée  dans  le  tome  XIV  de  la  Paléographie  Musicale  :  c'est 
à  elle  que  nous  renverrons  le  plus  fréquemment  dans  X Etude 
sur  la  Notation  bénéventaine  qui  suit  (4). 

84.  Rome,  Vat.    Barb.  592.   —  Rouleau  d'Exsultet   cassinien  de   la  fin  du   XIe  siècle, 

malheureusement  découpé  en  feuillets  ;  le  texte  en  est  d'ailleurs 
incomplet;  mais  il  se  trouve  que,  par  un  singulier  hasard, 
Gerbert  a  retrouvé,  dans  son  monastère  même  de  Saint-Biaise, 
la   partie   détachée  du   rouleau   qu'il    avait    vu    à   Rome.   On 

(1)  Bannister,  op.  cit.,  n°  384,  p.  134;  Loew,  op.  cit.,  p.  365;  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ  Codices... 
p.  580. 

(2)  Bannister,  op.  cit.,  n°  362,  p.  125;  n°  385,  p.  134;  Loew,  op.  cit.,  p.  365;  Bibliothecœ  Apostolicœ 
Vaticanœ  Codices...  p.  581. 

(3)  Bannister,  op.  cit.,  n°  353,  p.  124;  Loew,  op.  cit.,  pp.  62,  76  et  365;  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ 
Codices.. .  pp.  614  et  629;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  339  et  362-363. 

(4)  Bannister,  op.  cit.,  n°  347,  p.  120  et  pi.  70»;  Loew,  op.  cit.,  p.  365;  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ 
Codices...  p.  641;  Paléographie  Musicale,  t.  XIII,  p.  100;  t.  XIV,  p.  197;  Table,  p.  471  et  pi.  1-71;  Sunol, 
op.  cit.,  p.  161,  pi.  17-18. 

Palkographie  XV.  9 


66  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


ignore  ce  qu'est  devenu  ce  fragment,  mais  la  planche 
donnée  par  Gerbert  supplée  dans  une  certaine  mesure  à  cette 
disparition  (i). 

85.  Rome,  Vat.  Barb.  603.    —   Missel  plénier  noté  de  Caiazzo.    Du  manuscrit  primitif 

il  ne  subsiste  que  la  plus  grande  partie  du  Temporal,  jusqu'au 
IVe  Dimanche  après  la  Pentecôte  (2). 

86.  Rome,  Vat.  Barb.  631. —  Pontifical  destiné  à  l'usage  papal,  mais  écrit  au  Mont-Cassin 

vers  la  fin  du  XIe  siècle  {}). 

87.  Rome,  Vat.  Barb.  681,  feuilles  de  garde.  —  Dans  ce  Pontifical  romain  du  XIIIe  siècle 

sont  utilisés  comme  feuilles  de  garde  deux  feuillets  provenant 
d'un  Antiphonaire  bénéventain  du  XIe  siècle;  ceux-ci  corres- 
pondent respectivement  :  d'une  paît  au  IVe  Dimanche  de 
Carême,  d'autre  part  au  Dimanche  des  Rameaux  et  aux  trois 
premiers  jours  de  la  Semaine  Sainte. 

Une  petite  bande  de  parchemin  qui  a  servi  pour  la  reliure 
provient  d'un  Tropaire  du  XIIe  siècle,  et  contient  quelques 
fragments  de  Trope  ou  de  Prose  pour  la  fête  de  S.  Denys  et 
une  fête  de  Notre-Dame. 

Ces  fragments  ne  sont  pas  signalés  par  Loew  (4). 

88.  Rome,  Vat.  Barb.  697,  feuille  de  garde.  —  Rituel  de  Capoue  en  notation  carrée 

du  XIVe  siècle.  Des  deux  fragments  utilisés  dans  ce  manuscrit 
comme  feuilles  de  garde,  celui  du  début  est  seul  bénéventain  : 
il  provient  d'un  Bréviaire  du  début  du  XIIIe  siècle,  et  contient 
une  partie  de  l'Office  de  S.  André  (5). 

89.  Rome,  Vat.  Barb.  699.  —  Missel  plénier  noté  de  la  fin  du  XIIe  siècle  (6). 


(1)  Gerbert,  op.  cit.,  t.  I,  pi.  m  (p.  447),  pi.  iv  (p.  534);  t.  II,  pi.  xm,  m;  Seroux  d'Agincourt,  op.  cit., 
t.  III,  Texte,  pp.  6o-6t,  et  t.  V,  Peinture,  pi.  lv-lvi;  Santé  Pieralisi,  //  Preconio  pasqiiale  conforme  ail'  i?isigne 

frammento  del  Codice  Barberiano,  Rome  1883;  Rohault  de  Fleury,  La  Messe,  t.  III,  pi.  cxcvi  et  p.  38; 
t.  VII,  p.  93;  Ebner,  Handschriftliche  Studicn...  p.  78;  Kraus,  op.  cit.,  p.  60;  Bertaux,  op.  cit.,  pp.  227-228; 
Bannister,  op.  cit.,  n°  366,  p.  128  et  pi.  74;  Loew,  op.  cit.,  pp.  72  et  365;  Myrtilla  Avery,  The  Barberini 
Exultet  Roll  in  the  Vatican  Library,  dans  Casinensia,  op.  cit.,  t.  I,  pp.  243-246  et  pi.  I-Ilj  Paléographie 
Musicale,  t.  XIV,  p.  379,  note,  n.  10. 

(2)  Paléographie  Musicale,    t.    II,    pi.    23;    t.    XIV,    p.    219    et   Table,    p.    471;    Ebner,    Quellen  und 
Forschungen...  p.  149;  Bannister,  op.  cit.,  n°  371,  p.  130  et  pi.  76;  Loew,  op.  cit.,  pp.  69  et  365. 

(3)  Bannister,  op.  cit.,  n°  373,  p.  131  et  pi.  78a;  Loew,  op.  cit.,  pp.  72  et  365. 

(4)  Bannister,  op.  cit.,  n°  358,  p.  125;  n°  367,  p.  128. 

(5)  Bannister,  op.  cit.,  n°  380,  p.  133;  n°  422,  p.  140,  n°  760,  p.  185;  Loew,  op.  cit.,  p.  365. 

(6)  Ebner,   Quellen  und  Forschungen...  p.   152;  Bannister,  op.  cit.,   n°  372,  p.    T31   et  pi.   77;  Loew, 
op.  cit.,  p.  365. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BÉNÉVENTAINS    NOTÉS.  67 

90.  Rome,  Vat.  Borg.  339.  —  Evangéliaire  de  S.  Nicolas  d'Ossero  (Dalmatie),  dont  on 

peut  fixer  exactement  la  date  à  1082.  En  fait  de  pièces  notées, 
il  contient  seulement  Y Exsultct  et  l'Annonce  de  Pâques  (1). 

91.  Rome,  Vat.  Ottob.  3,  feuille  de  garde.  — Ce  martyrologe  cassinien  du  XlIe-XIIIe  siècle 

contient  au  début  comme  feuille  de  garde  un  fragment 
d'Antiphonaire  ambrosien,  écrit  et  noté  au  Mont-Cassin  vers 
la  fin  du  XIe  siècle  ou  le  début  du  XIIe  (2). 

92.  Rome,  Vat.  Ottob.  14s.   —   Manuel  monastique  du  XIe  siècle  contenant  toute  une 

série  de  pièces  variées  : 

fol.  i-ir,  antiennes,  leçons,  hymnes  et  oraisons  de  l'Office 
férial  ; 

fol.  1  r-85r,  hymnes  et  cantiques; 

fol.  Sy  et  suivants,  leçons; 

fol.  106-1  )y,  litanies,  Ordo  ad  monachum  faciendum, 
Mandatum  ; 

fol.  1 3 y  et  suivants,  collectes. 

Selon  toute  vraisemblance,  ce  manuscrit  a  été  copié  à  Sainte- 
Sophie  de  Bénévent  sur  un  original  cassinien. 

Bannister  y  distingue  jusqu'à  sept  mains,  toutes  bénéventaines 
et  du  XIe  siècle,  sauf  une  seule,  celle  qui,  au  XIIIe  siècle  semble- 
t-il,  a  tracé  sur  le  folio  8ov  quelques  neumes  aquitains  (3). 

93.  Rome,  Vat.  Ottob.  296.  —  Evangéliaire  écrit  dans  le  Sud-Est  de  l'Italie  vers  le  milieu 

du  XIe  siècle.  Au  folio  66v,  à  la  fin  de  la  Passion  selon 
S.  Matthieu,  une  main  du  XIIIe  siècle  a  ajouté  en  marge  deux 
lignes  de  neumes  correspondant  aux  deux  passages  :  Heli 
Heli  lamma  sabactbani?  et  Deus  meus  Deus  meus  ut  quid 
dereliquisti  me?  Par  ailleurs,  le  manuscrit  ne  comporte  pas 
de  notation,  sauf  quelques  neumes  de  type  aquitain  pour 
plusieurs  passages  de  la  même  Passion  selon  S.  Matthieu  (4). 

(1)  Ebner,  Quellen  und  Forschungen...  p.  308;  Cagin,  Le  Manuscrit  latin  M.  VI.  2  du  Musée  Borgia, 
dans  Revue  des  Bibliothèques,  XII  (1902),  pp.  41-73;  Federici,  Archivio  délia  R.  Società  Romana  di  Storia 
Patria,  1904,  p.  232;  Ehrle-Liebaert,  Specimina  codiaim  latinorum  Vaticanorum,  Bonn  1912,  pi.  16; 
Bannister,  op.  cit.,  n°  365,  p.  127  et  pi.  73b;  Loew,  op.  cit.,  pp.  65,  74,  152  et  366;  Paléographie  Musicale, 
t.  XIV,  p.  382. 

(2)  Ehrensberger,  op.  cit.,  p.  165;  Bannister,  op.  cit.,  n°  354,  p.  124  et  pi.  72;  Loew,  op.  cit., 
PP-  73  et  366;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  233,  454  et  pi.  xxxii-xxxm. 

(3)  Bannister,  op.  cit.,  n°  311,  p.  113;  n°  348,  p.  122  et  pi.  70'';  n°  350,  p.  123  et  pi.  7ib;  Loew, 
op.  cit.,  p.  366. 

(4)  Ehrensberger,  op.  cit.,  p.  432;  Bannister,  op.  cit.,  n°  296,  p.  110;  n°  357,  p.  125;  Loew,  op.  al., 
pp.  152  et  366;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  ni  et  113  (fig.  21). 


68 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


94.  Rome,    Vat.   Ottob.    576.  —  Missel   plénier  dû  à  plusieurs  mains  du    XIIe  et  du 

XIIIe  siècle.  Intégralement  noté  pour  tout  le  début  du  Cycle, 
il  ne  l'est  plus  du  tout  à  partir  du  IIe  Dimanche  après 
l'Octave  de  Pâques.  Plusieurs  feuillets  —  1  et  341-377  —  sont 
palimpsestes  :  ils  proviennent  de  deux  Missels  bénéventains  du 
XIe  siècle  (1). 

95.  Rome,  Vat.   Palat.    178,  fragment.  —  Traité  de  S.  Jérôme  Contra  Pelagianos,  en 

minuscule  ordinaire  du  Xe  siècle.  Au  folio  83,  ce  manuscrit 
contient  un  feuillet  isolé  provenant  d'un  Antiphonaire 
bénéventain  de  la  fin  du  XIIe  siècle  ou  du  début  du  XIIIe  ; 
on  y  trouve  l'antienne  Facti  sumus  et  les  deux  répons  Ne 
perdideris  et  Exaudi  (2). 

96.  Rome,  Vat.  Regin.  334.  —  Ce  manuscrit,  divisé  en  deux  parties  bien  nettes  écrites 

par  des  mains  différentes,  provient  cependant  intégralement 
du  même  scriptorium. 

Les  fol.  1-56  contiennent  des  prières  et  litanies,  écrites  en 
minuscule  ordinaire; 

les  fol.  57-100  contiennent  un  Processionnal,  avec  antiennes 
et  tropes,  le  tout  en  écriture  et  notation  bénéventaines  de  la  fin 
du  XIe  siècle  ou  du  début  du  XIIe  (3). 

97.  Rome,  Vat.  Urbin.  602.  — Tropaire-Processionnal,  écrit  probablement  au  Mont-Cassin, 

ou  copié  sur  un  original  cassinien.  On  distingue  dans  le 
manuscrit  deux  mains  différentes  :  la  première,  de  la  fin 
du  XIe  siècle  ou  du  début  du  XIIe,  embrasse  l'ensemble  du 
livre  ;  la  seconde,  du  XIIIe  siècle,  a  transcrit  après  avoir  gratté 
la  notation  primitive  les  folios  iv-iy  et  99v-ioov  (4). 

98.  Salerne,  Archives  de  la  Cathédrale.  —  Bien  qu'il  ait  été  amputé  de  son  texte, 

nous  signalons  ici,  au  moins  pour  mémoire,  le  rouleau 
(XExsultet  conservé  dans  les  Archives  de  la  Cathédrale  de 
Salerne.  Il  se  présente  actuellement  sous  la  forme  d'une  simple 


(1)  Paléographie  Musicale,  t.  II,  pi.  2ib;  t.  XIV,  p.  219  et  Table,  p.  471;  Ebner,  Quellen  und 
Forschungen. . .  p.  236;  Ehrensberger,  op.  cit.,  p.  447;  Bannister,  op.  cit.,  n°  368,  p.  128  et  pi.  75*; 
Loew,  op.  cit.,  pp.  152  et  366;  Dold,  Ein  Palimpsestblatt  mit  swei  verschiedenen  Messliturgien  dans 
Ephemerides  Liturgicœ,  LU  (1938),  p.  187-188. 

(2)  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ  Codices  manu  scripti,  Codices  Palatini  latini,  t.  I,  Rome,  1886,  p.  31; 
Bannister,  op.  cit.,  n°  377,  p.  133;  Loew,  op.  cit.,  pp.  152  et  367. 

(3)  Bannister,  op.  cit.,  n°  364,  p.  126  et  pi.  73a;  Loew,  op.  cit.,  p.  367.  On  trouvera  un  bon  nombre 
d'extraits  de  ce  manuscrit  dans  Pinius,  Lilurgia  antiqua  hispanica  gothica,  Rome  1746,  t.  II,  pp.  464  et  suiv. 

(4)  Ehrensberger,  op.  cit.,  p.  42 1  ;  Bibliothecœ  Apostolicœ  Vaticanœ  manu  scripti,  Codices  Urbinates  latini, 
t.  II,  Rome  1912,  pp.  126-129;  Bannister,  op.  cit.,  n°  349,  p.  122  et  pi.  71*;  n°  370,  p.  130;  Loew,  op.  cit., 
p.  367:  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  430-431. 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS    BÉNÉVENTAINS    NOTÉS.  69 

série  de  miniatures  cousues  bout  à  bout.  Ce  rouleau  datait  du 
temps  de  l'évêque  Romuald,  mort  en  1 180  (i). 

99.  Trogir  (Dalmatie),  Collégiale  Saint-Jean.   —  Lectionnaire  dalmate  du  XIIIe  siècle, 

où  se  trouvent  notés  les  quatre  passages  d'Isaïe  qui  servaient 
de  lectures  prophétiques  —  avant  l'Epître  par  conséquent  — 
à  la  messe  de  la  vigile  de  Noël  et  aux  trois  messes  de  la  fête  (2). 

100.  Troia,  Bibliothèque  capitulaire.  —  La  Bibliothèque  capitulaire  de  Troia  possède  un 

rouleau  (XExsultet  du  XIIe  siècle  (3). 

101.  Velletri,    Archives    capitulaires.  —  Il   existe  dans    les   Archives   capitulaires  de 

la  Cathédrale  de  Velletri  quelques  fragments  de  rouleaux 
d'Exsultet  ;  quatre  d'entre  eux  proviennent  d'un  même  rouleau 
bénéventain  de  la  fin  du  XIe  siècle  (4). 

102.  Vienne,  Université,  Institut  fur  oesterreichische  Geschichtsforschung,  fragments. 

—  Parmi  les  fragments  offerts  à  la  Bibliothèque  de  l'Institut 
par  le  D1  R.  Eisler,  qui  les  avait  achetés  à  un  relieur  de  Traù 
(Dalmatie),  un  certain  nombre  proviennent  de  manuscrits  litur- 
giques en  écriture  et  notation  bénéventaines;  ce  sont  : 

4.  —  Deux  feuillets  doubles  d'un  Evangéliaire  de  la  fin  du 
XIe  siècle  ou  du  début  du  XIIe.  Ces  fragments,  intégralement 
notés,  contiennent  les  deux  généalogies  de  S.  Matthieu  et  de 
S.  Luc,  dont  il  manque  seulement  le  début  de  la  première. 

5  B.  —  Fragment  oblong,  coupé  en  hauteur  sur  le  bord  d'un 
feuillet  d'Antiphonaire  du  XIIe  siècle;  il  contient  une  série 
d'antiennes  de  Notre-Dame,  dont  quelques-unes  seulement  ont 
conservé  leur  incipit  :  Per  te  Maria  virgo,  Ecce  Regina 
virgimim  (5). 

24.  —  Un  feuillet  d'un  Antiphonaire  du  XIIIe  siècle  contenant 
une  série  de  répons  de  l'Office  de  S.  Laurent. 

(1)  Rohault  de  Fleury,  La  Messe,  t.  VI,  p.  92;  Ebner,  Handschriftliche  Studien...  p.  78;  Kraus, 
op.  cit.,  p.  59;  Schlumberger,  op.  cit.,  p.  101;  Bertaux,  op.  cit.,  pp.  230-231;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV, 
p.  380,  note,  n.  15. 

(2)  Folnesics,  Les  manuscrits  enluminés  en  Daltnatie,  Leipzig  19 17,  p.  87  et  pi.  94-95;  Novak, 
L'Ecriture  de  Bénévent,  avec  considération  particulière  du  caractère  dalmatie  fi  de  Bénévent,  Zagreb  1920,  p.  27; 
Zaninovic,  «  Prophetia  cum  versibus  »  ou  «  Epistola  farcita  »  pour  la  1"  messe  de  Noël,  selon  deux  manuscrits 
de  Trogir,  dans  Revue  grégorienne,  XX  (1935),  pp.  81-90  avec  planches  :  traduction  d'un  article  publié 
en  croate  dans  le  volume  L  du  Vjesnik  za  archeologijn  i  povjesnicu  dalmatinsku  (Bulletin  d'Archéologie  et 
d'Histoire  dalmate)  par  les  soins  du  Musée  Archéologique  de  Split. 

(3)  Loew,  op.  cit.,  pp.  59,  77  et  369;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  p.  381,  note,  n.  23. 

(4)  Fedele,  L'  «  Exultet  »  di  Velletri,  dans  Mélanges  d' Archéologie  et  d'Histoire  de  l'Ecole  française 
de  Rome,  XXX  (1910),  pp.  313-320  et  pi.  vu-xi;  Loew,  op.  cit.,  pp.  73  et  369;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV, 
p.  381,  note,  n.  24. 

(5)  Loew,  op.  cit.,  pp.  65,  152  et  369. 


70  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


103.    Zurich,   Archives   de   l'État,    Collection    Keller,    S.    32-42.    —   Fragments   d'un 

Missel  plénier  dont  nous  avons  déjà  signalé  quelques  feuillets 
à  Lausanne  (n°  29  ci-dessus)  et  à  Payerne  (n°  64).  Bien  que 
le  manuscrit  primitif  fût  entièrement  noté,  il  n'y  en  a  que  deux 
parmi  les  fragments  de  Zurich  qui  contiennent  des  pièces  de 
chant  :  l'un  donne  l'offertoire  Domine  exaudi  du  Mercredi-Saint, 
l'autre  une  partie  de  la  communion  Potum  meum  du  même  jour. 
Tout  le  reste  provient  du  long  récit  non  noté  de  la  Passion  (1). 

Nota.  —  Le  R.  P.  Dom  Thomas,  qui  a  bien  voulu  examiner  dans  les  Bibliothèques 
romaines  plusieurs  des  manuscrits  mentionnés  ci-dessus,  pour  nous  permettre  d'en 
préciser  le  contenu,  nous  signale  quelques  fragments  en  notation  bénéventaine  qu'il  a 
reconnus  à  Bologne  dans  la  Bibliothèque  du  Liceo  Musicale  ;  aucun  n'est  signalé  par 
Loew;  ce  sont  : 

Codex  Miscellaneus,  9,  1,  fol.  3-4; 

Codex  Miscellaneus,  p,  3,  qui  contient  au  fol.  71  le  répons  Missus  est  ; 

Codex  Miscellaneus,  9,  8,  fragments  1 1 . 

Par  ailleurs  nous  aurions  dû  signaler,  parmi  les  manuscrits  bénéventains  notés  : 
à  la  Bibliothèque  Nationale  de  Naples  l'Hymnaire  du  XIIIe  siècle  coté  VI.  G.  29  (2); 
et  à  la  Bibliothèque  Casanatense  de  Rome,  un  fragment  contenu  dans  le  codex  1574, 
fol.  38;  il  est  en  écriture  et  notation  cassiniennes  du  XIIIe  siècle,  et  contient  simplement 
en  fait  de  pièces  notées  un  Benedicamus  Domino  :  celui  qui  est  indiqué  par  l'Edition 
vaticane  pour  les  Ire  Vêpres  des  Fêtes  solennelles. 


(1)  Loew,  ofi.  cit.,  p.  370;  Dold,  Die  Zurcher  und  Peterlinger  Messbuch- Fragmente  aus  der  Zeit  der 
Jahrtausendivende  im  Bari-Schrifttyp  mit  eigenstàndiger  Liturgie,  dans  Texte  und  Arbeiten,  Helf  25,  avec- 
planches;  Paléographie  Musicale,  t.  XIV,  pp.  108  (fig.  18),  ni,  152  et  pi.  x-xi. 

(2)  Loew,  op.  cit.,  p.  355. 


ETUDE  SUR   LA    NOTATION   BENEVENTAINE 


A  plusieurs  reprises,  la  Paléographie  Musicale  a  déjà  eu  à  s'occuper  de  la  notation 
bénéventaine,  sans  y  insister  d'ailleurs  et  seulement  en  passant  (i).  Aussi  se  devait-elle 
d'étudier  un  jour  ex  professo  ce  rameau  particulier  de  la  grande  famille  des  neumes- 
accents,  où  Dom  Mocquereau,  il  y  a  déjà  près  d'un  demi-siècle,  avait  cru  discerner  des 
indices  d'une  fidélité  très  particulière  à  la  tradition  dont  il  ne  retrouvait  l'équivalent  dans 
aucune  autre  école. 

Contraint,  par  la  force  même  des  choses,  de  sérier  les  questions  et  de  s'occuper 
successivement  des  différents  types  de  notations,  il  s'était  attaché  tout  d'abord  à  celles 
d'entre  elles  qui  étaient  alors  plus  connues  et  plus  accessibles,  et  qui  d'ailleurs  s'imposaient 
à  l'attention,  soit  par  l'antiquité  des  documents  où  il  les  trouvait  attestées,  soit  par  la 
valeur  intrinsèque  et  l'homogénéité  de  leur  témoignage,  soit  enfin  par  la  quantité  des 
témoins  qui  en  étaient  parvenus  jusqu'à  nous,  et  qui,  par  leur  nombre  comme  par  leur 
origine,  donnaient  une  idée  du  très  large  succès  et  de  l'expansion  considérable  de 
certaines  d'entre  elles  au  cours  des  siècles. 

Il  est  clair  que,  de  ce  dernier  point  de  vue  surtout,  le  groupe  bénéventain,  confiné 
sinon  à  l'étroit  du  moins  dans  des  limites  géographiques  relativement  très  restreintes, 
ne  pouvait  se  mesurer  avec  tels  autres  dont  les  proportions  et  l'influence  n'ont 
évidemment  rien  de  commun  avec  les  siennes.  Du  moins  Dom  Mocquereau  n'avait  jamais 
perdu  de  vue  que  son  tour,  un  jour  ou  l'autre,  devait  aussi  venir.  Et  c'est  pourquoi, 
fort  peu  de  temps  avant  sa  mort,  il  se  préoccupait  de  réserver  le  tome  XIVe  de  la 
Paléographie  à  un  témoin  particulièrement  autorisé  de  cette  notation  de  l'Italie  du  Sud, 
dont  il  avait  écrit  autrefois  qu'elle  était  celle  qui  s'écartait  <\  le  moins  de  la  tradition  ». 

En  rappelant  ce  jugement  dans  le  bref  paragraphe  consacré,  dans  le  volume  précédent, 
à  Yarchahme  séméiographique,  on  annonçait  pour  la  suite  du  même  volume  l'étude 
proprement  dite  sur  la  notation  bénéventaine.  Le  développement  pris  par  la  Préface  de 
ce  tome  XIVe  a   contraint   à   renvoyer  cet  exposé  au   volume   suivant.   Le  changement 

(i)  T.  I,  pp.  120,  128-137,  154;  t.  II,  pp.  22,  49,  50,  83,  pi.  19-24;  t.  III,  p.  81;  t.  IV,  pp.  174  et  suiv.; 
t.  XIII,  pp.  59-60,  95-106  et  140-141. 


72  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


n'est  d'ailleurs  pas  bien  considérable,  puisque  en  fait,  et  comme  cela  s'est  déjà  passé  plus 
d'une  fois  dans  le  cours  de  la  Paléographie  Musicale  —  volumes  II-III,  V-VI,  VI1-VIII  — 
les  tomes  XIV  et  XV  se  complètent  mutuellement;  et,  si  l'étude  en  question  est  bien 
basée  en  majeure  partie  sur  le  Graduel  Val.  lai.  10673  publié  dans  le  tome  XIVe,  elle 
n'en  tient  pas  moins  compte  de  la  forme  évoluée  de  la  même  notation,  telle  qu'on  la 
trouve  dans  le  Graduel  VI.  34  du  Chapitre  de  Bénévent,  reproduit  intégralement  dans 
le  présent  volume. 


ORIGINE   DE   LA  NOTATION   BENEVENTAINE. 


Au  début  du  IXe  siècle,  ou  même  plus  probablement  dès  la  fin  du  VIIIe,  comme 
on  l'a  expliqué  au  tome  XIVe  (pp.  447-451),  l'Italie  du  Sud,  qui  possédait  jusque  là  une 
liturgie  et  un  chant  propres,  se  rallia  dans  l'ensemble  à  la  liturgie  et  au  chant  romains. 

Cette  «conversion»  des  Eglises  du  Sud  de  la  Péninsule  suggère  spontanément  une 
question  qui,  du  point  de  vue  des  origines  de  la  notation  bénéventaine,  n'est  pas  sans 
intérêt.  Cet  ancien  répertoire  local,  dans  les  livres  anciens  antérieurs  à  la  réforme  — 
c'est-à-dire  au  VIIIe  siècle  et  avant,  —  comportait-il  une  notation  particulière  et 
spécifiquement  distincte  de  celle  dont  nous  avons  sous  les  yeux  les  descendants  directs? 
L'affirmer  serait,  croyons-nous,  tomber  dans  une  erreur  analogue  à  celle  des  savants  qui, 
autrefois,  voulurent  voir  dans  l'écriture  bénéventaine  une  graphique  sut  generis,  une 
tradition  purement  nationale,  soit  qu'elle  ait  pris  naissance  dans  l'Italie  du  Sud  elle-même, 
soit  qu'elle  ait  été  apportée  du  Nord  à  l'époque  de  l'invasion  lombarde. 

Un  pareil  point  de  vue  n'est  plus  aujourd'hui  soutenu  par  personne;  et,  s'il  a  pu 
l'être  autrefois,  c'est  uniquement  parce  que,  oubliant  d'envisager  dans  son  ensemble 
l'évolution  des  différentes  écritures,  on  s'était  simplement  arrêté  au  caractère  assez 
singulier  de  cette  graphique  étrange,  dont  le  seul  tort  avait  été  —  on  l'a  reconnu  dans 
la  suite  —  de  se  maintenir  tout  simplement  dans  la  ligne  la  plus  traditionnelle  de 
l'ancienne  cursive,  abandonnée  presque  partout  sous  la  pression  envahissante  de  la  nouvelle 
écriture  Caroline. 

Ces  conclusions,  formulées  dans  le  volume  précédent  (pp.  1 15-124),  doivent, 
semble-t-il,  orienter  l'esprit  lorsqu'on  passe  de  l'étude  de  l'écriture  à  celle  de  la  notation. 
Sans  doute  les  premiers  manuscrits  bénéventains  notés  ne  sont  pas  antérieurs  à  la  fin 
du  Xe  siècle  —  date  d'ailleurs  sensiblement  commune  aux  plus  anciens  témoins  des 
différents  types  de  notation;  —  et,  de  ce  fait,  il  est  donc  assez  difficile  de  dire  ce  qu'était 
l'écriture  musicale  dans  les  manuscrits  du  VIIIe  et  du  VIIe  siècle,  témoins  exclusifs  de 
l'ancien  rit  et  de  l'ancien  chant.  Néanmoins,  il  est  un  fait  :  c'est  que,  dans  les  manuscrits 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  73 

qui  nous  sont  connus,  écriture  bénéventaine  et  notation  bénéventaine  vont  toujours  de 
concert;  les  très  rares  témoins  d'une  dualité  de  tradition  graphique  proviennent  de  la 
limite  tout  à  fait  septentrionale  de  la  zone  d'influence  bénéventaine  où,  dans  le  même 
scriptorimu,  ont  pu  travailler  à  un  même  manuscrit  deux  copistes  différents,  l'un 
transcrivant  le  texte,  l'autre  y  superposant  la  mélodie.  Mais  ce  sont  là  exceptions  tellement 
rares  que  pratiquement,  on  peut  bien  l'affirmer,  écriture  et  notation  de  type  «  bénéventain  » 
vont  toujours  de  pair  dans  les  manuscrits;  ce  qui  tendrait  déjà  à  faire  penser  que,  tout 
comme  l'écriture,  la  notation  a  suivi  dans  l'Italie  du  Sud  une  évolution  continue,  et 
d'ailleurs  très  lente,  à  partir  des  origines  :  parallélisme  dans  l'évolution  qui  justifierait 
les  mêmes  conclusions  dans  les  deux  ordres.  «  L'écriture  bénéventaine,  »  conclut  dans 
le  tome  XIVe  le  paragraphe  qui  lui  était  consacré  (p.  1 24),  «  nous  représente  un  type 
d'écriture  tout  à  fait  traditionnelle  qui  n'est  que  le  développement,  le  perfectionnement  de 
l'écriture  employée  autrefois  presque  partout,  en  particulier  dans  toute  l'Italie;  et  si  cette 
écriture  nous  semble  aujourd'hui  si  étrange,  si  différente  des  écritures  de  la  même  époque, 
il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'elle  nous  représente  le  type  conservateur  qui  n'a  pas  cédé 
devant  les  innovations  de  la  réforme  carolingienne  ».  Or,  si  cette  conclusion  est  vraie  de 
l'écriture,  le  parallélisme  entre  les  deux  systèmes  graphiques,  leur  stylisation  toute 
semblable  à  l'époque  postérieure,  qui  les  fait  bien  apparaître  sans  aucun  doute  comme 
«  de  la  même  famille  »,  doit  nous  permettre,  en  remontant  —  logiquement  au  moins 
puisque  nous  ne  pouvons  le  faire  effectivement  —  le  cours  de  l'évolution  de  la  notation 
bénéventaine,  de  lui  appliquer  ces  conclusions,  qui  ne  sont  plus  discutées  aujourd'hui  par 
personne  pour  ce  qui  concerne  l'écriture.  On  y  est  même  d'autant  plus  incliné  que, 
si  le  caractère  archaïque  de  l'écriture  est  mis  plus  particulièrement  en  évidence  par 
la  persistance  des  nombreuses  ligatures,  si  caractéristiques  de  l'ancienne  cursive  autrefois 
partout  en  usage,  c'est  également  la  forme  liée  des  neumes  qui,  entre  tous  les  autres  types 
graphiques,  distingue  la  notation  bénéventaine. 

Si  cet  argument  ne  paraissait  pas  assez  convaincant,  on  pourrait  ajouter  que,  dans 
les  compilations  bénéventaines  du  XIe  siècle  qui  nous  sont  parvenues,  les  pièces  de  l'ancien 
répertoire  qui  ont  été  insérées  dans  un  cadre  spécifiquement  romain  ne  se  distinguent  pas 
des  autres  par  la  notation.  Or  il  semble  bien,  que,  si  les  pièces  de  l'ancien  répertoire  avaient 
été  autrefois  pourvues  d'une  notation  siti  gcneris,  la  fidélité  avec  laquelle  on  a  tenu  à  les 
conserver  dans  les  nouvelles  compilations  se  serait  manifestée  aussi  parallèlement  dans 
le  maintien  de  l'ancienne  notation.  Or,  pour  la  notation,  rien  ne  distingue  les  pièces  du 
répertoire  bénéventain  de  celles  du  répertoire  romain  :  c'est  donc  qu'il  n'y  avait 
à  l'époque  qu'une  seule  notation  dans  la  région,  et  qu'on  n'a  aucunement  éprouvé  la 
nécessité  de  changer  de  système  graphique  en  changeant  presque  totalement  de  liturgie. 
De  même  que  les  livres  romano-grégoriens  en  usage  dans  le  pays  après  la  réforme  y  ont 
été  transcrits  dans  l'écriture  courante  dont  l'évolution  continue  a  abouti  à  ce  que  nous 
appelons  aujourd'hui  l'écriture  bénéventaine,  de  même  la  notation,  par  suite  d'une 
évolution  parallèle  et  toute  semblable  dans  la  stylisation,  aura  abouti  à  ce  type  que  nous 
appelons  aujourd'hui  la  notation  bénéventaine. 

Paléographie  XV.  .  1° 


74  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Et  par  suite,  si  au  lieu  de  redescendre  le  cours  de  l'évolution,  on  cherche  au  contraire 
à  le  remonter,  la  fidélité  dans  la  conservation  des  formes  comme  le  caractère  progressif  et 
très  lent  de  leur  évolution  conduit  logiquement  à  la  conclusion  formulée  autrefois  par 
Dom  Mocquereau  :  la  notation  bénéventaine  est  celle  «qui  s'écarte  le  moins  de  la  tradition  ». 


IL 

CARACTÈRES   GÉNÉRAUX    DE   LA   NOTATION   BÉNÉVENTAINE. 

En  somme,  la  notation  bénéventaine  peut  être  dite  archaïque  :  elle  serait,  de  ce  fait, 
un  témoin,  particulièrement  précieux,  de  l'évolution  de  la  graphie,  nous  conservant  aux 
XIe  et  XIIe  siècles,  plus  tard  encore,  un  stade  ancien.  Ce  stade  n'aurait  pas  été  particulier 
à  l'Italie  du  Sud,  mais  Rome  l'aurait  connu,  et  avec  Rome  bien  d'autres  régions  sans 
doute.  L'hypothèse  est  très  légitime.  Elle  demanderait  une  étude  beaucoup  plus  poussée 
que  nous  ne  saurions  le  faire  ici.  11  conviendrait  en  effet  de  situer  l'écriture  littéraire 
bénéventaine  parmi  les  anciennes  cursives  qui  ont  échappé  à  l'influence  de  la  Caroline. 
11  faudrait  aussi  aborder  la  question,  très  difficile,  des  notations,  ou  de  la  notation, 
primitives. 

Contentons-nous  aujourd'hui  de  remarquer,  à  la  suite  de  ceux  qui  ont  étudié 
l'écriture  bénéventaine,  du  Professeur  Loew  surtout,  que  cette  écriture,  tout  en  s'intégrant 
dans  un  ensemble,  possède  ses  caractéristiques  particulières  :  elle  est  un  rameau. 

Relativement  à  la  notation,  il  doit  ressortir  de  l'hypothèse  que  l'écriture  musicale, 
elle  aussi,  constitue  une  famille  particulière,  parmi  les  notations  anciennes.  Sa  perfection, 
sa  richesse  d'expression  surtout,  nous  laissent  d'ailleurs  supposer  que  nous  ne  sommes 
pas  en  présence  d'une  notation  primitive.  Retenons  simplement,  des  pages  précédentes, 
que  l'archaïsme,  relatif,  des  manuscrits  bénéventains,  nous  permet  de  considérer  comme 
valable  pour  le  Xe  siècle,  une  partie  du  IXe  peut-être,  ce  que  nous  trouvons  dans  des 
documents  postérieurs,  sous  réserve  d'un  travail  de  stylisation  opéré  par  les  copistes. 
On  ne  voulait  pas  dire  davantage,  en  parlant  de  l'Origine  de  la  notation  bénéventaine. 

I.     But  du  travail. 

Il  nous  faut  maintenant  aborder  l'examen  des  documents  qui  nous  sont  parvenus. 
Ce  sera  essentiellement  une  étude  paléographique.  Nous  entendons  par  là  une  étude  de  la 
graphie  des  neumes,  par  opposition  à  ce  qu'on  pourrait  appeler  la  diplomatique  musicale. 
L'appel  que  nous  nous  permettons  à  la  terminologie  des  sciences  historiques  éclaire, 
mieux  que  toute  explication,  le  point  de  vue  auquel  nous  nous  plaçons  :  nous  regardons 
les  neumes  dans  leur  état  matériel  et  cherchons  à  lire,  sans  plus.  D'autres  chapitres  de  ce 
tome  s'attacheront,  au  contraire,  à  l'utilisation  des  documents,  donc  à  des  questions  qui 
relèvent  de  la  diplomatique. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  75 

Certains  lecteurs  estimeront  bien  puériles,  peut-être,  de  telles  précisions,  qui  leur 
sembleront  aller  de  soi.  Elles  ne  sont  pourtant  pas  complètement  inutiles,  évitant  aux  uns 
de  chercher  dans  le  présent  chapitre  ce  qui  ne  le  concerne  pas,  d'y  vouloir  trouver  ce  qui 
doit  venir  ailleurs;  rappelant  à  d'autres  l'utilité  de  sérier  les  questions.  La  distinction  n'a 
peut-être  pas  été  suffisamment  observée  (i),  au  détriment  de  la  clarté  des  exposés  et  de 
l'aménité  des  discussions  :  on  a  été  souvent  trop  pressé  de  conclure,  brûlant  les  étapes  et 
voulant  avoir  trouvé  avant  d'avoir  à  peine  commencé.  Des  faits  paléographiques  certains 
se  sont  vus  de  la  sorte  controuvés,  ou  niés  même,  uniquement  parce  qu'ils  ont  été 
compromis  dans  des  controverses  qui  leur  étaient  étrangères  par  nature.  C'est  si  vrai  que 
jusqu'ici  le  terme  unique  de  «  paléographie  musicale  »  a  couvert  des  sciences  aussi 
distinctes  que  la  lecture  du  neume,  son  interprétation,  son  utilisation  dans  l'élaboration 
des  théories  sur  la  mélodie  ou  sur  le  rythme.  Nous  ne  croyons  pas  que  l'expression  de 
*  diplomatique  musicale  »  ait  jamais  été  employée.  Bien  que  la  chose  existe  déjà  en 
pratique,  par  nécessité  même,  il  conviendrait  sans  doute  de  mieux  distinguer,  dans  le 
domaine  du  chant  grégorien,  la  paléographie,  la  diplomatique,  l'histoire,  l'esthétique,  la 
technique,  toutes  sciences  qui  s'appellent  l'une  l'autre,  mais  gardent  chacune  son  objet 
propre.  Nous  nous  limiterons  donc  ici  à  la  première  d'entre  elles. 

Pour  l'entreprendre,  on  avait  d'abord  songé  à  se  baser  principalement,  sinon 
uniquement,  sur  le  Graduel  bénéventain  de  la  Vaticane  10.673,  reproduit  en  entier  par  le 
tome  XIV  de  la  Paléographie  Musicale,  avec  quarante-six  autres  planches.  Celles-ci  nous 
mettent  sous  les  yeux  des  pages  de  quatorze  manuscrits,  qui,  pour  avoir  été  choisis 
à  cause  de  leur  texte  liturgique,  n'en  constituent  pas  moins  un  dossier  paléographique 
intéressant,  quoique  restreint.  Puisque  les  circonstances  ont  interrompu,  trop  longtemps, 
la  publication  du  tome  XV,  il  a  semblé  bon  d'en  profiter  pour  élargir  l'enquête,  utilisant 
le  Graduel  VI  34,  et  aussi  les  divers  documents,  entiers  ou  partiels,  que  possède  l'atelier 
paléographique  de  Solesmes  (2). 

Ces  documents  figurent,  presque  tous,  dans  le  catalogue,  établi  plus  haut,  des 
manuscrits  bénéventains  notés  (3).  Et  il  est  peu  de  manuscrits  de  ce  catalogue  dont  nous 
n'ayons  pas  quelque  reproduction  à  notre  disposition. 

Cent-trois  manuscrits  y  sont  indiqués.  Il  y  faut  ajouter  cinq  autres,  signalés  après 
établissement  de  la  liste  :   ceux  de   Bologne,   de  Naples,   et  de  la  Casanate.    Pour   la 


(1)  Baxxister.  Monutnenti  Vaticani  di  Paleografia  Musicale  Latiiia,  p.  ix-x;  p.  xi,  fait  cette  distinction 
et  n'envisage,  dans  tout  son  volume,  que  la  seule  paléographie,  laissant  à  d'autres  «  l'interprétation  rythmique  ». 
Peter  Wagner,  au  contraire,  regrette  cette  position,  dans  le  compte-rendu  qu'il  donne  du  livre  de  Bannister 
(Monthly  Journal  of  the  International  Society,  June  1914,  p.  232  sq.).  Cette  différence  d'attitudes  entre  deux 
grands  savants  nous  semble  caractéristique  :  l'un,  trop  engagé  dans  la  controverse,  ne  voit  pas  la  nécessité  de 
«  sérier  les  questions  »  ;  l'autre,  plus  serein,  fait  peut-être  œuvre  plus  scientifique. 

(2)  Dom  Sunol  s'était  chargé  de  l'étude  paléographique  de  la  notation  bénéventaine.  Bien  que  limitant 
son  travail  au  premier  objectif,  il  ne  laissait,  à  sa  mort,  que  des  notes  très  incomplètes  et  difficilement 
utilisables.  Nous  avons  eu  a  cœur  d'en  tirer  parti,  chaque  fois  que  la  chose  nous  était  possible. 

(3)PP-  5I-70- 


76  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


commodité  on  voudra  bien,  malgré  leur  place  irrégulière  dans  le  catalogue,  leur  attribuer 
les  nos  104  à  108. 

Pour  être  aussi  complets  que  possible,  nous  voulons  faire  entrer  dans  ce  ss  corpus  » 
de  la  notation  bénéventaine  plusieurs  manuscrits  encore,  bien  qu'il  ne  s'agisse,  le  plus 
souvent,  que  de  fragments.  La  continuation  du  catalogue  se  présente  alors  comme  suit  : 

Supplément  au  catalogue  des  manuscrits  bénéventains  notés. 

104-108.  —  Ces  cinq  numéros  désignent  les  fragments  énumérés  plus  haut,  dans  la  note 

de  la  p.  70. 
109.    Baltimore,   Walters   Art   Gallery,   N°  6.    —  Sacramentaire   du    X-Xle   siècle   en 

écriture  du  type  Bari,  de  provenance  inconnue.  Il  fut  acheté 

à  un  libraire  parisien  vers   191  5  par  Sir  H.  Walter.  La  préface 

et  le  Pater  sont  notés  en  neumes  (1). 
i  10.   Bénévent.   Bibl.   Capit.   V  22.  —  Bréviaire   monastique   noté,  du  XIIe  siècle  (Pars 

Hiemalis)  (2). 
in.    Bologne,    Université    2551.    —    Processional-cantatoiïum,    du    XIIIe-XIVe    siècle, 

originaire  de  Brescia.  La  feuille  de  garde  à  la  fin  du  manuscrit 

provient  d'un  Graduel-séquentiaire  bénéventain  du  XIe  siècle. 

La    séquence    Precclsa    saecîis    et    le    trait    Posnisti   y    sont 

transcrits,  ainsi  que  les  2  premières  antiennes  de  la  bénédiction 

des  Cierges  (3). 
112.  Mont-Cassin  47,  p.  623-62=;.  — Antiennes  et  répons  pour  le  Mandatum  provenant 

d'un  autre  manuscrit  que  le  recueil  où  ils  figurent  actuellement 

(Règle  de  S.  Benoit)  (4). 
in.    Mont-Cassin   9=,.   —  Histoire  Ecclésiastique   d'Eusèbe,   du   XIe  siècle.    Le  copiste 

a  ajouté  une  doxologie,  notée  en  neumes  bénéventains. 
114.  Mont-Cassin  100.  —  Homiliaire  du  XIe  siècle.  Les  neumes  du  chant  de  la  Sybille 

Vos   inquam  ont  été  transcrits  dans  la  marge   inférieure  de 

la  p.  57. 
11=,.    Mont-Cassin    102.   —   Homiliaire    du    XIe    siècle.    En   marge  (pp.    259-274)  sont 

indiqués,  de  seconde  main,  les  incipit  de  quelques  antiennes 

à  Benedictus  et  à  Magnificat. 

(1)  Census  of  médiéval  and  Renaissance  manuscripts  in  ilie  U.  S.  A.  and  Canada,  by  Seymour  de  Ricci.  I 
(New-York  1935)  cf.  :  Jahrbuch  fin  Liturgieivissenscliaft,  XIV.  Bd,  p.  225. 

(2)  E.  A.  Loew,  The  Benevenlan  Script  (Oxford  19 14)  p.  336  —  Analecta  Bo/iandiana  51  (1933)  p.  363. 

(3)  La  Rivista  Musicale  Italiana,  V  (1898),  p.  812  donne  un  fac-similé  du  recto  de  ce  fragment. 

(4)  Pour  les  manuscrits  du  Mont-Cassin,  nous  renvoyons  une  fois  pour  toutes  au  Catalogue  du  Mont- 
Cassin,  qui  décrit  les  manuscrits  nos  1  à  600  :  Codiez/m  Casinensium  manuscriptorum  Catalogns.  —  Les  auteurs 
se  réfèrent,  pour  chaque  notice,  à  la  Bibliotlieca  Casinensis,  plus  détaillée,  et  à  l'étude  de  E.  A.  Loew,  T/ie 
Beneventan  Script,  p.  342  ss.  Nous  croyons  inutile  de  reproduire  ces  références. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BENÉVENTAINE.  77 

1 1 6.  Mont-Cassin  109.  —  Homiliaire  écrit  sous  l'abbé  Théobald  (1022-1035);  p.  205-6  : 

Versus  Laudibus  eximiis  à  la  Vierge,  notés  en  neumes  (1). 

117.  Mont-Cassin  ni.  —  Homiliaire  d'été,  du  XIe  siècle.  A  la  fin  sont  transcrites  deux 

hymnes  de  S.  Pierre  Damien;  la  seconde  O  Geuitrix  œterni 
est  notée  en  neumes  (2). 
ii8.  Mont-Cassin   115.  —  Homiliaire  du  XIle-XIIIc  siècle.  Les  vers  sybillins  sont  notés 

(p.  so  sq.). 

119.  Mont-Cassin    134.  —  Raban   Maur.  De  laudibus  sanctae  entas,   en  écriture   non 

bénéventaine,  du  XIe  siècle.  A  la  dernière  page, .on  a  ajouté  la 
séquence  française,  du  XIe  siècle,  Verbum  bomtm  et  suave, 
avec  notation  bénéventaine. 

120.  Mont-Cassin  148.  —  Recueil  de  Vies  de  Saints,  daté  par  le  copiste  de  Tan   1010. 

Le  Carmen  de  SS.  Diodori  et  Mariniani  (p.  243-4)  a  reçu 
quelques  neumes. 

121.  Mont-Cassin  150.  —  Ambrosiaster,  écrit  en  semi-onciale  du  VIe  siècle  dans  le  même 

scriptorium  que  YEitgvppius  de  Naples  (voir  n°  150).  Au 
fol.  538,  quelques  neumes  bénéventains  du  XIe-XIIe  siècle, 
sans  texte,  signalés  pour  la  première  fois  par  le  Professeur 
Loew  (3). 

122.  Mont-Cassin    194.  —  Homélies  de  Bruno  d'Asti.  Parmi  les  additions  de  la  fin  du 

volume,  on  relève  l'hymne  Virgo  Dei  mater  judeœ  gloria 
légèrement  postérieure  au  reste  du  manuscrit.  Neumes  béné- 
ventains (4). 

123.  Mont-Cassin    198.   —  Bréviaire  du   XIIe-XIIIe  siècle  qui   a  appartenu  à  l'Abbaye 

d'Albaneta  au  XIIIe  siècle.  Quelques  neumes  ont  été  ajoutés 
p.  28  (55),  }2  (63 v),  33  (64)  et  à  la  dernière  page.  Le  Te 
decet  laits  (p.  120)  est  d'une  main  plus  récente,  en  notation 
carrée. 

124.  Mont-Cassin  230.  —  Opuscules  patristiques  écrits  à  Capoue  à  la  fin  du  Xe  siècle. 

A  la  fin  (p.  157),  plusieurs  offices  du  Commun  des  Saints  et 
Office  de  la  Nativité.  L'office  du  Commun  des  Apôtres  est  noté 
en  partie.  Le  début  seul  des  pièces  est  noté.  Le  ton  des 
antiennes  est  indiqué  en  chiffres  romains  (s). 

(1)  Analecta  Hymnica,  vol.  23,  p.  72. 

(2)  lbid.,  vol.  48,  p.  52. 

(3)  Codices  latini antiquiores  III,  p.  (31),  n°  374. 

(4)  Analecta  Hymnica,  vol.  23,  p.  73. 

(5)  Dans  le  manuscrit  364  de  la  Mazarine  (fol.  289  sq.),  le  ton  des   antiennes  est,  comme  dans  ce 
manuscrit,  indiqué  en  chiffres  Romains,  mais  la  mélodie  est  parfois  transcrite  en  notation  alphabétique. 


78  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


125.  Mont-Cassin  267.  —  S.  Grégoire,   Homélies  sur  Ezéchiel.   Le  manuscrit  écrit  au 

Mont-Cassin,  probablement  sous  Théobald  (f  1033),  fut  donné 
à  Albaneta  au  XIIIe  siècle.  C'est  là  probablement  que  fut  notée 
la  séquence  à  la  Vierge,  ajoutée  à  la  fin  du  manuscrit  (p.  492). 

126.  Mont-Cassin  269.  —  S.  Grégoire,  Moralia  in  Job.  Le  manuscrit  fut  écrit  sous 

l'Abbé  Aligeme  durant  l'exil  de  Capoue,  donc  avant  949. 
Après  l'explicit,  les  mots  Deo  grattas,  Amen,  ont  reçu 
quelques  neumes.  Addition  :  p.  3S2,  la  prose  fnviolata  est 
notée  en  partie. 

127.  Mont-Cassin   280.   —  Poésies  d'Alfano.    moine  du   Mont-Cassin,  puis  évêque  de 

Salerne.  La  première  strophe  des  Versus  sur  S.  Matthieu 
(p.  86)  est  notée  en  neumes  (1).  Au  XVe  siècle,  on  a  encore 
ajouté  çà  et  Là  quelques  antiennes  en  notation  carrée. 

128.  Mont-Cassin  361.  —  Recueil  palimpseste  composé  en  partie  de  feuillets  d'un  livre 

liturgique,  avec  notation  bénéventaine  du  XIe  siècle.  Sur  ces 
feuillets  on  a  écrit,  au  XIIe  siècle,  divers  sermons  et  opuscules 
de  Pierre  Diacre. 

129.  Mont-Cassin   374.   —  Recueil   de    poésies   de    Prudence,   du   IXe-Xe  siècle.   A   la 

page  388,  l'hymne  in  Natale  Dm  a  été  notée  de  seconde  main, 
peut-être  au  XIe  siècle;  il  n'y  avait  aucun  espace  prévu 
primitivement  pour  la  notation. 

130.  Mont-Cassin   413.   —  Recueil    de    Vies  de  Saints.    Dans  la   première    partie    du 

XIe  siècle,  on  trouve  (p.  1 71-173)  quelques  vers  d'une  hymne 
à  S.  Remy,  avec  notation  bénéventaine. 

131.  Mont-Cassin  442.  —  Recueil  d'époques  diverses.  Page  400,  un  Kyrie  est  noté  en 

marge  :  il  s'agit  probablement  d'un  simple  essai  de  plume. 

132.  Mont-Cassin  462.  —  Homiliaire-légendaire  en  majeure  partie  (p.  17  ss.)  du  début 

du  XIe  siècle.  Les  vers  sybillins  sont  notés. 

133.  Mont-Cassin  506.  —  Hymnaire  du  XIe  siècle.  Une  seule  strophe  est  notée  (p.  179). 

mais  de  seconde  main. 

134.  Mont-Cassin  571.  —  Livres  des  Prophètes,  probablement  écrits  sous  l'Abbé  Didier. 

Les  Lamentations  sont  notées  (p.  304-327). 

135.  Naples,  Bibl.  Nazionale  V.  G.  14.  —  Plutarchi  Vitœ  du  XIIIe-XIVe  siècle,  écrites  sur 

des  feuillets  grattés  qui  viennent,  en  majeure  partie,  d'un 
antiphonaire  bénéventain.  L'écriture  et  la  notation  reparaissent 
en  quelques  endroits;  elles  semblent  du  XIe-XIIe  siècle.  Le 
manuscrit  fait  partie  du  fonds  Parasio  :  il  a  appartenu  à 
A.  Seripando.  Il  est  entré  à  la  Bibliothèque  Nationale  de  Naples 
avec  les  manuscrits  de  S.  Giovanni  a  Carbonara. 


(1)  Anakcia  Hymnica,  vol.  22,  p.  5-6. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  79 

136.  Naples,  Bibl.  Nazionale  VI.  B.   2.  —  Homiliaire  du  début  du  XIe  siècle  venant  de 

Troja,  d'après  la  note  historique  du  fol.  1.  Les  Lamentations  du 
Jeudi-Saint  sont  notées  en  neumes  bénéventains  sans  lignes 
(p.  286);  l'encre  de  la  notation  est  un  peu  différente  de  celle 
du  texte  (1). 

137.  Naples.  Bibl.  Nazionale  VI.  G.  31.  —  Bréviaire  de  Ste  Sophie  de  Bénévent,  de  la  fin 

du  XIe  siècle.  Les  hymnes  (fol.  1  et  34-46')  sont  notées  sans 
lignes.  Le  rituel,  copié  au  XIIIe  siècle,  est  sans  notes 
(fol.  47-59)  (2). 

138.  Naples,   Bibl.  Nazionale   VI.   G.   38.   —  Graduel-sacramentaire  «  secundum   usum 

Minorum  ».  L'écriture  du  texte  est  la  gothique  ordinaire  (du 
XIIIe  siècle).  La  notation  utilise  trois  ou  quatre  lignes,  mais  on 
rencontre  aussi  parfois  des  neumes  sans  lignes  :  le  début  du 
Dies  irœ,  par  exemple.  La  messe  du  Saint-Sacrement  est 
ajoutée  de  seconde  main  (fol.  291-2)  (3). 
139-140.   Naples,    Bibl.    Nazionale   VIL    G.    7   (feuille   de  garde).   —    Comme    dans   le 

manuscrit  précédent,  ce  fragment,  en  écriture  gothique,  garde 
la  notation  bénéventaine  sur  lignes. 

A  côté  de  ce  feuillet  nous  signalerons  quelques  fragments 
d'antiphonaire  bénéventain,  noté  sur  lignes  rouge  et  jaune  avec 
clés  de  do  et  de  fa. 

141.  Naples,  Bibl.  Nazionale  XVI  A.  3  (San  Martino  14).  — Antiphonaire-hymnaire  en 

écriture  du  type  Bari,  noté  en  partie  (4). 

142.  Naples,  Bibl.  Nazionale  XVI.  A.  19  (San  Martino  3).  —  Antiphonaire  et  Hymnaire 

bénéventain  incomplet  de  la  fin  du  XIIe  siècle  (fol.  1-15)  et 
du  XIIe-XIIIc  siècle  (fol.  16-48),  noté  sur  trois  lignes.  La  graphie 
des  neumes  est  empâtée  (5). 

143.  Naples,  Torreqjjadra.  —  Fragment  d'Evangéliaire  du  XIIe  siècle  en  écriture  du 

type  Bari.  Les  péricopes  de  l'Aveugle-né  et  de  la  Résur- 
rection (Mt.  28,  1-7)  sont  notées  en  neumes  bénéventains 
sans  lignes. 

144.  Oxford,  Bodleian  Canonici  277  (19.379).  —  Recueil  d'offices  votifs  du  XIe  siècle, 

également  écrits  dans  le  type  Bari.  Au  fol.  150',  on  a  ajouté 
au   XIIe    siècle   trois   séquences   qui    semblent   inédites.    Cette 

(1)  E.  A.  Loew,  Ben.  Script.,  p.  77  et  354. 

(2)  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  355.  —  Mearns,  Early  latins  Hymnaries  (Cambridge  1913),  p.  XVIII. 

(3)  Paléographie  Musicale  II  (1891),  pi.  30.  —  F.  Haberl,  Magister  choralis  (Regensburg  1893),  p.  245,  avec 
fac-similé.  —  A.  Ekner,  Quelle//  ////d  Forscla/z/gen  zur  Geschichte...  des  Missale  Ro/nanum  (Freiburg-in-Br.  1896), 
]).  120. 

(4)  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  151  et  355. 

(5)  lbid.t  p.  355. 


80  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


addition  fut  probablement  faite  en  Dalmatie  comme  l'indique 
le  début  de   la   seconde   pièce   :   <s  Huniversus  populus   Dal- 
inacic...  »  (i). 
143.  Rome,  Corsini  777  (41  G.    12).  —  Recueil  de  Vies  de  Saints,  du  second  tiers  du 

XIIIe  siècle  (1220-1280),  provenant  de  S.  Séverin  de  Naples. 
Deux  proses,  à  la  Vierge  et  à  Saint  Sévère  de  Naples,  sont 
transcrites  aux  fol.  86v-87  (2). 

146.  Romk,  Vallicellanf.  A.   17.  —  Livre  des  Prophètes.  Les  Lamentations  (p.  101-102) 

sont  notées  avec  guidon  et  sans  lignes,  mais  le  début  manque 
par  suite  d'une  lacune  (3). 

147.  Rome,   Valucellane  T.   XIII.  —  Recueil  de  Vies  de  Saints,  du   XIe  siècle.  A  la 

dernière  page  est  notée  l'antienne  Orante  Sco  Blasyo  sur 
1  ou  2  lignes  sèches.  Peut-être  cette  pièce  a-t-elle  été  transcrite 
à  Sora,  où  S.  Biaise  était  particulièrement  honoré  (4). 

148.  Rome,    Valucellane  T.    XXII.   —  Vitse   Sanctorum,   des   XIe  et   XIIe  siècles.    Le 

manuscrit  était,  au  XIVe-XVe  siècle,  à  S.  Barthélémy  de 
Trisulti.  Au  fol.  180  :  Versus  à  S.  Onufrius,  noté  sans 
lignes  (5). 

149.  Rome,  Vat.  Lat.  3227.  —  Philippiques  de  Cicéron,  du  début  du  XIIe  siècle,  écrites 

au  Mont-Cassin.  Au  fol.  8ov,  hymne  O  Roma  nobilis  (6). 

150.  Rome,  Vat.  Lat.  3262.  —  Une  Bande  provenant  de  la  reliure  de  ce  manuscrit  porte 

quelques  neumes  bénéventains  (7). 

151.  Rome,  Vat.  Lat.  3375-  —  Eiigyppius  du  VIe  siècle  en  semi-onciale.  On  relève  en 

marges  plusieurs  additions  d'écriture  bénéventaine,  qui  durent 
être  faites  à  Naples  au  XIe  siècle.    Quelques    neumes    béné- 
ventains sans  paroles  sont  ajoutés  au  fol.  55  (8). 
i=,2.    Rome.    Vat.    Lat.    4418.    —   Manuscrit   du   début   du   XIIIe   siècle,    avec   quelques 

probationes  pennœ  neumées.  (9). 

(i)  Ibid.,  p.  67,  151  et  356. 

(2)  A.  Poncelet,  Catalogtts  codicum  hagiographicoruin  latinorum  bibliotliecarum  Romanarum.  (Bruxelles,. 
1909),  p.  278-280.  —  E.  A.  Loew,  Ben.  Script,  p.  358. 

(3)  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  358. 

(4)  A.  Poncelet,  op.  cit.,  p.  347-348.  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  361. 

(5)  A.  Poncelet,  op.  cit.,  p.  361-363.  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  362. 

(6)  P.  Wagner,  O  Roma  nobilis,  dans  Kirchenmusikaiisches  Jahrbuch  XXII  (1909),  p.  1-16,  avec 
facsiinilé  (p.  8).  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  72  et  362.  —  E.  M.  Bannister,  Momanenti  Vaticani  di  Paleografia 
Musicale  latina  (Lipsire  1913),  p.  125,  n°  356. 

(7)  E.  M.  Bannister,  op.  cit.,  p.  134,  n°  382.  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  72  et  368. 

(8)  E.  M.  Bannister,  p.  124,  n°  351.  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  73  et  363  et  :  Codices  latini 
antiquiores  1,  n°  16. 

(9)  E.  M.  Bannister,  p.  125,  n°  359. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BENÉVENTAINE.  81 

153.  Rome,  Vat.  Lat.  6808.  —  Cousu  etudines  Farfenses  du  début  du  XIIe-XIIIe  siècle. 

On  relève  dans  les  marges  des  fol.  i66v  et  1671"  quelques 
neumes  bénéventains  (1). 

154.  Rome,  Vat.    Lat.    7810.   —  Vitœ  sanctorum  du   XIe  siècle.    Le  manuscrit  vient 

probablement  de  Lucanie.  Neumes  sans  texte  dans  quelques 
marges  (2). 

155.  Rome,    Vaticane    Barberini    560   (anc.   XII,   3).   —   Missel  du  XIe-XIIe   siècle  en 

minuscule  ordinaire.  L'écriture  des  neumes  italiens  est  à 
rapprocher  du  manuscrit  Vaticane  4770,  qui  provient  proba- 
blement de  Subiaco.  Au  fol.  i6v,  addition  en  écriture 
bénéventaine  avec  neumes  bénéventains  et  neumes  de  l'Italie 
centrale.  (3). 

156.  Rome,  Vaticane  Barberini  2724  (anc.  XXXIV,  41).  —  Chronique  de  S.  Vincent  du 

Vultume,  du  XIIe-XIIIe  siècle.  Au  fol.  135,  Planctus  avec 
notation  bénéventaine  (4). 

157.  Rome,  Vaticane  Borghese  49.  —  Pontifical  écrit  entre  1217  et  1247  (selon  Bannister) 

dans  la  région  de  Naples  ou  de  Sora.  Les  préfaces  consécratoires 
et  quelques  antiennes  sont  notées  (5). 

158.  Rome,   Vaticane  Rossi   VIII.    234.   —  La  collection   du  cardinal    Rossi   autrefois 

conservée  à  Lainz,  est  entrée  à  la  Vaticane  en  1921.  Ce 
manuscrit  n'est  donc  pas  mentionné  par  Bannister.  Il  contient 
les  Lamentations,  avec  notation  bénéventaine  du  XIIe  siècle. 

159.  Udine  Archevêché  Q°  26.  —  Missel  du  Mont-Cassin  du  XIIe  siècle,  en  minuscule 

ordinaire.  L'ornementation  et  la  notation  musicale  sont  fort 
semblables  au  Cassinensis  420. 

160.  Veroli  B.  Giovardiniana. — Lectionnaire  de  Ste  Sophie  de  Bénévent,  du  XIIe  siècle. 

Quelques  pièces  notées  sur  ligne  rouge,  avec  clef  de  fa  (6). 


(1)  E.  M.  Bannister,  p.  125,  n°  360. 

(2)  E.  M.  Bannister,  p.  124,  n°  352.  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  364. 

(3)  E.  M.  Bannister,  p.  125,  n°  361.  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  365. 

(4)  E.  M.  Bannister,  p.  124,  n°  355.  —  E.  A.  Loew,  op.  cit.,  p.  75  et  365. 

(5)  E.  M.  Bannister,  p.  125,  n°  363. 

(6)  G.  Battelli,  Il  Lezionario  di  S.  Sofia  di  Benevento,  dans  Miscellanea  MercatiVl  (Studi  e  Testi  126), 
p.  282-291;  sur  la  notation,  cf.  p.  288. 

Les  renseignements  sur  plusieurs  des  manuscrits  du  Mont-Cassin  nous  ont  été  aimablement  communiqués 
par  Dom  Georges  Grand,  de  l'Abbaye  S.  Jérôme. 

De  même,  la  Directrice  de  la  Biblioteca  Nazionale,  de  Naples,  Dott.  Guerriera-Guerrieri,  a  eu  l'obligeance 
de  compléter  notre  information. 

Nous  remercions  également  Miss  Dorothy  Miner,  Conservateur  de  la  Walters  Art  Gallery,  de  Baltimore. 

Paléographie  XV.  1 1 


82  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


II.  Domaine  de  la  notation  bénéventaine. 

Après  avoir  ainsi  composé  le  Corpus  des  manuscrits  en  notation  bénéventaine,  nous 
devons,  pour  l'employer  utilement,  grouper  ces  manuscrits  dans  un  Tableau  qui  tiendra 
compte,  non  plus  des  dépôts  dans  lesquels  ils  sont  actuellement  conservés,  mais  de 
facteurs  moins  accidentels  (i). 

Les  études  paléographiques,  parce  qu'elles  appartiennent  à  la  science  historique, 
doivent,  avant  tout,  tenir  compte  du  double  facteur  espace-temps.  Une  première  tâche 
s'impose  donc,  celle  de  déterminer,  avec  toute  l'exactitude  et  la  précision  possibles, 
l'origine  des  manuscrits  et  leur  date.  Il  sera  loisible,  ensuite,  de  les  étudier,  à  la  place 
qui  leur  revient.  Nous  avons  donc  cherché  à  classer  nos  documents  selon  l'ordre 
géographique  des  ateliers  de  copistes,  ou  tout  au  moins  des  origines  premières;  et,  pour 
une  même  église,  nous  les  avons  rangés  par  ordre  chronologique. 

Date  des  manuscrits.  —  Si  le  principe  est  simple,  son  application  s'avère  assez 
délicate.  On  sait  combien  il  est  peu  aisé  de  dater  bien  des  manuscrits  à  une  génération 
près,  et  le  cas  des  manuscrits  bénéventains  est  reconnu  particulièrement  difficile  (2).  Qu'il 
s'agisse  d'écriture  littéraire  ou  de  notation  neumatique,  ils  présentent  un  caractère 
impersonnel  très  marqué,  on  dirait  presque  un  certain  hiératisme  (3),  qui  permet  de 
distinguer  les  siècles,  mais  ne  laisse  pas  toujours  la  faculté  de  préciser  davantage.  Nous  ne 
prétendons  pas  raffiner,  ni  nous  élever  au-dessus  des  maîtres.  Il  était  sage  de  s'en  tenir 
à  leurs  conclusions.  Comme  eux,  nous  adoptons  pour  principe  que  les  livres  liturgiques 
ont  été  notés  à  la  même  époque  et  par  le  même  atelier  que  leur  texte  littéraire.  Il  n'y  a 
pas  d'exception  évidente  dans  nos  documents. 

On  n'exceptera  pas  de  ce  principe  les  quelques  manuscrits  où  il  n'y  a  pas  accord 
d'écritures  entre  le  texte  et  la  notation  :  ces  manuscrits  sont  peu  nombreux.  Nous  en 
citerons  quatre,  sur  lesquels  la  notation  bénéventaine  accompagne  un  texte  littéraire  qui 
dérive  de  la  Caroline.  Le  plus  ancien,  additions  à  un  Missel  plénier  du  Xe-XIe  siècle, 
provient  de  l'Abbaye  de  S.  Sauveur  de  Lucques.  Deux  autres,  un  Bréviaire  du  XIe  et  un 
Missel  du  XIIe  siècle,  sont  des  manuscrits  du  Mont-Cassin.  Le  dernier  est  un  Bréviaire 
franciscain  du  XIIIe  siècle,  de  l'Italie  du  Sud  semble-t-il.  Inversement,  un  office  des 
SS.  Innocents  est  noté  en  neumes  de  l'Italie  centrale,  tandis  que  le  texte  littéraire  offre 
quelques  rapports  avec  l'écriture  bénéventaine  :  c'est  une  feuille  de  garde,  du  XIe  siècle, 
dans  un  manuscrit  de  Chieti. 

(1)  C'est  désormais  à  ce  Tableau  que  renverront  les  numéros  marqués  dans  notre  texte  (n° ).  Le  numéro 

est  accompagné  d'un  astérisque,  si  le  Tableau  indique  un  facsimilé  illustrant  le  cas  envisagé. 

(2)  E.  A    Loew,  Ben.  Script.,  p.  314. 

(3)  C'était  le  sentiment  de  Pie  XI.  Il  exprimait  cette  idée  dans  l'audience  qu'il  voulut  bien  accorder 
à  Dom  Gajard,  au  cours  de  l'année  1 930,  lui  parlant  du  hiératisme  de  cette  écriture,  que  l'ancien  Préfet  de 
l'Ambrosienne  appelait  toujours  «  l'écriture  lombarde  ». 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  83 

On  voit  que  ni  la  date,  ni  la  provenance  ne  permettent  de  déterminer  une  loi  ;  nous 
constatons  simplement  le  passage,  dans  un  Scriptorium,  de  scribes  venant  de  pays  divers. 
C'est  le  cas  des  additions  au  missel  de  Lucques,  ou  des  neumes  bénéventains  ajoutés  en 
marge  d'un  Coutumier  de  Farfa;  c'est  le  cas,  en  particulier,  des  manuscrits  du  Mont- 
Cassin,  où  les  italiens  ne  se  privent  pas  de  déclarer  leur  sentiment  sur  le  compte  des 
scribes  français;  ils  écrivent  cette  note,  à  la  fin  d'un  Saint  Jérôme  :  «  Rainaud  est  un 
mauvais  scribe  français;  il  est  détestable»,  (manuscrit  287,  p.  312). 

Les  cas,  extrêmement  précieux,  dans  lesquels  un  manuscrit  indique  une  date  certaine, 
permettraient  de  situer  les  autres.  Malheureusement,  ils  sont  peu  nombreux.  Nous  n'en 
devons  que  davantage  nous  arrêter  à  ces  quelques  manuscrits,  pour  expliquer  comment 
nous  pouvons  être  renseignés  sur  leur  date,  et  pour  préciser  la  valeur  de  ce 
renseignement. 

La  date  est  précisée  soit  par  une  mention  expresse  du  scribe,  soit  par  une  autre 
indication  du  manuscrit.  Notre  Tableau  peut  fournir  deux  exemples  de  la  première 
raison  :  tous  deux  viennent  du  Mont-Cassin  :  le  Carmen  SS.  Diodori  et  Mariniani 
(n°  102)  occupe  deux  pages  du  Passionaire  copié  l'an  mil  dix  de  l'Incarnation  par  Martin 
«pécheur  et  scribe  »;  les  Vers  Sybillins  du  n°  123  appartiennent  à  un  Homiliaire,  écrit 
par  le  Frère  Léon,  en  1072. 

L'indication  chronologique  est  souvent  moins  précise,  ne  faisant  connaître  que 
l'époque  d'un  abbatiat  ou  d'une  autre  prélature.  C'est  tout  particulièrement  le  cas  des 
rouleaux  d'Exultet,  puisque  ce  chant  liturgique  nomme  le  Pape  et  l'évêque  diocésain. 
Le  rouleau  de  S.  René  de  Sorrente  (n°  30)  se  rapporte  aux  années  1106-1120,  sous  le 
Pape  Pascal  II  et  l'archevêque  Barbato;  celui  de  S.  Pierre  de  Fondi  (N°  157),  sous  l'évêque 
Benoît,  vers  1100-1115.  Un  Sacramentaire  du  Mont-Cassin  (n°  122)  est  à  rapprocher  des 
Exultet,  pour  la  mention  qu'il  fait  de  l'abbé  Didier,  au  canon  de  la  Messe.  De  même,  la 
mention  de  l'obédience  à  Pierre,  archevêque  de  Naples,  dans  un  Pontifical  du  XIIIe  siècle 
(n°  26),  nous  place,  d'après  Bannister  (1),  entre  12 17  et  1247.  La  mention  d'un  prélat  est 
moins  convaincante,  lorsqu'elle  se  place  dans  le  texte  même  d'une  Vie,  car  nous  pouvons, 
plus  facilement  que  dans  d'autres  cas,  nous  trouver  en  présence  d'une  copie  (2). 

La  date  des  manuscrits  reste,  on  le  voit,  presque  toujours  approchée,  en  mettant  les 
choses  au  mieux.  Il  arrive  d'ailleurs  que  les  indications  chronologiques  se  révèlent 
amphibologiques.  Un  exemple  caractéristique  est  fourni  par  l'Annonce  de  la  fête  de 
Pâques,  dans  un  Evangéliaire  de  S.  Nicolas  d'Ossero  (n°  66)  :  cette  Annonce  correspond 
aux  années  1071,  1082,  1 1 66  ou  1 1 77  ;  il  faut  donc  s'en  remettre  k  un  autre  critère. 
De  même,  Y  Exultet  de  S.  Pierre  de  Bénévent  (n°  19)  a  été  daté,  tantôt  des  années  981-984 
tantôt  des  environs  de  1059,  selon  le  sens  attribué  à  des  notes  ajoutées  au  texte  primitif, 

(1)  Pal.  Mus.  Vat,  p.  139. 

(2)  Notre  n°  27  contient  des  Acta  S.  Aspreni,  rédigés  par  ordre  de  l'archevêque  Pierre  de  Naples,  que 
Waitz  place  en  1226-1252.  Le  manuscrit  aurait  été  copié  entre  1220  et  1280.  (M.  G.  H.  Rerum  Langob. 
p.  407  et  note  8). 


84  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


et  selon  les  identifications  possibles  des  princes  Pandolfe  et  Landolfe,  du  connétable 
Rotfride,  de  l'abbé  Jean.  Les  caractères  paléographiques  font  préférer,  pour  l'un  et  l'autre 
manuscrit,  la  date  la  plus  reculée  (i). 

Il  peut  se  faire  aussi  que  l'indication  chronologique  fixe  simplement  un  terme.  Les 
personnages  représentés  sur  le  plus  ancien  rouleau  (XExultet  de  Bari  (n°  50)  nous  reportent 
avant  l'année  1067.  Plus  souvent,  la  date  connue  donne  un  terme  a  quo.  Le  Tonaire  du 
Mont-Cassin  (n°  1 16),  contenant  le  Micrologue  de  Guy  d'Arezzo,  n'a  guère  été  écrit  avant 
1050.  Un  Missel  du  même  monastère  (n*  133)  mentionne  diverses  consécrations  d'oratoires 
qui,  faites  entre  1073  et  1086,  sont  relatées  dans  les  dernières  lignes  de  la  Chronique  de 
Léon  d'Ostie;  le  Missel  est  donc  postérieur  à  l'année  1078,  avec  laquelle  s'achève  la 
Chronique. 

Après  avoir  établi  la  liste,  assez  courte,  des  manuscrits  datés  au  moyen  d'une 
indication  chronologique,  plus  ou  moins  précise  et  plus  ou  moins  certaine,  il  reste  que  le 
plus  grand  nombre  de  nos  documents  seront  datés  par  leur  aspect  paléographique,  soit 
qu'on  s'attache  à  la  simple  écriture  littéraire,  et  c'est  le  cas  des  plus  anciens  (ne  1,19,  53, 
55,  etc.),  soit  qu'on  tienne  compte  de  la  décoration.  L'atelier  des  scribes  cassiniens  sous 
l'abbé  Didier  (1058- 1087)  possède  un  style  si  caractéristique  qu'on  peut  lui  attribuer  les 
manuscrits  en  toute  certitude  (121  à  127).  On  date  de  même,  avec  quelque  probabilité, 
des  manuscrits  des  années  1022-1035,  sous  l'abbé  Théobald,  (n°  103,  104,  105). 

Ces  considérations  nous  ramènent  à  ce  que  nous  disions  plus  haut,  sur  le  petit 
nombre  de  nos  manuscrits  datés  de  façon  précise  et  sur  la  difficulté  de  dater  les  autres 
à  une  génération  près.  La  comparaison  des  manuscrits  entre  eux  sera  sans  doute  un 
procédé  utile  :  on  sait  que  le  tome  XIV  de  la  Paléographie  Musicale  a,  sur  cette  base, 
assigné  le  début  du  XIe  siècle  au  manuscrit  qu'il  publiait  (2).  Mais  il  faut  bien  avouer 
que,  dans  l'ensemble  nous  datons  nos  manuscrits  par  siècles,  ou  tout  au  plus  par  demi- 
siècles.  Ce  sera  suffisant  pour  l'étude  d'une  notation  qui  n'évolue  que  lentement. 

Origine  des  manuscrits.  —  En  ce  qui  concerne  l'origine  des  manuscrits,  nous 
sommes,  tantôt  mieux  renseignés,  tantôt  plus  mal,  que  pour  la  date.  Il  nous  arrive  d'être 
plus  mal  renseignés,  en  ce  sens  que  toute  supposition  est  impossible,  lorsque  nous 
n'avons  aucune  indication,  directe  ou  indirecte  :  tandis  que  l'aspect  paléographique 
permet  de  fixer  une  date  approchée,  il  ne  laisse,  en  général,  reconnaître  qu'une  région 
assez  imprécise.  Toutefois,  dans  le  cas  de  l'Italie  Méridionale,  nous  sommes  favorisés  : 
l'écriture  littéraire  et  la  décoration  font  assez  facilement  distinguer  les  manuscrits  de  Bari 
et  environs,  ou  les  productions  des  ateliers  cassiniens.  Nous  verrons  d'ailleurs  qu'il  en  va 
de  même  de  l'écriture  musicale,  dans  une  large  mesure.  Il  n'en  reste  pas  moins  que  notre 
Tableau  présentera  plus  d'une  origine  douteuse,  et  toute  une  section  devra  être  réservée 
aux  documents  d'origine  inconnue. 


(1)  P.  M.  XV,  p.  67,  n°  90.  —  Bannister,  Pal.  Mus.  Vat.,  p.  119. 

(2)  Le  Vat.  lat.  10.673.  Cf.  P.  M.  XIV,  p.  199. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BENÉVENTAINE.  85 

Le  plus  sûr  élément  qui  permette  de  préciser  l'origine  d'un  manuscrit  est  certainement 
son  contenu  liturgique.  A  ce  propos,  les  calendriers  (vg.  n°  i)  ou  les  litanies  (vg.  n°  13) 
sont  intéressants,  encore  qu'ils  ne  soient  pas  toujours  probants.  Le  sanctoral,  dans  le 
corps  même  du  livre,  est  une  indication  beaucoup  plus  certaine  :  saint  Barthélémy 
caractérise  Bénévent;  saint  Guillaume,  au  25  juin,  est  une  fête  de  Monte- Vergine;  sainte 
Restitue  est  spécialement  honorée  à  Sora.  Mais  l'hésitation  est  possible,  surtout  lorsque 
le  nombre  des  fêtes  de  saints  se  trouve  limité  (n°  148,  263). 

Les  particularités  du  répertoire  liturgique  fournissent  un  critère  souvent  précieux 
pour  l'origine  du  texte  littéraire,  ou  même  de  la  mélodie  (1).  Notons  cependant  qu'elles 
ne  laissent  pas  toujours  distinguer  entre  elles  les  églises  de  Bénévent  et  de  Bari.  Elles  ne 
permettent  pas.  non  plus,  de  distinguer  entre  un  original  et  une  copie,  qui  a  pu  être 
transcrite  dans  un  autre  atelier  :  le  cas  se  pose,  par  exemple,  à  propos  des  tropes  du 
Gloria  in  excelsis,  dans  un  manuscrit  qui  n'est  certainement  pas  cassinien  (n°  134)  (2). 
Inversement,  un  Pontifical  romain  a  été  écrit,  pour  l'usage  du  Souverain  Pontife,  dans  le 
scriptorium  même  du  Mont-Cassin  (n°  132)  (3).  Nous  pouvons  rapprocher  de  ce  cas  un 
Missel,  copié  sur  un  modèle  français  et  utilisé  dans  la  région  de  Veroli  (n°  158)  :  texte 
et  notation  accusent  un  scribe  de  l'Italie  du  Sud. 

Il  faut  encore  rattacher  à  la  liturgie,  les  indications  topographiques,  et  en  particulier 
la  mention  des  stations,  qui  permettent  de  reconnaître  une  église  déterminée  (vg.  n°  2). 

Des  renseignements  d'un  autre  ordre  sont  apportés  par  des  mentions  d'origine  qui 
offrent  toutes  garanties.  On  les  rencontre  surtout  dans  le  texte  de  YExultet  ou  dans  le 
Canon  de  la  Messe.  Des  manuscrits  se  trouvent  ainsi  identifiés,  qui  ont  été  écrits  par  les 
moniales  de  S.  Pierre  de  Bénévent,  pour  les  moines  de  S.  Nicolas  d'Ossero,  pour  l'église 
de  Caiazzo  (n°  20,  66,  21).  Ce  qu'à  propos  de  la  date,  nous  avons  dit  des  indications 
fournies  par  les  scribes,  trouve  donc  son  application  ici  encore  :  le  même  renseignement 
fait  connaître,  à  la  fois,  l'origine  et  la  date. 

Un  dernier  critère  peut  révéler  l'origine  d'un  manuscrit,  bien  qu'il  ne  soit  qu'une 
présomption,  très  facilement  sujette  à  caution  :  c'est  l'appartenance  à  une  église.  On  peut 
admettre  qu'en  principe,  une  église  donnée  conserve  les  livres  liturgiques  écrits  pour  son 
usage,  et  souvent  copiés  dans  le  scriptorium  de  cette  église.  En  l'absence  de  tout  autre 
moyen  d'information,  nous  avons  retenu  ce  principe,  pourvu  que  rien  ne  vienne  le  mettre 
en  doute.  Ce  n'était  pas  toujours  sans  scrupule,  car  on  sait  combien  ce  critère  reçoit  de 
démentis.  Citons  un  exemple,  où  l'origine  véritable  était  facile  à  reconnaître  :  depuis  le 
XIIIe  siècle  l'église  de  Velletri  possède  un  Exultet,  selon  la  version  de  Bari;  or  le 
manuscrit  a  été  copié  au  Mont-Cassin,  sous  l'abbé  Didier,  qui  est  cité  dans  YExultet 
même  (n°  127). 


(1)  Le  t.  XIV  de  la  P.  M.  a  suffisamment  disserté  de  ces  questions  pour  que  nous  n'ayons  pas  à  y  revenir. 

(2)  Cf.  Bannister,  Pal.  Mus.  Vat.,  p.  222. 

(3)  Cf.  Bannister,  Pal.  Mus.  Vat.,  p.  131. 


86  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Des  exemples  analogues  sont  fournis  par  des  manuscrits,  dont  l'ex-libris  contredit 
l'origine.  L'abbaye  du  Mont-Cassin  a  donné  des  livres  aux  monastères  de  Plombariola 
(n°  i))),  de  Ste  Marie  d'Albaneta  (n°  1 16,  121,  131),  de  S.  Sauveur  de  Bologne  (n°  141). 

Par  contre  les  additions  du  XIIIe  siècle,  sur  un  manuscrit  cassinien  passé  à  l'église 
d'Albaneta  (n°  i49bis),  sont  bien  l'œuvre  de  cette  église,  puisqu'elles  sont  postérieures  au 
changement  de  bibliothèque.  On  voit,  par  cet  exemple,  qu'il  est  parfois  nécessaire  de 
suivre  l'histoire  d'un  manuscrit  pour  préciser  l'atelier  où  il  a  été  noté,  ou  neumé.  Il  est 
bon  aussi  de  connaître  l'histoire  des  bibliothèques,  pour  éviter  des  méprises  éventuelles. 
A  ce  propos,  nous  devons  rappeler  les  noms  des  deux  collectionneurs  du  XVIIIe  siècle  : 
le  Cardinal  Santorio,  pour  le  Mont-Cassin,  et  l'évêque  Emilio  Jacopo  Cavalière,  à  Troja. 
Ils  ont  rassemblé  principalement  des  manuscrits  d'Italie  du  Sud,  ce  qui  n'a  provoqué  sans 
doute  que  des  déplacements  assez  courts  :  nous  devons  néanmoins  en  tenir  compte  dans 
la  recherche  des  origines.  A  plus  forte  raison,  nous  laisserons  complètement  de  côté  les 
manuscrits  étrangers.  On  sait  que  le  Chapitre  de  Bari  est  particulièrement  riche  en  livres 
français  des  XIIIe  et  XIVe  siècles,  depuis  que  Charles  d'Anjou  voulut  y  introduire  la 
liturgie  de  Paris  :  ils  n'intéressent  en  rien  notre  sujet. 

Malgré  les  renseignements  contenus  dans  les  manuscrits,  la  détermination  de  l'origine 
de  ceux-ci  n'est  pas  toujours  facile,  ni  même  possible.  Dans  certains  cas,  on  se  heurte 
à  une  amphibologie.  Les  oraisons  d'un  Manuel  de  Ste  Sophie  de  Bénévent  supposent  un 
original  cassinien  (n°  5).  Dans  un  Pontifical,  le  serment  prêté  à  l'évêque  consécrateur 
suppose  qu'on  se  trouve  dans  l'archevêché  de  Naples,  mais  les  litanies  nous  reportent 
assez  loin,  à  Sora  (n°  26).  Un  Missel  se  placerait  dans  la  région  cassinienne  par  son 
sanctoral;  il  a  été  copié  pour  une  église  dont  le  nom  est  resté  en  blanc;  le  texte  littéraire 
est  du  type  Bari;  la  seule  caractéristique  serait  une  mention  de  S.  Maxime  de  Pouzzoles 
(n°  148)  (1). 

Répartition  des  manuscrits  dans  l'espace  et  le  temps.  —  Toutes  ces  considérations, 
sur  la  date  et  l'origine  de  nos  manuscrits,  n'ont  rien  d'original.  Nous  les  avons  rappelées, 
pour  montrer  comment  nous  avons  procédé,  et  aussi  pour  indiquer  dans  quelle  mesure 
notre  classement  géographique  et  chronologique  peut  être  rigoureux.  On  ne  se  trouvera 
pas,  dans  tous  les  cas,  en  présence  de  la  même  certitude,  qui  tantôt  est  complète,  tantôt 
relative.  Nous  pensons  être  parvenus  cependant  à  une  exactitude  suffisante  pour  étudier 
la  notation  bénéventaine  de  façon  utile,  au  moins  dans  son  ensemble,  et  même  dans  les 
détails  relatifs  à  l'histoire  de  cette  notation. 

On  pourra  constater  que  notre  Tableau  se  superpose  souvent  au  Catalogue  :  la 
raison  en  est  tout  simplement  que  dans  cette  région  de  l'Italie  Méridionale  bon  nombre  de 
manuscrits  sont  demeurés  dans  le  trésor  de  l'église  pour  laquelle  ils  avaient  été  transcrits. 

Trois  centres  se  détachent  nettement  :  Bénévent,  Bari,  le  Mont-Cassin.  C'est  autour 
d'eux  que  se  grouperont  nos  documents.  Cette  division  en  trois  régions  sera  commode  pour 


(1)  Bannister,  Pal.  Mus.  Vat.,  p.  128. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  87 

nous,  qui  cherchons  un  ordre  géographique.  Elle  offre  l'avantage  de  rejoindre  la  distinction, 
retenue  par  le  Professeur  Loew,  entre  écriture  bénéventaine  et  écriture  de  Bari  (i).  Nous  y 
ajouterons  un  quatrième  groupe,  comprenant  les  manuscrits  qui  se  situent  au  nord  de 
l'ancien  duché  de  Bénévent.  Un  cinquième  groupe  rassemblera  les  manuscrits  de  prove- 
nance incertaine  :  leurs  neumes  nous  intéressent,  et,  d'autre  part,  leur  présence  sur  le 
Tableau  pourrait,  à  l'occasion,  être  utile  pour  des  études  d'un  ordre  différent  (2).  Enfin, 
nous  indiquerons,  en  dernier  lieu,  quelques  manuscrits  en  notation  «de  transition». 

Le  Tableau  indique,  d'abord,  deux  numérotations  :  celle  du  présent  tableau  et  celle 
du  Catalogue  précédent;  puis  l'origine  de  chaque  manuscrit,  sa  nature,  et  la  date  de  la 
notation.  Une  sixième  colonne  rappellera  sommairement  le  dépôt  actuel,  où  se  conserve 
le  manuscrit.  Après  avoir  mentionné,  par  la  lettre  S,  si  nous  avons  eu  sous  les  yeux  un 
document  quelconque  permettant  de  voir  la  notation  du  manuscrit,  nous  ferons  connaître 
les  reproductions  ou  facsimilés  que  le  lecteur  pourrait  avoir  à  sa  disposition  Une  dernière 
colonne  renverra,  éventuellement,  aux  notes  complémentaires. 

On  verra  que  la  numérotation  de  notre  Tableau  est  établie  de  façon  à  faire  connaître 
facilement  la  région  d'origine  des  manuscrits;  c'est  ce  qui  explique  la  possibilité  de 
nombres  inutilisés.  Les  premiers  numéros  sont  réservés  à  Bénévent;  50  et  suivants 
correspondent  à  Bari,  avec  son  annexe  dalmate;  à  partir  de  100,  nous  nous  trouvons  en 
zone  cassinienne;  les  numéros  150  et  suivants  nous  portent  au  nord  du  duché;  les 
provenances  inconnues  sont  groupées,  à  partir  de  200;  et  les  manuscrits  «de  transition», 
à  partir  de  250  (3). 

(1)  Cette  distinction  a  été  critiquée  par  A.  Gallo,  Contributo  allô  studio  délie  scritture  meridionali 
nelFalto  mediœvo,  dans  Convegno  storico  di  Montecassino,  publié  par  le  Bollettino  dell 'Istitulo  storico  italiano, 
Archivio  Muratoriano  47  (Roma  1932),  p.  333-351-  Nous  préférons  le  point  de  vue  du  Professeur  Loew  :  alors 
même  que  le  type  Bari  ne  serait  qu'un  stade  de  l'écriture  de  l'Italie  Méridionale,  le  fait  qu'il  s'est  comme 
cristallisé  dans  une  région  oblige  à  le  considérer  à  part. 

(2)  Nous  laissons  de  côté  les  manuscrits  non  notés.  Le  Tableau,  malgré  tout  le  soin  apporté  à  son 
établissement,  ne  sera  pas  exhaustif,  les  répertoires  ne  permettant  pas  toujours  de  trouver  les  précisions  désirées. 

(3)  Nous  croyons  utile  de  placer  ici  la  liste  des  sigles  que  nous  utilisons  habituellement  pour  désigner  les 
divers  livres  ou  pièces,  liturgiques  : 

A.  antiphonaire.  —  A/,  antienne.  —  Ac.  auteur  et  traité.  —  B.  bréviaire.  —  Cl.  collectaire.  — 
Co.  coutumier.  —  Cp.  capitulaire.  —  Ct.  cantatorium.  —  D.  diurnal.  —  Ep.  épistolier.  —  Ep/.  épître.  — 
Ev.  évangéliaire.  —  Ev/.  évangile.  —  Ex.  rouleau  d'  —  Ex/,  exultet.  —  G.  graduel  (livre).  —  G/,  graduel 
(chant).  —  H.  hymnaire.  —  H/,  hymne.  —  H  m  homiliaire.  —  Hr.  horae.  —  K.  kyriale.  —  K/.  kyrie.  — 
L  lectionnaire.  —  L/.  leçon.  —  Lg.  légendier.  —  Lp.  liber  precum.  —  M.  missel.  —  Mg.  martyrologe.  — 
Ml.  manuel.  —  Ob.  obituaire.  —  Od.  ordinaire.  —  Or.  orationale.  —  Or/,  oraison.  —  Pa.  passionnaire.  — 
Pa/.  passion.  —  Pc.  processional.  —  Pf.  pontifical.  —  Pr.  prosaire.  —  Pr/.  prose.  —  Ps.  psautier.  — 
Ps/.  psaume.  —  R.  responsorial.  —  R/.  répons.  —  Rt.  rituel.  —  S.  sacramentaire.  —  Sq.  séquentiaire.  — 
Sq/.  séquence.  —  To.  tonaire.  —  Tr.  tropaire.  —  Tr/.  trope.  —  V.  versiculaire  —  V/.  verset.  —  Vn.  vénitoire. 
—  add.  additions.  —  ail.  alléluia.  —  agn.  agnus  dei.  —  bdo.  benedicamus  domino.  —  cant.  chant,  chanson.  — 
cdc.  conduit.  —  corn,  communion.  —  crd.  credo.  —  dise,  déchant.  —  frg.  fragment.  —  gen.  généalogie.  — 
glo.  gloria  in  excelsis.  —  imp.  impropères.  —  int.  introït.  —  inv.  invitatoire.  —  ite.  ite  missa  est.  — 
lam.  lamentations.  —  lit.  litanies.  —  lod.  laudes.  —  lud.  ludus.  —  m.  h.  semaine  sainie.  —  mis.  messe.  — 
mor.  liturgie  des  défunts.  —  mtt.  motet.  —  nm.  neumes.  —  off.  offertoire.  —  ofi.  office.  —  org.  organum.  — 
prf.  préface.  —  prob.  probatio  pennre.  —  ses.  sanctus.  —  tab   table  de  neumes.  —  trc.  trait.  —  vrs.  versus.  — 


88 


PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


NAP 

TORRENT 


Conclusion.  —  Il  convenait  de  commencer  notre  «promenade  au  pays  des  manuscrits 
bénéventains  »  par  la  capitale  du  Duché,  avec  sa  cathédrale  Ste  Sophie,  ses  monastères  de 
S.  Loup  et  S.  Pierre.  Nous  avons  groupé  autour  d'elle  les  églises  les  plus  proches,  situées 
dans  la  partie  Sud  de  la  Campanie  :  Caiazzo,  Capoue,  Naples,  Sorrente,  Cava,  Monte- 
Vergine.  Par  Troja  et  Eclano,  le  circuit  nous  a  conduits  ensuite  vers  la  côte  orientale  de 
l'Apulie,  à  Bari  et  dans  ses  environs,  d'où  nous  sommes  passés  sur  la  côte  dalmate,  après 
un  court  arrêt  aux  îles  Tremiti.  Remontant  de  Cattaro  à  Ossero,  par  Raguse,  Traù, 
Trogir,  nous  sommes  revenus  dans  la  péninsule,  où  le  Mont-Cassin  nous  a  longuement 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BENÉVENTAINE.  89 

retenus.  Dans  la  même  région,  nous  avons  vu  quelques  manuscrits  de  S.  Vincent  du 
Vulturne  et  de  Sora,  par  lesquels  nous  nous  acheminions  déjà  vers  une  région  plus 
septentrionale,  qui  nous  rapproche  de  l'Italie  Centrale  :  Gaëte,  Fondi,  Veroli  sont  déjà 
hors  du  Duché,  Chieti  se  situe  à  son  extrême  pointe  Nord.  Subiaco,  Farfa,  le  monastère 
de  S.  Sauveur  de  Lucques  n'offrent  qu'accidentellement  des  exemples  de  notation 
bénéventaine  ;  nous  sommes  dans  le  domaine  d'une  autre  écriture,  qui  cependant  n'est  pas 
absolument  sans  rapport  avec  la  bénéventaine,  surtout  dans  quelques  manuscrits,  dont 
nous  devons  dire  un  mot  avant  de  passer  plus  loin. 

Bannister  distingue  en  effet  tout  un  groupe  de  manuscrits,  intermédiaire  entre 
Bénévent  et  l'Italie  Centrale.  Il  faut  ajouter  que  cette  région  de  l'Italie  Centrale  présente 
par  elle-même  des  éléments  neumatiques  qu'on  pourrait  rapprocher  de  la  notation 
bénéventaine;  mais  nous  ne  voulons  pas  ici  nous  lancer  dans  des  recherches  de 
paléographie  comparée.  Nous  devons,  par  contre,  signaler  quelques  manuscrits  qui  offrent, 
par  leur  graphie,  une  affinité  particulière  avec  ceux  que  nous  étudions. 

Certains  de  ces  manuscrits,  dits  «de  transitions,  se  situent  encore  dans  les  zones 
que  nous  venons  de  déterminer.  On  ne  s'étonnera  pas  de  les  rencontrer,  surtout,  au  Nord 
du  Duché  :  à  Gaëte,  Chieti,  Trisulti,  Subiaco,  Farfa,  Narni,  Rieti;  plusieurs  de  ces  centres 
nous  sont  déjà  connus  par  des  manuscrits  purement  bénéventains.  Mais  les  manuscrits 
«de  transition»  nous  conduisent  plus  loin  encore,  à  Nursie,  Spolète,  Pérouse;  nous 
n'oserons  leur  adjoindre  qu'avec  beaucoup  d'hésitation  un  processionnal,  qui  viendrait  de 
Ravenne.  Presque  toutes  ces  localités  se  placent  sur  une  route,  qui,  remontant  vers  le 
Nord,  parcourt  une  zone  déjà  montagneuse  :  il  est  curieux  de  noter  qu'elle  nous  conduit 
du  Cassin  à  Nursie,  de  sorte  qu'on  l'appellerait  volontiers  la  Via  Bcnedicti,  si  elle  n'était 
tout  simplement  une  voie  naturelle,  dont  la  vallée  du  Tibre  forme  l'élément  essentiel. 

En  dehors  de  cette  route  nous  ne  signalerons  que  Chieti,  vers  l'Adriatique.  Rome 
par  contre  se  trouve  près  de  notre  route  :  la  Ville  possède  plusieurs  manuscrits  qui 
témoignent  d'une  influence  bénéventaine,  ou,  plus  exactement,  obligent  à  des  rappro- 
chements d'écritures.  Ces  rapprochements  paraîtront  d'autant  plus  intéressants  que  parmi 
ces  manuscrits  figurent  plusieurs  documents  du  «  chant  romain»,  c'est-à-dire  de  ce  chant 
propre  aux  basiliques  romaines  et  sensiblement  différent  des  mélodies  grégoriennes  (i). 

Un  dernier  groupe  se  rattache  aux  manuscrits  bénéventains.  Nous  l'appellerons  le 
groupe  franciscain,  car  il  se  compose  de  manuscrits  appartenant  à  des  couvents  de  Frères 
Mineurs.  Les  plus  anciens,  provenant  de  Naples  sans  doute,  sont  écrits  en  neumes 
bénéventains,  au  XIIIe  siècle.  D'autres,  de  provenance  incertaine,  gardent  des  éléments  de 
la  notation  de  l'Italie  du  Sud  :  ils  datent  des  XIIIe  et  XIVe  siècles. 


(i)  Nous  n'avons  pas  à  expliquer  ici  le  caractère  du  «chant  romain  ».  Qu'il  suffise  de  dire  que  les  études 
les  plus  récentes,  celles  du  Dr  Stàblein  à  Ratisbonne  ou  celles  de  l'atelier  solesmien,  s'accordent  à  lui  donner 
l'antériorité  sur  le  chant  dit  «grégorien  ».  Nous  noterons  simplement  ici  que  la  notation  y  garde  des  caractères 
bénéventains  jusqu'en  plein  XIVe  siècle. 

Paléographie  XV.  .  12 


90  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Ainsi  la  notation  bénéventaine  connaît  des  parents,  assez  loin  de  la  région  qui  lui  est 
propre.  On  ajoutera  que  ces  manuscrits  nous  conduisent  jusqu'aux  limites  extrêmes  de 
l'époque  où  cette  notation  est  pratiquée. 

En  parcourant  notre  Tableau,  on  aura  pu  remarquer  combien  les  manuscrits 
bénéventains  se  trouvent  resserrés  dans  un  assez  court  intervalle  de  temps  :  presque  tous 
datent  du  XIe  ou  du  XIIe  siècle.  Trois  seulement  remonteraient  à  la  fin  du  Xe,  et  encore 
la  chose  n'est  pas  certaine.  Le  plus  intéressant  serait  le  Missel  VI  33  de  Bénévent,  avec  le 
Missel  qui,  écrit  pour  un  monastère  de  la  région  de  Bari,  se  trouve  aujourd'hui,  bien 
incomplet,  divisé  entre  plusieurs  dépôts  suisses;  un  Missel  du  Mont-Cassin,  contemporain 
des  deux  autres,  ne  présente  que  de  rares  parties  notées.  Le  Graduel  Vatican  lat.  10.673, 
légèrement  postérieur  au  Missel  VI  33,  peut  encore  être  daté  du  début  du  XIe  siècle. 
Les  autres  manuscrits  nous  placent  ensuite  en  plein  XIe,  et  nous  conduisent  jusqu'à  la  fin 
du  XIIe.  Le  XIIIe  est  représenté  par  une  dizaine  de  documents.  De  rares  manuscrits  nous 
permettent  d'atteindre,  au  XIVe  siècle,  les  derniers  témoins  de  la  notation  bénéventaine, 
alors  que  le  texte  littéraire  ne  connaît  plus  que  la  gothique.  (1). 

Si  les  manuscrits  bénéventains  se  trouvent  constituer  un  véritable  îlot  géographique, 
ils  constituent  aussi,  on  le  voit,  un  groupe  bien  défini  dans  le  temps.  Nous  y  reconnaîtrons 
une  nouvelle  marque  de  particularisme.  Sans  doute,  ne  vaut-elle  pas  par  elle-même,  mais 
par  l'abondance  des  documents,  limités  exclusivement  à  une  période  de  trois  siècles, 
on  pourrait  presque  dire  de  deux  siècles.  Ce  caractère  vient  s'ajouter  à  ceux  qui  ont  déjà 
été  exposés,  lorsqu'on  voulait  faire  ressortir  l'intérêt  propre  de  la  tradition  bénéventaine, 
tradition  homogène,  particulière,  sinon  indépendante.  Il  laisse  supposer  la  valeur  de  la 
notation  bénéventaine,  qui  n'est  que  l'un  des  éléments  de  cette  tradition.  Avant  d'en  tirer 
les  conclusions  qui  se  réfèrent  à  l'histoire  du  chant  grégorien  et,  par  elle,  à  sa  restitution, 
il  importe  donc  d'en  bien  connaître  la  forme,  de  l'étudier  sous  son  aspect  matériel.  Celui-ci 
est  des  plus  caractéristiques.  Il  ne  pouvait  qu'attirer  l'attention  de  tous-  ceux  qui  se 
livraient  aux  recherches  de  paléographie  musicale. 


(1)    Cette   gothique   est    particulière   au   Sud   de   l'Italie,    cf.    Schiaparelli,    Influenza    délia    scritlura 
benevenfa?ia  sulla  gotica,  dans  Archivio  Storico  Italiano,  Ser.  VII,  vol.  n  (1929),  p.  3-28. 


ETUDE    SUR    LA    NOTATION    BENEVENTAINE. 


91 


TABLEAU   DES   MANUSCRITS   BENEVENTAINS 

D'APRÈS    LEUR    ORIGINE    ET    LEUR    DATE. 


/.  —  Région  de  BENEVENT. 


5  q 

Origine 

Nature 

Date 

DÉPÔT 

Vu 

Fac-similé 

W 

H 
O 

p 

u 

2 

i 

10 

S.  Sophie  de  Bénévent 

M 

X-XI 

Bénévent  VI  $1 

S 

Ephem.  lit.  48  (1934)  p.  208  (/.  43") 
PM  XI II p.  97,  fig.  12  (f.  100") 
—    XIVpl.  l-VU  (f.4jsçç;/josçç) 

2 

15 

»                » 

G-Tr-Pr 

XI 

»           VI  38 

S 

PM  XIV  pi.  XXIV  (f.  44V-45) 

3 

13 

»                » 

G-Tr-Pr 

> 

»           VI  35,  f.  g. 

s 

4 

17 

»                 » 

G-Tr-Pr 

» 

»          VI  40 

s 

PM  XIV  pi.  XII-XXII  (f.  Qv-20) 

5 

92 

»                » 

M 

» 

Vat.  Ottob.  145 

s 

Bannister,  tav.  7ob  (f.  y) 

7i  b  (f.i34r) 

6 

16 

î>                » 

G-Tr-Pr 

XI  ex. 

Bénévent  VI  39 

s 

PM  XIV  pi.  XXIII  (f.  22V-23) 

7 

137 

»                » 

B:  H 

» 

Naples  BN.  VI  G  31 

(1) 

8 

1 1 

»                » 

G-Tr-Pr 

XI-XII 

Bénévent  VI  34 

s 

PM  XV  (reproduction  ititégrale) 

9 

18 

>                » 

B;  H 

» 

»           VII  42 

s 

(1) 

IO 

13 

>                 » 

G-Tr-Pr 

XII  in. 

»          VI  35 

s 

PM  XIV  pi.  XXV  (f.  65V-66) 

1 1 

5 

»                » 

MB 

XII 

»          V  19 

s 

12 

5 

»                 > 

M-B 

» 

»          V  20 

s 

'3 

14 

»                » 

H;  Pc 

» 

»          VI  37 

s 

14 

160 

>                » 

L 

» 

Veroli,  Giovardiniana 

I4bis 

1 10 

67 

»                 » 

B 

» 

Bénévent  V  22 

i5a>| 

Diocèse  de  Bénévent 

Pf 

957-984" 

Rome,  Casanat.  724 

s 

Mélanges  d'Archéol.   et  d'Histoire 

(E.  F.  R),VI  [1886]  pi.  VII-VIII. 

>>  • 

Pf 

X 

M.  Avery,  The  Exultet  rolls  of  south 
Italy,  Princeton  1936,  II  pi.  104-129. 

c 

Ex 

XII 

Bibliothèque  Nationale  :  Trésor  des 

J 

J 

bibliot.  d'Italie  (Paris  1950)  pi.  3 

là 

7 

»                 » 

mis 

XIII 

Bénévent  V  27 

s 

17 

9 

»                 » 

M 

» 

»           VI  30 

s 

18 

6 

S.  Loup  de  Bénévent 

A 

(XII)-XIII 

»          V  21 

s 

19 

79 

S.  Pierre  de  Bénévent 

Ex 

981-984 
et  XIII 

Vat.  lat.  9820 

s 

Bannister,  tav.  68 

20 

8 

'  »                 » 

M 

XII 

Bénévent  VI  29 

s 

21 

85 

Caiazzo 

M 

XII 

Vat.  Barber.  603 

s 

PM  II  pi.  23  (f.  XIII) 
Bannister,  tav.  76  (f.  nr) 

22 

19 

Rég.  de  Capoue? 

Ex 

XI 

Capoue  s.  c. 

s 

Carta-Cipolla,  pi.  XXXII.  —  Latil, 
Exsultet. 

23 

61 

»                > 

M  frg 

XII 

Paris,  BN.  lat.  829 

s 

24 

88 

»                > 

Bfrg 

XIII 

Vat.  Barb.  697 

25 

'5' 

probabl.  Naples 

nm 

XI 

Vat.  lat.  3375 

26 

'57 

Naples  ou  Sora 

Pf 

1217-47 

Vat.  Borghèse  49 

s 

Bannister,  tav.  84="  (;.  S7r) 

27 

145 

S.  Séverin  de  Naples 

Pr/ 

1220-80 

Rome,  Corsini  777 

28 

142 

S.  Martin  de  Naples 

A;  H 

XII  et 
XII-XIII 

Naples  BN.  XVI  A  19 

s 

29 

65 

Sorrente  ou  Capoue 

Ex 

XI 

Pise,  Museo  Civico 

30 

53 

Sorrente 

7> 

1106-20 

Mt-Cassin  s.  c. 

s 

Latil,  Exsultet 

(*)  Les  hymnes  seulement  sont  notées  (voir  le  Catalogue) 


92 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


OS 

0 
:=>  0 

m 

«    Q 

2;  « 

Origine 

Nature 

Date 

DÉPÔT 

Vu 

Fac-similé 

H 
O 

O 

Q 

5,  H 

U 

31 

21 

Cava? 

ofi 

XII 

Cava  5 

S 

Codex  diplomatie.  Cavensis  VI  p. 45 

(0 

32 

33 

Mirabella  Eclano 

Ex 

XI 

Mirabella  Eclano 

S 

Latil,  Exsultet 

31 

154 

Lucanie 

ntn 

XI 

Vat.  lat.  7810 

34 

76 

Monte  Vergine 

Ev 

XIII 

»      »     5 1 00 

S 

Bannister,  tav.  79  (f.  jr) 

35 

59 

Troja? 

Tr;  Pc 

XII 

Naples  BN.  VI  G  34 

(2) 

36 

136 

Troja 

H  m 

XI  in. 

»           »     VI  1!  2 

37 

100 

Troja? 

Ex 

XII 

Troja 

(')  Ajouter  à  la  bibliographie  de  ce  manuscrit  :  Analecla  Hymnica  22,  p.   170-172. 

(2)  Nous  rectifions  ici  la  notice  de  ce  manuscrit,  présenté  plus  haut  (p.  59  n°  59)  comme  Processionnal  :  il  s'agit  plus  exactement  d'un 
Tropaire- Processionnal  :  cf.  EBNER,  /ter  [talicum,  p.  121.  n.  I  ;  Analecta  Hymnica,  47,  p.  25,  n°  105. 


//.  —  Région  de  BÀRI. 


50 

1-2 

Bari 

Ex 

an  te  1067 

Bari,  S.  Nicolas 

S 

Loew,  Benev.  Script,  plate  VI 
Bertaux,  Art  Italie  méridion.,  pi.  X 

51 

3 

» 

Pf. 

XI 

»             » 

52 

4 

» 

H 

XIII 

»             » 

S 
S 

f 

29 

Apulie 

M  (frg) 

X-XI 

Zurich,  Payerne, 

PM  XIV  pi.  IX-XI 

53 

64 

Lausanne 

Texte  u.  Arbeiten  (Beuron), 

Taf.  I-III 

l 

103 

54 

109 

» 

S 

X-XI 

Baltimore,  Walters 
Art  Gallery  6 

55 

83 

» 

M 

XI  in. 

Vat.  lat.  10.673 

s 

PM  XIV  (reproduction  intégrale) 
Bannister,  tav.  7oa  {f.  iov) 
=  Sunol,  Intr.à  la  pal. g rég. pi.  17-18 
PM  XIII  p.  100  figv  13  (f.  u') 

56 

81 

» 

M  frg 

XI  m. 

Vat.  lat.  10.645  (f°3-6) 

s 

PM  XIV  pi.  VIII  (f.  6") 

Bannister,  tav.  67  b  (f.Jv) 

=  Sunol,  pi.  19  et  20 

Ephem.  lit.  48  (1934)  p.  200  (f.  6V) 

57 

141 

» 

A-H 

XI 

Naples  BN.  XVI  A  3 

58 

82 

» 

G  frg 

XI 

Vat.  lat.  10.657 

s 

59 

143 

» 

Ev 

XII 

Naples,  Torrequadra 

s 

60 

144 

» 

Sq/ 

» 

Oxford,  Can.  lit.  277 

61 

95 

» 

A  (frg) 

XII-XIII 

Vat.  Palat.  178 

62 

93 

» 

Ev 

XIII 

Ottob.  296 

Côte  dalmate 

63 

20 

Raguse  ? 

Pffrg 

XII 

Cattaro  (S.  Chiara) 

64 

93 

» 

M 

XIII 

Oxford,  Can.  lit.  342 

s 

Loew,  Scriptura  Benev.  (f.  jç) 

65 

102 

Traù? 

frg 

XI-XII 
XIII 

Vienne,  Université 

66 

90 

Ossero 

Ev 

XI  ex. 

Vat.  Borgia  339 

s 

Bannister,  tav.  72>h(f-58') 
Ehrle-Liebaart,  Specimina,  pi.  16 

67 

99 

Trogir? 

L 

XIII 

Trogir,  S.  Jean 

s 

Rev.  grég.  XX  (1935)  p.  81  sq. 

(I) 


(2) 


(')  Liste  des  manuscrits  dont  l'écriture  littéraire  appartient  au  type  Bari. 

(3)  Ce  manuscrit  contient,  comme  le  n°  55,  quelques  pièces  de  chant  de  l'ancienne  liturgie  bénéventaine. 


ETUDE    SUR    LA    NOTATION    BENEVENTAINE. 


93 


///. 


MONT-CASSIN. 


Q 

D  O 

°  c 

2  os 

o°    < 

Origine 

Nature 

Date 

DÉPÔT 

Vu 

Fac-similé 

H 
O 

O 
Q 

<C  < 

u 

£ 

IOO 

124 

Mont-Cassin 

ofi. 

X  ex. 

Mt-Cassin  230 

S 

IOI 

35 

» 

M  frg 

X-XI 

»         271 

I02 

120 

» 

VI"  s 

IOIO 

»         148 

S 

I03 

40 

» 

Od.Rom. 

1022-35 

»         451 

S 

Ferretti,  Casinensia  tav.  1 1  la(/>. 306) 

(0 

I04 

46 

» 

Hm 

» 

»         106 

I05 

117 

» 

H  m 

» 

»         109 

IOO 

75 

» 

Ex 

c.  1060 
et  XIII 

Vat.  lat.  3784 

S 

Bannister,  tav.  69 

PM  XIII  p.  95,  fig.  11.  —  Bertaux, 

Art  Italie  méridionale,  pi.  XII  n°  2 

IO7 

52 

» 

L 

xi  y2 

Mt-Cassin  113 

I08 

7i 

» 

Od 

XI 

Rome,  Vallic.  c.  32 

s 

IO9 

113 

» 

M 

» 

Mt-Cassin    95 

IIO 

114 

» 

H  m 

» 

»             IOO 

1 1 1 

45 

» 

» 

» 

»         103 

I  12 

47 

» 

» 

» 

»          107 

113 

117 

» 

» 

» 

»         m 

114 

128 

» 

frg. 

XI 

»         361 
(ie  écriture) 

115 

119 

» 

Sq/ 

XI 

»         134 

Il6 

36 

» 

To 

» 

»         318 

s 

Coussemaker,  Hist.  Harmonie  au 
MA.,  pi.  XXXVII  {p.  117)  ;  Amelli, 
Paolo  Diacono,  1  tav.  (p.  244-45)  ; 
Ferretti,  Casinensia  I,  tav.  II  À, 
(A  irf) 

(2) 

117 

115 

» 

H  m 

XI? 

»          102 

Il8 

129 

» 

H/ 

XI? 

»         374 

119 

48 

» 

Hm 

XI  % 

»         3'o 

I20 

38 

» 

B 

XI  % 

»         420 

s 

Ferretti,  Casinensial,  tav.  I  b  {p.  117) 

(3) 

121 

34 

» 

M 

1058-87 

»         127 

s 

122 

37 

» 

S 

» 

»         339 

s 

PM    II    pi.    19    {p.    61)    =    Sufiol 
pi.  47.  —  Wagner,  Neumenkunde, 
p.  136  {p.  I2Q).  — ■  Ferretti,  Casi- 
nensia I  tav.  I  A  {p.  ijo) 

(4) 

123 

44 

» 

H  m 

1058-87 

»          99 

s 

124 

49 

» 

L 

» 

»         108 

125 

5o 

» 

L 

» 

»             IIO 

(5) 

126 

5i 

» 

L 

» 

»         112 

127 

IOI 

» 

Ex 

» 

Velletri 

s 

Mél.   Archéol.    Hist.  XXX   (1910) 
pi.  VII  et  XI 

128 

84 

» 

» 

XI  ex. 

Vat.  Barber.  592 

s 

Bannister,  tav.  74 

129 

30 

» 

» 

» 

Londres,  Add.  30.337 

s 

Paleographical  Soc,   I'  ser.,  t.  III 
pi.  146;  PM  XIV  pi.  XLVI 

I30 

127 

» 

vrs 

» 

Mt-Cassin  280 

131 

39 

» 

M 

» 

»         426 

s 

(1)  Ajouter  à  la  bibliographie  de  ce  manuscrit  :  M.  Andrieu,  Les  Ordtnes  Romani  du  Haut  Moyen  Age  I,  Les  manuscrits  (Louvain 
1931)  p.  176-211. 

(2)  Ajouter  à  la  bibliographie  de  ce  manuscrit  :  Dom  M.  Inguanez,  Il  codice  Casinese  n°  318  «  Colleclanea  de  re  musica  »,  dans  Note 
Archiv.  Stor.  Mttsic.  XI  (1934)  p.  220-224. 

(3)  Sur  la  date  de  ce  manuscrit,  voir  P.  M.  XIII  p.  141  n.  I. 

(4)  Il  y  a  sous  le  facsimilé  de  Dom  FERRETTI  une  erreur  de  pagination  :  il  faut  lire  p.  130,  et  non  p.  129. 

(5)  Ajouter  au  Catalogue  (n°  50)  :  entre  les  leçons  figurent  des  R7  notés.  Le  manuscrit  est  intitulé,  sans  doute  pour  cette  raison, 
Breviarium  magnum.  La  Bibliolheca  Casinensis  indique  l'incipit  de  ces  répons. 


94 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


w 

ci 

tt 

D  O 

t/3 

Z  A 

?< 

Origine 

Nature 

Date 

DÉPÔT 

Vu 

Fac-similé 

H 

O 

o 

Q 

u 

132 

86 

Mont-Cassin 

Pf 

XI  ex. 

Vat.  Barber.  631 

S 

Bannister,  tav.  78a  (f.s8v) 

133 

4i 

» 

M 

p.  1087 

Mt-Cassin  540 

S 

PM  II  pi.  21"  {p.  30) 

134 

97 

» 

Tr-Pc 

XI-XII 

Vat.  Urbin.  602 

S 

Bannister,  tav.  7ia  (f.  4iv-42r) 

135 

9i 

» 

A  ambr. 

» 

Vat.  Ottob.  3  f.  g. 

S 

Bannister,  tav.  72  (f.  iv) 
PM  XIV,   pi.   XXXII-XXXIII 
(reproduction  intégrale) 

(0 

136 

55 

» 

Varia 

XI-XII 

Mt-Cassin,      Conipa- 
ctiones 

S 

137 

121 

» 

nm 

XI-XII 

Mt-Cassin  1  50 

138 

122 

» 

H/ 

» 

»         194 

139 

149 

» 

H/ 

c.  1137 

Vat.  lat.  3227 

S 

Kirchenmusikal.  Jhb.  22  (1909)  p.  8 
(f.  80-) 

I40 

112 

» 

A/ 

XII 

Mt-Cassin    47 

(2) 

141 

77 

» 

M 

XII  x 

Vat.  lat.  6082 

s 

Bannister,  tav.  75  b  (f.  251 r) 

(3) 

142 

159 

» 

M 

XII 

Udine,  Archev.  Q°26 

s 

143 

126 

» 

add 

XII? 

Mt-Cassin  269 

144 

42 

» 

A 

XII  % 

»         542 

s 

145 

43 

» 

G 

XII-XIII 

»         546 

s 

PM  II  pi.  22  (f.  4Qr) 

=  Suiïol,  Introduction  pi.  48. 

146 

123 

» 

B 

» 

»         198 

147 

118 

» 

H  m 

XII-XIII 

»          115 

148 

94 

» 

M 

XII 

et  XIII 

Vat.  Ottob.  576 

s 

PM  II  pi.  2I,b  (f.  22') 
Bannister,  tav.  75a  (f.  I7ir) 

149 

150 

Albaneta 

frg 

XIII 

Vat.  lat.  3262 

I49bis 

125 

» 

Sq/ 

XIII 

Mt-Cassin  267 

(1)  A  la  pi.  72  de  Bannister  il  faut  lire  I  v.  et  non  recto  (voir  le  volume  de  texte  p.  124). 

(2)  Les  pièces  notées  viennent  d'un  autre  manuscrit  que  le  recueil  où  elles  figurent  actuellement.  La  partie  principale  du  manuscrit 
(Régula  S.  Benedicti,  Martyrologium,  etc.)  est  datée  de  1159-73. 

(3)  Ajouter  à  la  bibliographie  :  Dom  A.  Dold  :  Die  vom  Missale  Rom.  abweichenden  Lesetexte...  nach  den  Vat.  lat.  6082,  dans  Vir 
Dei  Benedicttts  (Munster  in  W.  1947).  —  Fr.  V.  Viala  :  Der  0>do  Missae  im  Valic.  6082,  dans  Zetigniss  des  Geistes  (Beuron  1947) 
p.  180-224. 


IV.  —  Région  NORD  du  duché  de  Bé /lèvent  et  au-delà. 


150 

26 

Gaëte? 

Ex 

XI 

Gaëte,  Cathédrale 

151 

27 

Gaëte 

» 

» 

» 

152 

28 

» 

» 

XI-XII 

» 

153 

108 

» 

bdo 

XIII 

Rome  Casan.  1574 

154 

69 

S.  Vincent  du  Vulturne 

B 

XI  ex 

Vat.  Chigi  D.  V.  77 

155 

156 

»                » 

Planctus 

XII-XIII 

»         Barber.  2724 

156 

96 

Sora 

Pc 

XI-XII 

»         Regin.  334 

157 

62 

Fondi 

Ex 

c.  1 1 15 

Paris,  BN.  n.  a.  710 

158 

89 

Veroli? 

M 

XII  ex 

Vat.  Barber.  699 

159 

155 

Subiaco? 

M 

XII 

»            560 

160 

148 

Trisulti 

vrs 

» 

Rome,Vallic.T.  XXII 

161 

153 

Farfa 

nm 

XII-XIII 

»       Vat.  lat.  6808 

162 

31 

S.  Sauveur  de  Lucques 

M 

X-XI 

Lucques  606 

Bannister,  tav.  73"  (j.  j8r) 
Wagner,  Neumenkunde  p.   168 
(/■  63») 
Latil,  Exsultet 
Bannister,  tav.  ,7  (f.  4Ôr) 


PM  XIV  pi.  XXXIV-XLIII 
(f.  150 ■» -153 j  I54v-i5à) 


(1) 


(1)  Ajouter  à  la  bibliographie  de  ce  manuscrit  :  Dom  A.  Wii.mart,  Codùes  Reginenses  latini  II  (Citta  del  Vaticano  1945)  p.  248-250. 


ETUDE    SUR    LA    NOTATION    BENEVENTAINE. 


95 


V .  —  Origine  inconnue. 


o    Q 
Z  B! 

C 

S  O 

r  < 

Origine 

Nature 

Date 

DÉPÔT 

Vu 

Fac-similé 

C/3 

W 
H 
O 

2 

200 

74 

Ev 

XI 

Vat.  lat.  3741 

20I 

147 

A/ 

» 

Rome,  Vallic.T  XII! 

202 

87 

A  frg 

» 

Vat.  Barber.  681 

S 

203 

32 

Ex 

» 

Manchester,  J.  Ryl.  2 

204 

54 

» 

» 

Mt-Cassin 
(Rot.  Caméra) 

205 
206 

1 1 1 
24 

G  frg 

» 

» 
» 

Bologne,  Univ.  2551 
Farfa,fragm.Palmieri  1 

S 

s 

Rivista    Musicale    Ital.    t.    5,    1898 

p.  &12  (fol.  34) 
PM  II  pi.  20  (fol.  g)  —  PM  XIV 

pi.  XXVI-XXVII  (fol  a,  b,g,  h) 

(0 

207 

25 

» 

» 

»         »      Palmierill 

s 

208 

57 

lam 

XI-XII 

Naples  BN.VI  AA  3 

s 

PM  II  pi.  24 

Cipolla,  Monumenta  paleogr.  sacra 
tav.  39  (fol.  213  VJ 

209 

23 

G 

» 

Dublin,  Franciscains 

s 

210 

135 

A  frg 

» 

Naples  BN.  V  G.  14 
(1ère  écrit) 

21  I 

68 

B 

XII  in 

Vat.  Chigi  C  VI  176 

212 

13 

lam 

XII 

Rome,  Vallicell.  A  17 

213 

158 

» 

» 

Vat.  Rossi  VIII  234 

s 

214 

58 

, 

Bfrg 

» 

Naples  BN.VI  E  45 

215 

72 

A/ 

» 

Rome,  Vallic.  G  98 
(frg  25) 

2l6 

81 

H 

XII  ex 

Vat.  lat.  10645,  r-  69 

(2) 

217 
218 

70 
73 

Varia 
lam 

» 
» 

Rome,  Vallic.  C  9 
»           »         R  32 

s 
s 

PM  XIV  pi.  XXVII I-XXXI 

(Jol.  20v-24) 

219 

152 

prob 

c.  1200 

Vat.  lat.  4418 

220 

66 

Pf 

XII-XIII 

Rome,  Casanat.  614 

221 

81 

G-Tr 

» 

Vat.  lat.  10645  £  °4 

222 

81 

A  frg 

XIII 

»       »       »       f.  68 

223 

78 

M 

XIII 

Vat.  lat.  7231 

s 

Bannister.  tav.  78b  (fol.  siv) 

224 

107 

H 

» 

Naples  BN.  VI  G  29 

(3) 

225 

80 

A  frg 

» 

Vat.  lat.  10.504 

226 

139 

? 

» 

Naples  VII  G  7  (f.  g.) 

(4) 

227 

81 

MB 

XIII  ex 

Vat.  lat.  10645  f-  63 

1 

(1)  Sous  les  planches  citées  du  tome  XIV  de  la  P.  M.,  il  faut  lire  Farfa  (et  non  Cava). 

(2)  Ces  fragments  sont  groupés,  ainsi  que  les  nos  221-223,  avec  'e  fragment  n°  56  dans  le  recueil  factice  10.645  de  la  Vaticane  :  ils  sont 
cités  sous  le  n°  81  du  Catalogue. 

(3)  Ce  manuscrit  fait  partie  du  fonds  S.  Giovanni  a  Carbonara  de  Naples. 

(4)  Le  texte  de  ce  fragment  est  écrit  en  minuscule  gothique  et  non  en  bénéventaine. 


96 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


VI.  —  Notation  de  transition. 


te 

o 

o 

Origine 

Nature 

Date 

DÉPÔT 

Vu 

Fac-similé 

O 

2 

250 

Gaëte 

M-B 

XIII 

Rome,  Casanate  1574 

S 

I'M  II  pi.  29  (f.300) 

(0 

251 

Chieti 

Pf 

XII 

Vat.  lat.  7818 

S 

Bannister,  tav.  82a  (f.  j8r) 

2Ç2 

Subiaco 

S 

c.  1075 

Rome,  Vallic.  B  24 

S 

Ebner,  Iter  Italicum  p.  197  (/.  i*>) 
PM  II  pi.  25  (f.sr) 
Archivio    paleografico    italiano    II 
Pi-  33-43 

253 

Subiaco? 

M 

XII 

Subiaco  XVIII 

S 

254 

Subiaco  (S.  Chélidonie?) 

L 

XII-XIII 

Subiaco  XXII 

S 

25s 

Farfa  ? 

A  frg 

XI-XII 

Rome,  BN.  298 
(Farfa  2) 

s 

256 

Farfa? 

Ev 

XII 

Madrid  BN  Va  20-6 
(anc.  A  III  20) 

s 

J.  Riano,  Early  Spanish  Music  p.  31 
fig.  ll(f.S).  H.  Angles,  y 

J.  Subira,  Catalogo  musical  de  la 
BN  de  Madrid  I   (1946)  facs.   IV 
(/■  30») 

(2) 

257 

Farfa 

B 

XII-XIII 

Rome  Vallic.  C  93 

s 

258 

Narni? 

D 

XIII  ex 

Vat.  lat.  4340 

s 

Bannister,  tav.  85  (f.  u*>) 

259 

Rieti 

Mg 

C.    IOOO 

Vat.  Barber.  421 

260 

Rieti 

A  frg 

XII 

Rieti 

s 

261 

Nursie  (S.  Eutice) 

B 

XII 

Rome,  Vallic.  C  13 

s 

262 

»               » 

A 

» 

»        »         C  5 

s 

PM  II  pi.  27  (f.  26») 

263 

Naples  (ou  Spolète) 

B 

XIII 

Vat.  lat.  7126 

s 

Bannister,  tav.  84b  (f.  107) 

264 

Pérouse  (S.  Fortunat) 

A 

» 

Pe'rouse,  B.  Cap.  28 

s 

265 

Pérouse? 

B 

XIII-XIV 

Tolède  48. 1 5 

s 

Riano,  Early  Span.  Mus.  p.  45  fig.  23 

r/ 1941') 

(3) 

266 

Ravenne 

Pc 

XII 

Vat.  lat.  4750 

s 

Bannister,  tav.  8ob  (f.  14) 

267 

S.  Barthélémy 
(deTrisulti?) 

M 

XII  in. 

Rome,  Vallic.  B  23 

s 

268 

Rome? 

G  frg 

» 

Vat.  lat.  10.645  f-  23 

s 

Bannister,  tav.  81 b  (f.  2jr) 

269 

Rome  (S.  Pierre  du  Vat.) 

Or 

XII  in. 

Rome,  Arch.  S.  Pierre 
F.  XI 

s 

(4) 

270 

»               »               » 

A 

XII  % 

Rome,  Arch.  S.  Pierre 
B79 

s 

271 

»               »               » 

G 

XIII 

Rome,  Arch.  S.  Pierre 
F  22 

s 

272 

»      (S.  Pierre?) 

M 

XIII-XIV 

Rome,  Arch.  S.  Pierre 
E  1 

s 

273 

»      (S.  Pierre?) 

Ps-H 

XIV 

Rome,  Arch.  S.  Pierre 

E  14 

Vat.  lat.  5319 

s 

274 

»      (Latran?) 

G 

XI-XII 

s 

PM  pi.  28  (f.  7) 

Bannister,  tav.  81 a  (f.  çy) 

275 

Rome? 

S 

XII 

Rome,  Arch.  S.  Pierre 
F  XV 

s 

276 

Rome? 

Manuscrits  franciscains 

A 

XIII 

Londres,  Add.  29.988 

s 

Musical  Notation  of  the  Midle  Age 
(London  1890),  pi.  XII  (f.  27") 

277 

Rome? 

B 

1235 

Munich,  Couv.  francis. 

s 

Felder,Reimofïf.,Taf.  l-X(f.  2S0"  sqq) 

278 

Naples 

G-S 

XIII 

Naples,  BN.  VI  G  38 

s 

PM  II  pi.  30  (f.  16V-17) 
F.  X.   Haberl,   Magister  Choralis 
(Regensburg  1893)  p.  245 

(1)  Voir  plus  haut  le  n°  153  —  La  présente  liste  cite  seulement  les  témoins  les  plus  caractéristiques. 

(2)  La  mention  de  S.  Thomas,  abbé  (fol.  4V)  est  en  faveur  de  la  provenance  que  nous  indiquons.  Le  manuscrit  fait  partie  du  fonds  de 
Tolède  (cote  38-20).  Le  catalogue  musical  de  la  BN.  de  Madrid  (n°  16)  se  contente  d'exclure  la  provenance  espagnole. 

(3)  Ce  facsimilé,  exécuté  à  la  plume,  ne  donne  pas  une  idée  suffisante  de  la  forme  des  neumes. 

(4)  Les  Archives  de  S.  Pierre  sont  actuellement  à  la  Bibliothèque  Vaticane. 


ETUDE    SUR    LA    NOTATION    BENEVENTAINE. 


97 


c  a 
o 

G 

Origine 

Nature 

Date 

DÉPÔT 

Vu 

Fac-similé 

W 
H 
O 

279 

Naples? 

13 

XIII 

Naples,  BN.  VI  E  20 

S 

280 
281 
282 
283 

p 

? 

Ascoli-Pisceno 

? 

Provenance  inconnue  : 

B 
B 
B 
B 

» 

xiii  y2 

XIII-XIV 
XIV 

Rome,  Borgia4o5(227) 

Vat.  lat.  8737 

Vat.  Regin.  lat.  2050 

Rome,  Vallic.  F  23 

S 
S 
S 

s 

Bannister,  tav.  83  (f.  iyo') 
»  tav.  86 *(f.  i/O'-) 
»          tav.  86 b  (f.  U2r) 

PM  II  Pl.  y-(f.23i) 

284 

Cl 

XII 

Rome,  Vallic.  F  29 

s 

285 

G  frg 

XII 

Solesmes,  G  230 

s 

(I) 

286 

A  frg 

XII 

Farfa,  frg  Palmieri 

s 

287 
288 

A  frg 
M 

XII  in 
XII  ex 

Vat.  lat.  10.645,  f  48-50 
Rome,  Vallic.  B  43 

s 
s 

Bannister,  tav.  82  h  (f.  jS*1) 

(2) 

289     J 

A 

XIII-XIV 

Vat.  lat.  4749 

s  J 

Bannister,  tav.  87  (/.  48") 

(1)  Fragments  offerts  à  l'abaye  de  Solesmes  par  M.   l'abbé  Jeanneteau,   Professeur  aux  Facultés  Catholiques  de  l'Ouest,  et  par  les 
religieuses  de  la  Pommeraye. 

L'origine  des  fragments  reste  inconnue.  Les  4  folios  (205 X  155  mm.),  provenant  d'un  graduel,  contiennent  les  antiennes  du  Mercredi  des 
Cendres;  la  messe  du  Jeudi  suivant;  le  début  de  l'Introït  Audivit  Dominns;  puis,  la  fin  du  cantique  du  Samedi  des  Quatre-Temps  avec  la 
suite  de  la  messe;  le  deuxième  dimanche  de  Carême  et  enfin  une  partie  de  la  messe  du  lundi  suivant. 

Signalons  que  l'introït  Dirige  me  du  Dominica  vacat  se  chante  sur  la  mélodie  romano-bénéventaine  et  non  sur  la  mélodie  de  l'Italie 
centrale  (vg.  Angelica  123).  L'introït  est  la  seule  pièce  indiquée  pour  ce  dimanche,  mais  une  seconde  main  —  sinon  la  même  —  a  marqué 
en  second  lieu  la  référence  à  l'introït  Reminiscere. 

Ces  folios  comptent  8  portées  par  page.  Ils  sont  réglés  à  l'encre.  La  mélodie  est  écrite  sur  3  lignes  dont  une  rouge  et  une  jaune.  Le  guidon 
s'apparente  à  ceux  de  la  région  de  Bari.  La  forme  des  neumes,  sans  être  purement  bénéventaine,  se  rapproche  beaucoup  de  l'Italie  du  Sud. 
C'est  pourquoi  nous  avons  placé  ces  fragments  parmi  les  manuscrits  de  transition  :  on  pourrait  les  situer  près  de  la  frontière  du  Duché,  vers 
la  côte  Adriatique. 

(2)  Au  fol.  49,  on  lit  la  mélodie  bénéventaine  de  l'Exultet.  D'après  Ebner,  (Quellen  und  Geschichte  des  Missale  Romanum  p.  198), 
le  manuscrit  était,  en  1341,  en  possession  de  l'église  S.  Marie  de  Rimpha. 


Paléographie  XV. 


l3 


98  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


III.  Caractéristiques  de  la  notation  bénéventaine. 

Dès  1841,  Coussemaker  (1)  divisait  toutes  les  écritures  en  deux  espèces  :  «  l'une 
appelée  notation  lombarde,  l'autre  dite  saxonne  ».  Les  deux  exemples  qu'il  donne  de  la 
première  sont  empruntés  en  réalité  l'un  à  la  notation  aquitaine,  l'autre  à  une  écriture  du 
Nord  de  la  France;  mais  le  nom  est  tout  aussi  intéressant  que  la  division;  remarquons, 
au  passage,  l'analogie  que  l'auteur  signale  entre  les  «  deux  espèces  »  de  neumes. 

Une  vingtaine  d'années  plus  tard,  étudiant  plusieurs  manuscrits  du  Mont-Cassin, 
Adrien  de  la  Page  (2)  s'attachait  presque  uniquement  aux  Auteurs  et  à  la  correction  des 
livres  de  chant.  Il  remarquait  simplement  des  <\  points  neumatiques  pourvus  de  queues 
pendantes,  celle  du  côté  gauche  toujours  oblique,  celle  du  côté  droit  toujours  droite  ». 

Fétis  est  beaucoup  plus  explicite.  Précisant  Coussemaker,  il  distinguait  la  notation 
à  points  superposés,  la  notation  saxonne,  «  et,  enfin,  le  système  de  signes  à  formes  plus 
ou  moins  massives,  que  nous  avons  appelé  notation  lombarde  »  (3).  Et  il  donnait  un 
tableau  de  trente-trois  neumes  lombards,  neumes  parfaitement  benéventains,  puisqu'il 
s'agit  du  Tableau  de  Neumes  du  Mont-Cassin.  11  s'appliquait  longuement  à  l'interpréter, 
après  avoir  rappelé  que  Gerbert  (4)  avait,  le  premier,  publié  des  monuments  de  la  notation 
lombarde,  sans  chercher  à  les  expliquer. 

En  somme,  durant  un  demi-siècle,  on  considère  la  «  notation  lombarde  »  comme  l'un 
des  grands  groupes  d'écritures  neumatiques,  sans  préciser  le  domaine  de  cette  notation  : 
elle  réunit,  de  façon  confuse,  tout  ce  qui  s'oppose  aux  neumes,  plus  légers,  des  écritures 
septentrionales,  ou  encore  à  la  notation-points.  On  connaît  donc  son  existence,  mais  on  ne 
l'étudié  guère  en  elle-même,  comme  les  autres  notations  d'ailleurs.  Sans  mépriser  les 
études  des  pionniers,  auxquelles  il  est  bon  parfois  de  revenir,  on  peut  avouer  que  presque 
tout  reste  à  dire  en  ce  qui  concerne  notre  sujet.  Un  pas  en  avant  va  bientôt  être  fait. 

Au  printemps  de  1890,  Dom  Cabrol  et  Dom  Mocquereau  entreprennent  une  tournée 
en  Italie;  ce  voyage  n'est  que  l'un  des  déplacements  et  travaux  préparatoires  aux  tomes 
II  et  III  de  la  Paléographie  Musicale.  Ceux-ci  paraîtront  en  1891  et  1892.  Les  planches 
19  a  24  du  tome  II  reproduisent  des  pages  de  sept  manuscrits,  auxquels  s'ajoute  un 
manuscrit  attribué  à  la  «  notation  italienne  descendant  de  la  notation  lombarde  ».  Les 
auteurs  auraient  pu  placer  sous  une  semblable  rubrique  les  planches  27  à  32.  Le  dossier 

(1)  E.  de  Coussemakkr,  Mémoire  sur  Hucbald...  Paris  1841,  Appendice  II  :  Neumes,  p.  148  et 
pi.  II  b»;  IV  2. 

(2)  Adrien  de  la  Fage,  Essai  de  diphtérographie  musicale,  Paris  1862,  p.  384.  —  La  table  alphabétique 
fait  connaître  les  manuscrits  consultés  au  Mont-Cassin. 

(3)  F.  J.  Feïis,  Histoire  Générale  de  la  musique,  t.  IV,  Paris  1874,  pp.  196;  254-263. 

(4)  Martinus  Gerbertus,  De  cantu  et  musica  sacra...  Typis  Sanblasianis,  1774,  t.  II,  tabl.  XIII.  — 
Le  Tableau  de  Neumes  du  Mont-Cassin  était  connu  grâce  au  calque  de  Danjou,  reproduit  par  E.  de  Cousse- 
maker, Histoire  de  l'harmonie  an  Moyen-Age,  Paris  1852,  pi.  XXXVII. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BENÉVENTAINE.  99 

est  suffisamment  instructif,  mais  il  reste  plutôt  mince.  Quelques  lignes  de  la  préface 
situent  assez  bien  cette  notation  «  lombarde  »  dans  l'espace  et  dans  le  temps,  et 
déterminent  ainsi  l'ordre  des  planches  du  volume.  Le  tome  III  comprend  quelques  pages 
très  importantes  pour  les  études  paléographiques.  Malgré  quelques  hésitations,  elles 
rangent  les  neumes  lombards  parmi  les  systèmes  extra-traditionnels  d'écriture,  c'est-à-dire 
qu'elles  les  opposent  aux  «  neumes-accents  à  l'état  chironomique  »  (i). 

Désormais,  bien  des  précisions  devront  être  apportées  aux  données  de  ces  deux 
volumes  de  la  Paléographie  Musicale;  il  n'en  reste  pas  moins  qu'ils  marquent  une  étape  : 
les  chercheurs  ont  maintenant  sous  la  main  un  vaste  recueil  de  phototypies,  dans  lequel 
on  distingue  une  variété  d'écritures  beaucoup  plus  nuancée,  et  plus  exacte,  que  jusqu'ici. 
Le  <s  Répons  Jusius  »  constitue  un  véritable  manuel  de  paléographie,  qui  gardera  toujours 
son  utilité. 

Les  études  paléographiques  musicales  deviennent  maintenant  plus  scientifiques  : 
il  suffit  de  citer  des  noms,  tels  qu'Oskar  Fleischer,  Peter  Wagner,  Johannes  Wolf  (2). 
Les  deux  premiers  ont  l'occasion  de  décrire  les  neumes  lombards  lorsqu'ils  examinent 
et  utilisent  des  manuscrits  bénéventains.  Wagner  signale  que  ces  manuscrits  sont  les 
premiers  en  Italie  à  présenter  des  neumes  sur  lignes,  de  même  qu'ils  offrent  les  plus 
anciens  exemples  de  diastématie.  Wolf,  envisageant  surtout  les  manuscrits  du  Mont-Cassin, 
remarque  le  caractère  de  famille  de  leurs  neumes  avec  le  gothique  tardif,  caractère  qu'ils 
doivent  à  la  façon  de  tenir  la  plume  et  à  l'empâtement  du  trait. 

En  191 3,  Bannister,  qui  une  dizaine  d'années  plus  tôt  avait  montré  plusieurs 
manuscrits  bénéventains  à  l'Exposition  Grégorienne  de  la  Bibliothèque  Vaticane  (3),  publie 
une  œuvre  magistrale  qui,  entre  bien  d'autres  mérites,  offre  celui  de  donner  à  la 
paléographie  toute  son  indépendance.  Décrivant  minutieusement  les  monuments  de 
paléographie  musicale  conservés  au  Vatican  (4),  il  présente  une  quarantaine  de  documents 
bénéventains,  auxquels  se  rattache  une  catégorie  intermédiaire,  dite  de  transition,  entre 
la  notation  bénéventaine  et  la  notation  de  l'Italie  Centrale.  Il  reconnaît  à  ces  manuscrits 
«  un  développement  et  une  précision  de  la  notation  inattendus  ».  Nous  ne  nous  arrêtons 
pas  ici  aux  détails  qu'il  nous  fournit,  puisque  nous  aurons  plus  tard  à  les  utiliser 
largement. 

Durant  ces  années,  l'atelier  solesmien  de  Paléographie,  enrichissait  ses  collections. 
Du  voyage  de  1890,  on  n'avait  rapporté  qu'une  quinzaine  de  manuscrits  bénéventains. 
Au  printemps  1904,  Dom  Mocquereau  retrouvait  Dom  Cabrol,  et  tous  deux  exploraient 

(1)  Paléographie  Musicale,  Les principaux  mamcscrils  de  chant...  par  les  Bénédictins  de  So/esmes,  t.  II, 
1891,  p.  22,  pi.  19-25;  t.  III,  1892,  p.  81. 

(2)  Oskar  Fleischer,  JVeumenstudien,  t.  II,  Leipzig  1897.  —  Peter  Wagner,  Neumetikumle, 
Freiburg  1905;  2.  Ausg.  19 13.  —  Johannes  Wolf,  Handbuch  der  Notationskunde,  Leipzig  19 13. 

(3)  Calalngo  sommario  délia  Esposizione  Gregoriana. . .  Studi  e  Testi,  13,  Roma  1904. 

(4)  Enrico  Marriott  Bannister,  Monu?nenti  Vaticani  di  Paleografia  Musicale  Latina,  Lipsia  1913.  — 
A  la  même  époque,  Dom  Andoyer  publiait  une  solide  étude  sur  l'ancienne  liturgie  de  Bénévent;  elle  n'aborde 
pas  le  sujet  de  la  paléographie  musicale  :  Revue  du  Chant  Grégorien,  XX-XXIV  (1912-1921), 


BIBLIOTHECA 
Gttavier£;i> 


100  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


à  nouveau  les  bibliothèques  italiennes,  prenant  quantité  de  notes  et  marquant  les 
documents  à  photographier.  Quelques  mois  plus  tard,  Dom  Blanchon-Lasserve  et 
Dom  Ménager  partaient,  avec  tout  leur  matériel.  Au  début  de  l'hiver  ils  sont  dans  l'Italie 
du  Sud.  Malgré  la  brièveté  des  journées,  c'est  à  Bari  qu'ils  atteignent  un  de  leurs  records, 
prenant  jusqu'à  six  cents  photographies  en  sept  heures,  à  une  cadence  qui,  parfois,  arrive 
à  cent-vingt  clichés  à  l'heure.  Et  ces  photographies  ne  sont  pas  parmi  les  moins  réussies! 
Une  dernière  série  de  documents  sera  constituée  plus  tard,  lorsqu'aura  été  déterminé 
l'intérêt  propre  de  la  tradition  bénéventaine.  En  juin  1930,  Dom  Gajard  travaille  à  la 
Bibliothèque  Vaticane  et  dans  les  bibliothèques  de  l'Italie  du  Sud;  il  pense  surtout 
à  l'Antiphonaire,  qu'il  prépare  alors,  mais  il  note  les  autres  documents  intéressants. 
Et  bientôt,  Dom  Blanchon  le  suit,  pour  une  troisième  campagne. 

Ces  détails  historiques,  malgré  leur  caractère  privé,  intime  presque,  devaient  être 
donnés,  pour  montrer  comment  la  Paléographie  Musicale  se  constituait  une  abondante 
documentation  sur  l'Italie  du  Sud,  et  pour  expliquer  qu'en  son  atelier  aient  été  préparés 
les  deux  ouvrages  qui,  après  Bannister,  nous  donnent  les  meilleurs  renseignements  sur  la 
notation  bénéventaine  :  ils  sont  l'œuvre  de  Dom  Ferretti  et  de  Dom  Sunol.  Dans  son 
étude  sur  la  notation  aquitaine,  Dom  Ferretti  (1)  n'hésite  pas  à  élargir  son  sujet,  pour 
l'éclairer;  il  rédige  un  résumé  de  paléographie  musicale  bénéventaine,  par  la  simple 
description  de  trois  manuscrits,  du  Mont-Cassin,  de  Bénévent,  et  de  la  région  de  Bari. 
Il  a  l'occasion  de  distinguer  ainsi  deux  styles  différents  d'une  même  écriture  bénéventaine. 
Il  insiste  par  ailleurs  sur  la  diastématie  de  ces  manuscrits.  Dom  Suhol  consacre  à  l'étude 
de  la  notation  bénéventaine  plusieurs  pages  et  tableaux  de  son  Introduction  (2).  Il  la 
caractérise  par  ses  «  traits  anguleux  et  tourmentés,  lourds  et  très  épais  »  et  par  ses 
«  liquescences  aux  formes  capricieusement  repliées  »,  tout  en  reconnaissant  une  certaine 
élégance  aux  manuscrits  de  Bari. 

D'autres  travaux  ont  eu  l'occasion  de  parler  de  la  notation  bénéventaine,  sans 
prétendre  apporter  du  neuf  dans  le  domaine  paléographique  (3).  Cette  notation  a  désormais 
acquis  droit  de  cité  dans  la  science  musicale  :  on  en  verra  l'indice  dans  la  colonne  que  lui 
réserve,  au  mot  Notation,  le  dictionnaire  de  Grove  (4). 

Les  lignes  que  nous  venons  de  consacrer  à  l'histoire  de  la  paléographie  musicale 
bénéventaine  avaient  pour  but  principal  de  rechercher  quelles  caractéristiques  les  auteurs 
reconnaissaient  à  la  notation  de  l'Italie  du  Sud.  Elles  ont  pu,  en  même  temps,  montrer, 

(1)  Paléographie  Musicale,  t.  XIII,  Graduel  de  Saint-Yrieix,  Tournai  1925,  pp.  95-106. 

(2)  Dom  Gregori  Sunyol,  Introduccio  a  la  Paleografia  Musical  Gregoriana,  Montserrat  1925.  — 
Traduction  française,  Tournai  1935.  C'est  à  la  traduction  française  que  nous  donnons  nos  références  : 
pp.  157-164;  221-227. 

(3)  Vg.  D--  Paolo  Ferretti,  /  manoscritti  musica/i gregoriani  delT  archivio  di  Monte  Cassino,  Casinensia 
1929.  —  D.  Chrysostomus  Grossmann,  dans  D.  Alban  Dold,  Die  Ziircheru.  Peterliuger  Messbuchfragmente, 
Texte  u.  Arbeiten  herausg.  durch  die  Erzabtei  Beuron  I,  25  (1934). 

(4)  Grove's  Dictionary  of  Music  and  Musicians,  30  éd.,  London  1929,  t.  III,  p.  649. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  101 

par  une  courte  bibliographie,  que  la  notation  bénéventaine  n'a  fait  l'objet  que  d'études 
relativement  sommaires.  Elles  justifient  par  là  l'essai  que  se  propose  le  tome  XV  de  la 
Paléographie  Musicale.  En  ce  qui  concerne  les  caractéristiques  de  notre  notation,  on  peut 
les  résumer  en  deux  mots  :  les  manuscrits  manifestent  un  particulier  souci  de  diastématie; 
les  neumes  présentent  un  aspect  anguleux,  souvent  empâté.  Ce  dernier  caractère  ne  se  vérifie 
d'ailleurs  pas  au  même  degré  pour  tous  les  neumes.  ni  dans  tous  les  ateliers  de  copistes. 

Peut-être  sera-t-il  bon  d'ajouter  quelques  précisions,  qui  permettraient  de  reconnaître 
la  notation  bénéventaine  plus  sûrement  qu'on  ne  le  ferait  avec  les  indications  précédentes. 
Nous  les  demanderons,  à  la  fois,  au  texte  littéraire  et  au  texte  musical;  nous  chercherons 
enfin  dans  quelle  catégorie  de  neumes  classer  la  notation  bénéventaine. 

Il  est  bien  certain  que  le  premier  moyen  pour  identifier  un  manuscrit  musical  de 
l'Italie  du  Sud  est  de  regarder  l'écriture  du  texte  littéraire.  Celle-ci  est  nettement 
caractéristique;  il  existe  un  parallélisme  constant  avec  le  texte  musical.  D'instinct,  on 
s'attache  à  ce  critère,  qu'on  l'utilise  naturellement,  presque  inconsciemment,  comme 
c'était  le  cas  pour  nombre  des  premiers  paléographes,  ou  qu'on  le  prenne  pour  principe 
de  recherche,  comme  Dom  Ferretti  ou  Dom  Grossmann. 

On  ne  perdra  pas  de  vue  cependant  que  l'écriture  littéraire  bénéventaine  n'est  qu'un 
rameau  d'une  cursive  répandue  en  d'autres  pays.  En  particulier,  certains  manuscrits 
espagnols  offrent  la  plus  grande  analogie  avec  les  manuscrits  du  Sud  de  l'Italie.  Un 
spécialiste  n'aura  certainement  aucune  hésitation,  sans  même  avoir  besoin  d'utiliser  les 
majuscules,  les  lignes  de  titre,  la  décoration,  et,  à  plus  forte  raison,  les  neumes,  qui  sont 
totalement  différents.  Mais  tout  le  monde  n'est  pas  spécialiste;  et  il  reste,  de  plus,  que 
le  texte  littéraire  ne  saurait  être  qu'une  caractéristique  extrinsèque  à  la  notation. 

Cette  caractéristique  peut  même  se  trouver  défaillante  dans  certains  cas,  où  nous 
constatons,  surtout  pour  des  manuscrits  tardifs,  un  désaccord  entre  les  écritures  du  texte 
et  de  la  mélodie.  On  signalera  le  fait,  dès  le  XIe  siècle  pour  un  bréviaire  du  Mont-Cassin 
(n°  120);  au  XIIe  siècle  nous  le  remarquons  dans  un  missel  du  même  monastère,  ou  dans 
certaines  pages  d'un  missel  de  S.  Sauveur  de  Lucques  (n°  142,  162).  Mentionnons  encore, 
pour  le  XIIIe  siècle,  un  bréviaire  et  un  office  du  Saint-Sacrement  conservés  à  Naples 
(n°  226,  279).  Dans  ces  manuscrits,  des  neumes  bénéventains  accompagnent  un  texte 
littéraire  non  bénéventain.  La  remarque  se  vérifie  encore  dans  la  plupart  des  manuscrits 
de  l'Italie  Centrale  qui  attestent  une  dépendance,  plus  ou  moins  étroite,  à  l'égard  de  la 
notation  bénéventaine.  Inversement,  une  feuille  de  garde  de  Chieti  porte,  au  XIe  siècle, 
une  écriture  bénéventaine  avec  des  neumes  de  l'Italie  Centrale. 

En  ce  qui  concerne  la  graphie,  on  a  déjà  dit  le  souci  des  manuscrits  bénéventains 
à  faire  connaître  les  hauteurs  mélodiques,  soit  par  la  diastématie,  soit  par  l'emploi  de 
lignes.  On  peut  y  joindre  d'autres  particularités  plus  spéciales  à  notre  notation  tels  que 
les  points  longs  qui  sont  de  véritables  virga  couchées  (1);  ou  les  clivis,  dont  les  deux 

(1)  Il  ne  s'agit  évidemment  que  d'un  aspect  extérieur  :  nous  n'avons  pas  à  entrer  dans  la  controverse  sur 
la  virga  jacens. 


102  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


éléments  se  coupent  à  angle  droit,  le  premier  élément,  posé  à  l'horizontale,  étant  droit 
ou  ondulé,  selon  les  cas.  On  notera  aussi  que  les  virga  sont  en  général  attaquées  par  le 
haut,  avec  un  léger  poser  de  plume,  qui  tend  à  devenir  un  petit  carré  ou  un  court  trait. 
Cette  virga  se  retrouve  dans  la  composition  du  pes. 

Toutes  ces  caractéristiques  ont  leur  utilité,  mais  elles  ne  sont  pas  absolument 
originales.  Il  y  a  heureusement  d'autres  neumes  plus  significatifs  encore.  D'une  façon 
générale,  on  peut  dire  que  les  scribes  de  l'Italie  du  Sud  cherchent  à  faire  glisser  la  plume, 
ou  plutôt  le  roseau,  sur  le  parchemin,  ce  qui  les  amène  à  lier  les  neumes  et  à  multiplier 
les  ligatures.  On  pourrait  voir  des  exemples  de  neumes  liés  dans  le  manuscrit  reproduit 
par  le  présent  tome  XV  ;  dès  la  première  page  de  la  phototypie  (f.  93),  sur  le  mot 
spiritum  du  Dum  sanetijieatits  fucro ;  ou  mieux  dans  divers  passages  du  trait  Qjii  régis 
(f.  10).  Au  tome  XIV  on  en  trouverait  aussi  des  cas,  tels  le  graduel  Tribulationes,  sur 
eripe  me  Domine  (pi.  16,  ligne  7),  ou  l'introït  Deus  in  nomine,  sur  tua  libéra  me  (pi.  27), 
et  mieux  encore  le  graduel  Miserere  mihi,  au  verset  Conturbala  (pi.  20).  A  la  vérité,  cette 
liaison  des  neumes  est  moins  une  question  de  graphie  qu'un  principe  musical;  nous 
aurons  à  y  revenir  plus  loin,  mais  il  convenait  de  noter  déjà  que  ce  principe  est  observé 
par  la  notation  bénéventaine. 

Les  ligatures  ont  une  nature  plus  spécifiquement  graphique.  Présentons  rapidement 
la  virga,  avec,  sur  le  haut,  une  boucle  qui  a  presque  la  forme  du  chiffre  4  fermé;  lorsque 
la  boucle  disparaît,  il  reste  une  barre  transversale,  qui  rappellerait  une  croix,  légèrement 
arquée  à  l'une  de  ses  extrémités;  la  barre  peut  aussi  se  réduire  à  un  point  et  un  crochet. 
Ces  neumes  sont  très  caractéristiques  ;  il  en  va  de  même  de  diverses  clivis,  liquescentes, 
aux  formes  compliquées.  On  remarquera  également  le  seandiens,  cassinien,  dans  lequel 
un  mince  trait  réunit  la  première  note  à  la  seconde.  Signalons  enfin  des  boucles 
à  l'extrémité  du  point  long,  ou  à  l'extrémité  du  pes.  Les  boucles  sur  le  milieu  des 
epiphonus  ou  du  salieus  (1). 

Ces  quelques  indications,  relatives  aux  aspects  les  plus  caractéristiques  de  la  notation 
bénéventaine,  expliqueront  sans  doute  que  Dom  Ferretti  ait  pu  affirmer  que  «  l'écriture 
bénéventaine  est  à  neumes-accents,  diamétralement  opposée  à  la  notation  aquitaine  et  aux 
notations  mixtes»  (2).  Son  assertion  s'oppose  à  l'opinion  de  Bannister,  lequel  suivait, 
en  la  précisant,  la  pensée  des  auteurs  du  tome  III  de  la  Paléographie  Mitsieale. 

Ceux-ci,  considérant  l'origine  des  neumes  dans  les  accents  grammaticaux  distinguaient 
deux  courants  :  l'un,  traditionnel,  v,  prend  les  neumes-accents  à  l'état  chironomique  et  les 
conduit. . .  jusqu'à  la  ponctuation  diastématique  liée  »;  l'autre,  extra-traditionnel  ou 
novateur,  altère  les  accents  «  et  en  forme  le  système  des  points  diastématiques  détachés  ». 
Et  ils  disaient  :  «  Les  neumes  lombards. . .   sont  ceux  qui   s'écartent  le   moins  de  la 

(1)  Le   lecteur    trouvera   facilement    des    exemples  de   ces    divers    neumes    sur  les  planches  du  t.  XV 
et  du  t.  XIV. 

(2)  Casifiensia,  1929,  p.  188. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNEVENTAINE.  103 

tradition.  Nous  avons  même  pensé  à  laisser  cette  écriture  dans  la  catégorie  des  accents, 
mais  l'altération  de  la  virga  initiale  dans  certains  porrectus  et  clivis  et  dans  le  climacus 
nous  détermine  à  la  ranger  dans  la  classe  dont  nous  nous  occupons  »  (i),  c'est-à-dire  dans 
le  groupe  extra-traditionnel,  des  neumes-points. 

Se  basant  sur  la  précision  mélodique,  Bannister  comptait  «  la  notation  benéventaine 
parmi  les  notations  à  points  liés».  Et  il  ajoutait  :  «  C'est  sujet  à  critique,  sans  précédent; 
mais  il  n'est  pas  possible  de  faire  autrement  »  (2).  Cette  opinion  radicale  est  d'autant  plus 
surprenante  que  cet  auteur  reconnaît,  avec  la  Paléographie  Musicale,  dans  «  la  notation 
de  l'Italie  Méridionale  celle  qui  s'écarte  le  moins  du  système  des  accents  »;  et  d'autre  part, 
il  fait  grand  usage  de  la  notation  mixte,  où  il  range  les  notations  de  Nonantola,  de  Metz 
et  de  Chartres.  Pourquoi  n'a-t-il  pas  songé  à  leur  adjoindre  celle  de  Bénévent,  ou  du 
moins  à  lui  accorder  une  place  similaire?  En  fait,  la  place  où  il  situe  les  manuscrits 
bénéventains  est  très  logique  :  à  la  fin  des  manuscrits  neumatiques,  après  les  «  points 
mixtes»  et  les  «points  liés»,  pour  les  manuscrits  purement  neumatiques;  et,  pour  les 
manuscrits  sur  lignes,  immédiatement  après,  au  début  de  cette  catégorie.  C'est  la 
précision  mélodique  de  la  notation  benéventaine  qui  lui  a  fait  attribuer  cette  place,  comme 
elle  avait  provoqué  l'opinion  très  nette  de  la  Préface  de  la  Paléographie  Musicale. 

On  comprend  très  bien  ce  point  de  vue  et  on  admettra  même  qu'il  traduit  l'un  des 
caractères  de  la  notation  benéventaine.  Il  appartient  à  l'étude  plus  détaillée  de  cette 
notation,  de  mesurer  son  bien-fondé.  Mais,  pour  l'instant,  alors  que  nous  cherchons 
uniquement  à  trouver  quelques  indices,  révélateurs  de  l'écriture  de  l'Italie  du  Sud,  force 
nous  est  de  constater  qu'au  premier  regard  les  accents,  avec  leurs  combinaisons  diverses, 
l'emportent  sur  les  points;  et  les  points  eux-mêmes  ont  très  souvent  l'aspect  d'un  trait, 
et  non  une  forme  ronde. 

Au  cours  de  ce  chapitre  sur  les  caractères  généraux  de  la  notation  benéventaine,  nous 
avons  pu  préciser  l'objet  propre  de  notre  travail  :  il  ne  saurait  être  qu'une  étude  purement 
paléographique.  Nous  avons  ensuite  déterminé  la  matière  du  travail,  et  nous  avons 
supposé  utile  d'aborder  l'ensemble  de  la  tradition  manuscrite  de  l'Italie  du  Sud  :  ceci  nous 
a  obligé  à  dresser  l'inventaire  des  documents,  les  classant,  dans  l'espace  et  dans  le  temps, 
de  façon  à  connaître  le  domaine  de  la  notation  benéventaine.  Recherchant  enfin  l'aspect 
caractéristique  de  cette  notation,  nous  avons  été  amenés  à  parcourir  la  littérature  sur  le 
sujet.  Comme  caractéristiques,  nous  avons  retenu,  d'une  part  la  graphie  du  texte  littéraire 
lui-même  et  le  souci  d'indiquer  la  hauteur  mélodique  des  sons,  d'autre  part,  la  forme 
particulière  des  neumes-accents,  avec  souvent  une  tendance  à  les  lier  les  uns  aux  autres; 
les  ligatures  et  les  nombreuses  liquescences  sont  les  principales  causes  de  la  multiplication 
des  boucles;  celles-ci  donnent  facilement  aux  neumes  bénéventains  un  aspect  qu'on  a  dit 
«  tourmenté  »  et  qu'on  pourrait  aussi  bien  appeler  «  vermiculé  ». 

(1)  P.  M.  III,  pp.  8081. 

(2)  Mottumenti  Vaticani  di  Paleografia  Musicale  Latina,  p.  XXX. 


104  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Il  convient  d'étudier  maintenant  de  plus  près  notre  notation,  en  examinant  succes- 
sivement :  le  support,  les  neumes  originaires,  les  neumes  dérivés,  les  neumes  spéciaux. 
Nous  remarquerons  ainsi  les  caractères  de  cette  notation  bénéventaine,  que  nous  pourrons, 
en  conclusion,  comparer  à  d'autres  notations  et  situer  dans  l'histoire  de  la  graphie 
musicale. 

III. 
LE   SUPPORT   DE   LA   NOTATION. 

Après  avoir  reconnu  la  diastématie  comme  l'un  des  caractères  de  la  notation 
bénéventaine,  nous  devons  nous  y  arrêter  davantage,  en  expliquant  de  quelle  façon  les 
neumes  sont  disposés  sur  les  manuscrits.  Alors  que  d'autres  notations  placent  la  mélodie 
au-dessus  du  texte  littéraire,  sans  autre  souci  que  de  copier  tous  les  neumes,  les  uns 
après  les  autres,  suivant  la  place  disponible,  dans  l'Italie  du  Sud  la  mélodie  est  nettement 
ordonnée.  Elle  suit  une  ligne,  elle  respecte  généralement  des  intervalles.  Ceci  suppose 
que  les  scribes  utilisent  un  guide,  qui  pourrait  être  leur  simple  coup  d'œil,  mais 
qui,  en  réalité,  est  bien  plus  souvent  un  moyen  matériel,  réglure  ou  portée.  Leur 
souci  de  marquer  la  hauteur  des  sons  ne  s'en  tient  pas  là  :  ils  se  préoccupent  encore 
de  précision,  qu'ils  indiquent  à  l'aide  du  guidon,  de  clés.  Ces  divers  éléments  constituent 
le  support  de  la  notation.  Leur  étude  permet  de  voir  comment  la  diastématie  originelle 
a  été  rapidement  précisée,  et  dans  quelle  mesure  a  été  employé  le  système  moderne 
de  la  représentation  de  l'échelle  musicale. 

1.  Diastématie. 

Nous  n'oserions  prétendre  que  la  notation  bénéventaine  a  toujours  été  diastématique. 
La  chose  serait  possible,  mais  son  examen  relève  du  sujet,  encore  trop  obscur,  de  la 
notation  primitive.  Or,  nous  l'avons  vu,  par  notre  Tableau  des  manuscrits,  nous  ne 
possédons  pas  de  documents  très  anciens,  et  trois  seulement  nous  reporteraient  au 
Xe  siècle  finissant.  Force  est  donc  de  constater  simplement  que  la  notation  bénéventaine 
est  toujours  diastématique,  à  partir  du  moment  où  nous  la  pouvons  connaître. 

Les  neumes  marginaux  eux-mêmes  ne  peuvent  pas  nous  donner  d'exemple  de 
notation  in  campo  apcrto.  Il  ne  s'agit  que  d'additions  accidentelles,  réparant  des  oublis 
du  copiste.  En  effet  les  neumes  marginaux  des  séquences,  fréquents  dans  les  manuscrits 
allemands,  ne  semblent  pas  avoir  été  usités  dans  les  régions  situées  au  sud  de  la  ligne 
Bobbio-Ravenne.  Nous  ne  connaissons  qu'une  exception  :  le  seul  document  bénéventain 
qui  transcrive  en  marge  les  neumes  de  séquence  est  le  fragment  de  Dublin,  dont  la 
provenance  exacte  ne  peut  être  précisée  (n°  209).  On  n'en  saurait  donc  rien  conclure  de 
général  pour  la  période  antérieure  au  XIe  siècle;  nous  constatons  d'ailleurs  que,  dans  ce  cas 
unique,  la  diastématie  est  aussi  rigoureuse  que  dans  les  autres  manuscrits  contemporains. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  105 

Les  mots  oubliés  dans  le  texte  sont  transcrits  en  marge,  souvent  par  le  notateur 
lui-même  (i),  qui  précise,  au  moyen  de  guidons,  la  position  relative  de  la  mélodie 
correspondante.  Nous  aurons  bientôt  à  revenir  sur  ce  fait;  nous  ne  voulons  ici  que 
reconnaître,  une  fois  de  plus,  le  souci,  constant  chez  les  notateurs  bénéventains,  d'indiquer 
la  hauteur  mélodique. 

Ce  souci  n'est  cependant  pas  toujours  aussi  marqué  dans  certains  cas  que  dans  les 
autres.  Nous  voulons  parler  des  rouleaux  (XExultct  et  des  Hymnaires,  pour  lesquels 
la  diastématie  ne  suit  pas  la  même  évolution  que  dans  nos  autres  manuscrits.  Le  notateur 
ne  s'y  préoccupe  pas  trop  de  précision,  car  il  néglige,  même  au  XIIIe  siècle,  des  moyens 
courants  de  perfectionner  la  diastématie.  La  raison  en  est  bien  simple  :  il  s'agit  de  textes 
liturgiques  dont  la  mélodie,  très  facile,  se  retient  aisément. 

Cette  catégorie  mise  à  part,  la  tradition  manuscrite  bénéventaine  attestera  de  bonne 
heure  la  recherche  d'une  diastématie  absolue.  Mais,  d'abord,  les  manuscrits  les  plus 
anciens  ne  comportent  qu'une  diastématie  relative  :  les  intervalles  n'y  sont  pas  mesurés 
en  fonction  d'une  ligne,  idéale  ou  réelle,  mais  par  rapport  au  neume  qui  précède  ou  qui 
suit.  On  s'en  rend  compte  tout  particulièrement  dans  les  mélodies  d'ambitus  très  étendu. 
Le  notateur  se  trouve  pris  entre  deux  nécessités  :  il  doit  faire  monter  ses  neumes  aussi 
haut  que  l'exige  la  mélodie,  et  d'autre  part  il  ne  veut  pas  les  écrire  dans  le  texte  littéraire 
supérieur.  Il  est  donc  obligé  de  réduire  les  intervalles,  au  fur  et  à  mesure  qu'il  monte. 
Le  graduel  Misit  Dominus  en  fournit  un  excellent  exemple,  dans  le  plus  ancien  Missel  noté 
de  Bénévent  (n°  i). 

Le  procédé  est  mis  en  évidence  lorsqu'une  main  postérieure  ajoute  une  ou  deux 
lignes  colorées  pour  préciser  la  place  du  demi-ton  :  ces  lignes  traduisent  ce  que  le  notateur 
avait  dans  l'œil.  Or  très  souvent  elles  ne  sont  pas  droites,  mais  ondulent  légèrement, 
s'incurvant  selon  les  exigences  de  la  mélodie.  Parfois,  un  brusque  décalage  est  marqué 
par  un  trait  vertical  réunissant  l'ancienne  et  la  nouvelle  ligne. 

Ainsi,  dans  un  missel  cassinien  du  XIIe  siècle  (n°  133),  à  l'introït  Gaudetc  :  après  la 
cadence  de  sitis  sur  le  sol,  la  mélodie  repart  au  do  grave.  Cette  note  devrait  tomber  dans 
le  texte,  au  beau  milieu  du  mot  sed.  Sans  prévenir,  le  notateur  a  réduit  l'intervalle 
de  quinte,  de  sorte  que  le  pressus  fa-fa  se  trouve  plus  haut  que  le  fa  de  l'incise 
précédente.  La  ligne  de  fa,  ajoutée  plus  tard,  accuse  le  décalage  par  une  montée  subite. 
De  même,  dans  le  graduel  Qui  sedes,  l'epiphonus  de  potcntiam  a  été  extrêmement  allongé, 
afin  de  gagner  de  l'espace  pour  attaquer  le  et,  dont  le  mélisme  descend  jusqu'au  ré.  C'est 
tout  au  long  de  ce  manuscrit  qu'on  peut  remarquer,   indépendamment  des  brusques 

(1)  On  s'en  rend  compte  par  l'écriture  et  la  couleur  de  l'encre;  en  particulier,  les  mots  transcrits  en  marge 
ont  la  finesse  des  neumes.  Cf.  par  exemple  n°  103.  On  sait  que  deux  ou  trois  scribes,  au  moins,  concourent 
à  la  confection  d'un  livre  liturgique  noté  :  copiste  du  texte  littéraire,  notateur,  rubricateur.  Mais  alors  que 
beaucoup  de  copistes  nous  font  connaître  leur  nom,  et  leur  peine,  il  est  rare  de  trouver  la  mention  spéciale  du 
notateur.  Nous  signalerons  d'autant  plus  volontiers  le  prologue  en  vers  du  Cantatorium  de  Nonantola  (f.  I  v)  : 

Quem  scripsit  Maurus  Benedicti patris  alutnnus 

Sivesterque  notavit  ac  minio  decoravit. 

Paléographie  XV.  14 


106 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


décalages,  la  sinuosité  de  la  ligne  du  demi-ton,  et  par  conséquent  la  relativité  de  la 
diastématie.  Cette  sinuosité  ne  signifie  pas  imprécision;  mais  la  diastématie  n'y  joue  que 
d'une  note  a  l'autre,  non  sur  l'ensemble. 

11  peut  se  trouver  par  contre  des  cas  où  la  diastématie  est  franchement  imprécise, 
ou  même  inexacte.  Il  arrive  alors  qu'on  la  rectifie  au  moyen  de  points,  sur  lesquels  nous 
devons  quelques  explications.  On  en  trouverait  des  exemples  dans  les  plus  anciens 
manuscrits  bénéventains,  en  particulier  dans  les  planches  du  tome  XIV  de  la  Paléographie 
Musicale.  Evidemment,  il  faut  distinguer  ces  points  et  les  taches,  tout  à  fait  semblables, 
que  produisent  des  gouttelettes  d'encre  sautant  de  la  plume  :  la  distinction  n'est  pas  toujours 
facile;  mais  en  tenant  compte  de  la  couleur  de  l'encre,  de  la  grosseur  du  point,  de  sa 
position,  et  du  contexte  neumatique,  on  s'aperçoit  que  certains  de  ces  points  ne  sont  pas 
venus  sans  raison.  Placés  sous  les  neumes,  ou  au-dessus,  ils  ont  simplement  pour  objet 
d'avertir  d'une  imprécision  ou  d'une  faute  de  la  diastématie,  non  de  faire  connaître 
la  hauteur  exacte  :  ce  sont  des  moyens  de  signalisation.  De  plus,  ces  points  ne  sont  pas 
nécessairement  affectés  au  premier  neume  inexact,  mais,  plutôt,  au  passage  de  la  mélodie 
où  le  chantre  pourrait  chopper.  Les  cas  sont  nombreux  dans  le  Missale  Antiquum  de 
Bénévent  (n°  i),  beaucoup  plus  rares  dans  les  autres  manuscrits  :  on  en  trouverait  encore 
quelques-uns,  qui  précisent  la  diastématie,  dans  le  Vat.  lat.  10.64s  (1). 


fol.  45  v  —  pi.  il 


fol.  130  r  —  pi.  V 


(1)  Il  ne  sera  pas  inutile  de  donner  des  preuves.  Nous  irons  les  chercher  dans  les  fol.  45  r-v,  130  r-v  du 
VI.  33,  reproduits  au  tome  XIV,  pi.  I-II,  V-VI.  La  comparaison  avec  les  manuscrits  postérieurs,  plus  précis, 
permet  de  reconnaître  l'utilité  des  points  dans  chaque  cas  particulier.  On  pourra  utiliser  à  cet  effet  le  VI.  34 
du  présent  tome. 

fol.  45  r  —  pi.  I  :        Grad.  Si  ambulem  :  mecum  stropha  une  tierce  trop  bas; 

le  neume  liquescent  est  trop  bas; 

pes  trop  haut  par   rapport   à   ce   qui    précède 

et  trop  bas  par  rapport  à  ce  qui  suit. 
la  diastématie  n'est  pas  rigoureuse. 

le  point  pourrait  préciser  l'unisson; 
la  diastématie  suit  une  ligne  oblique, 
clivis  et  virga  devraient  être  à  l'unisson. 

torculus  trop  bas;  bivirga  trop  haute;  pes  trop 

bas;  virga  imprécise, 
torculus  et  pes  trop  bas; 
le  point  ne  s'impose  pas; 
clivis  trop  haute. 

torculus  trop  bas  et  suite  imprécise; 
la  diastématie  suit  une  ligne  oblique; 
l'intervalle  de  seconde  est  plus  grand  que  celui 

de  tierce; 
quilisma  trop  long; 

intervalles  irréguliers.  D'autres  points  semblent 

être  plutôt  des  taches. 

domino  neume     final    trop    haut    d'une    seconde    par 

rapport  au  porrectus  précédent,  d'une  tierce 

par  rapport  au  scandicus  suivant. 

Ces  exemples  suffisent  sans  doute  à  fonder  la  signification  de  ces  points,  auxquels  on  pourrait  ne  pas 

prêter  attention  au  premier  coup  d'ceil.  Ajoutons  que  nous  avons  relevé  de  nombreux  cas  similaires  tout  au 


fol.  130  v  —  pi.  VI 


Grad.  Si  ambulem  : 

mecum 

— 

tua  et 

— • 

ipsa  me 

Intr.  Lœtare  : 

facite 

Grad.  Lœtatus  : 

dicta  sunt 

— 

in  domum 

Trc.  Qui  confia  un  t  : 

non 

Comm.  Dhs  firmament um 

:  libérât  or  : 

Intr.  Exaudi  Dne  : 

adjutor 

— 

ne 

— 

despicias 

Ail.  Dne  in  virtute  : 

Domine 

— 

virtute 

— 

tua 



lœtabitur 

— 

vehementer 

Comm.  Unam  petii 


ÉTUDE  SUR  LA  NOTATION  BÉNÉVENTAINE.  107 

Lorsqu'on  veut  préciser  la  diastématie,  l'imperfection  subsiste  dans  le  cas  d'un 
ambitus  trop  étendu.  Au  contraire,  si  le  notateur  ne  veut  pas  modifier  ses  intervalles, 
il  se  trouve  obligé  de  placer  ses  neumes  dans  le  texte  littéraire,  ou  d'écrire  une  fausse 
note.  Le  copiste  a  rencontré  ces  deux  écueils  dans  un  missel  de  la  région  de  Bari  (n°  56*). 
La  communion  Et  si  coram  monte  trop  haut  :  le  premier  do  de  tortnenta  tombe  dans  le 
texte  supérieur;  le  second  do  a  été  baissé  d'un  degré,  mais  le  ré  suivant  nen  pénètre  pas 
moins  dans  le  texte;  et  pour  rectifier  la  position  inexacte  du  neume,  le  notateur  le  fait 
précéder  d'un  signe  que  Bannister  a  très  justement  reconnu  pour  un  levate  (1).  Dans  le 
même  cas,  le  notateur  du  Missale  Antiquum  de  Bénévent  (n°  1)  écrit,  lui  aussi,  une 
«  fausse  note  »,  mais  il  ne  la  signale  pas.  Il  rectifie,  par  contre,  la  diastématie,  au  moyen 
d'un  levate,  dans  l'introït  Sitientes. 

Ces  exemples  ne  sont  qu'accident  nécessaire,  dans  les  manuscrits  qui  cherchent 
la  diastématie  absolue,  et  présentent  leurs  neumes  parfaitement  disposés,  comme  si  une 
ligne  matérielle  avait  servi  de  guide  à  la  plume  du  notateur.  Et  en  réalité,  celui-ci  a  bien 
souvent  bénéficié  d'un  tel  avantage  :  la  réglure  du  parchemin,  préparée  pour  le  texte 
littéraire,  pouvait  être  utilisée,  d'une  manière  ou  d'une  autre,  pour  la  notation. 

Le  premier  moyen,  et  le  plus  rudimentaire,  consiste  à  écrire  le  texte  des  pièces  de 
chant  en  petits  caractères  sur  la  réglure.  L'œil  situe  alors  plus  facilement  la  notation, 
entre  deux  lignes  de  texte,  bien  horizontales  (cf.  n°  56*).  Mais  la  réglure  fournit  un  guide 
plus  précieux,  lorsque  l'espace  laissé  pour  chaque  ligne  du  texte  littéraire  chanté  est  plus 
haut  que  l'interligne  :  c'est  d'ailleurs  le  procédé  le  plus  fréquent.  Dans  ce  cas,  la  ligne 
tracée  à  la  pointe  sèche  se  trouve  entre  les  lignes  du  texte  chanté,  et  le  notateur  profite 
de  la  réglure,  que  n'a  pas  utilisée  le  scribe  (cf.  n°  1*,  53*). 

Le  procédé  paraît  ici  accidentel.  Mais  il  devait  être  bientôt  employé  systématiquement  : 
il  suffisait  d'écrire  le  texte  chanté  une  ligne  sur  deux,  laissant  ainsi  l'autre  ligne  pour  la 
mélodie.  C'est,  en  germe,  le  système  de  la  portée. 

Avant  de  développer  ce  sujet,  nous  devons  nous  arrêter  sur  un  autre  élément  de  la 
notation,  le  guidon.  Il  n'est  sans  doute  pas  le  critère  le  plus  absolu  de  la  diastématie, 
car  la  diastématie  est  essentiellement  le  respect  des  intervalles;  mais  il  constitue,  sans 
doute,  l'indice  le  plus  caractéristique  du  souci  de  toujours  indiquer  la  hauteur  mélodique, 
qu'il  se  trouve  placé  en  fin  de  ligne,  ou,  encore  mieux,  en  cours  de  ligne.  Il  précise 
la  diastématie,  bien  avant  l'utilisation  de  la  portée. 

II.  Le  Guidon. 

11  est  particulièrement  intéressant  de  constater  la  présence  du  guidon  dans  tous  les 
manuscrits  de  l'Italie  du  Sud.  Si  les  plus  anciens  copistes  ne  l'utilisent  qu'en  fin  de  ligne, 

long  du  VI.  33.  Les  points  significatifs  sont  beaucoup  plus  rares  dans  les  manuscrits  postérieurs,  pour  l'excellente 
raison  que  la  diastématie  y  est  plus  soignée.  On  en  rencontrerait  encore  quelques-uns  dans  Vat.  lat.  10673,  °PX 
préciseraient  la  diastématie,  par  exemple  :  fol.  3,  1.  n;  fol.  8,  1.  8;  fol.  10,  1.  1;  fol.  11,  1.  1;  fol,  69.  1.  3. 
(1)  Bannister,  Paleografia  Musicale  Vaticana,  p.  118. 


108  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


les  notateurs  n'ont  pas  tardé  à  l'employer  en  d'autres  circonstances,  jusqu'aux  époques 
les  plus  tardives.  Et  sa  présence  se  remarque  d'autant  plus  facilement  qu'il  se  distingue 
nettement  des  neumes  (i). 

Au  cours  du  XIe  siècle  sa  forme  se  stylise,  sans  exclure  la  possibilité  de  nuances 
régionales.  Auparavant,  il  semble  moins  typique.  A  Bari,  les  manuscrits  du  Xe-XIe  siècle 
montrent  un  guidon  formé  d'un  gros  point  et  d'une  ligne  oblique  très  fine,  qui  part  du 
milieu  de  ce  point  (n°  53*),  ou  qui  le  traverse  (n°  55*);  parfois  le  point  s'allonge 
verticalement  (n°  56*).  Cette  dernière  forme  se  rencontre  dans  le  manuscrit  précédent 
à  partir  du  folio  20,  en  concurrence  avec  la  première  forme. 

A  Bénévent,  dès  le  début,  le  guidon  paraît  tracé  d'un  seul  coup  de  plume,  dessinant 
un  point,  sous  lequel  part  le  trait  oblique  (n°  1*)  :  il  a  déjà  cet  aspect  de  crochet  qu'il 
conservera  dans  tous  les  manuscrits  de  l'Italie  du  Sud.  On  rencontrera  cependant  encore 
le  point  allongé,  traversé  du  trait  oblique,  jusqu'au  milieu  du  XIe  siècle  dans  la  région 
de  Bari  (n°  56*),  et  même  au  Mont-Cassin,  vers  1060  (n°  106*).  A  cette  date,  il  s'agit 
d'exceptions  sans  doute,  car  dans  un  autre  manuscrit  du  Mont-Cassin  (n°  103*),  daté  de 
1022- 1035,  on  trouve  tantôt  cette  forme,  tantôt  le  crochet.  Notons  enfin  que  nous 
trouvons  parfois,  dans  le  Missale  Antiquum  de  Bénévent  (n°  1*),  un  guidon  qui  se  réduit 
à  un  trait  incurvé,  légèrement  concave. 

La  forme  la  plus  courante  du  guidon  dans  l'Italie  Méridionale  est  donc  le  crochet. 
L'aspect  de  celui-ci  peut  d'ailleurs  présenter  des  nuances.  D'une  façon  générale,  durant 
la  seconde  moitié  du  XIe  siècle,  la  tête  du  crochet  s'élargit,  pour  tendre  facilement  au 
carré.  D'autre  part,  la  ligne  oblique  se  raccourcit  dans  quelques  manuscrits  (n°  10*,  1 1). 

Le  carré  peut  s'accompagner  d'un  long  poser  de  plume  :  à  Bénévent,  on  ne  le 
rencontre  que  dans  un  recueil  tardif  (n°  16),  tandis  qu'il  est  plus  fréquent,  dès  le  XIe  siècle, 
à  Bari  (n°  50*)  et  sur  la  côte  dalmate  (n°  64,  66*,  67).  Cette  graphie  n'est  peut-être 
qu'une  mauvaise  écriture,  avec  une  plume  au  bec  trop  large,  d'un  guidon  qu'on  retrouve, 
justement  dans  les  mêmes  manuscrits,  comme  dans  la  région  de  Naples  (n°  23,  26*)  et  au 
Mont-Cassin  (n°  108,  120*,  128*).  Ce  guidon  se  présente  comme  un  demi  cercle,  ouvert 
sur  la  gauche,  et  prolongé,  vers  la  droite,  par  le  trait  oblique  habituel,  ce  qui  le  fait 
ressembler  au  chiffre  2,  dont  la  queue  serait  démesurément  longue. 

D'ordinaire,  au  Mont-Cassin,  la  tête  du  crochet  est  tracée  verticalement,  surtout 
à  partir  du  XIe-XIIe  siècle  (n°  131,  132*,  135*,  141*,  142,  144).  En  général  assez  courte, 
elle  descend  presque  toujours  à  la  verticale,  faisant  un  angle  aigu  avec  la  queue  oblique  : 
il  est  rare  de  rencontrer  un  guidon  à  angle  droit. 

A  côté  de  cette  forme,  on  en  peut  trouver  une  autre,  parfois  dans  un  même 
manuscrit  (n°  131,  141),  celle  d'un  crochet  courbe,  ouvert  sur  la  droite,  vers  l'intérieur 
donc  (n°  103*,  116*,  134*,  148*). 

(1)  Un  tableau  donnera,  p.  109,  les  diverses  graphies  de  guidons  bénéventains. 


ETUDE    SUR    LA    NOTATION    BENEVENTAINE. 


109 


Naturellement,  les  notateurs  bénéventains  ont  toujours  soin  de  placer  leur  guidon 
en  fin  de  ligne.  Mais  ils  ne  s'en  tiennent  pas  là,  faisant  le  plus  large  usage  du  guidon  en 
toutes  circonstances,  où  ils  jugent  bon  d'avertir  les  chantres.  En  particulier  lorsqu'ils 
changent  de  clé,  un  guidon  précise  la  hauteur  de  la  note  suivante  :  les  exemples  en  sont 
nombreux,  comme  on  peut  s'en  rendre  compte  sur  le  manuscrit  reproduit  dans  le  présent 
volume  (vg.  f.  4,  1.  8;  f.  4V,  1.  9;  f.  iov,  1.  10,  etc.),  et  sur  le  manuscrit  publié  par  le 
tome  XIV.  où  les  guidons  ne  sont  peut-être  pas  de  première  main  (vg.  p.  24,  1.  7; 
p.  28,  1.  1). 

De  même,  par  une  nécessité  analogue,  le  guidon  trouve  son  emploi  dans  les 
antiphonaires  :  à  la  fin  de  la  différence  psalmodique,  il  précise  la  hauteur  de  la  première 
note  de  l'antienne  par  rapport  à  la  psalmodie  (n°  18,  202). 

11  trouve  encore  une  utilité  particulière  dans  les  cas  d'omissions.  Celles-ci  sont 
réparées  en  marge,  et  la  continuité  de  la  mélodie  est  assurée  au  moyen  de  deux  guidons, 
l'un  dans  le  texte,  à  l'endroit  de  l'omission,  l'autre  en  marge,  à  la  fin  des  neumes  ajoutés. 
C'est  ainsi  que,  dans  la  litanie  transcrite  à  la  fin  du  Cassinensis  451  (n°  103*),  le  scribe 
a  oublié  l'invocation  Sancta  Maria,  et,  plus  loin,  le  mot  Radians;  le  notateur  rectifie, 
en  transcrivant  lui-même,  dans  la  marge,  les  mots  omis,  avec  leurs  neumes;  dans  le 
texte,  deux  petits  traits  fins  avertissent  de  chaque  addition  :  un  guidon  se  trouve 
au-dessus  des  petits  traits,  et  un  autre  en  fin  d'addition  marginale.  Les  manuscrits  de 
Bénévent  fournissent  des  exemples  analogues  (n°  1 ,  5),  ainsi  que  le  manuscrit  de  Lucques 
(n°  162*  :  cf.  tome  XIV.  pi.  XXXVII). 

Tels  sont  quelques-uns  des  usages  particuliers  de  ce  guidon,  si  abondamment 
employés  par  les  notateurs  de  l'Italie  du  Sud,  et  toujours  tracé  d'une  écriture  bien  nette, 
avec  une  longue  queue  qui  le  rend  très  reconnaissable.  Le  notateur  atteste,  par  là, 
le  souci  constant  de  marquer  la  hauteur  mélodique,  de  préciser  la  diastématie,  de  placer 
partout  des  repères  ;  il  n'en  devait  que  plus  facilement  adopter  les  autres  moyens  de 
parvenir  aux  mêmes  fins  (1). 


(1)  Les  principales  fora 

nés  de  guidon  dans  l'écritur 
BÉNÉVENT 

e  bénéventaine  : 
BARI 

MONT-CASSIN 

Xe-XIe 

y     J 

y    y 

y 

XIe 

s    y 

y    y 

y  y 

XIIe 

%s 

s    y 

/  y 

110  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


III.  La  Portée. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  le  notateur  a  parfois  profité  de  la  réglure  du 
parchemin,  d'une  façon  accidentelle;  nous  devons  voir  maintenant  comment  il  Ta  utilisée 
systématiquement,  en  attendant  l'époque,  prochaine  où  il  connaîtra  la  portée. 

Le  scribe  transcrit  son  texte  littéraire  sur  la  seconde  ligne  de  la  réglure,  et  ensuite 
sur  toutes  les  lignes  paires.  Il  laisse  ainsi  au  notateur  les  lignes  impaires,  placées 
au-dessus.  Le  plus  ancien  exemple  en  serait  le  missel  de  Lucques  (n°  162*);  mais 
ce  missel  est  entièrement  copié  en  minuscule  ordinaire,  et  les  neumes  sont  ceux  de  l'Italie 
Centrale  :  on  ne  trouve  des  neumes  bénéventains  que  dans  les  dernières  pages,  et  il  n'est 
pas  sûr  qu'ils  soient  contemporains.  En  fait,  les  premiers  de  nos  manuscrits  à  utiliser 
systématiquement  la  réglure  sont  assignés  au  XIe  siècle;  ils  appartiennent  à  Ste  Sophie 
de  Bénévent  (n°  s)  et  à  l'Abbaye  du  Mont-Cassin  (n°  108,  120*).  Les  exemples  se 
multiplient  à  la  fin  du  siècle,  au  Mont-Cassin  (n°  122*,  128*,  132*,  133*),  en 
Dalmatie  (n°  66*),  à  Bénévent  (n°  9).  Au  début  du  XIIe  siècle,  ce  dernier  scriptorium 
emploie  encore  ce  système  (n°  11,  12,  20),  de  même  que  le  scriptorium  voisin  de 
Caiazzo  (n°  21).  Un  manuscrit  d'origine  douteuse  (n°  158*)  lui  reste  fidèle  à  la  fin 
du  XIIe  siècle. 

11  convient  d'observer  que  cette  ligne  de  la  réglure  n'a  aucune  valeur  tonale.  L'histoire 
de  son  origine  suffit  à  montrer  qu'elle  sert  de  repère  au  notateur;  mais  celui-ci  ne  la 
réserve  pas  à  la  tonique  ou  à  la  dominante.  Elle  n'a  d'autre  but  que  d'aider  à  une 
répartition  équilibrée  des  neumes.  On  s'en  rend  mieux  compte  par  la  comparaison 
avec  les  pièces  qui,  dans  les  manuscrits  postérieurs,  utilisent  une  portée  ayant  la  clé  de  do 
sur  la  quatrième  ligne.  On  voit  alors  que  la  ligne  de  réglure,  sur  les  manuscrits  plus 
anciens,  correspond,  en  général,  au  sol  ou  au  la  (vg.  n°  4,  9,  133).  Le  système  qui 
affecte  à  la  notation  une  ligne  de  la  réglure  sur  deux  intéresse  donc  plus  la  mèse 
que  le  demi-ton. 

Il  n'en  va  plus  de  même  lorsque  la  mélodie  est  écrite  sur  trois  lignes,  système 
qui  se  répand  au  XIIe  siècle,  en  concurrence  avec  le  précédent,  pour  le  supplanter 
bientôt  (n°  10,  18,  14s).  Avant  d'arriver  aux  trois  lignes,  peut-être  a-t-on  pratiqué 
un  système  intermédiaire,  qui  affecte  à  la  mélodie  deux  lignes  de  réglure  sur  trois  :  nous 
en  avons  un  exemple  dans  un  tropaire  du  Mont-Cassin  (n°  134),  où  une  ligne  de  chant 
occupe  l'espace  de  trois  lignes  du  texte  littéraire  écrit  en  face  (fol.  10  r-v).  Ce  tropaire 
date  de  la  fin  du  XIe  siècle;  à  la  même  époque,  deux  Graduels  de  Bénévent  consacrent 
à  la  mélodie  trois  lignes  sur  quatre  (n°  6,  8). 

Les  trois  lignes  apparaissent  donc  à  la  fin  du  XIe  siècle;  elles  sont  employées 
couramment  au  XIIe,  mais  non  exclusivement;  et  au  XIIIe  siècle  un  missel  de  Bénévent  note 
la  mélodie,  tantôt  sur  trois,  tantôt  sur  quatre  lignes  (n°  17).  Bientôt  ce  dernier  système, 
des    quatre    lignes,   deviendra    prépondérant  (vg.   n°    16,    153).   Mais  alors  le    notateur 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  111 

n'écrit  plus  sur  la  réglure  :  il  trace  une  portée,  dont  une  ligne  peut  d'ailleurs  se 
superposer  tout  naturellement  à  la  réglure.  La  portée  est  habituellement  tracée  à  la  pointe 
sèche,  dans  les  manuscrits  de  l'Italie  du  Sud,  où  l'usage  des  quatre  lignes  noires 
semble  inconnu. 

Quel  que  soit  le  nombre  de  lignes,  il  peut  se  trouver  que  la  mélodie  dépasse 
l'ambitus  disponible.  Plutôt  que  de  faire  un  décalage  de  sa  mélodie,  le  notateur  préfère 
parfois  ajouter  une  ligne  supplémentaire  (vg.  n°  52,  142).  Mais  il  n'en  vient  pas  au 
système  des  cinq  lignes. 

La  place  du  demi-ton  est  souvent  précisée,  à  partir  du  XIIe  siècle,  par  une  ligne 
colorée.  On  la  trouve  déjà  à  la  fin  du  XIe  siècle  à  Bénévent  (n°  6),  sans  que  nous 
puissions  affirmer  que  la  couleur  n'ait  pas  été  ajoutée  plus  tard.  Au  Mont-Cassin,  la 
couleur  paraît  un  peu  après  (n°  144,  145)  :  à  l'époque  de  Didier,  les  lignes  rouges 
s'interrompent  à  chaque  neumes  des  préfaces  d'un  sacramentaire  (n°  122),  preuve  de  leur 
addition  postérieure. 

Au  XIIIe  siècle,  l'usage  se  répand  de  colorer  d'une  même  teinte  rouge  toutes  les 
lignes  de  la  portée  :  la  couleur  n'a  donc  plus  de  valeur  tonale.  A  cette  époque  en  effet  les 
intervalles  sont  précisés  d'une  autre  façon,  par  les  clés  (1). 

IV.  Les  Clés. 

Les  clés  apparaissent  relativement  tard  sur  les  manuscrits  de  l'Italie  Méridionale. 
Evidemment  nous  ne  faisons  pas  état  des  évangéliaires  notés,  des  rouleaux  d'Exultet, 
et  même  des  Hymnaires,  pour  lesquels  l'absence  de  clés  s'explique  facilement  par  son 
inutilité.  Dans  ces  catégories  de  documents,  la  présence  de  la  clé  correspond  à  une 
date  relativement  tardive  (vg.  n°  224),  quand  elle  n'est  pas  une  addition  de  seconde 
main  (n°  158). 

A  Bénévent  même,  et  dans  les  environs,  on  trouve  des  clés  à  partir  de  la  fin 
du  XIe  siècle  (n°  6*,  8*,  10*,  14,  16,  17),  et  l'on  peut  considérer  comme  une  exception 
l'Antiphonaire  de  S.  Loup  (n°  18),  qui,  à  la  fin  du  XIIe  siècle,  se  contente  encore  de 
préciser  la  place  du  demi-ton  par  les  lignes  colorées. 

Au  Mont-Cassin,  l'introduction  des  clés  est  bien  plus  tardive,  puisqu'elle  semble 
postérieure  au  milieu  du  XIIe  siècle,  abstraction  faite  d'un  traité  théorique  que  nous 
retrouverons  un  peu  plus  loin  (n°  1 16).  Dans  la  première  moitié  du  XII0  siècle,  un  Missel 
plénier  est  noté  sur  lignes  colorées,  sans  clé  (n°  141*).  L'Antiphonaire  (n°  144)  et  le 
Graduel  (n°  145*),  datés  par  le  Professeur  Loew  respectivement  de  la  seconde  moitié 
et  de  la  fin  du  XIIe  siècle,  seraient  les  plus  anciens  témoins  de  l'introduction  des  clés, 

(1)  Les  «  barres  de  division  »,  ou  plus  exactement  de  ponctuation,  ne  se  rencontrent  pas  dans  la  tradition 
bénéventaine.  Signalons  seulement  :  dans  le  n°  206*  (P.  M.  XIV,  pi.  XXVII)  deux  traits  parallèles,  obliques, 
séparant  deux  invocations  d'une  litanie. 


112  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


avec  quelques  rares  fragments  des  Compactiones.  A  la  même  époque,  ou  un  peu  plus 
tard,  un  Missel  (n°  148*)  n'a  pas  encore  de  clés,  car  celles-ci  seront  ajoutées  par  une 
seconde  main,  qui  se  distinguent  facilement  par  l'épaisseur  du  trait.  Semblables  additions 
se  remarquent  pour  les  premiers  manuscrits  de  Bénévent  (n°  2). 

Doit-on  considérer  cette  introduction  tardive  des  clés,  surtout  au  Mont-Cassin, 
comme  une  manifestation  des  tendances  conservatrices  des  scriptorium  de  l'Italie  du  Sud, 
ou  comme  un  témoignage  de  la  fidélité  à  la  tradition  mélodique? 

Presque  toujours,  les  clés  employées  correspondent  aux  demi-tons  C  et  F.  Il  est  rare 
de  trouver  l'utilisation  d'une  seule  des  deux  clés  (n«s  17,  52).  Nous  ne  saurions  citer  que 
trois  manuscrits  faisant  usage  de  la  lettre  a,  clé  de  la  (nos  8*,  34*,  144).  Ce  dernier 
manuscrit  (144)  indique  les  trois  clés  à  la  fois  :  C  a  F  (fol.  81).  Enfin,  on  rencontre 
le  plus  grand  nombre  de  lettres  dans  le  recueil  de  théoriciens  du  Mont-Cassin  (n°  116), 
où  elles  vont  du  la  grave  au  ré  aigu,  en  passant  par  le  bémol  et  le  bécarre;  on  a  donc  la 
série  :ABCDEFGabcd.  Ces  différentes  lettres  servent,  selon  les  besoins,  au  cours 
du  Tonaire.  Dans  notre  manuscrit  VI-34,  on  trouve  outre  F  et  c.  le  b  (mol),  le  a, 
le  £  (  =  G  bénéventain),  le  D,  le  C  (carré)  et  le  Y  (gamma). 

Cette  liste  nous  montre  que  dans  ce  manuscrit,  comme  dans  tous  les  autres  de  notre 
étude,  la  graphie  des  lettres  n'est  pas  bénéventaine,  à  l'exception  d'une  seule,  qui 
correspond  au  G  du  sol.  On  remarquera  aussi  la  forme  «  Caroline  »  de  l'a  minuscule. 
Et  l'on  ne  manquera  pas  d'être  frappé  par  la  graphie  de  ces  lettres,  si  différente 
de  l'écriture  bénéventaine.  N'est-ce  pas  la  preuve  même  de  l'importation  des 
lettres-clés?  (1). 

Cette  constatation  rejoint  donc  le  fait  de  l'introduction  relativement  tardive  des  clés 
dans  l'Italie  du  Sud.  Nous  n'oserions  en  conclure  que  les  notateurs  n'y  attachaient  pas 
une  trop  grande  importance;  on  pourrait  cependant  le  supposer  en  relevant  certaines 
erreurs  de  clé,  dont  le  manuscrit  reproduit  dans  le  présent  volume  offre  quelques 
exemples  (2).  L'une  d'elles,  la  première,  se  retrouve  dans  un  manuscrit  du  Mont- 
Cassin  (n°  145). 

En  réalité,  la  portée,  les  lignes  colorées,  les  clés  n'avaient  qu'un  intérêt  secondaire 
pour  les  chantres  de  l'Italie  du  Sud.  C'est  la  raison  pour  laquelle  la  portée  et  la 
ligne  colorée  n'apparaissent  qu'à  la  fin  du  XIe  siècle  à  Bénévent,  au  XIIe  siècle  dans  le 
scriptorium  cassinien;  et  les  clés  plus  tard  encore,  surtout  au  Mont-Cassin.  La  graphie 
même  des  lettres-clés  nous  atteste  d'autre  part  l'origine  étrangère  du  système  de 
notation  auquel  on  doit  les  rattacher.  A  tous  ces  faits  on  opposera  la  perfection 
de  la  diastématie  et  l'usage  si  fréquent  du  guidon,  dès  l'époque  la  plus  ancienne.  Qu'on 

(1)  Au  cours  de  nos  recherches,  nous  n'avons  pas  rencontré  de  bémol-accident,  même  dans  les  manuscrits 
tardifs  (vg.  n°  17,  144,  145,  148).  Le  bémol-clé  est  rare  :  nous  l'avons  relevé  dans  le  VI-34  (8*)  et  dans 
notre  n°  116;  ce  dernier  manuscrit  ne  représente  pas  la  pure  tradition  bénéventaine,  car  il  atteste  diverses 
influences  de  l'Italie  Centrale. 

(2)  Fol.  63  :  com.  Qui  mcditabitur ;  109  :  gr.  Tenuisti;  151  :  int.  Vocem  jucunditatis. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  113 

veuille  bien  en  même  temps  remarquer  la  graphie  des  neumes  et  groupes  de  neumes  :  elle 
se  conserve  sans  modification  substantielle  au  cours  des  siècles,  particularité  d'autant 
plus  remarquable  que  les  autres  écritures  évoluent  rapidement  vers  la  notation  carrée  sur 
lignes.  On  est  ainsi  amené  à  constater  le  conservatisme  de  la  notation  bénéventaine, 
conservatisme  qui  suppose,  chez  les  chantres,  la  fidélité  à  la  double  tradition  mélodique 
et  rythmique. 

La  paléographie  musicale  bénéventaine,  comme  la  notation  elle-même,  doit  donc 
donner  plus  d'intérêt  au  neume  qu'au  support  de  la  notation. 

IV. 
NEUMES   ORIGINAIRES. 

Quelle  que  soit  l'opinion  qu'on  adopte  sur  l'origine  des  neumes,  force  est  bien  de 
constater  que  leurs  formes,  telles  que  nous  les  connaissons  dans  la  tradition  manuscrite, 
dérivent  de  deux  éléments  fondamentaux  :  l'accent  aigu  et  l'accent  grave.  C'est  ce  que 
déclare,  en  substance,  le  tableau  de  neumes  du  Mont-Cassin,  vers  le  milieu  du 
XIe  siècle  (n°  116*),  qui  commence  ainsi  son  «  De  accentis  vel  nomina  notœ  :  Prima 
accentus  acutus...  Secunda  accentus  gravis...  »  (i). 

Comme  lui,  nous  devons  commencer  notre  étude  par  ces  deux  accents,  auxquels 
nous  conserverons  les  noms  traditionnels  de  virga  et  de  punctum.  Nous  aborderons 
ensuite  les  diverses  combinaisons  d'accents,  que  peut  connaître  la  paléographie  musicale 
bénéventaine.  11  conviendra  de  distinguer  les  neumes  à  leur  état  pur,  et  les  modifications 
qu'on  leur  a  données  pour  exprimer  une  nuance  particulière.  Celles-ci  sont  suffisamment 
fréquentes  et  nombreuses  pour  faire  l'objet  d'une  section  particulière  :  qu'on  pense  à  la 
multiplication  des  Iiquescences  sur  les  manuscrits  bénéventains;  et  nous  verrons  que  les 
liquescences  ne  sont  pas  les  seules  modifications  qu'on  puisse  rencontrer. 

Notre  travail  se  divisera  donc  en  trois  parties,  consacrées  aux  neumes  originaires;  aux 
neumes  dérivés;  aux  neumes  affectés  d'une  modification  particulière. 

Avant  d'aborder  l'étude  des  neumes,  une  remarque  s'impose.  11  est  entendu  que  nous 
examinerons  chaque  neume  à  l'état  isolé,  c'est-à-dire  que  nous  prenons  pour  règle  de  ne 
jamais  dissocier  les  divers  éléments  des  neumes  composés.  Nous  ne  nous  permettrons  pas, 
par  exemple,  en  traitant  de  la  virga,  de  faire  état  du  troisième  élément  d'un  scandicus. 
Cette  règle,  qui  peut  paraître  élémentaire,  n'a  pas  toujours  été  observée  :  c'est  pourquoi 
nous  devons  la  rappeler.  Elle  expliquera,  en  même  temps,  que  certaines  formes  ne  seront 
pas  présentées  avant  que  nous  n'ayons  abordé  les  neumes  composés  où  elles  interviennent. 

(i)  Dans  l'ensemble,  ce  tableau  de  neumes  correspond  à  deux  autres  tableaux  d'un  manuscrit  de  la 
Bibliothèque  Nationale  de  Florence  F.  3-565,  fol.  32  v  et  100  v.  Ce  manuscrit  commence  par  :  accentus 
acutus,  accentus  brevis,  percussionalis  longa.  Il  est  moins  précis  que  le  Mont-Cassin  318,  qui  distingue  : 
percussiofia/is  brevis  et  percussionalis  longa.  —  En  faisant  allusion  à  l'origine  des  neumes,  nous  n'entendons 
parler  que  de  façon  très  générale,  sans  les  nuances  nécessaires  pour  être  tout  à  fait  exacts. 

Paléographie  XV.  15 


114  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


VlRGA. 

A  l'état  isolé,  la  virga  bénéventaine  se  présente  habituellement  sous  l'aspect  d'un 
simple  trait  vertical,  souvent  assez  épais  et  relativement  long.  Les  nuances  de  graphie 
qu'on  peut  remarquer  sont  de  médiocre  importance,  pourvu  qu'on  s'en  tienne  à  la  virga 
simple,  sans  les  divers  signes  de  liquescences  qui  la  modifient  si  souvent. 

Cet  aspect  n'est  pas  primitif.  Ce  signe,  purement  musical,  ne  rappelle  que  de  loin 
l'accent  aigu,  et,  de  fait,  on  trouve  une  forme  plus  proche  de  l'accent  grammatical;  celle-ci 
est  donc  plus  ancienne,  et  elle  se  perpétue  sous  d'autres  formes,  certainement  dérivées 
quoique  sensiblement  différentes. 

Accent  oblique.  —  Le  trait  oblique,  droit  et  fin,  correspondant  à  l'accent  aigu,  se 
trouve  dans  les  plus  anciens  manuscrits  :  /  (n°  i*,  19*,  53*,  55*).  Plus  ou  moins  long, 
selon  les  scribes,  il  se  place  toujours  dans  une  montée  mélodique.  Le  trait  présente  une 
épaisseur  à  peu  près  constante.  Ailleurs,  le  trait,  toujours  rectiligne,  va  en  s'épaississant 
vers  l'extrémité  supérieure,  ce  qui  lui  donne  l'aspect  d'une  aiguille  :  /  (n°  19*,  S3*,  55*). 
Cette  forme  d'aiguille  se  retrouvera  dans  certaines  virga  verticales,  mais  pour  une  tout 
autre  raison,  puisque  la  virga  est  alors  tracée  de  haut  en  bas.  Dans  les  manuscrits  que 
nous  envisageons  ici,  elle  est  une  variante  ou  un  dérivé  de  l'accent  aigu. 

Parfois,  au  contraire,  la  plume,  posée  de  biais,  trace  une  ligne,  souvent  un  peu  courbe, 
qui  s'épaissit  vers  l'extrémité  supérieure  :  /*" (n°  1*,  19*,  21*,  50*,  53*,  55*,  s6,  131,  162*). 
Dans  un  même  manuscrit  on  peut  observer  le  mélange  de  cette  forme  avec  les  précédentes, 
et  le  passage  insensible  des  unes  aux  autres;  tantôt,  on  doit  l'avouer,  il  ne  s'agit  que  d'une 
simple  nuance  d'écriture,  sans  raison  particulière;  tantôt,  le  notateur  a  voulu  indiquer  une 
expression  vocale  :  cette  intention  est  particulièrement  discernable  sur  certaines  syllabes, 
notées  d'un  signe  bien  arqué.  Dans  ce  dernier  cas,  on  est  en  présence  d'une  catégorie  de 
virga  que  nous  examinerons  plus  loin. 

Virga  verticale.  —  Auparavant,  il  faut  s'arrêter  à  la  virga  rectiligne,  comme  la  pre- 
mière, mais  verticale,  et  non  plus  oblique.  Elle  est,  de  beaucoup,  la  plus  fréquente.  On  la 
trouve  dans  tous  les  manuscrits,  avec  une  graphie  qui,  au  fond,  n'évolue  guère.  Remarquons 
que  dans  les  plus  anciens  manuscrits  elle  coexiste  avec  les  formes  d'accent  aigu. 

Primitivement  cette  virga  verticale  se  présente  sous  l'aspect  d'un  trait  assez  fin, 
d'épaisseur  à  peu  près  constante,  encore  qu'on  pourrait  le  trouver  parfois  un  peu  plus 
épais  du  haut,  ou  du  bas  :  |  (n°  1*,  50*,  162*).  On  ne  tarde  pas  à  remarquer  un  léger 
poser  de  plume  (vg.  n°  ss*,  103*);  en  même  temps  le  signe  a  tendance  à  se  raccourcir  :  \ . 
Puis  le  signe  s'épaissit,  la  tête  est  mieux  marquée  (vg.  n°  2*,  3,  4*,  5*)  :  c'est  l'aspect 
habituel  de  la  virga  du  XIe  siècle  :  1.  Vers  la  fin  du  siècle,  surtout  dans  les  régions  au  nord 
du  Duché,  la  virga  est  encore  plus  grosse,  avec  le  poser  de  plume  fortement  marqué, 
dépassant  un  peu  sur  la  gauche;  et  le  trait  s'arrête,  au  bas  en  forme  de  biseau  (vg.  n°  156*, 
208*,  209,  252*).  Ces  caractères  sont  encore  plus  accentués  sur  des  manuscrits  de  transition 
(vg.  n°  274*). 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  115 

Us  ont  sans  doute  subi  l'influence  des  ateliers  cassiniens,  où  les  neumes  sont  tracés 
au  roseau  dur  dès  le  XIe  siècle,  ce  qui  leur  donne  une  forme  épaisse  dans  les  verticales, 
avec  des  extrémités  très  biseautées.  On  pourrait  l'appeler  la  forme  stéréotypée.  Parmi  les 
plus  anciens  exemples,  on  citera  le  Tonaire  du  Mont-Cassin  (n°  116*,  cf.  n°  106,  108)  et 
le  Sacramentaire  de  Didier  (n°  122*).  On  retrouve  ce  type  au  XI-XIIe  siècle,  et  au  XIIe, 
dans  les  régions  de  Bénévent  et  de  Bari  :  "J  (n°  8*,  9,  1 1  à  is*,  18,  20,  59,  60*).  Il  est  rare 
que  le  trait  garde  une  certaine  souplesse  (n°  10*),  ou  qu'il  soit  tracé  d'une  main  lâche, 
molle  (n°  13,  64*,  206*,  207),  car  il  présente  presque  toujours  un  caractère  raide,  net. 
Il  est  relativement  gros,  de  toute  l'épaisseur  de  la  plume  au  bec  large.  Le  biseau,  qui 
arrête  le  bas  de  la  virga,  forme  le  plus  souvent  un  angle  de  45  degrés.  L'angle  tend  à 
devenir  plus  aigu  sur  certains  manuscrits  tardifs  (n°  34*).  On  trouve  aussi  les  virga  dont 
l'épaisseur  diminue  légèrement  en  descendant  (vg.  n°  13s*),  et,  surtout,  dont  le  tracé 
tend  à  s'incurver  sur  la  gauche  avant  de  s'arrêter  :  )  (vg.  n°  2),  ou  mieux  8*,  64*,  158*), 
indiquant  une  main  assez  rapide. 

La  longueur  de  la  virga,  aux  XIe  et  XIIe  siècles,  a  pour  mesure  un  intervalle  de  seconde, 
donc  un  demi-interligne  sur  les  manuscrits  réglés.  Elle  est  réduite  par  comparaison  avec 
les  manuscrits  plus  anciens  ;  mais  elle  diminuera  encore  par  la  suite,  peut-être  sous 
l'influence  de  l'Italie  du  Centre,  où  la  virga  est  souvent  courte,  dans  les  manuscrits  de 
transition,  dès  la  fin  du  XIe  siècle  (cf.  n°  252*),  et  surtout  au  XIIe  et  au  XIIIe  siècle  dans 
certains  manuscrits  des  basiliques  romaines  ou  des  couvents  franciscains  (n°  270,  27 1 , 
279,  etc.).  En  même  temps  que  la  virga  se  raccourcit,  elle  s'empcâte  de  plus  en  plus  (n°  16, 
26*,  28),  pour  prendre,  sauf  quelques  exceptions,  un  aspect  «gothique  »,  allant  jusqu'à  la 
forme  d'une  grosse  épine  courte,  surtout  dans  les  manuscrits  de  transition  :  f  (n°  277,  283). 

Tête  de  la  virga.  —  En  somme,  l'étude  de  la  virga  verticale  n'offre  pas  grande  diffi- 
culté, tant  qu'on  ne  considère  que  son  aspect  général,  ou  la  façon  dont  elle  s'arrête.  La 
partie  supérieure,  par  contre,  se  présente  avec  une  grande  diversité  de  formes.  Nous  avons 
dit  que  parfois  la  virga  verticale  est  un  simple  trait,  attaqué  franchement,  sans  aucune 
addition.  Ce  qui  est  intéressant  à  noter,  c'est  qu'on  la  trouve,  sous  cet  aspect,  dans  les 
manuscrits  de  toutes  les  époques,  conjointement  à  d'autres  formes  :  (1  (vg.  n°  1*,  8*,  53*, 
ss*,  etc.). 

Plus  souvent,  la  partie  supérieure  de  la  virga  comporte  un  élément  adventice,  poser  de 
plume  ou  épisème  véritable.  Il  reste  d'ailleurs  bien  difficile  de  classer  les  formes  que  prend 
cet  élément.  Il  est  encore  plus  difficile  de  les  distinguer  rigoureusement,  car,  dans  un  même 
manuscrit,  il  est  fréquent  de  trouver  deux  formes  assez  nettement  différentes,  mais  entre 
elles  deux  on  relèvera  toute  une  série  d'intermédiaires.  Ces  intermédiaires  prouvent  qu'il 
s'agit  souvent  de  nuances  accidentelles  de  la  graphie.  A  plus  forte  raison,  les  comparaisons 
entre  manuscrits  doivent-elles  être  prudentes,  une  même  forme  n'ayant  pas  nécessairement 
la  même  signification  de  l'un  à  l'autre.  Il  conviendra  donc,  pour  interpréter  les  neumes,  de 
ne  tabler  que  sur  des  différences  graphiques  nettes  et  certaines,  étudiées  chez  chacun  des 
scribes.  On  constatera  alors  que  la  notation  bénéventaine  possède  une  grande  variété  de 


116  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


nuances  dans  l'expression  de  la  virga;  mais  l'appréciation  de  leur  valeur  relève  plus 
de  l'examen  des  cas  particuliers  que  de  l'établissement  de  lois  générales.  Ceci  dit,  nous 
pouvons  décrire  les  principaux  types  auxquels  se  ramèneraient  les  divers  aspects  de  la  tête 
de  la  virga  bénéventaine. 

La  virga  fine  et  longue  des  plus  anciens  manuscrits  s'accompagne  très  souvent  d'un 
léger  point,  sur  le  côté  gauche  de  son  sommet  :  1  .  Tantôt  extrêmement  fin.  tantôt  plus 
franchement  marqué,  il  indique  certainement  une  intention  particulière,  lorsque  le  manus- 
crit offre  par  ailleurs  des  virga  sans  tête  (n°  i*,  162*).  Ce  point  peut  être  remplacé  par  un 
poser  de  plume  (n°  55*),  en  général  sur  le  côté  gauche,  rarement  sur  le  côté  droit  (n°  55). 
Lorsque  le  point  prend  plus  d'importance,  il  forme  une  sorte  de  petit  triangle,  comme  un 
fanion,  en  haut  de  la  haste  :  ]  (n°  1*,  53*). 

Dans  les  manuscrits  postérieurs,  lorsque  l'écriture  est  stéréotypée,  un  trait  mince  et 
court  se  place  sur  la  gauche  de  la  virga,  prolongeant  le  biseau  supérieur  :  *rf.  Celui-ci  est 
le  plus  souvent  à  45  degrés.  C'est,  de  beaucoup,  la  forme  la  plus  fréquente  (n°  2*,  3,  4*, 
9,  10*,  13,  26*,  103*,  108,  128*,  132*,  133*,  145*,  195*,  213,  2ss;  258,  etc.).  Parfois  ce 
trait  dépasse  des  deux  côtés  de  la  virga  (n°  134*,  217).  Quelques  manuscrits  ont  la  même 
virga,  mais  avec  un  biseau  plus  aigu  (n°  59,  64*,  66*,  142,  258*,  261);  ou,  au  contraire, 
la  tête  est  presque  horizontale,  avec  le  trait  dépassant  à  droite  et  à  gauche  (n°  67*.  1 16*, 
132*,  14s);  elle  peut  même  se  trouver  complètement  horizontale  et  le  trait,  placé 
à  gauche,  faisant  une  tache  d'encre,  prend  l'aspect  d'un  bec  :  Yl  (n°  156*,  160.  206*,  209). 
dans  les  régions  au  Nord  du  Duché  de  Bénévent.  Cette  virga  à  bec  doit  sans  doute 
être  rapprochée  de  la  virga  à  biseau  dont  le  trait  supérieur  est  nettement  plus  allongé 
et  forme  aussi  une  petite  tache  d'encre  triangulaire  :  ^\  (n°  4*,  10*,  13,  34*,  208*, 
213*.  217,  etc.). 

Il  n'y  a  pas,  croyons-nous,  à  faire  de  distinctions  entre  ces  diverses  formes,  qui 
semblent  plutôt  des  différences  purement  graphiques.  Il  n'y  aurait  à  leur  chercher  des 
significations  musicales  diverses  que  si  on  les  trouvait  réunies  dans  un  même  manuscrit 
et  nettement  distinctes.  Par  contre  on  attachera  une  signification  particulière  à  un  grand 
épisème,  posé  sur  la  virga;  son  importance  le  distingue  du  simple  trait,  alors  même  que 
celui-ci  dépasserait  légèrement  de  chaque  côté  de  la  haste.  Il  est  extrêmement  fin  sur  les 
plus  anciens  documents  :  J  (n°  1),  plus  épais  sur  d'autres  :-ff(n°  10*,  13);  il  peut  être 
légèrement  ondulé  et  plus  gros  sur  la  droite:  ^\  (n°  66*,  103*);  ou  même  avoir  l'épaisseur 
de  la  haste  :  Y?  (n°  60,  67*  206*,  209,  218),  ce  qui  suppose  une  volonté  précise  et  un 
mouvement  particulier  de  la  main.  On  rapprochera  de  cet  épisème  l'épaississement  de  la 
tête  de  la  virga  par  l'adjonction  d'un  petit  point  losange  :  y[  (n°  10*,  217,  223*,  255). 

Bien  qu'il  s'agisse  d'un  signe  différent,  on  rapprochera  également  de  ces  cas  les  virga 
accompagnées,  sur  la  gauche,  d'un  épisème  si  important,  par  sa  grosseur  et  surtout  par 
sa  longueur,  qu'on  se  croirait  en  présence  d'une  clivis  :  seule  la  présence,  dans  le  même 
manuscrit,  de  clivis  authentiques  permet  de  se  rendre  compte  qu'il  s'agit  bien  encore 
d'une  virga  :"1  (n°  5*,  205).  Dérivant  de  cette  forme,  on  trouve  ce  qu'on  pourrait  appeler 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  117 

la  virga  drapeau,  la  haste  portant  un  trait  rectangulaire  relativement  long,  et  de  même 
épaisseur  que  la  haste  (n°  66).  Sur  plusieurs  manuscrits  cet  épisème-drapeau  ondule  plus 
ou  moins  :  ^  (n°  135*,  206*,  2ss,  258). 

Les  manuscrits  tardifs  présentent  les  mêmes  formes  que  les  précédents,  mais  plus 
grossières.  Si  l'on  peut  voir  encore  des  épisèmes  fins,  prolongeant  le  biseau  sur  la  gauche, 
sans  former  de  tache,  ou  tout  au  plus  faisant  un  petit  bec  (n°  26*,  34*,  1  s8*),  le  plus 
souvent  la  tête  s'empâte  formant  une  protubérance  assez  irrégulière,  ou  même  allant 
jusqu'à  imiter  une  goutte  de  cire  qui  coulerait  le  long  d'un  cierge  :  cl  (vg.  n°  16,  26*, 
34*,  158*).  Ailleurs  au  contraire  l'épisème,  bien  formé,  est  posé  sur  le  haut  de  la  virga  : 
il  est  tracé  de  toute  la  largeur  de  la  plume,  comme  ceux  que  nous  avons  déjà  eu  l'occasion 
de  rencontrer,  mais  il  dépasse  plus  sur  la  gauche  que  sur  la  droite  :  ^  (n°  145,  156*,  160, 
223*,  258*).  II  peut,  parfois,  se  détacher  de  la  haste,  ne  la  touchant  que  sur  le  haut  du 
biseau  (n°  55*,  220),  ou  même  s'en  séparer  complètement  (n°  223). 

Signalons  enfin  un  manuscrit  de  Subiaco,  dont  la  haste,  fendue,  présente  l'aspect 
d'une  queue  d'aronde  (n°  253).  Un  manuscrit  de  Narni  s'en  rapprocherait  (n°  258). 

Poser  de  plume  ou  épisème  véritable,  ces  signes  adventices  qui  s'ajoutent  à  la  partie 
supérieure  de  la  virga,  dépassent  à  gauche,  ou  à  la  fois  sur  la  droite  et  sur  la  gauche;  nous 
n'avons  rencontré  jusqu'ici  qu'un  seul  cas  d'épisème  dépassant  à  droite.  Il  faut  lui 
adjoindre  quelques  autres,  où  l'épisème  a  la  forme  d'un  bec  :  Q  (n°  132*),  ou  d'un  losange 
(n°  218*).  Ceci  nous  ramène  à  la  virga  oblique,  voisine  de  l'accent  aigu,  car  sa  graphie,  en 
évoluant,  se  rapproche  de  la  virga  avec  épisème  à  droite,  comme  nous  allons  voir. 

Virga  oblique.  —  Cette  virga  oblique  dérive  directement  de  l'accent  aigu.  Nous  avons 
vu  que  le  trait  oblique  peut  s'épaissir  vers  l'extrémité  supérieure  et,  en  même  temps, 
devenir  un  peu  cintré.  Une  forme  voisine,  quoique  distincte,  est  celle  dans  laquelle  l'accent, 
rectiligne  ou  bien  courbe,  porte  à  son  extrémité  supérieure  un  point,  plus  ou  moins  gros  : 
c'est  par  là  que  nous  nous  rapprochons  de  la  virga  verticale  avec  épisème  à  droite. 
La  différence  réside  en  ce  que  le  trait  est  toujours  oblique,  et  souvent  court.  Le  point  peut 
avoir  une  forme  arrondie,  pendant  à  l'extrémité  d'une  ligne  à  la  courbe  de  plus  en  plus 
accentuée  :/*(n°  1*,  4*);  ou  bien  la  forme  d'un  petit  rectangle  s'achevant  par  un  lâcher 
de  plume  vers  le  haut,  avec  une  haste  rectiligne  :  /*  (n°  1  dans  le  Trait  Qui  habitat).  La 
première  forme  se  rencontre  presque  uniquement  en  composition  ;  la  seconde  est  plus  rare 
encore  et  devrait  être  rapprochée  de  l'oriscus.  Cependant  on  retrouve  ses  similaires  dans 
quelques  autres  manuscrits  (n°  s*,  6*?,  2 s 6*),  auxquels  on  ajoutera  un  Evangéliaire  où 
l'épisème  est  plus  court  (n°  sç)  P .  Dans  tous  ces  cas,  l'épisème  est  à  peu  près  horizontal. 
Ailleurs,  sur  des  documents  relativement  tardifs,  il  forme  avec  la  haste  oblique  un  angle 
droit,  tombant  ainsi  de  biais  :  /§>  (n°  34*,  1 3S*,  261,  268). 

Le  nombre  des  virga  obliques,  avec  ou  sans  épisème,  est  très  faible,  surtout  lorsqu'on 
le  compare  aux  nombreuses  virga  verticales,  avec  la  variété  de  leurs  épisèmes.  C'est  que 
l'écriture   bénéventaine,    dès  qu'elle  est  tracée   d'une  plume  à   large   bec,  s'accommode 


118  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


beaucoup  mieux  de  lignes  descendantes  que  de  traits  remontants.  L'accent  aigu,  tracé 
jadis  de  bas  en  haut,  est  devenu  la  virga  verticale,  écrite  de  haut  en  bas;  lorsque  le  trait 
oblique  subsistait,  chargé  d'un  épisème,  ou  d'un  point,  il  tendait  à  se  confondre  avec 
le  punctum.  Il  ne  s'en  différencie  guère  dans  certains  cas,  aussi  aurions-nous  été  presque 
tentés  d'en  traiter  à  la  section  suivante,  s'il  n'y  avait  quelque  paradoxe  à  parler  d'un  point 
remontant  :  l'accent  grave,  qu'est  le  punctum,  ne  saurait  convenir  à  une  montée  mélo- 
dique. Remarquons  simplement  que  cette  virga  avec  épisème  à  droite,  dans  les  manus- 
crits tardifs,  n'est  pas  sans  analogie  avec  la  virga  de  la  notation  carrée. 


Punctum. 

Le  point,  rond  ou  carré,  est  l'aboutissement  d'une  évolution  à  partir  de  l'accent  grave. 
On  peut  suivre  cette  évolution  dans  la  notation  bénéventaine. 

Accent  vertical.  —  La  forme  normale,  originaire,  de  l'accent  grave  est  celle  d'un 
trait  oblique,  descendant  de  gauche  à  droite.  On  la  rencontre  sur  de  nombreux  manuscrits, 
mais  elle  n'y  est  jamais  seule,  même  sur  nos  documents  les  plus  anciens.  Ceux-ci,  en  effet, 
présentent  également  des  accents  horizontaux  et  verticaux. 

Les  accents  verticaux  sont,  de  beaucoup,  les  plus  rares  :  on  les  rencontre  sans  doute 
fréquemment  dans  les  neumes  composés,  mais  à  ce  titre  ils  ne  sauraient  nous  intéresser 
ici.  A  l'état  isolé,  ils  restent  limités  dans  leur  usage,  et  ne  figurent  que  sur  quelques 
manuscrits  anciens,  soit  que,  tracés  d'une  plume  fine,  ils  se  présentent  sous  l'aspect  d'un 
simple  petit  trait  vertical  :  «  (n°  i*),  soit  que  leur  largeur  devienne  plus  considérable  :  i 
(n°  2*,  3).  Mais  cet  accent  vertical  disparaît  assez  vite  de  la  tradition  manuscrite,  sans 
doute  par  confusion  avec  la  virga,  ou  par  substitution  des  autres  formes  de  punctum.  Il  ne 
se  distingue  de  la  virga  que  par  sa  longueur  beaucoup  moindre,  d'où  la  possibilité  d'une 
confusion  graphique.  A  la  vérité,  celle-ci  sera  assez  rare,  la  place  de  chacun  des  signes  se 
trouvant  différente  dans  la  mélodie  :  la  virga  traduit  une  montée,  alors  que  l'accent 
vertical  corrrespond  à  une  note  inférieure.  C'est  pourquoi  le  signe  se  conserve  en  com- 
position, longtemps  après  avoir  été  remplacé,  à  l'état  isolé,  par  l'accent  grave  oblique,  ou 
ses  formes  dérivées.  Nous  n'oserions  affirmer  que  l'accent  vertical  est  propre  à  la  zone 
de  Bénévent;  mais  les  documents  cassiniens,  au  début  du  XIe  siècle,  ne  l'ont  que  dans  les 
neumes  composés  (vg.  n°  s  5*)- 

Au  contraire  de  l'accent  vertical,  les  accents  obliques  et  horizontaux  se  perpétuent 
jusqu'à  la  fin  du  Moyen  Age,  ou  presque.  On  ne  s'étonnera  donc  pas  de  les  voir  évoluer 
dans  leur  forme  et  s'accompagner  souvent  d'éléments  adventices. 

Le  trait  oblique  est,  au  début,  assez  court,  et  relativement  gros,  si  on  le  compare 
à  d'autres  signes  d'un  même  manuscrit  :  -v  (n«  1*,  s  s*,  100,  103*).  Suivant  l'évolution 
générale  de  l'écriture,  il  s'épaissit  au  cours  du  XIe  siècle  :*  (n°  2*,  3,  10*,  209,  274*) 
et  tend  à   se  raccourcir   (n°  66*,    108,    122*,  206,  213);  il  peut  même  être  très  gros 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  119 

(vg.  n°  134*).  Ces  caractéristiques  s'accentuent  au  XIIe  siècle  (n°  8*,  9,  10*,  18,  52,  67*, 
108,  13s*.  142),  ramenant  l'accent  grave  au  losange  :♦  .  Cette  dernière  forme  est  bien 
nette  sur  bon  nombre  de  manuscrits  du  XIIIe  siècle,  et  déjà  sur  quelques  documents 
antérieurs  :  (n°  52,  14s,  148*,  160,  217,  224,  2^4,  273);  les  copistes  peu  soigneux  lui 
donnent  un  aspect  flou  :  •  (n°  34*,  14s,  148*,  261,  267),  qui  le  rapproche  du  point  rond. 
Ce  point  rond,  mais  assez  fin,  se  trouve  beaucoup  plus  tôt,  sur  des  manuscrits  provenant 
principalement  de  la  zone  de  Bénévent  :  »(n°6*,  10*,  20,  67*,  257).  Les  scribes  y  sont 
d'autant  plus  facilement  portés  qu'ils  utilisent  cette  forme  dans  les  neumes  composés. 

Accent  horizontal.  —  Sur  les  plus  anciens  manuscrits,  le  trait  horizontal  est,  tantôt 
court  :  -  (n°  1*  19*,  S3*,  SS*,  56*,  100,  103*,  162),  tantôt  long  :  —  (n°  19*,  so*,  53*); 
on  le  rencontre  même  très  court  (vg.  n°  53*),  ou  très  long  (tb.).  La  coexistence,  dans  un 
même  document,  de  ces  accents  de  diverses  longueurs  prouve  la  diversité  de  leurs  rôles, 
ce  qui  ne  veut  pas  dire  toujours  significations  musicales  différentes,  car  il  peut  ne  s'agir 
que  de  nuances  graphiques  :  on  remarquera,  par  exemple,  que  les  scribes  allongent  les 
traits  des  récitations  à  l'unisson  :  c'est  un  geste  naturel,  qu'on  vérifie  tout  au  long  de  la 
tradition  bénéventaine. 

Comme  le  trait  oblique,  le  trait  horizontal  s'épaissit  progressivement,  devenant  moyen 
(n°  2*.  3,  10*,  S9,  206*,  209),  puis  gros  (n°  8*,  18,  26*,  52,  67*,  108,  144).  Il  continue  à 
être  tantôt  court,  tantôt  long.  En  général,  il  est  plus  long  que  l'accent  oblique  (1),  et 
presque  toujours  biseauté  à  chaque  extrémité.  Tracé  d'une  main  ferme,  il  devient  parfois 
plus  lâche,  surtout  aux  époques  tardives,  où  il  s'accompagne  ordinairement  d'un  élément 
adventice. 

Eléments  adventices.  —  Ce  que  nous  appelons  élément  adventice  est,  pour  le  punctum 
comme  pour  la  virga,  soit  un  épisème  véritable,  soit  un  simple  poser  ou  lâcher  de  plume. 
Il  ny  a  pas  à  s'occuper  ici  de  l'accent  grave  à  forme  de  trait  vertical  :  il  est  trop  rare  pour 
qu'on  puisse  l'étudier  à  ce  point  de  vue.  Signalons  seulement  un  cas  particulièrement  net, 
où  il  est  arrêté  par  un  long  épisème,  dépassant  plus  à  droite  qu'à  gauche  et  remontant 
légèrement  :  \  (n°  s*;  Bannister,  tav.  70  b)  :  cette  forme  se  retrouve  habituellement  dans 
les  neumes  composés.  Ceci  dit,  nous  pouvons  étudier  plus  longuement  le  trait  oblique  et 
le  trait  horizontal,  indiquant  les  diverses  positions  des  éléments  adventices. 

L'un  des  plus  anciens  éléments  adventices  serait  l'épisème  perpendiculaire  à  l'extré- 
mité inférieure  du  trait  oblique,  soit  qu'il  dépasse  de  chaque  côté  :  \  (n°  5 5*,  56*,  103*, 
162*.  205*),  soit  qu'il  ne  dépasse  que  du  côté  droit  :  V  (n°  s*,  so*,  162*),  ou  du  côté 
gauche  (n°  s  s*).  Dans  les  manuscrits  où  il  se  trouve,  il  s'oppose  très  clairement  à  l'accent 
sans  épisème.  et  traduit  donc  un  effet  particulier  du  chant.  Il  n'en  va  pas  de  même  du 
poser  de  plume  qui  se  présente  à  l'extrémité  supérieure  du  trait,  principalement  sur  les 
manuscrits  tardifs   :  *  (n°    16,  et  les  noa  indiqués  ci-après).  Cet  accent  peut  d'ailleurs 

(1)  Le  n°  158*  fait  exception  :  le  punctum  oblique  est  souvent  plus  long  que  le  punctum  horizontal. 
Ce  manuscrit  date  de  la  fin  du  XIIe  siècle. 


120  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


comporter  un  épisème  véritable  à  l'autre  extrémité  :  *\  (n°  26*,  64*,  223*.  253),  épisème 
court  ou  long  selon  les  manuscrits.  Ce  poser  de  plume  à  la  tête  de  l'accent  détermine 
facilement  une  courbure  du  trait,  courbure  que  l'on  observe  déjà  sur  des  manuscrits 
anciens  (n°  s*);  au  contraire,  c'est  plutôt  dans  les  notations  «gothiques»  que  le  poser 
de  plume  forme  un  angle  droit  avec  le  corps  du  punctum  oblique. 

Pour  être  complets,  il  conviendrait  sans  doute  de  parler  d'un  trait  oblique  présentant 
un  poser  et  un  lâcher  de  plume  à  chaque  extrémité,  mais  il  n'est  guère  distinct  du  trait 
horizontal  à  la  fin  de  son  évolution.  Ce  que  nous  avons  constaté  pour  le  trait  oblique  se 
vérifie  en  effet  pour  le  trait  horizontal.  L'épisème  est  placé  à  la  fin  du  trait,  formant  avec 
lui  un  angle  légèrement  obtus,  ou  même  assez  court.  Tracé  le  plus  souvent  vers  le  haut, 
il  peut  avoir  été  écrit  très  finement  (n°  56*),  ou  de  façon  beaucoup  plus  nette  :  W  (n°  19*, 
50*,  53*,  55*)-  L'épisème  dépasse  parfois  au-dessus  et  au-dessous  du  trait  :  **-t  (n°  55*, 
56*,  103);  plus  rarement,  il  est  tracé  vers  le  bas  (n°  162*).  On  remarquera  que  cet  accent 
avec  épisème  est  presque  toujours  cintré,  plus  ou  moins.  Cette  forme  incurvée  se  retrouve 
dans  un  accent  d'épaisseur  croissante,  sans  qu'on  puisse  affirmer  qu'il  s'agisse  bien  d'un 
épisème  au  départ  du  trait  :  ^  (n°  10*,  134*,  162*,  205*),  encore  que  la  chose  semble 
assez  probable. 

Mais  c'est  bien  un  poser  de  plume  qui  attaque  le  punctum  horizontal  des  manuscrits 
relativement  tardifs,  amorçant  le  biseau  par  le  bas  :  J*  (vg.  n°  16,  S9).  Le  punctum 
d'ailleurs  n'est  pas  toujours  horizontal  :  très  souvent  il  est  un  peu  incliné,  de  sorte  que 
le  poser  de  plume  est  perpendiculaire  au  punctum,  et  celui-ci  tend  à  se  relever  vers 
l'extrémité  :  0  (n°  64*,  223,  258*,  26s).  C'est  une  époque  où  les  neumes  ne  sont  pas 
écrits  avec  trop  de  soin;  on  constate,  de  plus,  que,  si  le  trait  horizontal  désigne  toujours 
l'unisson,  le  point  incliné  correspond  indifféremment  à  une  descente  mélodique  ou  à 
l'unisson  (vg.  n°  258*),  quand  il  n'est  pas  le  seul  signe  employé. 

Sans  nous  arrêter  aux  cas,  extrêmement  rares,  où  le  point  s'accompagne  d'un  épisème 
descendant  au-dessous  du  trait,  à  son  extrémité  de  droite  :  — 1  (vg.  n°  34*),  ou  d'un 
épisème  sous  le  milieu  du  trait  t  (vg.  n°  1*,  s  s*),  nous  en  venons  à  la  dernière  forme  du 
punctum,  celle  où  le  trait  comporte  à  la  fois  un  poser  et  un  lâcher  de  plume.  Le  trait  peut 
être  nettement  biseauté  :  poser  et  lâcher  de  plume  prolongent  alors  le  biseau  :  H 
(vg.  n°  66*),  mais  le  plus  souvent  les  angles  s'arrondissent  :  ft  (vg.  n°  16*),  et,  si  les 
pointes  s'allongent,  le  punctum  prend  un  aspect  de  fuseau  :  >  •  '  (vg.  n°  144).  Ces  diverses 
variétés  d'un  même  signe  sont  relativement  tardives.  Elles  lui  donnent  un  aspect  légè- 
rement ondulant.  Mais  il  existe  aussi  un  punctum  véritablement  ondulé,  qu'on  trouve  déjà 
sur  des  manuscrits  anciens  :  y-— "  (n°  s*,  53*),  où  il  marque  souvent  une  finale.  Cette 
forme  est  encore  volontiers  pratiquée,  au  Mont-Cassin,  sous  l'abbé  Didier  (n°  121,  122*, 
128*,  132*;  d.  156*,  252*)  :  c'est  alors  une  pure  graphie,  sans  signification  musicale 
particulière,  puisqu'elle  est  employée  dans  les  récitatifs  à  l'unisson.  Cette  graphie  se 
perpétue,  en  accentuant  l'ondulation,  et  celle-ci  est  d'autant  plus  sensible  que  la  partie 
centrale  du  punctum  est  posée  de  biais  :  /%?   (n°  64*,  129*,  253,  272). 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  121 

Au  terme  de  cette  revue  des  diverses  formes  du  punctum  bénéventain,  on  constatera 
qu'il  garde  longtemps  son  allure  d'accent  grave.  La  forme  de  losange  elle-même  n'est 
qu'une  réduction  du  trait  oblique.  Quant  au  trait  horizontal,  il  conserve  toujours  son 
allure  linéaire.  D'autre  part,  la  confusion  entre  le  signe  oblique  et  le  signe  horizontal  est 
tardive  (n°  224,  253,  2^4,  2s8,  261,  267,  etc.),  et  elle  se  vérifie  principalement  sur  les 
manuscrits  de  transition.  Le  punctum  garde  donc,  encore  mieux  que  la  virga,  sa  forme 
originaire  :  tous  deux,  par  conséquents,  restent  des  accents.  Il  est  très  rare  de  trouver, 
dans  notre  notation,  le  point  rond  isolé;  si  certaines  formes  s'en  rapprochent,  leur  histoire 
montre  que  c'est  plutôt  une  apparence,  et  qu'elle  est  bien  tardive.  Quant  à  la  confusion 
entre  accent  grave  et  accent  aigu,  elle  est  des  plus  rares  :  elle  suppose  que  le  point  traduit 
l'un  et  l'autre  accents;  dans  les  zones  bénéventaines,  à  part  un  manuscrit  du  XIIe  siècle 
(n°  20),  on  ne  la  rencontre  pas  avant  le  XIIIe,  sauf  dans  les  manuscrits  de  transition. 
Tous  ces  faits  apportent  une  nouvelle  preuve  du  conservatisme  bénéventain,  se  traduisant 
ici  dans  la  graphie  des  neumes  originaires. 

On  ne  saurait  en  dire  tout  à  fait  autant  des  détails  de  l'écriture,  car  les  épisèmes 
véritables  se  rencontrent  surtout  dans  les  manuscrits  de  la  bonne  époque,  XIe  et 
XIIe  siècles.  Par  la  suite,  il  est  plus  difficile  de  les  distinguer  des  simples  poser  ou  lâcher 
de  plume  :  ce  n'est  que  par  une  étude  de  chaque  manuscrit  qu'on  pourrait  savoir  si 
le  scribe  emploie  encore  l'épisème.  Au  contraire,  les  documents  les  plus  anciens  nous 
apparaissent  les  plus  riches  de  nuances. 

Ces  explications,  un  peu  minutieuses,  sur  les  neumes  originaires  nous  dispenseront 
d'insister  sur  tous  les  détails  de  graphie  des  neumes  dérivés,  puisqu'on  y  retrouve  tous  les 
éléments  dont  nous  venons  de  parler.  Nous  devons,  par  contre,  insister  sur  la  façon  dont 
ils  se  combinent. 

V. 
NEUMES   DÉRIVÉS. 

Formés  par  les  diverses  combinaisons  des  accents  originaires,  les  neumes  dérivés 
comportent  deux,  trois,  quatre  éléments,  ou  plus  encore  :  ils  sont  donc  nombreux  quant 
à  l'espèce.  Nous  verrons  que  chaque  espèce  offre,  de  plus,  une  assez  grande  variété  de 
formes,  comme  on  pourrait  déjà  le  supposer,  après  l'étude  du  punctum  et  de  la  virga. 
Cependant,  il  ne  s'agit  que  de  combinaisons  des  éléments  initiaux,  et  non  pas  de  formes 
graphiques  nouvelles,  si  ce  n'est  pour  des  détails  infimes.  Il  nous  suffira  donc  de  classer, 
rapidement,  les  divers  types  de  neumes  dérivés;  nous  décrirons  successivement  :  les 
neumes  à  deux  accents  :  pes  et  clivis;  puis  les  neumes  à  trois  accents,  qui  dérivent  des 
précédents  :  torculus  et  porrectus;  avant  d'aborder  les  neumes  de  quatre  notes,  il  faudra 
étudier  les  neumes  à  trois  éléments  en  ligne  :  scandicus  et  climacus;  nous  terminerons 
par  les  neumes  comptant  plus  de  quatre  éléments,  et  les  chaînes  de  neumes. 

Paléographie  XV.  16 


122  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


I.  Pes. 

Le  pes  se  compose  d'un  accent  grave  et  d'un  accent  aigu  :  il  se  présente  donc 
normalement  sous  l'aspect  d'un  trait  descendant,  court,  et  d'un  trait  vertical,  plus  long. 
C'est  bien,  en  réalité,  ce  qu'on  trouve  le  plus  souvent,  sous  réserve  des  nuances  de  graphie 
que  nous  avons  relevées  pour  le  punctum. 

Premier  élément.  —  Nous  allons  étudier  séparément  chacun  de  ces  éléments.  Le 
premier  nous  retiendra  plus  longuement  que  le  second;  c'est  lui,  surtout,  qui  déterminera 
la  forme  du  neume. 

Pes  rond.  —  On  trouve  d'abord  une  forme  sensiblement  différente  de  celle  que  nous 
venons  de  présenter  comme  caractéristique  du  pes,  nous  l'appellerons  le  «  pes  rond  »  :  \. 
Ce  pes  semble  tracé  d'un  mouvement  continu,  arrondissant  le  passage  du  premier  élément 
au  second,  jusqu'à  dessiner  un  demi-cercle  presque  parfait  (n°  53*,  55*,  56*).  En  fait, 
l'épaisseur  du  neume,  à  peu  près  constante,  et  le  poser  de  plume  fréquent  à  sa  partie 
supérieure  laissent  supposer  un  mouvement  descendant  :  le  neume  est  donc  tracé  en  deux 
fois.  La  virga,  second  élément  du  pes,  est  verticale,  et  généralement  rectiligne,  bien  qu'elle 
puisse  être  parfois  légèrement  cambrée,  s'incurvant  vers  la  droite,  à  son  extrémité  (n°  1* 
55*,  163*).  Quand  elle  est  droite,  elle  peut  s'accompagner  d'un  véritable  épisème.  Enfin, 
la  courbe  du  premier  élément  reste  plus  ouverte  chez  certains  scribes    I  (n°  1*,  19*,  163*). 

Ce  pes  est  écrit,  souvent,  sur  des  syllabes  mouillées,  mais  sur  d'autres  aussi;  on 
la  trouve  même  dans  les  mélismes.  C'est  pourquoi  nous  ne  l'avons  pas  renvoyé  au  chapitre 
des  liquescences.  Mais,  coexistant  à  d'autres  formes  de  pes,  il  traduit  une  intention 
phonétique  particulière,  que  les  musicologues  n'auront  pas  de  peine  à  interpréter.  Cette 
nuance  se  limite  aux  plus  anciens  manuscrits,  ceux  du  Xe  siècle  et  du  début  du  XIe;  elle 
se  prolonge  encore  quelques  décades  sous  une  forme  voisine,  que  nous  retrouverons 
bientôt,  comme  une  particularité  du  «  pes  brisé  ». 

Pes  brisé  rectiligne.  —  Sous  le  nom  de  «  pes  brisé  »,  nous  entendons  le  pes  dont  les 
deux  éléments  se  soudent  l'un  à  l'autre  en  formant  un  angle.  Le  plus  souvent  l'angle  est 
droit;  on  le  trouve,  encore  assez  facilement,  ouvert  au-delà  de  90°,  plus  rarement  fermé. 
Ce  qui  est  intéressant  à  noter,  ce  sont  les  aspects  divers  de  chacun  des  éléments;  nous 
retrouverons  les  différentes  graphies  du  punctum  et  de  la  clivis  que  nous  avons  étudiées 
précédemment;  il  s'en  ajoute  une  nouvelle,  avec  un  punctum  incurvé. 

Le  premier  élément  peut  en  effet  être  rectiligne  ou  curviligne.  Les  dimensions  du 
premier  élément,  rectiligne,  sont  très  variables  d'un  manuscrit  à  l'autre;  mais  on  constate, 
d'une  façon  très  générale,  que  le  trait,  plus  long  aux  origines,  se  raccourcit  lorsque 
l'écriture  devient  stéréotypée.  C'est  la  conséquence  de  l'évolution  du  punctum,  évolution 
que  l'on  suit  également  dans  l'épaisseur  du  trait. 

Originairement,  le  punctum,  accent  grave,  est  un  trait  descendant  :  on  ne  s'étonnera 
pas  de  le  retrouver  dans  le  pes  :  ^/.  Ce  n'est  cependant  pas  la  seule  forme  qu'on  puisse 
relever,  même  sur  les  plus  anciens  manuscrits  (n°  1*,  19*,  s  3*,  S  S*)-  Il  se  perpétue  à  Bari 
(n°  50*,  55*,  56*),  tandis  que  dans  les  régions  de  Bénévent  (n°  5),  du  Mont-Cassin  (n°  134*, 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BENÉVENTAINE.  123 

141*)  et  du  Nord  (n°  is6*),  il  serait  plus  rare,  eu  égard  au  nombre  des  manuscrits 
conservés.  La  chose  s'explique  par  l'évolution  de  la  graphie  du  punctum,  qui  finit  par 
se  réduire  au  simple  losange  :  celui-ci  s'accolle  à  la  virga  pour  donner  une  forme 
fréquente  du  pes  :  J  (vg.  n°  16,  134*,  208*,  282*,  283*).  Les  deux  éléments  sont 
disposés  de  telle  façon  que  le  biseau  de  la  virga  prolonge  le  côté  du  losange.  De  même, 
lorsque  le  punctum  est  ondulé,  il  se  soude  à  la  virga  par  son  extrémité  la  plus  fine  :  I 
(n°  64*,  106*,  134*,  1  s 8,  222,  etc.).  On  trouve,  par  contre,  des  pes  dont  la  virga  tombe 
sur  la  longueur  de  l'accent  grave  :  des  exemples  particulièrement  caractéristiques 
peuvent  être  relevés  dans  le  n°  s  5*  :  >/. 

Nous  n'avons  pas  à  nous  arrêter  longuement  sur  le  pes  qu'on  rencontre  le  plus 
souvent,  celui  dont  le  premier  élément  est  horizontal,  et  le  second  vertical,  ou  un 
peu  incliné  sur  la  droite  dans  les  plus  anciens  manuscrits  (n°  i*,  53*,  55*,  163*). 
Habituellement,  la  plus  petite  dimension  du  punctum  se  trouve  égale  à  la  largeur  de 
la  virga  :  A/,  sans  que  la  règle  soit  absolue  (vg.  n°  18,  52,  116*,  141*).  Dans  ce  pes, 
comme  dans  le  précédent,  le  biseau  de  la  virga  prolonge  le  biseau  du  punctum,  et  tous 
deux  se  soudent  par  leurs  extrémités,  à  moins  que  l'écriture  ne  soit  empâtée. 

La  différence  entre  ces  deux  genres  de  pes,  avec  accent  descendant  ou  avec  accent  hori- 
zontal, lorsqu'ils  coexistent,  s'explique  par  le  contexte  musical,  selon  que  la  mélodie  vient  de 
l'aigu  ou  du  grave.  Dans  ce  dernier  cas,  on  peut  même  rencontrer,  bien  que  très  rarement, 
un  accent  ascendant  (n°  55*),  dont  l'inclination  reste  d'ailleurs  très  faible,  mais  qui  se  distingue 
par  le  fait  que  la  virga  vient  facilement  tomber  un  peu  avant  l'extrémité  du  punctum. 

Pes  brisé  curviligne.  —  La  seconde  catégorie  des  pes  présente  un  premier  élément 
curviligne.  Mais  une  subdivision  s'impose  selon  que  la  courbure  est  convexe  ou  concave. 
Et,  comme  précédemment,  le  trait  curviligne  peut  être  ascendant  :  I  (n°  55), 
horizontal  :  J  (n°  5*,  21*,  64*,  106*,  163*),  descendant  :  J  (n°  19*,  105*,  163*). 
En  fait,  ces  trois  positions  ne  se  vérifient  que  pour  la  courbure  convexe.  Dans 
le  cas  de  l'accent  curviligne  ascendant,  la  virga  vient  souvent  plus  bas  que  son 
point  de  rencontre  avec  l'accent,  ce  qui  rend  la  courbure  plus  nette  J  ;  d'autres  fois 
la  virga  tombe,  au  contraire,  sur  l'accent  curviligne,  sans  qu'il  soit  possible  de 
déterminer  une  raison  à  cette  différence.  De  même,  la  distinction  n'est  pas  nécessai- 
rement logique  entre  «pes  curviligne»  et  «pes  rectiligne  ».  Si  les  deux  formes  coexistent 
dans  un  même  manuscrit,  on  leur  cherchera  une  signification  différente;  mais  la 
courbure  peut  n'être  qu'une  particularité  graphique  d'un  manuscrit  donné;  il  est  difficile 
alors  de  distinguer  le  «pes  curviligne»  et  le  «pes  rectiligne»  dont  le  premier  élément 
est  ondulé  1,  assez  légèrement  au  XIe  siècle  (n°  2*,  66*,  209)  et  surtout  au  XIIe, 
beaucoup  plus  accentué  au  XIIIe  et  dans  les  manuscrits  de  transition  (vg.  n°  2 s 8*,  263*). 

Lorsque  le  premier  élément  est  concave,  on  retrouve  le  «  pes  rond  »,  avec  sa 
forme  et  sa  fonction.  Mais  le  départ  du  trait  est  rectiligne,  et  la  courbure  lie  entre  eux 
les  deux  éléments  du  pes.  De  plus,  l'angle  est  d'ordinaire  assez  court  ^J  (n°  1*,  10*, 
19*,   106*,   159,   163*),  plus  rarement  fermé  (n°  19*,  s6*)    I  . 


124  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Second  élément.  —  L'étude  du  second  membre  du  pes  nous  retiendra  moins 
longtemps,  d'autant  moins  que  nous  n'avons  pas  à  nous  arrêter  sur  sa  forme,  ni  sur 
l'épisème  qui  peut  l'accompagner.  Bornons-nous  à  dire  qu'il  est  en  général  vertical  :  1. 
Au  contraire,  la  virga  inclinée,  faisant  un  angle  droit  avec  le  premier  élément,  est  un 
indice  d'antiquité  (n°  19*,  s  3*,  55*).  A  un  autre  point  de  vue,  on  remarquera  que  la 
virga  est  d'ordinaire  rectiligne;  mais  on  la  voit  s'incurver  sur  plus  d'un  manuscrit. 
Cette  graphie,  très  rare  au  Mont-Cassin  (n°  120),  est  plus  fréquente  à  Bénévent  (n°  5), 
9,  17,  21*,  22*,  34*)  ou  Bari  (n°  64*,  66*),  et  surtout  dans  le  Nord  (n°  158*)  ou  dans 
les  manuscrits  de  transition  (vg.  n°  250*,  252*,  266).  Dans  ce  genre  de  pes,  l'élément 
vertical  se  soude  à  l'élément  horizontal  avant  l'extrémité  de  celui-ci  :  leurs  biseaux  sont  alors 
confondus.  Et  souvent  la  partie  supérieure  de  la  virga  se  termine  en  pointe  :  ^| . 

La  description  que  nous  venons  de  faire  du  pes  permet  de  grouper  les  diverses 
formes  sous  une  dizaine  de  types.  On  distinguera,  de  plus,  le  pes  avec  épisème.  Cet 
épisème  affecte  en  général  le  second  élément  du  neume;  mais  on  le  trouve  parfois  sur  le 
premier  élément  :  c'est  le  cas  pour  ce  pes  brisé  à  punctum  descendant,  avec  virga  tombant 
sur  le  punctum  (n°  s  S*)-  Cette  forme  disparaît  d'ailleurs  très  vite,  et  il  se  pourrait  qu'elle 
soit  remplacée,  en  certains  manuscrits,  par  le  pes  curviligne  convexe.  Par  ailleurs,  nous 
n'avons  pas  relevé  de  pes  isolé  désagrégé,  c'est-à-dire  ayant  ses  deux  éléments  séparés; 
nous  verrons  plus  loin  qu'il  n'en  va  pas  de  même  pour  les  neumes  de  plus  de  deux  notes. 

Lorsqu'on  voudra  déterminer  la  signification  propre  de  chaque  forme  du  neume, 
il  sera  indispensable  d'étudier  les  habitudes  de  chaque  copiste,  pour  distinguer  ce  qui 
est  simple  façon  d'écrire  et  ce  qui  est  traduction  d'une  particularité  phonétique. 
La  coexistence  de  formes  différentes  sera  un  moyen  sûr  de  faire  cette  distinction  : 
nous  l'avons  déjà  dit  pour  les  neumes  originaires,  et  il  faudrait  renouveler  la 
remarque  pour  chaque  neume  :  c'est  une  loi  générale,  qui  trouve  son  application 
particulièrement  fréquente  dans  la  notation  bénéventaine.  La  seconde  loi  d'interprétation 
sera  celle  du  parallélisme  entre  expression  graphique  et  expression  musicale;  nous  y 
reviendrons  plus  tard.  Dans  le  cas  du  pes,  elle  permet  de  déterminer  ce  qui  est 
allongement,  renforcement,  ou  au  contraire  réduction,  accélération. 

L'inflatilia.  —  Nous  laissons  pour  le  chapitre  suivant  le  cas  des  pes  spéciaux,  pes 
quassus  et  «  pes  à  boucle  ».  Mais  nous  devons  parler  ici  d'une  forme  très  particulière  : 
Vinjlatilia,  pes  très  fréquent  dans  la  notation  bénéventaine,  et  dont  le  nom  nous  est 
donné  par  les  tableaux  de  neumes.  Elle  se  présente  sous  la  forme  de  deux  punctum  liés 
par  un  mince  trait  oblique.  Les  punctum  ont  l'aspect  de  petits  carrés  dans  l'écriture  du 
XIIe  siècle  :  J"  ;  sur  les  manuscrits  les  plus  anciens,  il  sont  plus  fins  (vg.  n°  55*)  et 
ondulés  J"  (vg.  n°  1*).  On  ne  lui  attribuera  pas  une  valeur  de  liquescence,  puisqu'on  la 
trouve  souvent  en  tête  de  mélisme,  en  particulier  devant  le  porrectus.  Rarement  utilisée 
pour  de  grands  intervalles,  elle  est  presque  toujours  réservée  pour  la  seconde  ou  la  tierce 
mineure.  La  comparaison  avec  les  autres  traditions  paléographiques  montrerait  qu'elle 
peut  aussi  traduire  un  allongement  (1). 


ETUDE    SUR    LA    NOTATION    BENEVENTAINE. 


125 


LE   PES   «  1NFLATILIA  »   BÉNÉVENTAIN. 

(i)  Pour  appuyer  cette  conclusion,  nous  apporterons  quelques  exemples,  où,  nous  comparons  Bénévent 
VI-33  (notre  n°  0  et  Vat.  lat.  10.673  (notre  n°  55  =  P.M.  XIV)  avec  d'autres  mss  :  un  bénéventain  sur  lignes 
(notre  n°  S  =  P.M.  XV;  et  des  documents  d'autres  notations.  Pour  les  mss  sangalliens,  lorsqu'ils  ne  sont 
pas  unanimes,  nous  précisons  le  terme  de  comparaison  :  Einsiedeln  (P.M.  IV)  ou  Bamberg  Lit.  6. 
Laon  (P.M.  X)  sera  éventuellement  complété  par  le  Missel  Troyes  522. 


INCIPIT. 

Gr.  Anima  nostra. 
V.  Laqueus. 

Com.  Beatus  servus. 
Int.  Dum  médium. 

»         » 
Int.  Loquebar. 

Com.  Qui  meditabitur 

Gr.  Jacta  cogitatum. 

» 
Com.  Acceptabis. 
Gr.  Unam  petii  (f.). 
Off.  Scapulis  suis. 
Com.  Cum  invocarem. 
Tr.  De  necessitatibus. 
Gr.  Custodi  me. 

»  (?■) 

» 
Int.  Tibi  dixit. 
Com.  Narrabo. 
Com.  Passer. 
Int.  In  Deo  laudabo. 


Bénéventains. 

Sangal.  Chartres.  Laon. 

MOT 

Ben.VI 

P.M. 

P.M. 

P.M. 

P.M. 

33 

XIV 

XV 

XI 

X 

Laqueus 

5  v 

//// 

la-do 

-" 

rr 

J 

invener/r 

6 

//// 

si-do 

v' 

y 

A 

dum 

6  v 

//// 

do-ré 

y 

/? 

/ 

A 

de  (celis) 

» 

//// 

do-ré 

<s 

y 

/ 

A 

/oquebar 

9  v 

//// 

fa-la 

y 

J 

? 

fsol-la 

s 

J 

S 

meditabitur 

20 

7 

(ja-si 

j 

J 

s 

taum 

» 

8 

do-ré 

-r 

/' 

y 

/ 

A 

domino 

» 

» 

do-ré 
etc. 

y 

__■>/ 

y 

/ 
A 

/zolocausta 

20  V 

» 

mi-fa 

rr 

>/ 

y 

/ 
A 

Ut  videam 

21 

9 

la-do 

-r 

/ 

J 

i 

veritas 

» 

12 

fa-sol 

-- 

y 

/ 
A 

jusf/tise 

25 

15 

mi-fa 

>S 

/ 
/ 

y 

A 

f.  Et  enim 

25  V 

„,, 

do-ré 

<S 

y 

/> 

Custoflï 

26  V 

//// 

do-ré 

y 

J 

J 

De  vultu 

» 

//// 

do-ré 

y 

>/ 

y 

J 

effu/tatem 

» 

/// 

sol-la 

s 

s/ 

y 

/ 
A 

requirom 

32 

s„, 

sol-la 

.• 

-- 

y 

/ 

A* 

a/tissime 

32  V 

//// 

do-mi 

•• 

-- 

/ 

i 

domo 

39 

18 

fa-sol 

v/ 

/ 
/ 

y 

/ 

A 

sermonem 

39  v 

» 

sol-la 

-- 

-.- 

y 

A 

REMARQUES 
Troyes  522 


n°  8  pes  ordinaire 

P.M.  IV     I   Bamberg 
à  gauche        à  droite 


P.M.  IV  à  droite 


P.M.  I  à  gauche 

n°  8  et  55  pes  ordinaire 

S.  Gall  340    Bamberg 

à  gauche        à  droite 


Bamberg  à  droite 


n°  8  notes  liées 
Bamberg  à  droite 
P.M.  I  à  droite 


126  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


II.  Clivis. 

Composée  d'un  accent  aigu  et  d'un  accent  grave,  la  clivis  se  présente  sous  l'aspect 
de  deux  traits  obliques  réunis  par  le  haut,  pour  former  un  angle  plus  ou  moins  ouvert. 
Mais  il  est  remarquable  que,  même  d'après  ses  plus  anciens  témoins,  la  notation 
bénéventaine  ait  toujours  également  connu  une  clivis  dont  le  premier  membre  est 
horizontal.  Nous  distinguerons  donc  deux  grandes  catégories  de  clivis,  l'une  à  angle  aigu, 
l'autre  à  angle  droit. 

Clivis  à  angle  aigu.  —  Lorsque  les  deux  éléments  de  la  clivis  forment  un  angle 
aigu,  cet  angle  est  d'environ  4s0,  sans  que  cette  valeur  soit  rigoureuse  :  on  rencontre 
des  angles  très  fermés  (vg.  n°  17,  34*),  ou  au  contraire  largement  ouverts  (vg.  n°  18,  56), 
et  de  façon  générale  les  manuscrits  de  transition. 

Le  premier  membre  de  la  clivis  est  presque  toujours  plus  incliné  que  le  second  ; 
celui-ci  reste  proche  de  la  verticale,  et  il  ne  tarde  pas  à  s'y  fixer,  dès  le  XIe  siècle.  Il  est 
rare  que  les  deux  parties  de  la  clivis  se  trouvent  du  même  côté  de  la  verticale  /j  (n°  =,*, 
56*,  134*,  202). 

Etant  donné  la  position  ordinaire  des  deux  jambages  et  la  façon  de  les  tracer,  on 
ne  s'étonnera  pas  de  ce  que  le  second  soit  sensiblement  plus  épais  que  le  premier.  Dans 
les  manuscrits  tardifs,  écrits  avec  une  plume  à  très  large  bec,  l'opposition  entre  l'épaisseur 
des  deux  branches  est  particulièrement  accentuée  :  /|.  Quant  à  la  longueur  de  chaque 
élément,  elle  dépend  nécessairement  de  la  hauteur  de  l'intervalle  mélodique,  de  sorte 
que  les  branches  restent  sensiblement  égales  sur  les  petits  intervalles,  tandis  que  la 
seconde  branche  s'allonge  sur  les  quartes  et  les  quintes. 

Les  deux  branches  sont  d'ordinaire  rectilignes.  C'est  à  peine  si,  parfois,  on  peut 
distinguer,  au  départ  du  trait,  une  légère  brisure,  qui  donne  un  peu  une  impression  de 
courbe  :  /|  (vg.  n°  163*).  Une  courbure  est  plus  nette  vers  le  point  de  rencontre  des 
deux  éléments  :  f\  (n°  3,  5*,  21*,  26*,  133*,  144,  217,  263*),  mais  il  n'y  a  pas  à  lui 
chercher  de  signification  particulière,  comme  les  numéros  cités  le  laissent  penser,  et 
comme  l'examen  des  habitudes  de  chaque  scribe  le  confirme.  Une  courbure  du  second 
élément  est  plus  rare  :  /\  (n°  1*).  Par  contre,  la  clivis  s'achève  facilement  par  un 
lâcher  de  plume  :  /\ ,  ou  même  à  l'occasion  par  un  véritable  épisème,  qui  pour  être 
tracé  finement,  n'en  dépasse  pas  moins  de  chaque  côté  du  trait  /\  (n°  5*,  5s*). 

La  soudure  des  deux  éléments  de  la  clivis  forme  un  angle  dont  l'ouverture  est  très 
variable,  suivant  les  époques  et  les  copistes.  D'une  façon  très  générale,  on  peut  dire  que 
les  plus  anciens  manuscrits  ont  des  clivis  moyennement  ouvertes.  Le  premier  (n°  1*) 
présente  des  ouvertures  diverses,  corrélatives,  semble-t-il,  à  la  hauteur  mélodique  de 
la  note  précédente  :  l'angle  est  plus  ouvert  lorsque  l'intervalle  est  court.  Cette  particu- 
larité se  perd  vite,  et  la  clivis  est  habituellement  fermée,  durant  toute  la  belle  époque 
de  la  notation  bénéventaine.  On  la  rencontre  plus  ouverte,  et  parfois  très  largement, 
sur  des  manuscrits  tardifs. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BENÉVENTAINE.  127 

D'autre  part,  les  deux  branches  de  la  clivis  peuvent  se  rejoindre  par  l'intermédiaire 
d'une  courbe  /\,  forme  propre  aux  manuscrits  anciens  (n°  i*,  55*,  163*,  202),  où  elle 
coexiste  à  d'autres  formes. 

Enfin,  l'un  des  éléments  peut  comporter  une  tête,  assez  nettement  marquée  pour 
donner  l'impression  d'une  clivis  accompagnée  d'un  épisème  sur  le  haut.  Tantôt  c'est  le 
second  élément  qui  porte  cette  tête,  et  le  premier  vient  se  souder  sous  la  tête  |\  (n°  !*,  55*). 
Tantôt  c'est  le  premier,  et  un  autre  trait  rejoint  les  deux  éléments  j\  (n°  1*).  Comme 
la  clivis  arrondie,  ces  deux  formes  sont  rares  :  elles  traduisent  des  finesses  propres  au  plus 
anciens  documents. 

Clivis  à  angle  droit.  —  Lorsque  la  note  précédant  la  clivis  est  plus  élevée, 
ou  à  l'unisson,  le  premier  membre  de  la  clivis  est  horizontal  et  le  second  vertical. 

Presque  toujours,  ce  dernier  est  en  même  temps  rectiligne.  Signalons  seulement 
quelques  manuscrits  anciens  ")  (n°  1*,  53*,  55*),  sur  lesquels  il  peut  s'incurver  légèrement 
vers  l'intérieur,  et  d'autres,  plus  tardifs,  où  il  se  cambre  vers  l'extérieur  l  (n°  16,  251*, 
et  moins  nettement  263). 

Très  souvent,  le  premier  membre  est  également  rectiligne  :  c'est  un  punctum 
horizontal,  qui  a  même  épaisseur  que  le  second  membre.  Mais  cette  forme  n'en  exclut  pas 
d'autres,  loin  de  là.  Nous  rencontrons  un  trait  curviligne,  concave  *\  (n°  5*,  266*),  ou  plus 
souvent  convexe,  du  moins  dans  la  région  de  Bari  ^~|  (n°  so*,  5  5*,  56*).  C'est  à  cette  dernière 
clivis  qu'on  rattachera  certaines  autres,  où  le  trait  horizontal,  déjà  épais,  s'amorce  par  une 
pointe  dirigée  vers  le  bas  :  on  pourrait  l'appeler  la  clivis  à  bec  ^H  (n°  89,  16,  64*).  Plus 
fréquente  est  la  clivis  dont  le  premier  membre,  horizontal,  présente  une  forme  ondulée  : 
contrairement  à  ce  qu'on  pourrait  supposer,  cette  forme  n'est  pas  due  à  l'évolution  de 
la  graphie  du  punctum,  puisque  nous  la  rencontrons  à  toutes  les  époques;  elle  dérive 
d'un  neume  particulier,  l'oriscus  :  c'est  pourquoi  nous  l'étudierons  plus  loin. 

En  ce  qui  concerne  le  second  membre  de  la  clivis,  il  n'y  a  rien  à  dire  de  plus  que 
précédemment.  On  signalera  seulement  la  fréquence  du  lâcher  de  plume  terminal  ou 
de  l'épisème,  surtout  dans  les  manuscrits  à  écriture  très  régulière,  aux  XIe  et  XIIe  siècles. 

La  soudure  se  fait  par  juxtaposition  des  biseaux.  Comme  les  deux  membres  ont 
même  épaisseur,  les  biseaux  se  confondent  exactement  :  c'est  le  contraire  du  pes  ^1  ; 
mais  la  raison  en  est  toujours  dans  la  façon  de  tenir  la  plume.  Il  arrive  d'ailleurs  que, 
le  premier  élément  remontant  légèrement,  il  forme  une  pointe  sur  le  haut  de  la  clivis  ^u 
(vg.  n°  8*).  Le  raccord  peut  ne  pas  se  faire  toujours  exactement  à  l'extrémité  du  premier 
élément  -j  (n°  10*,  53*,  108).  Ce  ne  sont  là  qu'exceptions  peu  marquantes,  et  rares; 
leur  caractère  reste  purement  accidentel. 

On  chercherait  vainement  des  clivis  désagrégées,  c'est-à-dire  dont  les  éléments  sont 
séparés.  Les  deux  ou  trois  cas,  que  nous  avons  pu  trouver,  après  lecture  de  nombreux 
folios,  ne  sont  guère  nets  et  ne  méritent  pas  d'être  retenus.  Nous  devons  préciser  qu'il  ne 
s'agit  ici  que  de  la  clivis  isolée,  car  nous  rencontrerons  des  clivis  désagrégées,  comme 
des  pes  désagrégés,  dans  les  neumes  de  plus  de  deux  notes. 


128  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


III.    ToRCULUS. 

En  parcourant  les  manuscrits  bénéventains,  on  a  l'impression  que  le  torculus  présente 
toujours  le  même  aspect.  Tout  au  plus  remarquera-t-on  une  différence  d'allure  entre  les  plus 
anciens,  avec  leurs  traits  minces,  et  les  manuscrits  aux  neumes  plus  épais,  à  l'écriture  bien 
moulée,  à  partir  du  milieu  du  XIe  siècle.  Il  n'en  faut  pas  moins  examiner  ce  neume  de  plus 
près,  et  pour  ce,  étudier  chacun  de  ses  éléments. 

Le  premier  élément  est  un  punctum.  Il  n'y  a  pas  à  s'arrêter  à  l'évolution  de  sa  graphie, 
que  nous  connaissons  déjà.  Remarquons,  par  contre,  que  ce  punctum  est  généralement 
horizontal.  Le  punctum  vertical  est  exceptionnel  :  /\  (n°  i*).  Le  point  oblique,  réduit 
au  carré  ou  à  un  court  rectangle,  se  rencontre  dans  la  région  de  Capoue  (n°  23)  et  plus 
facilement  sur  des  manuscrits  de  transition  (n°  253,  257,  268*);  il  est  lié  à  une  forme 
un  peu  particulière  du  torculus.  Enfin,  le  punctum  peut  être  remplacé  par  une  lignecourbe, 
traçant  un  demi-cercle,  ouvert  par  le  haut  :  J\  :  cette  graphie,  très  distincte,  propre  aux 
manuscrits  anciens  (n°  1*,  53*,  s  5*,  106,  163*),  coexiste  à  d'autres  formes  et,  par 
conséquent,  traduit  un  effet  phonétique  particulier. 

Le  deuxième  élément  du  torculus  est  une  virga,  le  plus  souvent  oblique,  sur  les  anciens 
manuscrits  (n°  1*,  2*,  4*,  53*,  55*,  163*),  et  devenue  verticale  par  la  suite.  Mais  elle 
se  cambre  légèrement  sur  le  haut,  pour  rejoindre  le  troisième  élément,  l'élément  descendant. 

Celui-ci  sera  normalement  un  accent  oblique  (n°  1*);  en  fait,  il  est  presque  toujours 
vertical,  sauf,  parfois,  au  nord  du  Duché  (n°  160,  257).  Il  peut  être  aussi  légèrement 
cambré  de  la  partie  supérieure  (n°  16,  14s*).  A  l'autre  extrémité,  il  est  parfois  recourbé 
vers  l'intérieur,  sur  quelques  manuscrits  anciens  :  J\  (n°  1*,  s  s*,  106*,  163*);  et  c'est 
vraisemblablement  cette  forme  que  perpétuent  de  rares  documents  postérieurs,  où  l'accent 
grave  se  termine  par  un  trait  oblique  :  ^J\  (n°  20,  66*,  208*,  209).  Cette  graphie  bien 
nette  accuse  une  intention  particulière,  comme  pour  le  premier  élément.  Comme  elle, 
d'ailleurs,  elle  coexiste  à  d'autres  formes  sur  un  même  manuscrit. 

Plus  que  le  punctum  initial,  c'est  la  position  relative  des  deux  derniers  éléments, 
et  leur  raccord,  qui  donnent  au  torculus  ses  différentes  nuances  d'allure.  Ils  peuvent  être  tous 
deux  obliques  :  ^/\  (n°  1*),  mais  le  dernier  élément  tend  à  devenir  vertical  (n°  1*,  2*,  4*, 
55*)  et  il  l'est  complètement  dans  la  plupart  des  manuscrits  des  XIe  et  XIIe  siècles. 
Une  certaine  obliquité  des  deux  éléments  :  ^J \  se  retrouve  à  nouveau  sur  des  manuscrits 
relativement  tardifs  (n°  23*,  144,  176,  251*),  ou  dans  l'écriture  de  transition  (n«  253,  257, 
260).  Dans  ces  derniers,  le  punctum  initial  est  un  gros  carré  oblique,  l'accent  ascendant 
un  mince  trait  oblique,  et  l'accent  descendant  un  gros  trait  formant  avec  le  précédent 
un  angle  assez  ouvert  :  */V-  On  pourrait  l'appeler  le  torculus  "  en  V  renversé".  Ajoutons 
que  cette  forme  qui  est  plutôt  celle  de  l'Italie  centrale,  se  juxtapose  à  la  forme  plus 
bénéventaine. 

Dans  la  forme  la  plus  fréquente  du  torculus  bénéventain,  les  deuxième  et  troisième 
éléments  sont  parallèles,  ce  qui  pose  le  problème  de  leur  soudure.  Par  suite  d'une  évolution 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNEVENTAINE.  129 

naturelle,  l'accent  ascendant,  en  devenant  vertical,  se  brise  légèrement  vers  le  haut,  comme 
on  le  voit  déjà  sur  un  manuscrit  ancien  (n°  163*)  :  Jl ,  et  d'autant  plus  facilement  que 
le  trait,  plus  épais,  permet  un  lâcher  de  plume  :  ^Jj.  Cette  forme,  qui  se  rencontre  après 
le  milieu  du  XIe  siècle,  se  perpétue  jusqu'au  XIVe  siècle,  avec  quelques  nuances,  selon 
que  les  branches  du  torculus  sont  plus  ou  moins  espacées,  plus  ou  moins  hautes  l'une  par 
rapport  à  l'autre,  selon  aussi  que  le  raccord  est  plus  ou  moins  pointu.  11  reste  bien  difficile 
de  déterminer  une  loi  à  toutes  ces  nuances,  qui  semblent  bien  plutôt  des  caractéristiques 
de  copistes.  Normalement  le  torculus  a  ses  branches  rigoureusement  parallèles,  et  souvent 
serrées  :  Jl  (vg.  n°  8*,  11,  18,  20,  128*,  156*,  274*).  Le  dernier  élément  monte  toujours 
un  peu  plus  haut  que  le  précédent  ;  dans  certains  cas,  peut-être  au  Mont-Cassin  surtout, 
la  différence,  très  accentuée,  donne  au  torculus  un  aspect  particulièrement  pointu,  que 
renforce  la  cambrure  de  l'accent  ascendant  :  ^|  (n°  6,  122*,  129),  ou  la  diminution 
d'épaisseur  de  cet  accent  :  (]  (vg.  n°  17,  66*,  132,  133*).  On  notera  aussi  l'aspect  plus 
"gothique"  des  manuscrits  tardifs  :       (\  (vg.   n°  272,  278*,  282)  ou  la  forme  brisée 

de  l'accent  descendant  (vg.  n°  16,  144)  :    Ç\    . 

Ces  brèves  indications  montrent  que  le  torculus  bénéventain  évolue  dans  sa  graphie, 
en  suivant  l'histoire  générale  du  trait.  Mais  il  n'offre  pas  de  différences  substantielles. 
Tout  au  plus  notera-t-on,  sur  quelques  manuscrits,  des  nuances  minimes.  Deux  formes 
seulement  méritent  une  mention  spéciale.  L'une  ne  nous  intéresse  qu'accessoirement,  car 
elle  ne  concerne  guère  que  la  notation  de  transition  :  c'est  le  torculus  "en  V  renversé". 
Il  se  trouve  sur  les  petits  intervalles,  à  la  suite  d'une  descente  mélodique.  L'autre  forme 
est  propre  aux  plus  anciens  manuscrits  :  elle  se  caractérise  par  la  courbe  d'un,  ou  de 
plusieurs,  de  ses  éléments.  C'est  la  seule  nuance  phonétique  que  révèle  l'étude  du  torculus 

Pour  être  exact,  il  faut  ajouter  cependant  que  les  tout  premiers  manuscrits  offrent  une 
plus  grande  richesse  de  nuances  :  en  particulier  ils  connaissent  la  désagrégation,  dont  on  peut 
voir  un  exemple  sur  le  mot  cœli,  au  verset  du  G/.  Beatagens  (n°  55*,  163)  :  A ,  nuance  que 
le  Missale  Antiquum  de  Bénévent  (n°  1)  traduit  par  une  boucle  :  A  .  On  trouve  aussi 
le  torculus  composé  d'une  virga  et  d'une  clivis  :  j  (n°  55*)  et  le  torculus,  lié,  formé 
d'un  accent  descendant  à  la  suite  de  ce  pes,  que  nous  avons  rencontré  plus  haut,  dont 
le  second  élément  tombe  sur  le  milieu  du  premier  :  y/\  (n°  5s*)-  Mais,  nous  devons 
préciser  que  toutes  ces  nuances  ont  été  relevées  dans  des  mélismes  ou  des  suites  de  neumes. 

IV.  Porrectus. 

Beaucoup  moins  fréquent  que  le  torculus,  le  porrectus  se  présente,  également,  sous 
des  formes  plus  simples.  Si  l'on  excepte  quelques  manuscrits,  les  plus  anciens,  on  pourrait 
le  ramener  à  deux  types,  qu'on  pourrait  appeler  le  type  en  V  ~\J  et  le  type  en  parallèle  ^J  > 
selon  l'aspect  général  du  neume. 

Le  premier  élément  du  porrectus  est  une  virga  :  /\/  (vg.  n°  1*,  8*,  10*,  11,  20,  23, 
55*,  141*,  144,  261,  etc.,  271,  274*)  ou  un  trait  horizontal,  qui  devient  un  punctum  par 

Paléographie  XV.  1 7 


130  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


évolution  de  l'écriture  :  "V/  .  La  position  horizontale  du  premier  élément  est,  de  beaucoup, 
la  plus  fréquente,  pour  la  bonne  raison  que  le  porrectus  étant  souvent  une  broderie 
inférieure,  il  débute  par  une  clivis  partant  à  l'unisson,  ou  plus  bas  que  la  note  précédente. 
Nous  n'insisterons  pas  sur  la  graphie  de  cet  élément,  qui  nous  obligerait  à  répéter  ce  que 
nous  avons  déjà  dit. 

Le  deuxième  élément  est  un  trait  descendant,  soit  vertical,  soit  oblique.  Ces  deux 
formes  se  rencontrent  sur  un  bon  nombre  de  manuscrits.  Cependant,  le  trait  vertical  tend 
à  prédominer  à  partir  du  XIIe  siècle,  et  c'est  plutôt,  à  une  date  tardive,  sur  des  manuscrits 
de  transition  (vg.  n°  261,  262,  266*,  271)  qu'on  retrouve  le  trait  oblique. 

Le  troisième  élément  est  une  virga,  ou  bien  un  punctum,  lié  à  la  clivis  qui  le  précède. 
Sur  les  plus  anciens  manuscrits,  il  peut  d'ailleurs  n'y  avoir  guère  de  différence  entre  un 
punctum  lié  à  la  clivis  et  une  virga  épisématique.  Par  la  suite  la  distinction  est,  au  contraire, 
très  nette  entre  les  deux  formes.  La  virga  est  alors  un  trait  vertical,  épais,  biseauté. 
Le  biseau  inférieur  est  réuni  à  celui  de  la  clivis  par  un  mince  trait  oblique  ;  et  la  longueur 
de  ce  trait  est  fonction  de  l'écartement  entre  les  deux  derniers  éléments  du  porrectus. 
Lorsque  ces  deux  éléments  sont  très  écartés,  il  y  a  danger  à  confondre  le  porrectus  avec 
un  neume  de  quatre  notes,  composé  d'une  clivis  et  d'un  pes  :  "VJ  ;  on  évitera  la  confusion 
par  l'examen  mélodique,  et,  plus  encore,  par  comparaison  des  habitudes  d'un  copiste 
donné. 

Dans  le  cas  du  punctum,  celui-ci  est  rattaché  à  la  clivis  par  un  trait  oblique.  Ce  trait 
sera,  normalement,  rectiligne  ;  mais  il  s'incurve  facilement  du  bas,  surtout  lorsque  le  second 
élément  est  vertical.  Quant  au  point,  il  se  place  presque  toujours  sur  le  côté  gauche, 
à  l'extrémité  du  porrectus  :  "17  ;  le  point  sur  la  droite  est  extrêmement  rare  dans 
le  porrectus  isolé  (n°  23).  Il  n'y  a  pas  à  insister  sur  la  graphie  de  ce  point,  qui  est  fin 
sur  les  anciens  manuscrits,  plus  gros  et  carré  par  la  suite,  parfois  confondu  dans 
l'épaississement  du  trait  :  "1/. 

L'étude  du  porrectus  se  réduit,  on  le  voit,  à  peu  de  chose;  elle  ne  présente  rien 
de  particulier.  La  distinction  entre  "porrectus  en  V"  et  ''porrectus  en  parallèle"  n'offre 
elle-même  rien  de  bien  spécial.  Il  s'agit  d'une  simple  graphie  :  les  notateurs  les  plus  anciens 
pratiquent  indifféremment  l'un  et  l'autre,  au  gré  du  mouvement  général  de  la  mélodie. 
A  partir  du  moment  où  l'écriture  devient  moins  souple,  vers  la  fin  du  XIe  siècle,  c'est 
encore  une  commodité  graphique  qui  guide  le  choix  entre  les  deux  formes,  en  fonction 
du  deuxième  élément,  qui  devient  alors  presque  toujours  vertical  :  le  "porrectus  en  V" 
est  alors  réservée  aux  petits  intervalles  mélodiques.  On  pourrait  s'en  rendre  compte  sur 
le  graduel  publié  dans  le  présent  volume  :  le  "  porrectus  en  V"  correspond  normalement 
à  la  seconde.  Sur  cet  intervalle,  le  "porrectus  en  parallèle"  ne  serait  pas  commode 
à  écrire. 

Nous  aurions  terminé  les  quelques  remarques  à  faire  sur  le  porrectus,  si  les  tout 
premiers  manuscrits  ne  nous  présentaient,  parfois,  des  formes  que  nous  n'avons  pas  encore 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNEVENTAINE.  131 

rencontrées.  Indiquons  d'abord  un  porrectus  dont  le  deuxième  élément  est  ondulé  :  ^v/ 
(n°  55*  :  vg.  p.  30).  La  comparaison  avec  les  documents  des  autres  notations  montre 
qu'il  s'agit  là  d'un  porrectus  habituellement  désagrégé  et  accompagné  d'épisèmes  :  leMissale 
Antiquum  de  Bénévent  (n°  i)  traduit  le  même  cas  par  la  désagrégation,  suivie  d'un  pes 
que  nous  étudierons  plus  tard  :  J  .  Cette  notation  du  Missale  Antiquum  est  d'ailleurs 
connue  du  Graduel  Vat.  lat.  10673  (n°  55* :  vg-  P-  62).  Désagrégation  et  trait  ondulé  sont 
donc  des  moyens  employés  indifféremment  pour  traduire  une  même  nuance. 

La  désagrégation  peut  porter  sur  la  finale  du  porrectus  |/  (n°  1,  5  s*  :  vg.  p.  32  et 
p.  48)  :  tel  est  du  moins  l'aspect  matériel  du  neume,  mais  nous  devons  préciser  que,  dans 
les  cas  cités,  ce  porrectus  est  suivie  d'une  clivis,  ou  d'un  autre  porrectus,  et  que  les  autres 
notations  traduisent  cet  ensemble  par  une  clivis,  suivie  du  trigon. 

Enfin,  nous  signalerons  un  porrectus  ordinaire  qui  s'accompagne  d'un  signe,  que  nous 
prendrions  volontiers  pour  un  tenete  y  :  il  se  trouve  précisément  dans  l'un  des  exemples 
précédents  (n°  s  s*,  p    32). 

V.   SCANDICUS. 

Il  y  a  bien  des  façons  d'écrire  une  suite  de  notes  montantes.  Si  nous  cherchons 
les  diverses  graphies  d'un  scandicus  de  trois  notes,  nous  pourrons  relever  huit  formes 
différentes  dans  un  manuscrit  ancien  (n°  55*)  J  J  j/j  11  J  j.  Deux  scandicus  sont  liés, 
les  autres  sont  désagrégés,  soit  de  la  première  note,  soit  de  la  dernière,  soit  des  trois; 
et  l'on  voit  que,  dans  ce  dernier  cas,  le  jeu  du  punctum,  de  la  virga  simple  et  de  la  virga 
épisématique  permet  de  varier  les  nuances.  Il  y  a  là  une  diversité  des  plus  intéressantes. 

Mais  la  tradition  manuscrite  n'a  guère  conservé  longtemps  une  telle  richesse  de 
graphies  :  les  deux  premières  formes  ont  prévalu  et  sont  devenues  classiques  ;  d'autres 
formes  ne  se  rencontrent  que  rarement. 

La  première  forme  classique  combine  le  punctum  au  pes,  en  liant  les  deux  éléments 
entre  eux.  C'est  ce  qu'on  remarque  facilement  sur  les  plus  anciens  manuscrits  (n°  1*,  4*, 
55*,  163*),  et  encore  sur  quelques  autres,  à  la  fin  du  XIe  siècle  (n°  6*,  122*,  206*).  A  cette 
époque,  le  trait  fin,  qui  lie  le  punctum  au  pes,  se  courbe  à  sa  partie  supérieure,  tandis 
que  le  pes  se  réduit  à  une  virga  :  le  second  élément  du  scandicus  se  fond  dans  l'élément 
de  liaison  :  J  (n°  132,  133*,  134*,  156*,  209).  Cette  graphie  se  rencontre  plus  tard  encore, 
quoique  plus  rarement  (n°  10*,  15*,  144,  145*).  Une  autre  graphie  est  beaucoup  plus 
fréquente  et  constitue  ce  qu'on  pourrait  appeler  le  scandicus  bénéventain  type  :  I .  Après 
ce  que  nous  avons  dit  plus  haut  de  la  virga  et  du  punctum,  il  n'y  a  pas  à  décrire  les 
nuances  graphiques  de  ce  neume,  ni  même  à  parler  de  l'épisème  qui  peut  se  placer 
au  sommet  de  la  virga  finale.  Notons  simplement  quelques  particularités.  Bien  que  ce  soit 
extrêmement  rare,  on  trouve  une  virga  pour  premier  élément  du  scandicus  :  J  (n°  10*,  1 1), 
à  la  place  du  punctum.   La  graphie  de  ce  dernier  évolue  au  cours  du  temps,  comme 


132  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


le  punctum  isolé;  on  remarquera  la  forme  "en  crochet"  sur  les  documents  tardifs  :  J 
(n°  21,  i<o*,  67*,  145*,  148*,  278*,  280*,  281*).  D'autre  part,  le  raccord  entre  le  trait 
de  liaison  et  la  virga  se  fait  très  soigneusement  au  début,  sauf  sur  de  rares  manuscrits 
de  transition  (n°  208*,  n°  268*)  ;  mais,  vers  la  fin  du  XIIe  siècle,  le  trait  de  liaison  rencontre 
la  virga  au  petit  bonheur  :  1 ,  faisant  facilement  une  tache  avec  elle(n°  23,  142*,  25  1*,  etc.); 
au  XIIIe  siècle,  enfin,  la  virga  comporte,  à  sa  base,  un  épaississement,  qui  se  développe 
jusqu'à  la  transformer  en  un  pes  (n°  26*,  67*),  parfois  très  marqué  :  I  (n°  257,  265). 
On  revient  ainsi  à  la  forme  originelle  du  neume. 

Avant  de  décrire  la  seconde  forme  classique  du  scandicus,  signalons  les  formes, 
plus  rares,  qui  dérivent  de  la  précédente,  par  désagrégation.  On  rencontre  encore  assez 
facilement  le  punctum  séparé  du  pes,  qu'il  s'agisse  d'un  scandicus  de  trois  notes  (n°  144, 
254,  260,  274*),  ou  d'un  scandicus  de  quatre  notes  (vg.  n°  144,  25)),  et  dans  ce  dernier 
cas  la  désagrégation  peut  porter  sur  deux  notes  :  jf  (vg.  n°  271).  On  trouve  aussi 
un  scandicus  désagrégé  de  la  dernière  note  :  I  (n°  8*,  281*),  \  (n°  8*).  La  désagrégation 
de  tous  les  éléments  du  scandicus  semble  plus  rare  encore  :  J  (n°  16,  274*). 

La  seconde  forme  classique  dérive  de  Yinflatilia,  soit  que  celle-ci  s'accompagne 
d'une  virga  :  J,  soit  que  la  troisième  note  reproduise  le  système  graphique  des  deux 
premières  :  Jr .  Le  scandicus  peut  compter  jusqu'à  cinq  notes  similaires  :*r(yg.  n°  8*), 
prenant  ainsi  l'aspect  d'un  véritable  escalier  aux  marches  fortement  marquées.  Son  allure 
est  moins  anguleuse  sur  les  manuscrits  anciens  :  ^çC*  (vg.  n°  s 5*,  p.  }}  etc.),  tandis  que 
sur  les  manuscrits  tardifs,  les  points,  inclinés,  le  font  ressemblera  des  dents  de  scie  :  *J* 
(vg.  n°  253,  280*).  Ces  montées,  à  la  graphie  très  expressive,  se  font  par  intervalles 
de  seconde,  comme  Yinflatilia  dont  elles  dérivent.  Et  cette  graphie  se  traduit  par  le  nom 
de  gradata,  que  leur  donne  le  tableau  de  neumes  du  Mont-Cassin  (1).  On  aura  d'ailleurs 
remarqué  les  épisèmes  qui  accompagnent  les  punctum  de  hgradata  sur  les  manuscrits  anciens. 

Le  différence  entre  les  deux  formes  classiques  du  scandicus  s'explique  par  des  raisons 
de  commodité  graphique,  correspondant  à  la  hauteur  des  intervalles  mélodiques,  dans 
la  plupart  des  cas.  Mais  elle  n'exclut  pas  d'autres  nuances  musicales,  qui  sont  d'ordinaire 
fonction  de  ces  intervalles.  C'est  également  une  nuance  musicale  qu'exprime  la  désagrégation 
du  scandicus.  Quant  aux  nuances  spéciales  du  salicus,  nous  les  réservons  au  chapitre 
suivant. 

VI.  Climacus. 

Suite  de  notes  descendantes,  le  climacus  n'offre  que  des  différences  de  détail  entre 
ses  diverses  formes.  Si  la  première  note  peut  se  traduire  par  un  punctum  ou  une  virga, 
les  suivantes  ne  sauraient  être  que  des  points  ou  des  accents  graves.  Nous  ne  pouvons 
guère  citer,  dans  la  tradition  bénéventaine,  qu'un  manuscrit  où  le  climacus  de  trois  notes 

(1)  Le  neume  est  dessiné  deux  fois.  A  la  seconde  fois,  seule,  un  nom  lui  est  donné. 


ÉTUDE  SUR  LA  NOTATION  BÉNÉVENTAINE.  133 

est  écrit  au  moyen  d'une  clivis  et  d'un  accent  grave  :     J  ,  comme  dans  les  manuscrits 
ambrosiens  (i);  il  sera  moins  rare  dans  le  climacus  de  plus  de  trois  notes  (vg.  n°  8*). 

La  première  note  du  climacus  elle-même  pourrait  être  un  accent  grave,  mais,  en  fait, 
cette  forme  ne  se  rencontre  que  sur  le  Missale  Antiquum  de  Bénévent  :  \  (n°  I*).  C'est 
le  punctum  qui  se  rencontre  le  plus  fréquemment.  Et  ce  punctum  est  tantôt  le  point 
rond  :  \  (n°  163*,  116,  20s*),  tantôt,  et  plus  souvent,  le  point  horizontal  :  '^  (n°  1*, 
4*,  ss*,  103,  163*,  206).  Par  suite,  sans  doute,  de  l'évolution  graphique  du  punctum, 
ce  climacus  à  punctum  initial  rond,  ou  horizontal,  ne  se  trouve  guère  à  partir  du  XIIe  siècle 
(voir  cependant  n°  10*).  Deux  formes  prédominent  alors,  qu'on  peut  d'ailleurs  relever  déjà 
sur  les  manuscrits  les  plus  anciens.  L'une  dérive  du  punctum  horizontal  incurvé  :  '"- 
(n°  s  s*)  :  la  première  note  est  un  point,  rectangulaire  ou  légèrement  arrondi,  toujours 
amorcé  par  un  mince  trait  oblique  :  •  (n°  8*,  11,  16,  18,  20,  21,  116,  122*,  133*,  134, 
14s,  260,  280*).  L'autre  forme,  avec  la  virga  initiale,  se  rencontre  déjà  sur  d'anciens 
documents  (n°  4*),  mais  principalement  sur  les  manuscrits  du  XIIe  siècle  :  1-  (n°  134*,  144, 
160,  269,  274*).  Elle  dut  disparaître  à  la  fin  du  siècle,  où  la  forme  précédente  semble 
seule  employée. 

La  dernière  note  du  climacus  sera,  assez  naturellement,  un  accent  grave,  oblique 
sur  quelques-uns  des  anciens  manuscrits,  et  plus  généralement  vertical.  Cet  accent  grave 
peut  s'accompagner  d'un  lâcher  de  plume  très  net,  formant  crochet  (n°  1*,  122*,  133*,  160, 
163*).  A  partir  de  la  fin  du  XIe  siècle,  et  surtout  au  XIIIe  siècle,  l'accent  grave  vertical  est 
parfois  remplacé  par  un  punctum  (n°  16,  1 16,  142,  230,  261,  262,  264). 

La  note  intermédiaire  est  un  punctum.  Rond  le  plus  souvent,  il  peut,  à  l'occasion, 

prendre  la  forme  d'un  trait  horizontal  :   -  (n°  4*),    -.  (n°  55*,   274*).    Dans  les  longues 

descentes,  la  suite  des  punctum  (vg.  n°  260)  est  souvent  interrompue  par  un  signe  distinct, 

trait  horizontal,  ou  trait  oblique  accompagné  d'un  poser  et  d'un  lâcher  de  plume.  La  place 

de  ce  signe  particulier  varie  selon  les  manuscrits.   Le  point  oblique  correspond  parfois  à 

la  ligne  de  fa,  ou  même  à  la  ligne  de  do  (vg.  n°  8*).  Parfois  il  correspond  à  la  troisième 

note  après  l'apex  mélodique  (n°  141*);  et  il  en  va  de  même  du  trait  horizontal  (vg.  n°  8*, 

145*).  Un  manuscrit  (n°  142)  semble  le  réserver  à  l'avant-dernière  note  :   \  ;   il  combine 

1  « 

d'ailleurs  trait  droit  et  trait  oblique  :   5  . 

1 

Ces  quelques  indications  sur  le  climacus  montrent  qu'il  n'offre  guère  de  particularités 

graphiques.  Après  avoir  étudié  le  punctum  et  la  virga,  il  est  facile  de  comprendre  les  nuances 

qu'on  peut  remarquer  entre  les  différentes  formes.  C'est  d'ailleurs  la  graphie  des  neumes 

originaires  qui  donne  au  climacus  bénéventain  son  aspect  propre.  Ajoutons  simplement 

que  les  éléments  du  climacus  sont,   habituellement,   bien  alignés  sur  une  ligne,  oblique 

ou  verticale;  la  disposition  de  ces  éléments  ''en  escalier",  chacun  étant  placé  à  droite 

du  précédent  et  plus  bas,  se  rencontre  moins  souvent,  et  presque  toujours  elle  correspond 

à  une  virga  comme  premier  élément. 

(1)  Il  s'agit  du  n°  1 35*,  qui,  précisément,  est  un  manuscrit  de  chant  ambrosien,  écrit  en  notation  bénéventaine. 


134  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


VII.  Autres  neumes. 

Après  l'étude  des  neumes  originaires  et  des  plus  simples  parmi  les  neumes  dérivés, 
il  ne  restera  pas  grand  chose  à  examiner  dans  le  présent  chapitre,  vu  que,  d'ordinaire, 
les  formes  plus  complexes  combinent  simplement  celles  que  nous  pouvons  connaître  déjà. 
Les  remarques  suggérées  par  les  différentes  nuances  graphiques  s'imposent  d'elles-mêmes. 
et  leur  explication  va  de  soi. 

Nous  ne  nous  arrêtons  pas  non  plus  à  des  considérations  qui  relèvent  de  la  simple 
évolution  graphique,  alors  même  que  celle-ci  modifie  légèrement  le  neume.  Ainsi  Yinflatilia 
suivie  du  torculus  resupinus  lié,  sur  les  plus  anciens  manuscrits  :  J\  (vg.  n°  4*),  devient 
sur  les  manuscrits  plus  récents,  un  scandicus  flexus  resupinus  :    fl/  (vg.  n°  8*). 

Le  musicien,  par  contre,  notera  avec  soin  la  façon  d'écrire  un  groupe  de  notes;  pour 
prendre  un  exemple  particulièrement  facile,  il  sera  amené  à  distinguer  le  torculus  resupinus, 
et  la  virga,  ou  le  punctum,  suivi  du  porrectus.  De  même,  il  remarquera  les  diverses  formes 
du  scandicus  flexus,  dont  nous  pouvons  ici  donner  quelques  exemples.  La  forme  la  plus 
simple  est  celle  du  neume  dont  les  éléments  sont  liés,  que  l'écriture  en  soit  ancienne  :  J\ 
(vg.  n°  1*,  55*,  163*)  et  dans  ce  cas  elle  comporte  une  inflatilia  ;  ou  qu'elle  en  soit  plus 

moderne  :  II  (vg.  n°  8*).  Il  est  intéressant  de  constater  que  ce  neume  peut  se  décomposer 
en  scandicus-clivis,  tantôt  juxtaposés  :  JTI ,  tantôt  désagrégés  :  S\  (vg.  n°  208). 
La  désagrégation  peut,  au  contraire,  affecter  la  première  :  J\  ou  les  deux  premières 
notes  :  J  *  (vg.  n°  55*).  Toutes  ces  diverses  formes  sont  autant  de  nuances  graphiques, 
traduisant  d'ordinaire  des  nuances  musicales. 

Dans  cet  ordre  d'idées,  un  neume  nous  retiendra  plus  longuement,  le  pes  subipunctis. 
Il  s'écrit,  normalement,  sous  la  forme  d'un  pes  suivi  d'un  punctum  et  d'un  accent  grave  :  J- 
(vg.  n°  4*,  53*,  55*).  A  l'approche  du  XIIe  siècle,  le  pes  s'incurve  souvent  à  son  extrémité 
supérieure  :  y  (vg.  n°  8*,  134*,  135*,  etc.)  et  la  courbe  est  particulièrement  accentuée 
sur  les  manuscrits  les  plus  récents,  surtout  dans  la  notation  de  transition  :  ^S\  (n°  144, 
213,  265,  271,  280*,  etc.).  Mais  on  trouve  aussi  le  pes  droit  :  J*  .  En  général,  le  pes 
arrondi  est  employé  pour  l'intervalle  de  seconde  ;  le  pes  droit  pour  les  intervalles  plus  grands 
(n°  141*,  142,  144,  14s*);  mais  la  règle  n'est  pas  absolue  :  le  pes  droit  se  rencontre 
parfois  sur  la  seconde,  et  si,  habituellement,  le  pes  arrondi  n'est  pas  employé  pour 
la  tierce,  des  exceptions  restent  possibles.  On  rapprochera  de  ce  pes  arrondi  le  cas 
de  l'inflatilia  subipunctis  (n°  251*,  266).  Avant  de  passer  à  d'autres  formes  du  pes 
subipunctis,  disons  que  le  pes  subtripunctis  se  présente  sous  l'aspect  le  plus  simple  :  J-  , 
combinant  pes  et  climacus  ;  de  même,  le  scandicus  subipunctis  n'offre  aucune 
difficulté  :      I.  . 

Une  autre  manière  d'écrire  le  pes  subipunctis  est  d'employer  la  forme  pes  et  clivis. 
Dans  ce  cas,  les  deux  notes  du  pes  sont  désagrégées,  qu'il  s'agisse  d'un  punctum  horizontal 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  135 

suivi  de  la  virga  :  -/1  ,  ou  deux  virga  :  /] ,  ou  deux  punctum  horizontaux  :  -  1  •  De  plus, 
la  première  note  de  la  clivis  est  sur  le  même  degré  que  la  seconde  note  du  pes.  Lorsqu'il 
n'en  va  pas  ainsi,  la  clivis  se  trouve  elle-même  désagrégée  :  J-;  mais  cette  éventualité  de 
la  désagrégation  peut  aussi  se  rencontrer  à  l'unisson  :_-•  .  Le  tome  XIV  de  la  Paléographie 
Musicale  (n°  8*)  fournirait  des  exemples  de  toutes  ces  formes,  propres,  semble-t-il, 
aux  manuscrits  les  plus  anciens,  et  qui  sont  en  réalité  de  véritables  pressus,  dans  la  plupart 
des  cas. 

Une  troisième  forme  de  pes  subipunctis  désagrège  les  quatre  éléments  du  neume. 
Cette  forme  se  trouve  dans  toute  la  tradition  bénéventaine,  à  toutes  les  époques.  Le  premier 
élément  est  une  petite  virga  ou  un  punctum  horizontal  ;  le  dernier  est  presque  toujours 
un  accent  grave  vertical;  l'avant-dernier  est  toujours  un  punctum.  Quant  au  deuxième, 
il  prend,  sur  les  anciens  manuscrits  (vg.  n°  i*,  55*),  l'aspect  d'une  virga  oblique,  incurvée 
à  son  extrémité  :  A  ■  Par  la  suite,  il  se  transforme  en  un  trait  oblique,  fin,  amorçant 
un  punctum  carré  :  jh  .  Mais  on  trouve  aussi  un  point  amorcé  par  un  trait  particulièrement 
court,  et  parfois  légèrement  courbe,  qui  est  la  manière  primitive  d'écrire  :f*  (vg.  n°  10*). 
On  rapprochera  de  cette  forme  des  neumes  plus  complexes,  mais  construits  de  façon 
similaire,  par  exemple  un  scandicus  subtripunctis  :  j""-,(n°  s  3*). 

On  se  rend  compte,  par  ces  indications  sur  le  pes  subipunctis  ou  sur  le  scandicus 
flexus,  que  l'important,  pour  l'étude  des  neumes  complexes,  est  l'agencement  des  éléments 
du  neume.  Les  considérations  purement  graphiques  restent  très  secondaires.  En  particulier, 
la  désagrégation  est  une  des  principales  causes  qui  déterminent  l'aspect  d'un  neume 
complexe.  Il  n'y  a  pas  lieu  d'insister  sur  ce  sujet,  après  les  exemples  qu'on  vient  de  voir; 
qu'il  suffise  d'ajouter  quelques  autres  cas  :  un  climacus  resupinus  :  \f  (n°  135*),  une  clivis 
et  torculus  :  \\  (n°  s  S*),  un  pes  subipunctis  resupinus,  ou  mieux  torculus  et  pes  :  A/ 
(no  1*). 

A  l'opposé  de  la  désagrégation,  la  liaison  des  neumes  est  tout  aussi  importante. 
Elle  détermine  des  formes  particulièrement  complexes.  On  rencontre  fréquemment  deux 
clivis  liées,  clivis  et  pes  ou  clivis  et  torculus,  scandicus  flexus  resupinus,  torculus  et  pes 
ou  torculus  et  clivis,  etc.  D'autres  formes  sont  plus  développées  encore,  surtout  dans 
les  manuscrits  anciens  :  par  exemple  un  climacus-clivis-pes,  un  clivis-torculus-clivis, 
un  scandicus-flexus-clivis,  un  clivis-scandicus-climacus,  un  scandicus-flexus  et  porrectus, 
un  clivis-clivis-torculus  resupinus,  etc.  Le  lecteur  trouverait  facilement  des  exemples  de 
ces  neumes  très  complexes  dans  le  tome  XIV  (n°  55*);  mais  il  faut  remarquer  que 
ces  neumes  ne  sont  pas  réservés  aux  seuls  manuscrits  très  anciens;  des  manuscrits 
à  l'écriture  plus  calme  et  plus  épaisse  les  connaissent  encore  (vg.  n°  8*),  comme  le  montre 
le  Graduel  du  tome  XV. 

A  ces  neumes  très  complexes  se  rattachent  les  chaînes  de  neumes,  dont  nous  avons  dit 
précédemment  qu'elles  comptent  parmi  les  caractéristiques  de  la  notation  bénéventaine. 
On  pourra  en  prendre  un  excellent  exemple  dans  le  trait  Qui  régis,  ou  dans  la  même 
formule  du  trait  Qui  confidunt  :    pJL  (n°  1*  =  t.  XIV,  pi.  II;  S5*  =  ibid.  10  et  26).  Il  est 


136  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


intéressant  de  constater  que  cette  façon  d'écrire  se  conserve  dans  la  tradition  bénéventaine 
(vg.  n°  8*  =  t.  XV,  fol.  10  et  90)  y"\\-  On  pourrait  encore  voir  une  longue  descente 
de  clivis  dans  le  graduel  Miserere  (vg.  n°  1,  fol.  44  V;  55*  =  t.  XIV,  p.  21,  et  presque 
identique  n°  8*  =  t.  XV,  fol.  8s  v)  Aa  . 

Ces  chaînes  de  neumes,  s'opposant  aux  désagrégations,  montrent  clairement  que 
la  notation  bénéventaine  possède  de  nombreux  moyens  graphiques,  employés  à  bon  escient 
pour  traduire,  nécessairement,  des  réalités  musicales  diverses.  Elles  confirment  ce  que 
nous  pouvions  déjà  conclure  de  l'étude  des  neumes  originaires,  avec  toutes  leurs  nuances 
graphiques,  et  des  neumes  dérivés,  avec  toute  leur  diversité  de  formes.  On  en  conclura 
facilement  l'importance  primordiale  du  neume,  dans  toute  recherche  de  paléographie 
musicale  sans  doute,  mais  en  particulier  dans  la  tradition  bénéventaine  :  le  neume  possède 
une  individualité,  une  personnalité  dirait-on,  qui  fait  de  lui  l'élément  essentiel,  la  cellule 
vitale,  de  l'écriture  musicale. 

Et  pourtant  nous  n'avons  examiné  jusqu'ici  que  des  formes  simples.  Notre  conclusion 
ne  sera  pas  infirmée,  bien  au  contraire,  lorsque  nous  aurons  étudié  les  formes  spéciales 
des  neumes  affectés  d'un  accident  graphique,  et  les  neumes  d'ornement. 


VI. 

NEUMES  SPÉCIAUX. 

Annonçant  la  dernière  partie  de  notre  étude  sur  la  paléographie  musicale  bénéven- 
taine, nons  avons  parlé  successivement  de  neumes  liquescents;  de  neumes  affectés  d'une 
modification  particulière  ;  de  formes  spéciales  des  neumes  affectés  d'un  accident  graphique  ; 
et  de  neumes  d'ornement.  A  la  vérité,  il  est  difficile  de  trouver  une  étiquette  commune 
à  tous  les  neumes  qui  nous  restent  à  voir,  et  que  nous  réunissons,  un  peu  arbitrairement 
dans  ce  chapitre.  Précisons  donc  l'objet  de  notre  travail. 

11  convient  de  mettre  à  part  les  liquescences,  puisqu'elles  sont  un  accident  qui  peut 
affecter  toute  sorte  de  neume.  Nous  en  traiterons  en  dernier  lieu,  les  réunissant  à  ce 
chapitre  uniquement  pour  ne  pas  trop  morceler  l'exposé.  Nous  commencerons  par  une 
forme  assez  simple  :  les  neumes  d'apposition.  Puis  nous  étudierons  les  neumes  qui  ne 
sont  pas  des  accents,  mais  des  signes  différents;  nous  voulons  parler  du  strophicus  et  de 
l'oriscus,  avec  leurs  dérivés.  Une  section  réunira  les  neumes  divers,  tel  le  quilisma,  qui 
n'auront  pas  trouvé  place  dans  les  catégories  précédentes;  on  y  joindra  certaines  graphies 
très  particulières,  par  exemple  les  neumes-à-boucle,  si  caractéristiques  de  certains 
bénéventains.  Pour  terminer  notre  étude,  il  ne  nous  restera  plus  qu'à  dire  un  mot  des 
lettres  significatives  dans  la  notation  bénéventaine. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  137 

Une  remarque  générale  doit  être  renouvelée  ici,  car  elle  vaut  tout  particulièrement  pour 
les  neumes  spéciaux.  Bien  des  nuances  musicales  se  trouvent  nettement  traduites  par  les 
documents  anciens;  puis  des  manuscrits  plus  récents  attestent  une  certaine  confusion,  mais 
le  paléographe  peut  encore  faire  des  distinctions,  parce  qu'il  suit  l'évolution  des  formes 
graphiques;  enfin  la  graphie  ne  laisse  plus  rien  distinguer  :  la  nuance  musicale  est  perdue 
depuis  longtemps  et  la  confusion  complète  règne  dans  la  graphie.  Cette  remarque  aidera 
à  comprendre  l'exposé  qui  suit. 

I.  Neumes  d'apposition. 

Les  neumes  d'apposition  se  rencontrent  souvent  dans  les  manuscrits,  puisqu'on  pourrait 
faire  entrer  dans  cette  catégorie,  entendue  au  sens  le  plus  large,  tous  les  mélismes  plus  ou 
moins  longs.  Ils  n'offrent  alors  rien  de  particulier  :  l'analyse  les  décompose  facilement  en 
leurs  éléments,  et  ceux-ci  gardent  les  formes  habituelles.  Nous  n'avons  donc  pas  à  nous  y 
arrêter.  Nous  n'étudierons  pas  non  plus  une  graphie  qui  pourrait  apparemment  se  prendre 
pour  une  apposition  dans  certains  cas  :  il  s'agit  de  désagrégations;  nous  n'avons  pas  à  en 
traiter  ici.  Par  contre,  nous  nous  arrêterons  assez  longuement  à  une  graphie  très 
fréquente  :  le  punctum  d'apposition;  il  constitue  d'ailleurs  le  cas  d'apposition  le  plus 
exact,  puisque,  traduisant  un  unisson,  le  punctum  fait  corps,  mélodiquement,  avec  le 
neume  auquel  il  est  ajouté. 

La  forme  du  punctum  apposé  varie  selon  la  date  des  manuscrits  :  nous  n'avons  pas  à 
y  revenir,  après  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut.  Précisons  simplement  qu'il  se  range 
ordinairement  dans  la  catégorie  du  punctum  losange,  et  qu'il  reste  de  petites  dimensions. 
Dans  bien  des  cas,  il  s'accompagne  d'un  poser  de  plume,  ou  même  d'une  haste  bien 
marquée.  On  rencontre  aussi  le  punctum  réduit  à  un  simple  petit  point,  à  peu  près  rond  : 
on  en  trouvera  des  exemples  au  cours  des  explications  de  ce  chapitre.  Mais  la  particularité 
la  plus  intéressante  est,  sur  les  anciens  manuscrits,  le  punctum  épisématique.  Le  punctum 
présente  alors  la  forme  d'un  petit  trait,  presque  horizontal;  il  se  termine  par  un  épisème, 
perpendiculaire  au  punctum  :  «  ;  ou  bien  l'épisème  se  place  sous  le  milieu  du  trait  :  -  , 
et  l'on  a  parfois  l'impression  que  le  scribe  le  trace  de  façon  continue,  en  faisant  une  petite 
boucle  :  *■  . 

Voyons  maintenant,  quel  usage  est  fait  du  punctum  d'apposition.  On  peut  distinguer 
d'une  part,  les  cas  où  il  n'y  a  qu'un  punctum,  ou  bien  plusieurs;  d'autre  part,  la  place  du 
punctum  qui  se  trouve  tantôt  devant  le  neume  auquel  il  est  apposé,  tantôt  après. 

Apposition  antécédente.  —  Le  punctum  se  rencontre  parfois  devant  le  pes,  mais  il  est 
relativement  rare  (vg.  n°  4*,  8*,  11,  56*,  127*,  141*,  142,  145*,  156*,  262).  Sa  graphie 
n'offre  rien  de  particulier  :  ^  ;  signalons  seulement  un  manuscrit  d'origine  inconnue,  qui 
pratique  à  la  fois  un  pes  rond  avec  punctum  antécédent  :  ,J  et  le  pes  carré  :  j  (n°  217*). 
On  remarquera  que  nos  documents  se  rapportent  surtout  à  la  fin  du  XIe  siècle,  lorsque 
l'écriture  est  déjà  épaisse  et  anguleuse  ;   ce  neume  est  assez  vite  abandonné,  sauf  en 

Paléographie  XV.  18 


138  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


quelques  centres  comme  le  Mont-Cassin.  Sur  les  manuscrits  les  plus  anciens,  il  y 
correspond  un  pes  dont  le  premier  élément  est  long  et  souvent  ondulé  :  nous  retrouverons 
cette  forme  à  propos  de  l'oriscus. 

A  la  différence  du  pes,  la  clivis  s'accompagne  très  souvent  d'un  punctum  antécédent. 
Il  serait  bien  inutile  de  donner  une  liste  de  manuscrits  pour  un  neume  d'usage  courant  ;  il 
vaut  mieux  préciser  qu'on  le  rencontre  très  fréquemment  au  cours  du  répertoire.  Pour  ce 
qui  relève  de  la  pure  graphie,  il  n'y  a  rien  à  en  dire,  sinon  qu'elle  varie  comme  les 
éléments  dont  le  neume  se  compose  :  c'est  simple  question  de  date.  Il  suffira  de 
reproduire  la  forme  la  plus  classique  :  **|  .  Remarquons,  comme  précédemment,  que  les 
plus  anciens  manuscrits  ne  pratiquent  pas  ce  neume  qui,  par  contre,  subsiste  partout 
jusqu'aux  dates  les  plus  récentes.  Naturellement,  il  peut  entrer  en  composition  dans  un 
neume  plus  complexe,  en  particulier  dans  une  forme  de  clivis-liées  qu'on  trouve  assez 
souvent;  ~L  .  Par  contre,  on  ne  le  confondra  pas  avec  le  pes-clivis  dont  le  premier  élément 
est  désagrégé  :  m"\  ,  l'analyse  permet  de  distinguer  ce  cas,  totalement  différent. 

Signalons  une  particularité  graphique  relevée  sur  un  manuscrit  (n°  142*)  :  le  neume 
apposé  à  la  clivis  est  une  virga;  mais  on  peut  trouver  aussi  le  punctum,  de  sorte  qu'on  a, 
par  exemple,  la  suite  :  punctum-clivis,  virga-clivis  :  — i**tvx  .  La  façon  même  d'écrire  cette 
suite  prouve-t-elle  que  la  différence  de  graphie  traduit  une  intention  musicale  particulière? 
On  peut  la  comparer  avec  d'autres  manuscrits  :  c'est  ainsi  que  notre  Graduel  de  Bénévent 
VI.  34  (n°  8*)  écrit  bipunctum-clivis,  virga-punctum-clivis,  virga-clivis  :  *"]\"\\"\  ■  Cette 
remarque  suffit  à  prouver  que  si  le  punctum  antécédent  à  la  clivis  est,  de  beaucoup,  le 
plus  fréquent,  on  trouve  aussi  la  virga  apposée  devant  la  clivis. 

En  ce  qui  concerne  les  neumes  de  trois  notes,  on  trouvera,  sur  certains  manuscrits, 
un  point  au  bas  du  troisième  élément  du  scandicus  :  J  .  Le  Bénévent  VI.  34,  publié  dans 
ce  tome  XV,  en  fournit  de  nombreux  exemples,  alors  même  qu'ils  ne  sont  pas  tous 
également  nets.  Un  relevé  de  ces  neumes  montre,  par  comparaison  avec  les  manuscrits 
des  autres  notations,  que  parfois  nous  sommes  en  présence  du  salicus,  mais  que  ce  n'est 
pas  un  principe,  loin  de  là.  Le  neume  correspond  habituellement,  sur  les  documents 
bénéventains  les  plus  anciens,  tels  que  le  Vat.  lat.  10.673  (n°  55*)>  'l  un  scandicus  dont  les 
deux  premières  notes  sont  représentées  par  un  long  trait,  ce  qui  rappelle  l'inflatilia  :  J .  Un 
manuscrit  va  nous  donner  la  clé  de  cette  graphie  :  dans  le  Bénévent  VI.  38  (n°2  :  cf.  t.  XIV, 
pi.  XXIV),  on  peut  vérifier  que  le  point  équivaut  sur  ce  manuscrit  au  salicus,  ou  bien  à 
un  autre  neume  composé,  comportant  un  pes  quassus.  D'autre  part,  le  point  y  est  souvent 
remplacé  par  une  boucle,  plus  ou  moins  bien  tracée;  ce  qui  nous  obligera  à  revenir  plus 
loin  sur  ce  neume.  Pour  l'instant,  il  nous  suffit  de  connaître  ainsi  l'histoire  de  cette  graphie  : 
il  s'agit  essentiellement  d'un  neume  à  boucle;  dans  l'écriture  épaisse  et  anguleuse,  la 
boucle  se  réduit  souvent  à  une  tache,  à  un  point.  Inversement,  le  scandicus  est  tracé  en 
deux  fois  et  lorsque  les  éléments  ne  se  soudent  pas  exactement,  une  bavure  fait 
tache  :  }  ;  partant  d'un  autre  neume,  on  arrive  à  une  même  graphie;  les  notateurs  n'y 
attachent  alors  aucune  signification  :  c'est  le  cas  sur  notre  VI.  34. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  139 

Punctum  subséquent.  —  La  notation  bénéventaine  emploie  souvent  le  punctum  apposé 
à  la  suite  d'un  autre  neume.  On  le  trouve,  d'abord,  à  côté  d'un  autre  punctum.  Mais  dans 
les  manuscrits  les  plus  anciens,  il  semble  que  les  deux  points  ne  figurent  pas  isolés;  ils 
entrent  dans  un  ensemble  plus  complexe.  Signalons  seulement  le  punctum  horizontal  à 
épisème,  suivi  du  punctum  d'apposition  :  -~*  ,  qu'on  rencontre  parfois  (vg.  n°  S5*,  p.  23, 
1.  9).  Tous  les  autres  manuscrits  ont  fréquemment  ces  deux  points,  dont  la  graphie  peut 
présenter  des  nuances.  Il  n'est  pas  possible  d'attribuer  une  valeur  à  ces  nuances,  qui  sont 
avant  tout  fonction  du  soin  apporté  à  la  transcription.  En  général,  le  premier  punctum 
présente  un  poser  de  plume  :  *•  ;  et  le  second  punctum,  plus  ou  moins  soudé  au  premier, 
se  place  parfois  un  peu  plus  haut  :  **  .  Sur  les  manuscrits  de  transition,  et  quelques 
autres,  les  deux  points  tendent  à  s'allonger  :  cette  tendance  est  particulièrement  nette  dans 
le  climacus  :  *«  ,  ou  elle  aboutit  à  la  fusion  des  deux  points  :  ~T  (vg.  n°  14s*,  qui  pratique 
l'une  et  l'autre  graphies). 

Nous  rapprocherons  de  ce  punctum  apposé  à  un  autre  punctum,  le  punctum  rond 
superposé  au  punctum  long.  On  en  trouverait  de  nombreux  cas  dans  le  Bénévent  VI.  34 
(n°  8*),  en  particulier  pour  le  pes,  ou  le  scandicus,  suivi  de  deux  climacus  dont  le  dernier 
commence  à  l'unisson  de  la  note  précédente  :  *\  .  Cette  façon  d'écrire  l'apposition  est 
assez  naturelle  dans  une  notation  diastématique,  qui  connaît  plusieurs  sortes  de  punctum. 

Une  des  appositions,  la  plus  fréquente,  affecte  la  virga.  On  peut  dire  qu'on  la  voit  sur 
presque  tous  les  manuscrits.  Sur  les  plus  anciens,  le  punctum  comporte  en  général  une 
petite  excroissance  à  la  partie  inférieure,  boucle  ou  point;  la  virga  est  oblique,  le  plus 
souvent,  mais  elle  peut  aussi  être  verticale,  dans  les  mélismes  du  moins.  La  première 
forme  :  *»*  se  retrouve  dans  plusieurs  neumes  complexes,  en  particulier  dans  le  groupe 
pes-clivis  :  /"*_;  la  seconde  entre  habituellement  en  composition,  vg.  virga-punctum- 
clivis  :  \*\  .  Cette  forme  a  rapidement  prévalu  sur  l'autre,  de  sorte  que  la  majorité  des 
manuscrits  nous  montrent  une  grosse  virga  verticale,  souvent  très  courte,  accompagnée  sur 
la  droite  d'un  punctum  losange  :  f  . 

Les  neumes  dérivés  reçoivent  également  le  punctum  d'apposition,  que  ce  soit  le  pes 
ancien  :  J"  ou  le  plus  récent  :  S  ;  que  ce  soit  le  scandicus  :  J  ou  des  neumes  plus 
complexes.  De  même,  la  clivis  peut  s'accompagner  d'un  punctum  à  son  extrémité  :  4, 
ou  :  \  (vg.  n°  8*,  142,  223*);  mais  il  faut  avouer  que  ce  neume  est  rare,  sauf  dans  la 
notation  de  transition  (vg.  n°  253,  254,  268*,  278*). 

Notre  punctum  d'apposition  se  rencontre  encore  dans  quelques  autres  cas,  par 
exemple  après  un  torculus  :  J\,(n°  55*)  ou  un  pes  subipunctis  :  y;^  (n°  55*).  Mais  ces  cas, 
ou  autres  similaires,  sont  peu  fréquents. 

Multiplicité  de  punctum.  —  Les  graphies  que  nous  venons  de  décrire,  à  propos  du 
punctum  d'apposition,  se  retrouvent,  en  substance,  dans  le  cas  où  les  punctum  se 
multiplient.  Il  nous  suffira  donc  de  signaler  les  cas  les  plus  fréquents. 

Comme  précédemment,  on  trouve  deux  punctum  avant  ou  après  la  clivis  qu'ils 
accompagnent  :  ~1  ou  "U .  Mais  nous  remarquerons  que  souvent  les  manuscrits  les  plus 


140  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


anciens  traduisent  autrement  ce  dernier  groupe,  vg.  :  \  ou  *L;  mais  ils  connaissent  le 
torculus  suivi  de  deux  punctum  :  a  ^  .  Le  pes,  par  contre,  pratique  seulement  les  points 
subséquents  :  f  ,  ce  qui  est  assez  normal. 

Les  deux  punctum  peuvent  également  accompagner  la  virga  :  \"  ou  f ,  plus 
tard  |**,  et  le  punctum  :  -••>  ou  •-',  plus  tard  ~~  ou  ♦«*  .  Naturellement  ces  formes 
entrent  en  composition,  en  particulier  dans  le  climacus  :  T.  Ces  différentes  graphies 
n'offrent  aucune  difficulté  pour  notre  sujet;  mais  il  n'en  serait  pas  de  même  pour  la 
diplomatique.  Sans  vouloir  pénétrer  dans  son  domaine,  nous  pouvons  remarquer  que  la 
caractéristique  de  tels  groupements  est  avant  tout  leur  première  note  :  en  l'absence  de 
signe  adventice,  tel  que  poser  ou  lâcher  de  plume,  elle  orientera  les  recherches  vers  la 
trivirga  ou  la  tristropha.  On  n'oubliera  pas  non  plus  la  loi  de  la  coexistence  des  formes 
dans  un  même  manuscrit,  et  par  conséquent,  l'existence  possible  de  l'apostropha.  Il  n'en 
reste  pas  moins  que  l'interprétation  de  ce  genre  de  neumes  restera  souvent  délicate,  du  fait 
surtout  que  les  graphies  voisines  se  confondent  après  la  perte  des  nuances  musicales. 

Terminons  ces  quelques  indications  sur  les  neumes  d'apposition  en  disant  qu'à  toutes 
les  époques  on  trouve  encore  trois  punctum  après  le  pes,  vg.  :  y*"*  ou  après  la  clivis, 
vg.  :  \ttt  .  Sur  les  plus  anciens  manuscrits,  on  peut  même  avoir  quatre  punctum  après 
une  virga  :  f .  Nous  n'entrons  pas  dans  le  détail  des  nuances  graphiques  que  ces 
punctum  d'apposition  peuvent  comporter  :  il  semble  bien  difficile  d'y  reconnaître  une  loi  ; 
tout  au  plus  remarquera-t-on  que  le  dernier  porte  souvent  un  épisème  :  selon  une 
habitude  qu'on  retrouverait  en  d'autres  notations,  le  copiste  aime  préciser  ainsi  la  fin  d'un 
groupement  neumatique. 

II.  Le  strophicus. 

Les  lignes  que  nous  venons  de  consacrer  aux  neumes  d'apposition  montrent  que  la 
tradition  bénéventaine  en  faisait  grand  usage.  11  n'en  va  pas  de  même  du  strophicus. 
La  raison  en  est  sans  doute  la  fréquence  du  punctum  d'apposition  lui-même,  car  la 
paléographie  comparée  et  la  diplomatique  montreraient  justement  combien  les  manuscrits 
bénéventains  confondent  bivirga  et  distropha,  tripunctum  et  tristropha  ;  il  semble  bien 
difficile,  en  effet,  d'établir  une  distinction  graphique  rigoureuse  entre  ces  neumes.  Il  en 
résulte  nécessairement  la  rareté  des  neumes  comportant  le  strophicus. 

De  fait,  on  ne  rencontre  que  l'apostropha  isolé;  et  son  emploi  reste  relativement 
restreint.  Sa  forme  est  assez  caractéristique  :  on  parlerait  volontiers  d'un  neume-fusée, 
surtout  dans  les  manuscrits  à  écriture  stéréotypée  (vg.  n°  8*)  :  <f  .  Elle  se  compose 
essentiellement  de  deux  branches  très  courtes,  reliées  par  le  haut,  avec  la  branche 
descendante  plus  épaisse.  Sa  position  est  verticale,  ou,  plus  souvent,  oblique,  parfois 
penchée  sur  la  droite  jusqu'à  45  degrés.  De  façon  générale,  l'apostropha,  sur  les  plus 
anciens  manuscrits,  a  ses  branches  plus  courtes  que  par  la  suite,  plus  écartées,  avec  son 
sommet  plus  arrondi  :  *»  .  Les  nuances  graphiques  restent  minimes  d'un  copiste  à  l'autre, 
sans    signification    particulière,    et    sans    traduire    une    évolution   chronologique   ou   une 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  141 

spécialité  locale.  Tout  au  plus  remarquera-t-on  la  tendance,  avec  les  manuscrits  récents, 
à  moins  soigner  l'écriture  et  à  recourber  vers  l'intérieur  l'extrémité  de  la  branche 
descendante. 

Il  sera  plus  intéressant  de  constater  l'absence  d'apostropha  dans  les  manuscrits  de 
transition,  ou  plus  exactement,  il  n'y  a  plus  alors  possibilité  de  distinguer  apostropha  et 
liquescence.  Quelques  rares  exemplaires  laisseraient  supposer  que  certains  copistes  ont 
connu  l'apostropha  ouverte  sur  la  gauche,  telle  que  la  pratique  la  notation  sangallienne. 

III.    L'ORISCUS    ET    SES    DÉRIVES. 

Isolé  ou  en  composition,  l'oriscus  se  présente,  dans  la  notation  bénéventaine,  sous 
deux  formes,  on  pourrait  même  dire  trois,  et  peut-être  quatre.  L'une  est  verticale,  ou 
plus  exactement  oblique;  les  autres  sont  horizontales.  Nous  examinerons  celles-ci  d'abord, 
sous  deux  paragraphes,  pour  finir  par  la  forme  verticale. 

Première  forme.  —  Des  deux,  ou  trois  formes  horizontales,  la  première  est  surtout 
employée  dans  des  neumes  composés.  Elle  se  présente  sous  l'aspect  d'une  ligne  ondulée, 
d'abord  convexe,  puis  concave;  elle  est  plus  épaisse  dans  sa  partie  médiane.  On  la 
rencontre  comme  première  note  du  climacus  sur  des  manuscrits  anciens  (vg.  n°  55*), 
apposée  à  une  autre  note  d'un  mélisme  :  vg.  ^î-  (Gr.  Miserere). 

Mais  son  emploi  de  beaucoup  le  plus  fréquent  est  la  clivis  :  en  trop  de  manuscrits, 
elle  s'oppose  à  d'autres  formes  de  clivis  pour  qu'il  n'y  ait  là  que  pure  graphie;  et  de  fait, 
la  diplomatique  vérifierait  qu'en  nombre  de  cas,  elle  marque  une  doublure  à  l'unisson.  On 
aboutit  à  la  même  conclusion  en  suivant  l'évolution  graphique  au  cours  des  siècles. 
Il  conviendrait  d'apporter  ici  le  témoignage  de  la  plupart  de  nos  documents.  Aussi  ne 
s'étonnera-t-on  pas  que  l'aspect  de  cette  clivis  présente  quelques  nuances,  depuis  les 
premiers  neumes  bénéventains  que  nous  connaissions,  jusqu'au  «  gothique  à  fleuron» 
du  XIVe  siècle.  Elle  présente  essentiellement,  pour  premier  élément,  une  ondulation 
horizontale  :  ~\  ,  qui  se  réduit  à  un  punctum  avec  long  poser  de  plume  sur  les  manuscrits 
tardifs  :  -*\ .  Mais  à  ce  moment,  il  n'est  pas  toujours  évident  que  cette  graphie  corresponde 
à  un  oriscus  véritable  dans  la  pensée  du  notateur. 

Cette  forme  se  trouve  également  pour  le  pes  :  l  ;  mais,  à  l'inverse  de  la  clivis,  sur 
un  très  grand  nombre  de  documents,  on  ne  rencontre  que  cette  seule  graphie  du  pes,  qui 
par  conséquent,  ne  comporte  pas  un  véritable  oriscus  pour  premier  élément.  Quelques 
manuscrits  pourtant  opposent  ce  pes  à  d'autres  (vg.  n°  158*). 

Deuxième  forme.  —  L'autre  forme  d'oriscus  horizontal  est  la  symétrique  de  la 
précédente  :  concave,  puis  convexe.  Complètement  ondulée,  elle  est  très  caractéristique, 
surtout  dans  les  documents  de  l'époque  où  l'écriture  présente  un  aspect  stéréotypée  :  *♦  , 
en  particulier  sur  le  manuscrit  publié  par  ce  tome  XV.  La  fin  de  l'oriscus  tend  facilement 
à  s'incurver  plus  fortement  :  *** .  Elle  peut  aussi  devenir  rectiligne  :  «  ,  surtout  dans  les 
manuscrits   tardifs.    Ajoutons    enfin    que   l'oriscus    est    souvent   écrit   un   peu   de   biais, 


142  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


descendant  légèrement  sur  la  droite,  lorsqu'il  entre  dans  un  neume  composé,  dans  le 
climacus  surtout.  Nous  ne  pensons  pas  qu'on  doive  s'arrêter  à  toutes  ces  nuances. 
11  sera  sans  doute  plus  utile  de  remarquer  la  confusion  facile  entre  cet  oriscus,  surtout 
l'oriscus  incurvé,  et  le  bipunctum  :  dans  plus  d'un  cas  l'hésitation  sera  permise  entre  les 
deux  neumes. 

Une  autre  constatation  intéressante  est  de  rencontrer,  dans  un  même  manuscrit 
(en  particulier  dans  notre  n°  8),  les  deux  nuances  de  cet  oriscus  :  complètement  ondulé  ou 
à  fin  rectiligne.  C'est  pourquoi  nous  avons  parlé  de  quatre  formes  possibles  d'oriscus  :  les 
deux  nuances  que  nous  examinons  sont  en  effet  trop  tranchées  pour  qu'on  envisage  un 
simple  accident  graphique,  et  d'autant  moins  que  l'utilisation  de  chacune  d'elles  semble 
assez  systématique.  Toutes  deux  sont  utilisées  pour  l'oriscus  isolé.  La  nuance  complè- 
tement ondulée  se  trouve  dans  les  montées  mélodiques.  La  nuance  à  fin  rectiligne  peut  se 
trouver  aussi,  parfois,  dans  une  montée;  mais  elle  est  bien  plus  souvent  employée  dans 
une  descente  mélodique,  surtout  en  composition  :  par  exemple  comme  première  note  d'un 
climacus,  au  cours  d'un  mélisme.  A  ne  considérer  que  les  cas  extrêmes,  il  conviendrait 
donc  de  voir,  dans  ces  deux  nuances,  deux  formes  distinctes  de  l'oriscus;  mais  en  fait  la 
différence  n'est  pas  toujours  nette  entre  elles.  Et  d'autre  part,  certains  manuscrits  ne 
connaissent  que  l'une  d'elles.  De  la  sorte,  parlant  de  façon  générale,  nous  préférons  nous 
en  tenir  à  deux  nuances  d'un  même  oriscus. 

Avant  de  passer  à  la  troisième  forme  d'oriscus,  ne  conviendrait-il  pas  de  dire  un  mot 
ici  du  pes  quassus,  car,  en  toute  réalité,  son  premier  élément  est  un  oriscus?  La  notation 
bénéventaine  le  pratique,  soit  avec  un  oriscus  anguleux  :  j  j  (n°  i*,  163*),  soit  au 
contraire  avec  une  courbe  très  accentuée  :  j  (n°  6,  s  s*).  Les  références  que  nous  donnons 
aux  manuscrits  montrent  que  ce  pes  quassus  est  fourni  par  des  documents  anciens.  Par  la 
suite,  nous  aurons  à  étudier,  sous  une  forme  totalement  différente,  le  même  neume  ou  un 
neume  équivalent.  Mais  il  n'est  pas  sûr  que  la  forme  que  nous  décrivons  actuellement 
ait  disparu  :  dans  quelle  mesure  le  pes  précédé  d'un  point  :  J  ne  dérive-t-il  pas  du  pes 
quassus?  On  rencontre  parfois  un  pes  précédé  d'une  rochet  qui,  déformation  de  l'oriscus  :  J  , 
serait  l'intermédiaire  (vg.  n°  4*,  209). 

Troisième  forme.  —  La  troisième  forme  d'oriscus  semble  totalement  différente  des 
deux  précédentes,  puisque  le  neume  est  ici  oblique,  presque  vertical.  Il  présente  deux 
traits,  toujours  assez  fins,  qui,  ne  se  trouvant  pas  tout  à  fait  dans  le  prolongement  l'un  de 
l'autre,  sont  réunis  par  un  trait  perpendiculaire  à  la  direction  générale  du  signe  et 
beaucoup  plus  épais  :  /  .  Les  deux  traits  fins  sont  souvent  assez  longs,  en  particulier 
pour  l'oriscus  culminant  dans  une  montée  mélodique;  d'autres  cas  peuvent  être  notés,  par 
exemple  pour  deux  clivis  liées  :  \*\  (vg.  n°  4*).  Mais  il  est  fréquent  que  ces  traits  se 
raccourcissent,  surtout  le  trait  supérieur  :  y* .  Ces  graphies  sont  propres  à  nos  plus  anciens 
documents,  tels  que  nos  n°  1*,  ss*.  L'oriscus  ne  tarde  pas  à  s'incurver  :  /"  (n°  106*);  puis 
son  extrémité  est  arrêtée  par  un  point  :  v  (vg.  n°  so*,  68*,  162*),  de  plus  en  plus  gros, 
pour  aboutir  à  la  forme  classique  :  /V,  qu'on  voit  sur  la  plupart  des  manuscrits.  L'oriscus 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  143 

vertical  s'est  donc  réduit,  jusqu'à  se  rapprocher  sensiblement  des  dimensions  des  oriscus 
horizontaux.  Pour  achever  l'évolution  graphique  de  cet  oriscus,  disons  que  tracé  plus  ou 
moins  exactement,  il  se  confond  avec  le  bipunctum  :  M  ** .  La  confusion  tend  à  se  faire 
dès  la  fin  du  XIe  siècle  au  Mont-Cassin;  l'orientation,  oblique  ou  horizontale,  des  neumes 
permet  encore  de  les  distinguer;  mais  la  confusion  ne  tarde  pas  à  être  complète,  surtout 
dans  le  cas  du  bipunctum  liquescent. 

Cet  oriscus,  très  fréquent,  est  aussi  bien  utilisé  comme  neume  isolé  qu'uni  à  d'autres 
neumes,  dont  il  constitue  la  note  ultime,  ou  même  une  note  intermédiaire.  C'est  ainsi 
qu'il  accompagne  le  punctum,  en  particulier  à  la  fin  d'une  retombée  mélodique,  après  un 
torculus  :  -Aw,  ou  à  la  fin  d'un  climacus  :  /*,  .  On  remarquera  également  son  emploi  à  la 
suite  d'un  punctum;  ^J  dans  des  cas  où  S.  Gall  utilise  le  franculus.  Détaché,  il  peut 
souvent  former  la  note  culminante  d'une  montée  :  f  f ,  ou  bien  la  première  note  d'une 
descente  :  "[ ,  ou  bien  une  note  d'apposition  :  f .  D'autres  fois,  au  contraire,  il  se  soude 
à  un  autre  élément,  virga  ou  pes  :  j* ,  clivis  ou  torculus  :  _yY»  •  Ces  diverses  combinaisons 
se  rencontrent  beaucoup  plus  facilement  sur  les  manuscrits  anciens  (vg.  n°  i,  53,  55,  108, 
129,  133,  14s,  163,  269,  270)  que  sur  les  récents;  elles  se  seraient  mieux  conservées  au 
Mont-Cassin  et  à  Rome.  D'une  façon  générale,  l'oriscus  semble  déjà  moins  fréquent  sur  le 
Graduel  Vat.  lat.  10.673  (n°  SS  =  P. M.,  t.  XIV)  que  sur  le  missel  de  Sainte-Sophie  de 
Benévent  (n°  1*);  dès  le  XIe-XIIe  siècle  il  devient  plus  rare,  comme  le  montre  le 
dépouillement  du  manuscrit  publié  par  ce  tome  XV  (n°  8). 

L'oriscus  est  donc  une  nuance  que  les  scribes  anciens  ont  traduite  avec  beaucoup  plus 
de  soin  que  leurs  successeurs.  Ils  lui  ont  donné  des  formes  différentes,  qui  peuvent  se 
ramener  finalement  à  deux,  car  ce  que  nous  avons  décrit  sous  le  titre  de  première  forme 
n'est,  au  fond,  que  la  partie  médiane  de  la  troisième  forme,  dans  un  contexte  graphique 
sensiblement  différent  :  on  peut  s'en  rendre  compte  maintenant.  On  aurait  donc  un  oriscus 
amorcé  par  le  bas  (forme  1  et  3)  et  un  oriscus  amorcé  par  le  haut  (forme  2).  L'évolution 
de  ces  différentes  formes,  et  de  leurs  nuances,  sont  parallèles,  parce  qu'elles  dépendent  de 
l'évolution  générale  de  la  graphie.  Celle-ci  étant  moins  soignée  aux  époques  tardives,  et 
l'oriscus  lui-même  tombant  en  désuétude,  la  confusion  se  fait  entre  ce  neume  et  d'autres, 
tel  que  le  bipunctum  ou,  nous  le  verrons,  la  liquescence. 

IV.  Neumes  divers. 

Quilisma.  —  Le  quilisma  est  un  neume  assez  rare  dans  la  notation  bénéventaine,  ou 
plus  exactement  on  ne  le  rencontre  que  sur  un  nombre  limité  de  documents.  Il  se  compose 
de  trois  dents  montant  obliquement  à  la  base  d'une  virga.  La  dentelure,  tantôt  très  fine 
(ne  55*,  162*),  tantôt  plus  grosse,  mais  régulière  (n°  54,  s6*),  forme  d'ordinaire  une 
montée  bien  alignée  :  J  ;  mais  il  n'en  va  pas  toujours  ainsi  :  par  exemple  le  quilisma  du 
Missale  Antiquum  de  Benévent  (n°  1*)  ferait  presque  penser  à  un  pes,  précédé  d'un  a  très 
ouvert  :  J  .   On  remarque  que  la  dentelure  s'amenuise  très  vite  (n°  2*,  3,    116),  pour 


144  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


devenir  une  ligne  oblique  ponctuée  de  quelques   épaississements  J   (n°  4*),   et  bientôt 
ceux-ci  se  distinguent  à  peine  (n°  1 1). 

Très  bien  écrit  sur  nos  plus  anciens  documents,  le  quilisma  est  de  moins  en  moins 
net.  Il  disparaît  finalement,  vers  la  fin  du  XIe  siècle.  Cette  graphie,  avec  la  nuance  qu'elle 
traduit,  n'a  donc  pas  été  retenue  par  la  tradition  bénéventaine.  Nous  allons  voir  qu'elle  ne 
se  trouve  pas  seule  dans  ce  cas. 

Les  neumes-à-boucle.  —  La  notation  bénéventaine  présente  de  nombreuses  boucles, 
dont  la  diversité  déroute  facilement  le  lecteur,  surtout  dans  les  manuscrits  antérieurs  au 
XII"  siècle.  Le  plus  souvent  il  s'agit  de  liquescences;  nous  n'avons  donc  pas  à  nous  en 
occuper  ici.  Mais  il  existe  des  neumes-à-boucles  non  liquescents;  alors  que  la  boucle  se 
place  à  l'extrémité  terminale  des  premiers,  elle  affecte,  dans  les  seconds,  le  début  ou  le 
milieu  du  neume. 

Au  début  du  neume,  la  boucle  offre  l'aspect  d'un  demi-cercle  appliqué  sur  le  bas  d'une 
virga,  du  côté  droit  généralement.  Le  demi-cercle  est  légèrement  déformé  vers  la  partie 
inférieure  :  1  .  Cette  virga-à-boucle  se  rencontre  fréquemment  sur  les  manuscrits  anciens 
(n°  1,  5 s*),  où  elle  peut  entrer  en  combinaison  dans  un  neume  composé,  tel  que  la 
clivis  :  A,  ou  un  neume  plus  complexe,  par  exemple  comme  première  note  devant  une 
clivis  suivie  d'un  climacus  :  /^  .  Souvent  elle  constitue  une  note  antécédente  précédant 
une  tenue  à  l'unisson  ou  une  longue  descente,  qui  elle-même  part  habituellement  du  degré 
supérieur.  On  la  trouve  aussi,  quoique  plus  rarement,  au  début  d'un  torculus  :  J\  (n°  1). 

Il  arrive  que  la  boucle  soit  sur  le  côté  gauche  de  la  virga  :  J .  On  peut  la  rencontrer, 
plus  ou  moins  nette,  sur  les  documents  de  la  région  de  Bénévent  (n°  1,  2,  8*,  162*),  et 
peut-être  sur  un  manuscrit  cassinien  (n°  133).  Elle  entre  aussi  en  composition,  vg.  :  yv 
(n°  162*).  Cette  virga-à-boucle  sur  le  côté  gauche  se  serait  donc  conservée  jusqu'à  la  fin 
du  XIe  siècle,  tandis  que  la  virga-à-boucle  sur  le  côté  droit  disparaît  un  peu  plus  tôt,  après 
avoir  pourtant  été  plus  employée  que  l'autre. 

La  boucle  au  milieu  du  neume  se  conserve  un  peu  plus  longtemps,  puisqu'elle  figure 
encore  sur  des  manuscrits  du  XIIe  siècle.  Elle  affecte  essentiellement  un  neume  montant 
de  trois  notes,  qui  de  ce  fait  devient  un  véritable  salicus,  ainsi  qu'on  peut  le  vérifier  par 
comparaison  avec  le  autres  notations.  La  boucle  se  trouve  vers  la  base  de  la  virga, 
troisième  élément  du  salicus,  du  côté  gauche.  Les  manuscrits  les  plus  anciens  ont 
tendance  à  la  détacher  nettement  du  second  élément  :  y  (n°  1*,  s  S*,  162*),  alors  que  sur 
les  autres  (n°  2*,  4*,  209)  elle  se  place  à  l'angle  entre  les  deuxième  et  troisième 
éléments  :  J  J .  Cette  légère  différence  découle  de  la  graphie  générale  du  neume, 
évoluant  légèrement  dans  une  écriture  de  plus  en  plus  anguleuse.  Cette  évolution,  d'autre 
part,  rend  la  boucle  plus  difficile  à  tracer.  Nous  avons  pu  discerner,  à  propos  des  neumes 
d'apposition,  que  la  courbe  se  réduit  bientôt  à  un  simple  point  (n°  2*,  8*),  qui,  perdant  sa 
signification,  est  bientôt  abandonné;  et  il  n'y  a  rien  à  retenir  de  la  graphie  du  scandicus 
dans  les  manuscrits  de  transition,  malgré  la  tache  accidentelle  qui  se  place  au  bas  de  la 
virga  finale  :  J ,  ou  même  malgré  la  forme  punctum-pes  du  neume  :  j}\  l'analyse  de 
cette  graphie,  dans  ces  manuscrits,  montre  qu'il  ne  s'agit  pas  du  salicus. 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  145 

On  rapprochera  du  salicus  un  neume  similaire,  mais  dont  la  boucle  est  à  droite,  ce 
qui  ramène  tout  le  début  du  neume  vers  l'horizontale  :  on  pourrait  parler  de  ce  qu'on  est 
convenu  d'appeler  «salicus  à  l'unisson»  pour  les  deux  premières  notes  :  J,  (n°  i*,  55*). 
Nous  employons  d'autant  plus  volontiers  ce  terme  que  nos  manuscrits  pratiquent  en  même 
temps  le  pes  quassus.  Par  contre,  une  confusion  s'introduit  bientôt  entre  «  salicus  à 
l'unisson  »  et  pes  quassus,  et  c'est  du  premier  que  dérive  la  graphie  du  second  sur  les 
manuscrits  postérieurs  au  XIe  siècle.  La  boucle,  en  effet,  se  transforme  en  un  crochet 
au  bas  de  la  virga  sur  la  droite  :  J^  (n°  4*,  8*,  122*,  206);  il  se  peut  d'ailleurs  que  ce 
crochet  soit  tracé  en  même  temps  que  le  premier  élément  du  pes  quassus  et  qu'alors 
la  virga  tombe  sur  la  courbe  du  crochet  :  ^\  (n°  4*,  122*). 

Naturellement,  ce  que  nous  disons  du  salicus  ou  de  ce  pes  quassus,  se  vérifie 
lorsqu'ils  entrent  en  composition  dans  un  neume  plus  complexe.  Il  n'y  a  pas  à  insister. 

La  nature  exacte  d'autres  boucles  pourrait  prêter  à  discussion.  Mais  affectant  la  fin 
d'un  neume,  il  est  infiniment  plus  sûr  de  les  traiter  en  liquescences,  alors  même  que 
l'ampleur  de  cette  boucle  laisserait  croire  qu'elle  se  trouve  entre  deux  éléments  de 
neumes;  l'étude  de  la  liquescence  montrera  comment  la  confusion  serait  possible  à 
première  vue. 

Nous  rapprocherons  de  la  virga-à-boucle  une  autre  virga  qui  s'accompagne  à  la  base, 
sur  la  droite,  d'un  trait  oblique  assez  long  :  \  (n°  1*,  162*).  Appelons-la  virga-à-crochet. 
11  s'agit  le  plus  souvent  d'une  virga  culminante;  mais  on  la  rencontre  aussi  isolée.  Cette 
virga  peut  entrer  en  composition  dans  des  clivis;  et  on  trouve  quelque  chose  de  semblable 
sur  le  dernier  point  de  certains  climacus  :  y, .  Ce  lâcher  de  plume  particulièrement  net 
manifeste,  par  son  emploi  judicieux,  une  intention  particulière,  de  sorte  que  nous  pouvons 
conclure  à  une  analogie  entre  la  virga-à-boucle  au  début  de  neume  et  la  virga-à-crochet  en 
fin  de  neume.  Leur  rôle  n'est  toutefois  pas  identique,  puisqu'on  les  trouve,  l'une  et  l'autre, 
isolées.  Cette  nuance  de  la  virga-à-crochet  disparaît  d'ailleurs  encore  plus  vite  que  la 
virga-à-boucle. 

Sans  nous  attarder  à  toutes  les  combinaisons  possibles  de  neumes,  nous  pouvons 
arrêter  ici  notre  étude  des  neumes  spéciaux.  Lorsque  nous  aurons  traité  des  liquescences, 
nous  aurons,  croyons-nous,  décrit  toutes  les  formes  graphiques  de  la  notation  béné- 
ventaine.  Pour  qui  voudrait  les  comparer  aux  autres  écritures,  les  rapprochements  ou  les 
distinctions  seraient  faciles;  un  des  résultats  de  cette  confrontation  serait  de  constater  que 
l'Italie  du  Sud  ne  connaît  pas  tous  les  neumes  de  Saint-Gall,  et  en  particulier  qu'elle  ignore 
le  trigon  en  tant  que  graphie  particulière. 

V.  Neumes  liquescents. 

De  toutes  les  notations,  la  bénéventaine  est  la  plus  riche  en  liquescences.  Il  faudrait 
ici  reprendre  tous  les  neumes,  un  à  un,  pour  montrer  quel  accident  graphique  traduit  la 
liquescence  :  il  s'agit,  en  principe,  d'une  boucle,  qui  peut  se  réduire  à  une  simple  courbe 
ou  même  à  un  petit  point  adventice.  Mais  il  serait  long  et  fastidieux  de  décrire  ainsi 

Paléographie  XV.  •  19 


146  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


chaque  neume.  Un  exposé  plus  scientifique  consisterait  à  grouper  ensemble  les  neumes 
qui  utilisent  un  même  procédé  graphique  ou  ses  formes  dérivées.  Pour  plus  de 
commodité,  nous  étudierons  successivement  l'accent  aigu  et  l'accent  grave,  avec  les 
neumes  dérivés  qui  se  terminent  par  l'un  ou  l'autre;  nous  traiterons  ensuite  d'une  forme 
particulière  de  pes  liquescent,  le  volubilis;  après  avoir  dit  un  mot  des  manuscrits  de 
transition,  nous  concluerons  en  indiquant  brièvement  les  cas  de  liquescence  dans  la 
notation  bénéventaine. 

Accent  aigu.  —  La  virga  des  manuscrits  anciens  (n°  i*,  =;=>*,  19*,  so*.  106*,  162*) 
portent,  sur  le  côté  gauche,  une  large  boucle,  affectant  la  forme  d'un  demi-cercle 
outrepassé  :  d  ou  d'un  triangle;  ^  .  Dans  certains  cas,  l'extrémité  de  la  virga  dépasse, 
sur  la  droite  de  la  virga  :d.;  elle  peut  même  s'allonger  encore  et  se  recourber  vers  le 
bas  :  4  ,  ressemblant  à  l'abréviation  pro  dans  l'écriture  littéraire  :  tf ,  mais  inversée.  On  a 
donc  trois  sortes  de  virga  liquescentes,  selon  que  le  signe  de  liquescence  est  plus  ou 
moins  accentué.  Ces  trois  formes  se  retrouvent  en  composition,  soit  dans  le  pes,  soit  dans 
les  neumes  «  resupini  ». 

II  n'y  a  pas  à  insister  sur  ces  formes,  mais  nous  devons  expliquer  l'évolution  de  la 
graphie.  Cette  évolution  est  corrélative  aux  changements  dans  les  instruments  d'écriture 
et  dans  le  style.  Avec  des  plumes,  ou  des  roseaux,  au  bec  plus  large,  fortement  biseauté, 
dans  une  écriture  raide  et  anguleuse,  les  boucles  sont  de  plus  en  plus  difficiles  à  tracer. 
Pendant  un  certain  temps  la  boucle  se  conserve,  plus  ou  moins  bien,  surtout  pour  la  plus 
grande  liquescence.  A  peine  marquée  sur  certains  documents  *j  (vg.  n°  4*,  108,  122*),  elle 
paraît  plus  nette  sur  d'autres  A,  (n°  20,  132*,  135*);  sur  d'autres  encore  on  la  devine  à 
peine  (vg.  n°  8*),  ou  bien  elle  forme  une  tache  sur  le  côté  d'une  virga  tracée  de  façon 
négligée  *{*  (n°  66*).  On  la  trouve  parfois  au  XIIe  siècle  ^-  (n°  156*;  puis  is4*,  160,  218*), 
ou  même  au  XIIIe  (n°  16,  34*,  67*).  Il  serait  inutile  de  décrire  en  détail  toutes  ces 
graphies,  au  milieu  desquelles  un  lecteur  habitué  se  reconnaîtrait  facilement  :  il  consta- 
terait aussi,  et  c'est  peut-être  plus  important,  qu'un  même. manuscrit  ne  pratique  pas  la 
boucle  de  façon  régulière  sur  tous  les  genres  de  liquescence. 

Sous  réserve  de  ces  particularités,  la  boucle  se  réduit  facilement  à  un  signe  adventice, 
placé  sur  le  côté  de  la  virga.  Et  de  même  que  nous  avons  constaté  trois  genres  de  boucles, 
de  même  il  nous  faut  maintenant  présenter  trois  genres  de  signes  adventices,  proportionnés 
à  l'importance  de  la  boucle  qu'ils  remplacent.  Le  plus  simple  est  un  point  posé  sur  la 
gauche  de  la  virga,  vers  le  haut  :  ]  (n°  2*,  4*,  etc.).  Sa  place  permet  de  le  distinguer  du 
point  similaire,  que  nous  avons  rencontré  plus  haut  à  propos  du  point  d'apposition  : 
celui-ci  se  place  en  effet  vers  le  bas  de  la  virga  terminale,  dans  un  scandicus.  Parfois  notre 
point  de  liquescence  se  détache  nettement  (en  particulier  n°  52),  mais  plus  souvent  il  est 
tangent  au  neume  qu'il  accompagne.  Le  deuxième  genre  d'élément  adventice  consiste  en 
une  courte  barre  transversale  :  J\  Il  est  facile  de  voir  dans  cette  barre  la  forme  ultime  des 
deux  points  posés  tangentiellement,  de  part  et  d'autre  de  la  virga  :f  ,  d'autant  mieux  que 
les  manuscrits  passent  imperceptiblement  d'un  aspect  à  l'autre.  Nous  remarquons  aussi 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNEVENTAINE.  147 

que  le  point  de  droite  est  volontiers  plus  important  que  celui  de  gauche  et  qu'il  s'incurve 
légèrement  vers  le  bas,  tandis  que  l'autre  s'amorce  quelques  fois  par  un  crochet  vers  le 
haut  :  *|*  .  Le  troisième  genre  de  liquescence,  enfin,  se  distingue  par  la  longueur  de  la 
branche  descendante  qui  prolonge  la  barre  transversale  :  "jï .  Nous  avons  déjà  dit  que  dans 
ce  cas  de  liquescence,  la  boucle  se  conserve  plus  longtemps  que  dans  les  deux  précédents; 
on  ne  s'étonnera  donc  pas  de  trouver,  maintenant,  notre  barre  transversale  précédée  d'un 
crochet  vers  le  haut  :  *\> .  Notons  que  sur  quelques  documents  assez  tardifs  (n°  16  surfont) 
l'aspect  du  neume  est  sensiblement  différent  :  la  boucle  se  conserve  ou  devient  une  tache 
arrondie,  tandis  que  la  barre  se  relève  vers  le  haut,  sur  la  droite  de  la  virga,  pour 
se  terminer  par  un  point  :  4J  . 

Nous  n'avons  pas  à  insister  sur  la  graphie  de  ces  liquescences,  ni  des  neumes 
composés  où  elles  interviennent.  Nous  indiquerons  simplement  quelques  particularités.  Au 
point  de  vue  purement  graphique,  nous  pouvons  relever  une  liquescence  où  la  boucle  est 
encore  bien  tracée,  mais  où  la  barre  transversale  se  réduit  à  un  point  sur  la  droite  de  la 
virga  :  A  (n°  i  35*).  Signalons  aussi  un  pes  assez  curieux,  quoique  très  régulier,  mais  dont 
les  éléments,  assez  exagérés,  donnent  une  impression  de  svastika  :  M  (n°  10*).  Il  est  plus 
important  de  mentionner  des  formes  où  la  graphie  peut  prendre  une  signification  précise, 
tels  ces  neumes  sn  resupini  »,  dont  le  dernier  élément,  très  fin,  s'accompagne  d'un  signe  de 
liquescence  marqué  soit  par  un  léger  point  :  ^f ,  soit  par  une  boucle  outrepassée  :  £,  soit 
par  une  barre  transversale  longuement  coudée  vers  le  bas  :  Jf  (vg.  n°  8*).  En  ce  qui 
concerne  ce  dernier  cas,  on  remarquera  que  souvent  le  signe  de  liquescence  se  réduit  à 
une  barre  transversale  :  c'est  notamment  le  cas  pour  de  nombreux  porrectus  :  /\f  . 

Reste  encore  à  présenter  une  forme  de  liquescence  qui  affecte  la  virga,  le  pes  ou  le 
scandicus.  Elle  n'est  qu'une  amplification  de  la  grande  liquescence,  comportant  parfois  la 
boucle  :  5}  (vg.  n°  4*),  mais  plus  souvent  n'ayant  que  la  barre  transversale  et  son 
prolongement  :  JÇ)  (vg.  n°  1  s 6*) ,  ou  bien  le  point  et  le  crochet  :  M  (vg.  n°  8*). 

Les  indications  que  nous  venons  de  donner  sur  la  boucle  terminale  de  l'accent  aigu 
montrent  qu'on  peut  distinguer  deux  phases  chronologiques  dans  son  évolution,  par  suite 
du  passage  de  la  boucle  proprement  dite  à  une  forme  dérivée  :  point,  barre,  crochet.  Mais 
quelle  que  soit  l'écriture,  l'amplitude  de  la  liquescence  est  traduite  par  le  neume,  avec  la 
plus  grande  liberté  dans  les  boucles  des  anciens  manuscrits,  et,  sur  les  autres  manuscrits, 
sous  trois  ou  même  quatre  catégories.  Il  faudrait  y  ajouter  le  cas  de  Xinjlatilia ;  mais  la 
graphie  de  cette  liquescence  nous  amène  aux  accents  graves. 

Accent  grave.  —  La  distinction  que  nous  avons  dû  foire  entre  divers  degrés  de 
liquescence  de  l'accent  aigu  se  retrouve  pour  l'accent  grave,  et  les  neumes  qui  en  dérivent. 
A  la  vérité  le  premier  degré  concerne  plus  précisément  le  punctum,  tandis  que  les  deux 
suivants  s'appliquent  à  des  clivis. 

Dans  l'écriture  bénéventaine,  le  punctum  lui-même  peut  en  effet  se  voir  affecté  d'un 
signe  de  liquescence  :  la  chose  est  possible  du  fait  que  le  punctum  peut  prendre  la 
dimension  d'un  trait  :  rien  de  plus  facile  alors  que  de  le  terminer  par  une  boucle.  C'est 


148  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


ce  qui  se  produit  sur  les  manuscrits  anciens  (vg.  n°  i*,  55*),  que  le  trait  se  dirige 
franchement  vers  le  bas  :  »,  ou  qu'il  soit  plus  horizontal  :■»-».  Mais  cette  graphie  ne  se 
perpétue  guère;  déjà  des  documents  anciens  (n°  162*)  présentent  ce  punctum  liquescent 
que  nous  trouverons  toujours  par  la  suite  :  il  offre  l'aspect  d'un  demi-cercle,  ouvert  sur 
la  gauche,  et  terminé  par  un  épaississement  :  ■>  .  Dans  quelques  manuscrits  cette  forme 
n'est  pas  facile  à  distinguer  de  l'apostropha,  au  premier  abord.  Avec  diverses  nuances  de 
graphie,  cette  liquescence,  pratiquée  par  toute  la  tradition  bénéventaine,  est  d'abord  assez 
arrondie  :  *  (vg.  n°  4*,  6*,  8*,  66*,  156*,  etc.),  puis  davantage  anguleuse,  carrée  :  A 
(vg.  n°  15*,  21*,  52,  128*,  etc.). 

Cette  graphie  se  retrouve  dans  Yinflatilia  liquescente,  avec  la  même  évolution  :  j>  Ji  jj  S  . 
Le  notateur  bénéventain  traite  donc  ce  neume  comme  un  accent  grave  suivi  d'un  punctum 
liquescent  :  bien  que  ce  dernier  punctum  soit  sur  le  degré  supérieur,  il  est  écrit  comme  le 
punctum  que  nous  venons  de  décrire  plus  haut,  punctum  qui  se  présente  plutôt  comme  un 
accent  descendant,  amorcé  par  un  poser  de  plume  et  achevé  par  une  courbe. 

Une  liquescence  plus  importante,  au  second  degré  si  l'on  veut,  est  indiquée,  sur  les 
manuscrits  anciens,  par  une  boucle  sous  le  punctum  :  -r .  L'évolution  normale  de  la 
graphique  empâte  cette  boucle  :  *  (vg.  n°  2*,  4*)  en  même  temps  que  la  fin  du  neume 
présente  souvent  l'aspect  d'un  crochet  :  i*  (vg.  n°  106*).  Lorsque,  bientôt,  l'écriture  se  fait 
moins  souple,  le  neume  utilise  toujours  ces  deux  éléments,  boucle  et  crochet;  il  ressemble 
à  un  demi-cercle  accompagné  d'un  crochet  :  7»;  c'est  en  particulier  la  forme  du  n°  8*. 
Naturellement,  il  est  plus  ou  moins  élégant  et  plus  ou  moins  soigné  selon  les  scribes  et  les 
époques,  mais  on  le  reconnaît  facilement. 

La  plus  grande  liquescence  serait  au  fond  la  liquescence  précédente  amplifiée.  Dans  le 
style  ancien,  le  trait  se  prolonge  longuement  après  la  boucle  :  J .  Par  la  suite,  dans  les 
manuscrits  sur  lignes,  la  longueur  de  cette  queue  du  neume  dépend  évidemment  de 
l'intervalle  à  représenter  :  J  et  elle  s'arrête  par  un  épaississement. 

11  est  intéressant  de  retrouver  ces  divers  détails  d'écriture  dans  des  neumes  plus 
complexes.  Au  bas  d'une  clivis,  on  peut  voir  une  boucle  très  courte  :  1  (n°  1*,  55*),  qui 
se  réduit  au  début  du  XIIe  siècle  à  une  simple  courbe  :  A  (vg.  n°  134*);  mais  le  plus 
souvent,  les  manuscrits  donnent  la  liquescence  «  au  second  degré  »,  avec  une  boucle 
prolongée  :  3> ,  ou  le  crochet  :  ~\ ,  selon  les  époques.  On  trouve  aussi  la  plus  grande 
liquescence  :  "^  .  Ce  que  nous  disons  de  la  clivis  se  vérifie  également  pour  le  torculus,  et 
pour  tout  autre  neume  ou  chaîne  de  neumes  finissant  au  grave. 

Un  cas  particulier,  mais  logique,  est  la  combinaison  pes-clivis  :  J*) ,  fréquente  sur  les 
manuscrits  anciens  (n°  1*,  53*,  55*,  162*).  On  en  rapprochera  une  inflatilia-clivis  :  jQ 
(vg.  n°  8*). 

Le   climacus  ou    les    neumes    subipunctis   peuvent,    eux  aussi,   se   voir   affectés  de 

liquescence,  plus  ou  moins  accentuée  :    /\     \  ;  de  même  le  tripunctum  (ou  tristropha)  : 

••*    "7j  .  Mais  dans  ce  dernier  cas,  comme  pour  le  bipunctum,  une  autre  façon  d'écrire 

la  liquescence   est   beaucoup   plus   fréquente  :   les   points   sont  suivis  d'un  autre   point, 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNEVENTAINE.  149 

environ  moitié  plus  fin,  placé  un  peu  plus  haut,  sur  la  droite  d'un  trait  extrêmement 
fin  :  **,  ou  plus  souvent  sur  la  gauche  de  ce  trait  :  w.  Nous  n'insisterons  pas  sur  les 
nuances  d'écriture.  Signalons  seulement  la  possibilité  d'une  boucle  sur  le  troisième 
point  :  -****  (en  particulier  n°  122*),  ou  la  possibilité  d'un  petit  point  sous  le  neume  :  •* 
à  une  date  relativement  tardive  (n°  18). 

Le  pes  volubilis.  —  Les  explications  que  nous  venons  de  donner  montrent  quel 
usage  les  notateurs  bénéventains  font  de  la  boucle  pour  traduire  une  liquescence;  elles 
montrent  aussi  comment  a  évolué  la  graphie  de  cette  boucle  et  comment  le  crochet  ou  le 
point  en  sont  des  formes  dérivées.  Il  nous  reste  à  présenter  un  pes  liquescent  dont  il  est 
fait  grand  usaçe  dans  la  notation  bénéventaine.  Les  tableaux  de  neumes  lui  donnent  le 
nom  de  volubilis,  nom  qui  convient  assez  bien  à  son  aspect  de  vrille  de  vigne.  Il  se 
distingue  nettement  du  pes  liquescent  tel  que  nous  l'avons  jusqu'ici  rencontré,  avec 
simplement  une  boucle,  ou  un  trait,  à  la  partie  supérieure  :  dans  le  cas  du  volubilis,  c'est 
tout  le  neume  qui  se  trace  en  courbe.  Et,  ce  qui  doit  être  remarqué,  l'évolution  de  la 
graphie  ne  modifie  pas  cette  forme,  qu'on  retrouve  similaire  à  toutes  les  époques,  quelle 
que  soit  l'épaisseur  ou  la  fermeté  de  la  plume. 

En  effet,  les  plus  anciens  manuscrits  nous  montrent  un  pes  rond  liquescent  qui 
ressemble  à  une  vaste  boucle  dont  les  extrémités  se  prolongent  longuement,  celle  du  bas 
revenant  plus  sur  elle-même  que  l'extrémité  supérieure  :  & .  D'abord  écrit  d'un  trait  fin 
(n°  1*,  55*,  162*),  ce  neume  s'épaissit  bientôt  au  début  et  à  la  fin  :  tf  (vg.  n°  4*),  puis 
sur  toutes  les  parties  horizontales  :  ^  (vg.  n°  53*,  56*);  en  même  temps  la  boucle 
devient  moins  grosse  et  souvent  plus  anguleuse.  Dès  la  fin  du  XIe  siècle,  les  parties 
verticales  sont  extrêmement  fines  tandis  que  les  parties  horizontales  se  détachent,  épaisses 
et  carrées  :  f  (vg.  en  particulier  n°  8*).  Cette  figure  est  assez  difficile  à  tracer  avec  les 
plumes  de  l'époque,  de  sorte  que  souvent  la  boucle  n'est  plus  visible  :  elle  se  réduit 
à  une  sorte  d'arc  de  cercle  placé  sur  le  côté  d'une  ligne  légèrement  brisée  :  y  (ib.).  On 
aura  remarqué  aussi  le  point  qui  marque  la  fin  du  neume  :  il  semble  que  les  notateurs 
attachaient  plus  d'importance  à  ce  point  qu'au  départ  du  neume,  qui  reste  courbe  dans 
certains  ateliers  de  copistes,  au  XIIe  siècle  :  #>  (vg.  n°  136*).  On  rapprochera  du  volubilis 
un  pes  tardif  dont  le  point  initial  est  traversé  par  une  barre  :  J  (n°  18),  sans  doute  pour 
remplacer  la  boucle.  A  l'opposé,  d'autres  manuscrits  attestent  au  contraire  une  grande 
souplesse,  de  sorte  que  le  volubilis,  refermé  sur  lui-même,  ressemble  au  ô  grec  :  c'est  le 
cas  du  manuscrit  de  Lucques  :  4/  (n°  26280),  ou  même  de  manuscrits  moins  anciens  :  y 
(vg.  en  particulier  n°  132*). 

Nous  rapprocherons  du  pes  volubilis,  l'oriscus  liquescent,  dont  la  boucle  diffère 
sensiblement  des  liquescences  que  nous  avons  décrites  plus  haut  :  c'est  une  boucle  tracée 
vers  le  haut,  à  l'extrémité  de  l'oriscus,  et  prolongée  vers  le  bas  :  <*.  Cet  oriscus 
liquescent  se  trouve  isolé,  ou  bien  en  combinaison,  par  exemple  après  une  clivis  :  \^ ,  ou 
à  la  suite  d'un  autre  oriscus  :  ~*  ;  cette  dernière  combinaison  est  assez  fréquente  dans  le 
Missale  Antiquum  de  Bénévent  (n°  1).  Il  semble  que  cette  graphie  soit  relativement  peu 


150  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


pratiquée  par  la  tradition  manuscrite  de  l'Italie  du  Sud,  à  Bari  ;  dès  le  XIe  siècle,  elle  se 
trouve  souvent  remplacée  par  ce  que  nous  avons  appelé  la  liquescence  au  second  degré, 
dans  l'étude  de  l'accent  grave  (cf.  n°  5 s*);  un  peu  plus  tôt,  elle  existait  encore  dans  cette 
région  (n°  s  3*).  A  Bénévent  même,  l'oriscus  liquescent  suit  l'évolution  générale  de  la 
graphie,  devenant  plus  épais,  moins  souple  ou  même  mal  formé  :  *•*  **  (n°  4*),  se 
prolongeant  parfois  vers  le  bas  dans  des  neumes  complexes  :  -^  (n°  4*);  il  ne  rappelle 
que  de  loin  l'aspect  originaire  :  Jl.^  (n°  141*),  se  réduisant  à  un  simple  trait  vers  le  bas, 
légèrement  arqué  et  plus  épais  de  la  partie  supérieure  :  Jly  "b  (n°  8*;  puis  16,  26*).  11 
est  difficile,  au  XIIIe  siècle,  de  savoir  si  l'on  se  trouve  en  présence  d'un  véritable  oriscus 
liquescent  ou  d'un  bipunctum  liquescent;  mais  quelle  différence  faisait-on  alors  entre 
les  deux? 

Ces  quelques  pages  consacrées  aux  neumes  liquescents  auront  peut-être  montré 
l'abondance  et  la  richesse  des  liquescences  dans  la  notation  bénéventaine.  Elles  auront 
aussi  suggéré  la  complexité  du  sujet,  et  la  difficulté  qu'il  y  a  souvent  à  préciser  les 
intentions  du  notateur,  du  moins  dans  les  documents  récents.  Pour  ceux-ci,  il  convient 
donc  de  ne  pas  prêter  aux  notateurs  des  intentions  qu'ils  n'avaient  sans  doute  pas.  Mais 
pour  tous  les  autres  manuscrits,  il  suffit  de  comprendre  les  principes  de  l'écriture 
bénéventaine  :  la  lecture  des  cas  particuliers  et  des  nuances  diverses  en  découle  assez 
facilement,  même  lorsque  s'impose  une  analyse  un  peu  minutieuse.  Nous  en  donnerons 
un  seul  exemple  :  le  pes  quassus  liquescent  au  début  du  XIIe  siècle  (cf.  n°  8*)  :  jjt  ,  où  l'on 
reconnaît  le  grand  crochet  à  la  base  du  neume,  et,  au  sommet,  le  point  avec  le  petit 
crochet  :  ceux-ci  dérivent  de  la  boucle  terminale  exprimant  la  liquescence,  tandis  que  le 
crochet  inférieur  dérive  de  la  boucle  médiane,  employée  pour  le  salicus  à  l'unisson,  puis 
pour  le  pes  quassus,  après  transformation. 

Les  manuscrits  de  transition  emploient  le  même  système  de  liquescences  que  les 
manuscrits  bénéventains;  leurs  particularités  sont  insignifiantes,  relevant,  du  plus  ou 
moins  de  soin  apporté  à  la  transcription  selon  la  date  ou  l'origine.  Tout  au  plus 
pourrait-on  dire  que  ces  manuscrits  de  transition  se  présentent  souvent  moins  riches  de 
formes,  et  celles-ci  sont  moins  amples  que  dans  l'Italie  du  Sud.  C'est  ainsi  que  la  boucle 
se  réduit  volontiers  à  un  crochet  vers  l'extrémité  de  la  virga,  surtout  dans  les  neumes 
composés,  tels  que  le  torculus  resupinus  :  jy> .  On  remarquera  aussi  le  manque  d'élégance 
des  manuscrits  très  tardifs,  où  l'indication  de  la  liquescence,  assez  grossière  :  V  .  se  réduit 
même  à  un  mince  trait  sur  le  côté  :•*).!!  est  plus  intéressant  de  signaler  certaines 
particularités  apparentes,  qui  découlent  sans  doute  de  la  façon  de  tracer  le  neume  :  c'est 
ainsi  qu'un  manuscrit  de  Rieti  (n°  260)  semble  commencer  le  volubilis  par  ce  qui  serait  le 
haut  de  la  boucle  normale,  de  sorte  que  celle-ci  se  trouve  remplacée  par  une  autre  boucle, 
en  bas  du  neume  :  ^ .  Ce  cas  est  typique  de  ce  qui  se  passe  lorsqu'un  scribe  copie  une 
forme  évoluée,  dont  il  ignore  la  technique  :  il  reproduit  tant  bien  que  mal  l'aspect 
extérieur,  usant  de  procédés  personnels. 

La  notation  bénéventaine,  et  par  voie  de  conséquence  la  notation  de  transition,  se 
prêtent  à  la  traduction  de  la  liquescence  dans  le  chant.  Elles  le  font  très  volontiers,  plus 


ÉTUDE    SUR    LA    NOTATION    BÉNÉVENTAINE.  151 

semble-t-il  que  les  autres  notations;  aussi  les  manuscrits  de  l'Italie  du  Sud  abondent-ils  en 
neumes  liquescents.  Il  convient  donc  d'examiner  la  raison  d'une  telle  pratique.  Si  l'on 
relevait  les  cas  où  les  manuscrits  bénéventains  marquent  la  liquescence,  on  établirait  que 
ces  cas  sont  les  mêmes  que  pour  la  notation  sangallienne.  La  question  relève  d'ailleurs 
plus  de  la  diplomatique  grégorienne  et  de  la  phonétique  générale  :  c'est  pourquoi  nous 
ne  pouvons  pas  nous  y  arrêter.  Disons  seulement  que  le  notateur  bénéventain  n'en 
néglige  aucune,  de  sorte  que  le  simple  aspect  de  son  manuscrit  suffit  à  faire  imaginer  ce 
chant,  où  chaque  consonne  devait  être  sonore  et  détachée. 

Si  les  cas  de  liquescence  sont  les  mêmes  qu'à  Saint-Gall,  en  principe,  ils  sont  pourtant 
beaucoup  mieux  indiqués  par  la  pratique,  et  Bénévent  note  plus  d'une  fois  la  liquescence 
là  où  Saint-Gall  ne  la  marque  pas.  Cette  différence  tient  parfois  à  ce  que  Saint-Gall 
s'abstient  quelquefois  de  noter  la  liquescence,  en  particulier  dans  les  cas  d'unisson;  mais 
elle  tient  aussi  au  fait  que  Saint-Gall  sacrifie  la  liquescence  à  la  longueur,  ne  pouvant  pas 
traduire  les  deux  à  la  fois.  A  cet  égard,  l'écriture  bénéventaine  se  révèle  plus  riche  de 
moyens.  On  pourrait  aussi  se  demander  si  la  liquescence  ne  comporte  pas,  en  soi,  plusieurs 
degrés,  dont  les  moindres,  négligés  ailleurs,  sont  soigneusement  exprimés  dans  l'Italie  du 
Sud.  La  graphie  nous  a  suggéré  la  chose,  en  particulier  à  propos  de  l'accent  grave,  il 
appartient  à  la  diplomatique  d'examiner  le  problème  de  plus  près,  comme  d'étudier  la 
signification  précise  de  la  liquescence  bénéventaine. 

VI.  Lettres  significatives. 

Notre  étude  de  la  notation  bénéventaine  ne  serait  pas  complète  si  nous  ne  parlions 
pas  des  lettres  significatives.  A  la  vérité,  nous  serons  très  brefs,  pour  l'excellente  raison 
que  ces  lettres  sont  extrêmement  rares,  ou  plus  exactement  qu'elles  ne  se  rencontrent  que 
sur  un  nombre  très  restreint  de  documents  :  Missale  Antiquum  de  Sainte-Sophie  de 
Bénévent  (VI.  33  =  n°  1*)  et  Graduel  de  la  région  de  Bari  (Vat.  lat.  10.673  =  n°  55*), 
auxquels  s'ajoutent  l'Hymnaire  VI.  37  de  Bénévent  (n°  13)  et  le  Graduel  VI.  40  de  la 
même  église  (n°  4*). 

L'inventaire  en  sera  donc  rapide.  L'Hymnaire,  nous  permet  de  signaler  un  u  :  ce 
levate  est  simplement  rectificatif  (fol.  44").  Il  en  va  de  même  du  levate  qu'on  trouve  dans 
le  VI.  33  (fol.  51)  ou  dans  le  Vat.  lat.  10.64=;  (n°  56*).  —  Le  Missale  Antiquum,  nous 
présente  un  n  sur  une  apostropha  (fol.  54")  et  sur  deux  clivis  liées  (fol.  691--B)  ou  sur  un 
scandicus  flexus  (pi.  17).  La  lettre,  bien  écrite,  ne  laisse  place  à  aucune  amphibologie.  — 
Sur  le  Graduel  publié  par  le  tome  XIV  de  la  Paléographie  Musicale,  on  peut  remarquer  la 
lettre  p,  mal  écrite  p.  53  (1.  16),  plus  nette  p.  63  (1.  11).  Il  s'agit,  dans  les  deux  cas,  de 
la  même  pièce,  le  trait  Eripe  m-\  à  l'occasion  d'une  mélodie  légèrement  simplifiée. 

Dans  le  même  manuscrit,  le  -*  de  tenete  n'offre  aucune  difficulté.  Il  affecte  un 
porrectus  i.  (p.  32,  I.  10).  C'est  sans  doute  encore  la  même  lettre,  mais  ressemblant 
assez  à   un  r,   qu'on  trouve  à  côté  de  neumes   liquescents  (p.    15,   1.  6;    p.  41,    1.   9; 


152  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


p.  42,  1.  13)  ou  à  la  suite  d'un  neume  subipunctis  (p.  39,  1.  11).  Par  contre,  nous 
n'oserions  affirmer  qu'il  s'agisse  encore  d'un  tenete  dans  les  porrectus  de  la  p.  30  (1.  8  et 
10)  :  "V/  .  Mais  nous  rapprocherons  de  cette  lettre  l'épisème,  assez  court,  qu'on  trouve 
sur  le  sommet  de  certaine  clivis  (vg.  p.  30,  1.  10)  ou  torculus  (vg.  p,  28,  1.  6). 

Enfin,  nous  avons  relevé  quelques  f  de  sursum.  Le  Graduel  VI.  40  en  offre  des 
exemples  particulièrement  clairs  (d.  tome  XIV,  pi.  XIV,  1.  2;  pi.  XXII,  1.  10  et  11). 
Le  Graduel  Vat.  lat.  10.673  nous  en  donne  aussi  un  bel  exemple  (p.  30,  1.  2)  au-dessus 
d'un  torculus  dont  la  première  note  est  désagrégée.  Nous  rapprocherons  du  f  un  signe 
qui  ressemble  plutôt  à  un  oriscus,  mais  qui  reçoit  la  même  fonction  que  la  lettre  f ,  dans 
un  cas  similaire  :  JL  (p.  53,  I.  2;  p.  62,  1.  13,  même  pièce).  Peut-être  ajouterons-nous 
le  signe  qui  accompagne  un  scandicus  (p.  60,  1.  1  du  Benedictus))  nous  hésitons  cependant, 
car  ce  pourrait  être  un  «. 

En  même  temps  que  les  lettres  significatives,  nous  pouvons  mentionner  les  signes 
d'exponctuation.  Le  scribe  utilise  deux  petits  points  de  chaque  côté  du  neume  à  supprimer 
(vg.  n°  55*,  P-  )),  I.  3  5  P-  36,  I.  4)- 

Il  convenait  de  signaler  ces  quelques  exemples,  qui  prouvent  que  les  notateurs 
bénéventains,  au  moins  les  premiers,  n'ont  pas  ignoré  les  lettres  significatives  et  qu'ils 
savaient  les  utiliser  à  l'occasion.  Elles  sont  pour  eux  accidentelles,  en  ce  double  sens 
qu'ils  les  emploient  rarement,  et  d'ordinaire  pour  indiquer  une  rectification.  Au  fond, 
la  notation  bénéventaine  n'avait  guère  besoin  de  secours  des  lettres,  étant  par  elle-même 
suffisamment  riche  de  nuances  et  de  moyens  d'expression. 


CONCLUSION. 


Au  terme  de  cette  étude  sur  la  notation  de  l'Italie  Méridionale,  il  sera  peut-être 
loisible  de  répondre  à  la  question  qui  se  posait  au  début,  lorsque  nous  nous  demandions 
si  cette  notation  se  rangeait  du  côté  des  neumes-accents.  Nous  avons  décrit  minutieusement 
les  neumes,  cherché  leurs  nuances  et  suivi  leur  évolution,  nous  avons  multiplié  les 
reproductions  :  tout  ce  travail,  assez  fastidieux,  n'avait  d'autre  but  que  de  faire  comprendre 
les  planches  de  la  Paléographie  Musicale  ou  les  autres  fac-similés,  à  défaut  des  manuscrits 
eux-mêmes.  L'analyse  de  la  graphie  permet  maintenant  d'en  venir  à  quelques  conclusions 
d'ordre  général,  et  la  première  sera,  tout  naturellement,  de  qualifier  notre  notation,  puis 
de  la  comparer  aux  autres  écritures. 

On  aura  pu  se  convaincre  de  ce  fait  que  les  accents  l'emportent  sur  les  points  à  toutes 
les  époques  et  dans  toutes  les  régions  de  l'Italie  du  Sud.  Cette  constatation  suffirait 
à  classer  notre  notation.  Mais  il  y  a  plus  :  les  procédés  graphiques  nous  ont  montré  que 
bon  nombre  de  points,  plus  ou  moins  ronds  après  le  XIe  siècle,  dérivent  de  traits  plus 
longs;  nous  avons  même  parlé  de  punctum  descendant,  de  punctum  horizontal.  Si  les  plus 
anciens  manuscrits  pratiquent  le  petit  point  rond,  surtout  en  composition,  il  n'en  reste 
pas  moins  que  le  punctum.  en  soi,  a  pour  origine  un  accent,  et  ces  premiers  manuscrits 
en  portent  le  témoignage.  Aussi  l'aspect  «accent»  est-il  bien  plus  caractéristique  sur  ces 
manuscrits,  alors  que  les  documents  postérieurs  pourraient,  à  certains  égards,  faire  plus 
facilement  penser  aux  «  neumes-points  ». 

Par  conséquent,  le  caractère  dominant  de  la  notation  bénéventaine  à  toutes  les 
époques,  aussi  bien  que  le  caractère  certain  de  cette  notation  à  ses  débuts,  nous  obligent 
à  la  classer  parmi  les  notât i onsJLneu mes-accen t s . 

Cette  notation  n'a  d'ailleurs  guère  évolué,  si  du  moins  on  s'en  tient  à  la  forme 
essentielle  des  neumes  :  de  la  fin  du  Xe  siècle  jusqu'au  XIIIe,  parfois  même  jusqu'au 
XIVe  siècle,  l'Italie  Méridionale  pratique  la  même  écriture.  On  ne  constate  pas  de 
changement  radical  avant  le  triomphe  de  la  grosse  notation  carrée  ;  on  ne  trouve  pas  non 
plus  cette  transformation  profonde  qui  fait  passer  progressivement  des  neumes  français  à  la 
notation  carrée.  L'introduction  de  la  portée  n'a  pas  modifié  substantiellement  le  neume 
bénéventain  :  de  toutes  les  écritures,  c'est  peut-être  celle  de  l'Italie  du  Sud  qui  s'adapte 
le  plus  facilement  à  la  diastématie  et  aux  lignes;  seule  la  notation  messine  pourrait  lui  être 
comparée  à  cet  égard. 

Paléographie  XV.  20 


154  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


Il  n'en  reste  pas  moins  que  l'aspect  de  l'écriture  bénéventaine  présente  des  nuances 
d'une  époque  à  l'autre.  Deux  périodes  se  distinguent  nettement.  La  période  ancienne, 
celle  de  nos  premiers  manuscrits,  se  caractérise  par  une  vie  intense.  L'écriture  est  une 
cursive  rapide,  souple,  aux  nuances  nombreuses.  Au  cours  de  notre  étude,  nous  n'avons 
cessé  de  mentionner  à  part  ces  «  plus  anciens  manuscrits  »,  si  riches  de  forme  et  si 
expressifs  dans  le  tracé,  le  Missale  Antiquum,  de  Bénévent  plus  encore  que  tous  les  autres. 
Ces  documents  se  situent  à  la  fin  du  Xe  siècle  ou  dans  les  premières  années  du  XIe. 

Bientôt  le  souci  d'une  diastématie  précise  et  complète  modifie  sensiblement  l'allure 
de  la  notation,  au  dépens  de  la  vie  et  du  mouvement.  Tout  en  demeurant  très  expressive, 
l'écriture  se  fige  :  nous  l'avons  dite  plus  d'une  fois  «  stéréotypée  ».  C'est  peut-être  le  mot 
qui  convient  le  mieux  pour  caractériser  ces  neumes  anguleux,  nets,  précis,  dont  le  tracé 
généralement  large  s'accompagne  de  traits  obliques  extrêmement  maigres.  Au  début, 
les  neumes  restent  encore  relativement  fins,  assez  nerveux.  Mais  l'écriture  ne  tarde  pas 
à  se  faire  plus  grosse,  plus  calme,  plus  statique.  Au  XIIIe  siècle,  elle  commence  à  être 
moins  élégante.  Elle  finira  par  devenir  épaisse,  facilement  courtaude,  parfois  peu  soignée, 
et  ses  formes  abâtardies  seront  qualifiées  de  «  gothiques  »,  par  analogie  avec  l'écriture 
littéraire  allemande  du  XVe-XVIe  siècle. 

Telle  est,  dans  ses  grandes  lignes,  l'évolution  de  la  notation  de  l'Italie  Méridionale. 
Naturellement,  il  conviendrait  de  nuancer  ces  indications  générales,  en  les  appliquant 
à  chaque  copiste.  Les  nuances  entre  les  diverses  régions  seraient  plus  délicates  à  préciser. 
Le  Mont-Cassin  se  distinguerait  par  la  précision  du  trait.  C'est  lui,  semble-t-il,  qui  a 
donné,  dès  la  fin  du  Xe  siècle,  l'exemple  de  ce  »  style  régulier  »  qu'offre  l'écriture 
stéréotypée  du  XIe  siècle.  Le  manuscrit  du  Mont-Cassin  230  l'annonce  déjà,  bien  que  sa 
diastématie  soit  encore  relative.  L'époque  de  Didier  est,  dans  le  domaine  de  la  notation 
comme  dans  les  autres  domaines,  celui  de  la  grande  stylisation,  marquant  les  ateliers  pour 
plusieurs  années  encore,  puisqu'un  bon  demi-siècle  plus  tard,  la  notation  reste  relativement 
fine.  Le  Mont-Cassin  se  recommande  par  ses  neumes  propres,  bien  tracés,  parfaitement 
mis  en  page. 

La  région  de  Bénévent  imite  bientôt  le  Mont-Cassin,  tandis  que  la  région  de  Bari 
subirait  moins  cette  influence  cassinienne,  gardant  un  aspect  moins  stylisé,  malgré 
l'épaississement  du  trait.  Elle  serait  aussi  un  peu  moins  anguleuse,  surtout  sur  la  côte 
dalmate.  Ce  dernier  caractère  est  plus  net  au  nord  du  Duché  et  surtout  dans  la  notation 
de  transition. 

Ces  nuances  régionales  sont  au  total  assez  minimes  :  elles  ne  justifieraient  pas  des 
distinctions  d'écoles  ou  de  styles.  Il  n'y  a  pas  de  différences  caractéristiques  permettant 
d'attribuer  à  coup  sûr  un  manuscrit  à  une  zone  plutôt  qu'à  une  autre.  On  se  voit  tout 
au  plus  orienté  vers  le  centre  Bénévent-Mont-Cassin,  ou  vers  la  périphérie. 

Les  manuscrits  de  transition  se  distinguent  mieux,  mais  par  eux  s'établit  une  certaine 
continuité  avec  la  notation  de  l'Italie  Centrale,  de  sorte  que  la  notation  de  l'Italie  du  Sud, 
si  caractéristiques  que  soient  ses  témoins,  ne   peut   pas  nous  apparaître  comme  isolée. 


CONCLUSION.  155 


Pour  le  Xe  siècle,  les  rapprochements  sont  difficiles,  en  l'absence  de  témoins  suffisants; 
dès  le  Xle  siècle  on  suit  une  certaine  continuité,  de  Bari  jusqu'à  Arezzo;  il  ne  s'agit  certes 
pas  de  confondre  les  écritures,  mais  de  constater  des  ressemblances,  plus  ou  moins 
accentuées  :  il  était  important  de  signaler  qu'elles  existent. 

D'autres  rapprochements  peuvent  être  faits  encore.  La  notation  bénéventaine  offre  des 
similitudes  graphiques  avec  d'autres  notations,  hors  d'Italie.  C'est  à  la  notation  messine 
qu'il  conviendrait  de  s'arrêter  surtout.  On  fera  entre  elles  bien  des  rapprochements  dans 
l'aspect  des  neumes,  qu'il  s'agisse  de  l'écriture  cursive  du  début  ou  de  l'écriture  sur  lignes, 
car  l'évolution  est  semblable;  on  remarquerait  en  particulier  certaines  clivis,  ou  l'allure 
du  porrectus,  ou  l'oriscus  bénéventain  et  le  punctum  long  de  Laon.  L'une  comme  l'autre, 
ces  deux  notations  se  prêtent  excellemment  à  la  liaison  des  neumes  et  à  leur  combinaison 
en  groupes  complexes,  allant  jusqu'aux  longues  chaînes  de  neumes.  Et  pourtant  nous  ne 
constatons  pas  d'influences  d'une  région  sur  l'autre  :  il  y  a  simplement  parallélisme. 

Si  l'on  voulait  trouver  des  influences,  c'est  du  côté  des  manuscrits  aquitains  qu'il 
faudrait  se  tourner.  Mais,  ici,  les  rapprochements  portent  sur  la  tradition  musicale, 
neumatique  ou  mélodique,  et  non  sur  la  graphie;  tout  au  plus,  fera-t-on  des  comparaisons 
entre  les  crochets  du  quilisma  aquitain  et  le  crochet  de  liquescence,  entre  la  virga  courbe 
aquitaine  et  un  punctum  liquescent  bénéventain  :  ce  ne  sont  que  rapprochements  vagues 
et  uniquement  apparents.  Remarquons  cependant  que  dans  les  deux  notations,  les  descentes 
de  neumes  subpunctis  sont  verticales,  comme  les  climacus. 

On  pourra  enfin  confronter  la  notation  de  l'Italie  du  Sud  avec  celle  de  Saint-Gall, 
pour  comparer  les  procédés  servant  à  indiquer  les  nuances.  Tout  en  employant  nombre  de 
procédés  semblables,  la  notation  de  l'Italie  du  Sud  l'emporte  par  la  richesse  des  moyens 
d'expressions  :  elle  dépasse  encore  Saint-Gall,  pour  le  Xe  siècle  du  moins.  C'est  d'ailleurs 
cette  diversité  des  moyens  d'expression  qui  dispense  la  notation  bénéventaine  de  recourir 
habituellement  aux  lettres  significatives,  qu'elle  n'ignore  pourtant  pas. 

Cette  comparaison  sommaire  entre  les  diverses  notations,  ainsi  que  la  description 
du  domaine  de  la  notation  bénéventaine,  montre  que  celle-ci  ne  constitue  pas  un 
phénomène  isolé.  Faute  de  documents  il  nous  reste  difficile  de  démontrer  son  origine, 
mais  on  voit  qu'elle  se  rattache  au  même  tronc  que  les  autres  :  elle  n'est  qu'un  rameau. 
Ce  rameau  présente  ses  caractères  propres,  mais  cependant  on  passe  insensiblement 
de  l'Italie  Centrale  à  l'Italie  du  Sud.  Si  nous  ne  relevons  pas  de  contaminations  dans 
l'écriture,  nous  possédons  quelques  manuscrits  où  la  diversité  des  notations  prouve 
la  venue  de  scribes  d'autres  contrées. 

Le  répertoire  liturgique,  avec  des  archaïsmes,  témoins  du  vieux  rite  romain;  l'adoption 
rapide  de  très  nombreux  tropes  et  séquences;  l'étude  des  variantes  musicales,  constituent 
autant  de  preuves,  parmi  les  plus  évidentes,  que  l'Italie  du  Sud  n'est  pas  un  monde  séparé. 
La  richesse  neumatique  des  manuscrits  et  tous  leurs  détails,  la  forme  même  des  neumes 
et  les  rapports  avec  d'autres  notations  s'ajoutent  à  ces  preuves.  Il  convient  peut-être 
de  nuancer  l'impression  que  le  tome  XIV  de  la  Paléographie  Musicale  aurait  pu  laisser 


156  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


dans  certains  esprits  :  moins  que  d'isolement  bénéventain,  il  conviendrait  de  parler  de 
conservatisme.  Ce  ne  serait,  sur  ce  point  particulier  de  la  «  tradition  grégorienne  »,  que 
se  conformer  à  l'histoire  générale. 

Indépendamment  des  créations  locales,  l'Italie  du  Sud  a,  en  effet,  reçu  sa  liturgie  et 
son  chant  de  Rome,  pour  une  bonne  partie;  puis,  un  nouvel  apport  lui  a  fait  adopter 
le  répertoire  grégorien,  avec  la  notation  neumatique;  plus  tard  se  manifestent  certaines 
influences  aquitaines,  en  attendant  d'autres  influences  au  Bas  Moyen  Age.  Une  certaine 
évolution  se  constate  à  l'intérieur  de  toute  cette  région,  mais  elle  est  très  lente  sauf 
au  début  du  XIe  siècle.  Cette  évolution  ne  brise  pas  la  tradition  :  elle  est  homogène. 
En  ce  qui  concerne  la  notation,  elle  se  ramène  à  la  perte  de  nombreuses  nuances  et  à  la 
modification  d'aspect  que  subissent  les  neumes  pour  être  tracés  sur  lignes.  De  cursive, 
la  notation  bénéventaine  est  devenue  brisée  et  «  stéréotypée  »  par  une  adaptation 
intrinsèque,  sans  influence  graphique  étrangère,  sans  connaître  non  plus  les  formes  rondes 
d'autres  notations;  elle  suit  la  même  évolution  que  l'écriture  littéraire. 

Toutes  ces  considérations  montrent,  pour  leur  part,  qu'il  n'y  a  qu'une  seule  écriture 
neumatique,  se  subdivisant  en  diverses  graphies  qui  constituent  autant  de  familles. 
Il  convenait  de  s'arrêter  à  l'étude  d'une  de  ces  familles  qu'on  n'estimera  sans  doute  pas  la 
moindre  en  intérêt,  tant  pour  la  connaissance  de  la  paléographie  musicale  proprement  dite, 
que  pour  le  progrès  d'autres  branches  de  la  musicologie  et,  avant  tout,  du  chant  grégorien. 


TABLEAU  GENERAL 


DES  PRINCIPALES  FORMES  DE   NEUMES  BÉNÉVENTAINS. 


Le  tableau  suivant  groupe  les  exemples  de  neumes  qui  accompagnent  l'étude  sur  la  notation 
bénéventaine.  Les  formes  évidées  ont  été  maintenues  sans  changement  afin  de  faire  mieux  voir 
la  manière  dont  les  scribes  traçaient  les  neumes. 


vIRga        /^IU'HMHM 

1  2  3         4        5         6        7       8         9       10       11       12        13        14        15 

T  if  4l  G  1\  ~\  *ïl  $%  (l>  s*  P  a 

16    17    18    19    20    21   22    23   24   25   26    27    28    29 


PUNCTUM    i   i   <•>*«•«'-  —   \  V   /%   ^   ^ 

30   31    32   33   34   35    36    37  38    39  40    41    42    43 

*-i     y»     /m     0     -"»      0d     &  s***'  *-*     /+ 

44           45         46         47         48          49         50  51  52             53 


PES 


54       55         56        57         58  59  60  61        62         63         64        65  66 

67        68         69 


Pes  Inflatilia 


70         71 


158  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


clivis   ^^/l/I^AAAATVll^ 

72   73    74   75    76   77    78     79    80    81    82    83    84 


1  <ï)  *ïl  'tI  -» 

85    86     87    88   89 


TORCULUS        A      J\       J)J)J\J\JKûJ\J{Ajl 

90    91    92     93     94     95     96    97    98    99   100   101 


Ji    S\      A  J\     A  <\ 

102    103    104    105    106    107 


PORRECTUS       -yT)       A/VVTTV'JI/V 

108    109    110    111    112    113   114   115   116    117   118 


>  >  i  S  v  i  '  i  >  )  }  ~>  ->  «* 


SCANDICUS 

119   120   121  122   123   124   125   126   127    128  129   130   131    132 


.-J  j  j  s  J 

133       134      135       136      137 


Gradata  J*  *r         ^çC»       ^^J 

138  139  140  141 


CLIMACUS  |        \        \       I         -        \       *'»      "\  \       j       ^ 

142   143    144   145   146   147   148   149   150   151   152 


TABLEAU    D'ENSEMBLE    DES    NEUMES    BÉNÉVENTAINS.  159 

NEUMES  JSl      j^      ^     W       /J 


RESUPINI 

153  154       155       156        157 


NEUMES 
FLEXI 


NEUMES 
SUBPUNCTIS 


■A   P    J1  P  -A  .-A    -n    A    --i   j,   .--. 

158    159    ,60  161    162  163    164    165    166   167    168 

J;  h   <s>.  J;  Jj  >,  a   a  r-,  s-, 

169   17°    Ï71  172  173  174    175    176    177    178 


AA\ 


CHAINES 
DE  NEUMES. 

179  180  181 


PUNCTUM  - 

D'APPOSITION      182       183       184 


J    J    ï    ~H    m~\    ~\-i\\    "ivin 


antécédente 

185        186      187        188        189  190  191 


subséquente  "~       "        —       ?      T      *\      "*      J"-      f\      V      J*      S      J 

192        193        194      195       196       197        198        199  200      201      202      203      204 

205      206       207       208 


~-*  .~~  *••  <*A 


multiple  ~1       "^      -A---      i"       /"      r      r 

209         210  211         212        213       214      215        216  217        218         219       220 

221  222        223 


160  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


STROPHICUS        * 

224     225 


ORISCUS  1      1      J      /,       «      ^      «      j      j      j     J      J     /      H 

et  ses  composés 

226      227       228  229        230      231       232     233    234     235    236      237      238      239 


240    241     242    243      244      245      246      247     248      249     250    251     252    253    254    255 


QUILISMA  J      J       J 

256      257      258 


NEUMES  l      A      A      <S      J      A       J 

A    BOUCLE  259     260       261        262      263       264        265 


Salicus      J     J      J      J      J,      JL,  J 
266  277   268   269   270   271   272 

Crochet      1  \  -j, 

273  274  275 

NEUMES 
LIQUESCENTS 

Accent  aigu         H  M      H     t      f      I      1    .1      t      I     t 

276   277  278  279  280   281   282  283  284  285  286   287   288   289   290 
291   292   293   294   295   296   297   298   299 


Accent  grave 


TABLEAU    D'ENSEMBLE    DES    NEUMES    BÉNÉVENTAINS.  161 


300  301  302   303  304   305   306  307  308  309   310  311   312   313  314 

V   1    1    *    ~\    t>   fo  <&   '\   \    ~*   -y   •* 

315  316  317   318   319   320   321   322   323   324   325    326   327 


Pes  volubilis 


Oriscus 
liquescent 


Divers 


328        329  330 

331  332  333  334  335      336      337      338      339 

340  341  342  343  344       345         346         347       348 

X  w  V  1  ? 

349        350  351  352  353 


CLES  Z       G 

C  (carré)  et  G        354   355 


GUIDONS  SJS/*'////        / 

356   357   358    359    360     361     362    363     364     365 


s  s    s  s   s    s  s  S' S 

367  368  369  370  371  372  373         374         375 


Paléographie  XV.  21 


NOTICE   DESCRIPTIVE   SUR    LE   MANUSCRIT   BENEVENT   VI-34. 


Le  Graduel  de  Bénévent  VI-34,  anciennement  25  (1),  compte  actuellement  288  folios  de 
223x145  mm  environ.  La  justification  de  l'espace  noté  mesure  212x117  mm.  La  première  page 
de  la  phototypie  reproduit  les  dimensions  de  l'original;  les  pages  suivantes  sont  réduites  d'un 
cinquième  environ. 

Notre  manuscrit,  plus  complet  que  les  autres  Graduels  de  Bénévent,  a  perdu  quelques  folios  : 
le  début  même  du  manuscrit  avec  le  titre  et  l'incipit  Ad  te  levavi,  ainsi  que  la  feuille  qui  suivait 
le  folio  16;  ces  deux  feuillets  ont  dû  être  arrachés,  probablement  en  raison  de  leur  initiale  décorée. 

Il  manque  aussi  quelques  folios  à  la  fin  du  manuscrit,  dans  le  Kyriale.  Dans  cette  même  partie, 
l'ordre  des  pages  est  perturbé.  Les  deux  derniers  cahiers  sont  incomplets.  Le  relieur  a  réuni  les 
feuillets  subsistants,  mais  sans  tenir  compte  de  leur  ordre;  pour  rétablir  cet  ordre,  il  faut  transporter 
le  bifolium  287-288''  entre  les  folios  278v  et  279.  Le  manuscrit  s'arrêterait  donc,  en  fait,  au 
folio  286v.  Après  ce  folio,  il  doit  encore  manquer  deux  feuillets,  qui  compléteraient  le  Kyriale. 

C'est  après  les  disparitions  et  le  déplacement  indiqués  que  la  numérotation  a  été  inscrite; 
de  la  même  main  que  celle  des  autres  manuscrits  liturgiques  de  Bénévent,  elle  pourrait  remonter 
au  XVIIe  siècle. 

Après  ces  indications  concernant  l'état  extérieur  du  manuscrit,  il  est  nécessaire,  avant 
d'analyser  son  contenu  liturgique,  d'examiner  successivement  l'œuvre  du  copiste  du  texte,  celle  du 
décorateur  et  enfin  celle  du  notateur. 

Ecriture.  —  Chaque  page  est  réglée  de  41  lignes,  tracées  à  la  pointe  sèche;  le  copiste  emploie 
pour  son  texte  les  lignes  5,  9,  13,  etc.  L'écriture  est  l'œuvre  d'une  seule  main,  très  régulière  et  bien 
formée,  que  le  Professeur  Lowe  assigne  à  la  «  période  de  maturité  »  de  l'écriture  bénéventaine 
(XP-XIPs.). 

Au  fol.  184,  l'écriture,  quoique  de  dimensions  plus  petites,  paraît  toujours  de  la  même  main. 
Par  contre,  les  pièces  ajoutées  aux  folios  24ÔV  et  273v  appartiennent  à  une  époque  un  peu  plus 
tardive.  Les  additions  des  folios  5,  226"  et  2Ô6r,  semblent  du  XIIIe  siècle  :  les  deux  premières 
sont  encore  bénéventaines,  mais  la  dernière,  avec  ses  formes  arrondies,  appartient  à  la  gothique 
italienne.  Au  f.  121 v,  on  relève  encore  quelques  mots  en  minuscule  ordinaire,  ajoutés  par  une  main 
trahissant  l'habitude  de  la  bénéventaine. 

Dans  le  cours  du  texte  liturgique,  les  abréviations  sont  extrêmement  rares,  car,  toutes  les 
syllabes  supportant  des  neumes,  elles  doivent  être  écrites  intégralement;  mais  dans  les  rubriques 
on  en  trouve  davantage.  Voici  la  liste  des  principaux  mots  abrégés,  selon  le  mode  ordinaire 
d'abréviation  : 

dans  le  texte  mélodique  :  per,  pro  (rarement);  les  désinences  -bus,  -que,  et  Vin  final. 

dans  les  rubriques  :  atite,  dicit,  dixit,  ecclesia,  gloria,  in,  inter,  omnibus,  post,  primo,  quia, 
quoniam,  sacerdos,  -tur. 

Les  mots  coupés  en  fin  de  ligne  ne  portent  pas  de  trait  d'union  à  la  césure. 

Cette  série  d'indices  fixe  la  transcription  du  texte  au  tournant  du  Xle-XIIe  siècle.  Mais, 
comme  dans  les  manuscrits  liturgiques  l'écriture  littéraire  est  souvent  archaïsante,  il  sera  bon 
de  contrôler  cette  donnée  paléographique  par  l'étude  de  la  décoration  du  manuscrit. 

(1)  Les  manuscrits  de  Bénévent  ont  été  cotés  en  1904.  Dans  les  Analecta  hymnica,  par  exemple  au  vol.  47, 
p.  24,  n°  97,  le  présent  manuscrit  est  désigné  sous  le  n°  25. 


NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR    LE    MANUSCRIT    BÉNÉVENT    VI-34.  163 

Décoration.  —  Les  manuscrits  liturgiques  de  l'église  de  Bénévent  peuvent,  au  seul  point  de  vue 
de  la  décoration,  se  classer  en  deux  groupes  :  les  manuscrits  à  initiales  de  style  bénéventain 
(n°  i,  2,  10)  et  les  manuscrits  influencés  par  l'école  du  Mont-Cassin  (n°  4,  6,  8,  11,  12,  20).  Dans 
les  grandes  initiales,  cette  influence  cassinienne  est  plus  sensible  que  dans  les  petites  lettrines, 
d'un  genre  universellement  répandu  dans  l'Italie  du  Sud. 

Dans  le  VI-34,  les  petites  initiales,  au  début  de  l'Introït  de  chaque  messe,  sont  au  nombre 
d'environ  160;  elles  se  composent  de  bandeaux  peints,  de  couleurs  criardes,  se  terminant  en  têtes 
de  monstres,  en  palmettes  ou  parfois  en  feuilles  lancéolées.  C'est  là  le  style  inférieur  des  manuscrits 
de  l'Italie  du  Sud,  également  pratiqué  au  Mont-Cassin  (1)  avant  l'abbatiat  de  Didier,  c'est-à-dire 
avant  l'influence  de  l'art  byzantin. 

La  seule  initiale  de  grande  dimension  actuellement  conservée  dans  le  manuscrit,  —  la  page 
du  titre  et  celle  de  la  messe  du  Jour  de  Noël  ont  disparu,  —  est  l'R  du  dimanche  de  Pâques  (f.  123). 
La  panse  de  l'R  est  constituée  par  un  fonds  mosaïque  sur  lequel  serpente  le  trait  foncé  d'un 
entrelac,  qui  semble  comme  incrusté  dans  la  mosaïque.  On  reconnaît  là  le  genre  des  grandes 
initiales  des  manuscrits  cassiniens,  décorés  au  temps  de  Didier  (1058-1087)  ou  d'Oderise  (1087- 
1105).  Mais  il  faut  avouer  que  l'exécution  est  ici  inférieure  aux  productions  cassiniennes  du 
XIe-XIIe  siècle.  L'enlumineur  bénéventain  devait  avoir  sous  les  yeux  un  modèle  qu'il  a  essayé 
d'imiter,  dans  la  mesure  très  limitée  de  ses  moyens. 

Les  chiens  enserrés  dans  les  entrelacs  de  la  lettrine  dénotent  encore  l'influence  cassinienne  (2), 
mais  c'est  surtout  le  fonds  cloisonné  de  la  mosaïque  qui  nous  permet  de  remarquer  cette  influence. 
On  en  déduit  approximativement  l'époque  d'exécution  du  manuscrit  lui-même  :  ce  genre  nouveau 
de  décoration  apparaît  au  Mont-Cassin  au  temps  de  l'abbé  Didier,  et  de  là  exerce  son  influence  sur 
les  ateliers  environnants  vers  la  fin  du  XIe  siècle  et  jusqu'au  milieu  du  XIIe. 

L'étude  de  la  décoration  confirme  donc  les  indications  tirées  de  l'examen  de  l'écriture.  Ces 
indices  chronologiques  vont  être  affermis  par  l'étude  de  la  notation. 

Notation.  —  En  guise  de  portée,  le  notateur  utilise  la  réglure  préparée  à  l'avance  :  les  trois 
lignes  tracées  à  la  pointe  sèche,  qui  se  trouvent  au-dessus  du  texte  littéraire,  lui  servent  de  repère 
pour  les  neumes. 

La  ligne  <\x\fa  est  colorée  en  rouge,  celle  du  do  en  jaune,  sauf  oubli. 

Les  lettres-clés  sont  très  nombreuses.  Le  VI-34  est  un  des  manuscrits  qui  en  emploie  la  plus 
grande  variété;  on  y  relève  les  clés  suivantes,  que  nous  plaçons  dans  l'ordre  de  la  hauteur  mélodique 
qu'elles  indiquent  : 
c   :  partout, 
b  :  f°  29,  147 v,  163... 
a  :  f°  163,  245v... 

£  :   f°  94  (dans  l'addition  de  la  marge  inférieure). 
F  :  partout. 

D  :  f°  I22v,  I29v,  i74v,  2i9v... 
Z  :  f°  32,  126,  I29v,  131,  243... 

r  :  f°  24v,  26v,  126,  I29v,  131,  I74v...  (uniquement  dans  les  séquences  ou  les  tropes). 
Parfois  la  clé  manque  (f°  I99v),  parfois  elle  n'est  pas  à  la  place  qu'il  convient.  Ces  erreurs  de 
clés,  dont  quelques  exemples  ont  déjà  été  signalés  (3),  sont  décelées  par  comparaison  avec  les  autres 

(1)  On  trouvera  dans  la  Bibliotheca  Casinensis  plusieurs  planches  en  couleur  donnant  des  exemples  de  ce  genre 
d'initiales  :  voir  vol.  I  (1873),  tab.  XI,  XII,  etc. 

(2)  «  Les  figurines  de  chiens  gouaches  en  blanc  ou  en  rose,  sont,  au  milieu  du  XIe  siècle,  comme  autant 
d'estampilles  de  l'école  du  Mont-Cassin  >.  Em.  Bertaux,  L'Art  dans  P Italie  méridionale,  Paris  1904,  p.  201. 

(3)  Voir  p.  112.  On  y  ajoutera  les  exemples  suivants  :  f°  94  (Corn.  Lutum)  avec  correction  en  marge;  f°  215, 
au  milieu  de  la  ligne  3.  —  Ce  genre  d'erreur  se  rencontre  aussi  dans  d'autres  manuscrits  bénéventains,  vg.  le  n°  145, 
dans  la  Communion  Qui  medilaâitur. 


164  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


manuscrits  bénéventains,  ou  par  l'étude  intrinsèque  de  la  pièce  :  le  décalage  introduit  par  ces 
erreurs  n'affecte  jamais  une  pièce  entière,  mais  seulement  l'une  des  portées.  Remarquons,  enfin, 
que  ces  erreurs  portent  uniquement  sur  la  place  du  demi-ton,  sans  supprimer  la  diastématie,  qui 
demeure  toujours  aussi  rigoureuse,  comme  si  la  clé  était  exacte. 

De  la  diastématie  précise  et  de  la  forme  des  neumes,  il  a  été  longuement  traité  dans  ce 
volume  (i),  dans  les  pages  consacrées  à  la  notation  bénéventaine.  Il  suffira  de  rappeler  que  la 
disparition  de  la  forme  dentelée  du  quilisma  nous  fournit  un  indice  de  datation  :  notre  manuscrit 
serait  à  placer  après  la  seconde  moitié  du  XIe  siècle. 

On  ne  doit  pourtant  pas  dater  sa  transcription  longtemps  après  cette  époque,  car  la  grande 
variété  des  clés  employées  témoigne  d'un  certain  archaïsme.  Au  cours  du  XIIe  siècle  en  effet  l'usage 
des  lettres  clés  a  été  universellement  réduit  à  deux  :  c  et  F;  les  autres  clés,  en  Italie  Centrale 
du  moins,  disparurent  très  vite  des  manuscrits  liturgiques. 

Le  grand  nombre  de  clés  du  manuscrit  VI-34  empêchant  de  placer  la  transcription  à  une  date 
trop  avancée  dans  le  cours  du  XIIe  siècle,  les  indications  tirées  de  la  notation  confirment  donc 
la  date  à  laquelle  les  considérations  précédentes  nous  avaient  amenés  déjà.  La  graphie  des  neumes 
elle-même  nous  place  au  moment  où  l'écriture,  après  avoir  pris  une  forme  régulière,  «  stéréotypée  », 
commence  à  s'épaissir  un  peu,  tout  en  restant  parfaitement  nette.  Notre  manuscrit  est  donc 
postérieur  au  milieu  du  XIe  siècle  et  antérieur  à  la  seconde  moitié  du  XIIe  :  on  ne  se  tromperait 
sans  doute  pas  en  fixant  pour  date  approximative  les  années  1080- 1 120. 

Analyse.  —  Les  considérations  paléographiques  précédentes  nous  ont  fixé  sur  la  date  du 
manuscrit  :  l'analyse  du  contenu  liturgique  nous  aidera  à  en  déterminer  la  provenance. 

Le  calendrier,  reconstitué  par  la  liste  des  fêtes  de  saints  dressée  plus  loin,  à  la  table  analytique 
du  manuscrit,  oriente  les  recherches  vers  l'église  de  Bénévent.  En  effet,  outre  les  fêtes  de  saints 
du  Graduel  grégorien,  nous  relevons  les  fêtes  suivantes  : 

a)  f°  51  :  In  Sce  Scolastice;  b)  f°  53  :  Vig.  Sci  Ben(edicti);  c)  f°  53  :  Natl  ejusdem;  d)  f°  168  : 
In  ven  S.  Mich(aelis)  arch.;  e)  f°  21  lv  :  N  scor  Nazarii  et  Celsi;  f)  f°  21 2V  :  In  scor  VII  fr(atr)um 
Mach(abeorum);  g)  f°  226  v  :  S.  Barthol(omei)  apostoli;  h)  f°  230  :  Eo  die  decoll  S.  Johannis  Bap.  ; 
i)  f°  231 v  :  In  scor  duodecim  fratrum;/,)  f°  236'  :  Vigilia  omnium  scor.;  k)  f°  236''  :  Omnium  Scor, 

dans  cette  liste,  on  distingue  plusieurs  fêtes  relativement  récentes  (f,  h,  j,  k),  qui  ne  nous 
renseignent  guère  sur  l'origine  du  manuscrit,  parce  qu'elles  se  rencontrent  à  peu  près  partout.  — 
D'autres  sont  communément  répandues  en  Italie  du  Sud  {a-d).  La  fête  des  Douze  Frères  martyrs 
est  particulière  à  Bénévent;  la  présence  d'une  messe  propre  pour  S.  Barthélémy  ne  fait  que 
confirmer  cette  provenance  (cf.  tome  XIV,  p.  450). 

La  litanie  des  Saints  (f°  121 v)  nous  fournit  quelques  indices  non  négligeables  :  sancte  Januari, 
sancte  Barbati.  Le  premier  nom  indiquerait  le  diocèse  de  Naples,  s'il  était  seul;  mais  le  second 
confirme  la  provenance  bénéventaine  du  manuscrit. 

Par  ailleurs  les  additions  faites  en  marge  de  cette  litanie  par  une  main  non  bénéventaine 
du  XIIe-XIIIe  siècle  font  penser  que  le  manuscrit  devait  servir  à  ce  moment  à  l'usage  d'un 
monastère  bénédictin  de  Bénévent  :  sancte  Bénédicte  ora  pro  (nobis);  sancte  Maure  ora  (pro  no)bis; 
omnes  sancti  mona(chi  et)  eremite  orate  pro  (nobis). 

Au  milieu  de  la  litanie,  on  lit  en  interligne  les  additions  suivantes,  de  la  même  main  que  les 
précédentes  :  sancte  Niçoise  ora  pro  nobis  (2);  sancta  Scholastica  ora  pro  nobis. 

Il  est  malheureusement  impossible  de  préciser  davantage  d'après  ces  seules  données  et  de 
déterminer  pour  quelle  église  de  Bénévent  le  manuscrit  a  été  écrit  et  dans  quel  monastère 
bénédictin  il  fut  ensuite  transporté. 

(1)  Signalons  deux  additions  en  notation  bénéventaine  très  fine  (f°  168  et  171),  ainsi  qu'une  addition  en  notation 
carrée  au  f  °  266. 

(2)  L'addition  de  S.  Nicolas  s'explique  facilement  après  la  translation  des  reliques  à  Bari  en  1087,  et  surtout 
à  la  suite  d'un  miracle  opéré  à  Bénévent  à  la  fin  du  XIe  siècle  par  l'intercession  du  saint  thaumaturge. 


NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR    LE    MANUSCRIT    BÉNÉVENT    VI-34.  165 

Particularités  du  Graduel.  —  L'étude  des  pièces  contenues  dans  le  Graduel  ou  le  Tropaire 
confirmeraient,  s'il  en  était  encore  besoin,  la  provenance  bénéventaine  du  manuscrit. 

Dans  la  présente  analyse,  nous  nous  bornerons  à  signaler  les  particularités  d'ordonnance  ou  de 
transcription  des  pièces  du  Graduel  (i),  puis  nous  étudierons  les  séquences  et  les  tropes. 

A.  Le  Graduel.  —  f°  5V  :  le  graduel  Qui  sedes  est  intitulé  «  Tractus»  par  erreur. 

f°  9V  :  on  ne  trouve  ici  que  le  dernier  quart  du  cantique  Benedictus  es  in  firmamento. 
A  Bénévent,  on  ne  chantait  qu'un  quart  du  cantique  à  chacun  des  quatre  samedis  des  Quatre-Temps 
C'était  au  samedi  de  Quatre-Temps  de  mars,  premier  mois  de  l'année  dans  l'antique  chronologie 
romaine,  que  l'on  commençait  le  cantique;  le  dernier  quart  se  chantait  donc  en  décembre.  Cette 
manière  de  distribuer  le  cantique  n'est  pas  spécifiquement  bénéventaine,  mais  se  rencontre  aussi 
dans  l'usage  «  Vieux  romain  »  consigné  dans  le  Graduel  de  Sainte-Cécile  du  Transtévère. 
écrit  en  107 1  (2). 

f°  11  :  le  dimanche  qui  suivait  le  samedi  des  Quatre-Temps  ne  comportait  primitivement 
aucune  messe.  L'anticipation  de  la  vigile  au  samedi  matin  permit  la  célébration  d'une  synaxe. 
On  reprit  d'abord  au  IVe  dimanche  de  l'Avent  la  messe  du  mercredi,  Mémento.  C'est  le  cas,  ici, 
dans  le  VI-34.  Mais  une  note,  de  main  bénéventaine  du  courant  du  XIIe  siècle,  précise  que  cet 
introït  ne  se  chante  plus  alors  :  on  reprenait  les  pièces  du  samedi,  comme  l'indique  la  même  main 
quelques  pages  plus  haut  (f°  8V). 

f°  22v  :  après  l'offertoire  Elegerunt  de  saint  Etienne,  d'origine  gallicane  (3),  on  lit  l'incipit  de 
l'offertoire  grégorien  In  virtute  tua. 

f°  45  :  Alléluia  Ingressa  Agnes  :  ce  texte  emprunté  à  l'une  des  antiennes  de  l'Office,  est 
adapté,  comme  les  alléluias  Adducentur  des  Vierges  et  Veni  Domine,  sur  la  mélodie  de  l'alleluia 
Paratum.  Dans  l'édition  vaticane,  le  jubilus  finit  sur  mi,  mais  le  verset  sur  ré.  Cette  divergence 
de  finale  s'explique  par  une  difficulté  d'enchaînement  entre  la  vocalise  de  l'alleluia  et  le  verset  (4). 

La  tradition  manuscrite  témoigne,  par  les  nombreuses  divergences  de  transcription  et  les 
retouches  de  la  mélodie,  que  la  solution  du  problème  ne  paraissait  pas  toujours  facile,  surtout  si  l'on 
partait  d'une  tradition  inexacte.  Le  présent  manuscrit  témoigne  lui  aussi  de  la  difficulté  par  les 
divergences  et  les  retouches  constatées  à  l'enchaînement  de  la  vocalise  et  du  verset  :  ici,  pour 
Ingressa  Agnes,  la  ligne  de  fa  a  été  remontée  d'un  degré  et  la  place  du  demi-ton  est  conforme 
à  celle  qui  a  été  adoptée  pour  le  V.  Veni  Domine  (f°  il).  Mais,  au  V.  Paratum  (f°  259v),  on  a 
adopté  une  intonation  différente  :  cette  même  intonation  figurait  de  première  main  au  V.  Adducentur 
(f°  2Ç)V)  où  elle  a  été  grattée,  puis  remplacée  par  l'intonation  normale. 

f°  50v  :  Offertoire  Diem  festum  de  sainte  Agathe.  On  trouvera  un  autre  témoin  de  cet  offertoire 
dans  le  fragment  de  manuscrit  reproduit  par  Bannister  à  la  tavola  8oa  de  ses  Mouumenti  Vaticani^ 
Le  texte  est  adapté  sur  la  mélodie  de  l'offertoire  Laudate  Dominum  (f°  90). 

f°  54  :  Alia  missa.  Après  la  messe  du  Commun  des  Abbés,  suit  une  seconde  messe,  précédée 
d'un  trope  :  c'est  la  messe  Vir  Dei  Benedictus,  qui  se  rencontre  dans  bon  nombre  de  manuscrits 
italiens  et  aquitains  (cf.  P.  M.,  t.  XIII,  p.  38;  Epheitier.  lilurg.  53,  1939,  p.  153  et  166). 

f°  56,  57v>  59v  :  La  psalmodie  des  Introïts  de  la  Septuagésime,  de  la  Sexagésime  et  de  la 
Ouinquagésime  est  suivie  de  l'incipit  d'un  verset  que  les  anciens  témoins  du  Graduel  intitulent 
Versus  ad  repetendum.  Après  ce  verset,  l'antienne  est  reprise  au  milieu  et  non  au  début.  Il  n'est  pas 

(1)  Le  témoignage  du  VI-34  a  été  relevé  dans  les  tableaux  comparatifs  des  pièces  étudiés  par  le  R.  P.  Uelalande, 
O.  P.,  Le  Graduel  des  Prêcheurs,  Paris  1949. 

(2)  Cf.  D.  GEORGI,  De  liturgia  romani pontificis  ///(Rome  1744),  p.  444  :  deux  rubriques  en  capitales  signalent 
la  division  du  cantique  en  trois  parties. 

(3)  Cf.  Ephemerides  liturgicœ  48  (1934),  p.  143  et  sq. 

(4)  Cf.  J.  BORREMANS,  L  Alléluia  f.  Paratum  cor,  dans  la   Tribune  de  S.  Gervais,  XXII  (1921),  p.  281  sq. 
et    321    sq.   —   Dom  J.   GAJARD,  A  propos  de  chromatisme  et  de  restitution   mélodique,  dans  Revue  Grégorienne 

VII  (1922),  p.  177-185- 


166  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


sûr  que  ce  soit  la  tradition  primitive.   Il  semble  qu'après  le    Versus  ad  repetendum  l'antienne  se 
reprenait  au  début. 

Le  Carême  s'étend  du  f°  6\  (fer.  1 1 1 1  capt  jejunii)  au  f°  122  (Sabbato  Sancto).  Cette  période 
du  Carême  dans  les  manuscrits  bénéventains  a  été  longuement  étudiée  dans  le  tome  XIV.  Nous 
ajouterons  simplement  une  remarque  plus  spéciale  concernant  la  communion  évangélique  Lutum 
fecit  du  mercredi  du  Grand  Scrutin.  On  constate  sur  notre  Graduel  une  trace  évidente  du  désaccord 
qui  règne  entre  les  manuscrits  bénéventains  pour  l'intonation  de  cette  communion  (f°  94).  Dans 
la  marge  inférieure,  une  main  a  corrigé  l'intonation  fautive  de  la  communion  (sol,  la,  si,  do),  en 
indiquant  l'intonation  usuelle  des  manuscrits  cassiniens  (n°  133,  141,  145).  Mais  une  autre  main, 
assez  différente  et  qui  rappelle  l'écriture  des  anciens  manuscrits  de  Bénévent,  a  ajouté,  à  droite, 
l'intonation  en  usage  à  Sainte-Sophie  :  In  sancta  Sophia.  On  rapprochera  cette  précision 
intéressante  de  l'indication  concernant  la  station  du  mercredi  des  Cendres  dans  le  n°  2  :  ad  sanctam 
Sophiam.  Il  est  possible  que  cette  correction  ait  été  faite  lors  du  passage  des  manuscrits  dans  la 
bibliothèque  de  Sainte-Sophie. 

f°  mv,  Intr.  Jiidica  Domine  nocentes  me  :  cet  introït  s'achève  par  l'invocation  Domine  virtus 
salutis  meœ,  comme  l'introït  Ne  derelinquas  me,  du  7e  ton.  Toute  la  tradition  neumatique  donne 
dans  ces  deux  introïts  la  même  finale  en  tetrardus.  Mais  dans  l'introït  Judica  cette  finale  est  suivie 
du  IVe  ton,  conformément  aux  indications  concordantes  de  la  majorité  des  tonaires  et  des  Graduels. 
Le  problème  de  l'enchaînement  de  l'antienne  et  de  la  psalmodie  a  causé  des  perturbations  dans  la 
tradition  manuscrite  (1).  Notre  Graduel  a  bien  la  finale  en  tetrardus  mais  avec  la  psalmodie  du 
VIIe  ton  au  lieu  du  IVe.  Une  main  contemporaine  a  corrigé  la  fin  de  l'antienne  et  la  psalmodie  : 
finale  mi  et  psalmodie  du  IVe  ton,  pour  les  rendre  conformes  à  l'ensemble  de  la  tradition  béné- 
ventaine  (2). 

f°  I22v  :  C'est  à  cette  page  que  commence  l'Office  du  Dimanche  de  Pâques.  Aucun  titre  ne  le 
signale.  Au  bas  du  f°  122,  se  termine  la  messe  du  Samedi-Saint  avec  la  prosuie  de  l'Alleluia 
Laudate.  Sans  transition,  on  trouve  au  verso  le  trope  Quem  queritis,  qui  introduit  la  messe  du 
Dimanche  de  Pâques. 

A  l'introït  fait  suite  l'annonce  de  la  Résurrection  Jam  Christus  Dominus  resurrexit.  R?.  Deo 
gratias  (f°  I23v);  c'est  une  antique  acclamation  bénéventaine  analogue  à  celle  de  la  liturgie 
milanaise,  mais  avec  une  mélodie  plus  simple  (3).  On  notera  qu'à  Milan  l'annonce  pascale  est 
restée  fixée  au  Samedi-Saint,  alors  que  Bénévent  reporte  à  la  messe  du  dimanche  cette  annonce  de 
la  Résurrection. 

De  même,  l'alleluia  Resurrexit  (f°  126),  réservé  à  la  messe  du  Samedi-Saint  par  les  plus  anciens 
manuscrits  bénéventains  (4),  est  affecté  à  la  messe  du  dimanche  par  le  VI-34.  On  notera  que  le 
second  verset  de  cet  alléluia  est  précédé  d'un  Non,  de  seconde  main,  indiquant  sa  suppression. 

Avant  la  communion  (f°  I28r),  on  lit  la  mélodie  de  l'invitation  à  la  paix  :  «  Diaconus  dicat  : 
Afferte  nobis  pacem.  Chorus  :  In  nomine  Christi)}.  Cette  monition  propre  aux  manuscrits  de 
Bénévent  (n°  2,  4),  se  faisait  après  le  chant  du  Libéra  nos.  C'est  sans  doute  un  vestige  de  l'ancienne 
liturgie  bénéventaine.  La  mélodie  est  proche  de  l'invitation  milanaise  à  la  paix  (5). 

(1)  Cf.  Dom  U.  BOMM,  Der  Wechsel  der  Modalitàtsbestimmung  in  der  Tradition  der  Messgesànge  itn  IX. 
bis  XIII.  Jhdt.  (Einsiedeln  1929),  p.  47. 

(2)  Dans  le  n°  55,  la  finale  de  l'antienne  est  en  tetrardus  et  la  psalmodie  du  IVe  ton;  dans  le  n°  2,  la  finale  de 
l'antienne  primitivement  en  do  a.  été  grattée  et  remplacée  par  la  finale  en  mi. 

(3)  MAGISTRETTI,  Manuale  ambrosianwn,  Pars  II,  p.  211.  —  A?itiphonale  missarum  juxta  ritum  sanctœ  Ecclesiœ 
Mediolanensis  (Rome  1935),  p.  202.  —  L'annonce  pascale  milanaise  est  notée  en  neumes  dans  le  sacramentaire 
ambrosien  de  Lodrino  du  Xe  siècle. 

(4)  Ajoutons  que  cet  alléluia  se  retrouve  aussi,  avec  la  même  mélodie  qu'à  Bénévent,  dans  le  Graduel  de 
Sainte-Cécile  du  Transtévère,  daté  de  1071  (Manuscrit  Phillipps  16.069). 

(5)  Anliphonale  missarum...  p.  619. 


NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR    LE    MANUSCRIT    BÉNÉVENT    VI-34.  167 

h'Ite  missa  est  qui  suit,  est  adapté  sur  le  début  de  la  mélodie  de  l'Alleluia  In  virtute  (f°  146). 
L'offertoire  Jésus  stetit  n'est  en  réalité  que  l'un  des  versets  de  l'offertoire  Angélus  du  jour  de  Pâques. 
Plutôt  que  de  reprendre  ce  dernier,  notre  manuscrit  fait  d'un  verset  une  antienne. 

f°  I53v  :  Litanies  Majeures.  Comme  dans  les  autres  Graduels  bénéventains,  les  antiennes 
de  la  procession  ne  sont  pas  transcrites  à  la  fin  du  manuscrit,  mais  précèdent  les  chants  de  la 
messe.  Elles  sont  complétées  par  des  antiennes  pour  la  procession  du  dimanche  et  pour  diverses 
circonstances.  Le  tableau  suivant  indique  l'origine  des  pièces  adoptées  par  notre  manuscrit.  Une 
première  colonne  est  réservée  aux  plus  anciens  témoins  du  Graduel  (1),  dans  les  colonnes  suivantes, 
on  trouvera  l'indication  de  la  présence  des  pièces  étudiées  dans  les  manuscrits  bénéventains, 
italiens,  français  et  aquitains  (Aq  =  aquitains  seuls),  allemands. 

f°  i66v  :  Offertoire  Veniens  vir.  Cet  offertoire,  dont  le  texte  est  emprunté  à  la  légende  de 
Judas  Cyriaque  sur  l'Invention  de  la  Croix,  se  rencontre  aussi  dans  les  Graduels  italiens  et 
aquitains.  L'offertoire  Protège  qui  suit,  bien  que  noté  dans  la  plupart  des  manuscrits,  ne  figure  pas 
dans  les  plus  anciens  témoins  du  Graduel.  Par  ailleurs,  l'examen  du  texte  montre  que  nous  sommes 
en  présence  d'une  secrète  désaffectée.  On  peut  donc  conclure  que  cette  pièce  n'est  probablement 
pas  d'origine  romaine. 

f°  168  :  In  vert  S.  Mich.  arch.  (même  titre  dans  le  n°  141).  Il  faut  lire  In  veneratione,  avec 
les  manuscrits  n°  1,  2  (?),  10,  et  non  Inventio  Sancti  Michaelis  archangeli,  titre  fautif  que  l'on 
rencontre  parfois  (n°  4,  6,  12,  18,  224),  mais  qui  doit  être  restitué  ainsi  :  In  ven(era)tio...  Cette  faute 
s'explique  par  la  confusion  avec  le  titre  de  la  fête  du  3  mai  :  Inventio  sanctœ  crucis.  La  fête  du 
8  mai  marque  l'anniversaire  de  la  dédicace  de  l'église  du  Mont-Gargan  en  l'honneur  de  saint  Michel 
(cf.  n°  2,  f°  /9V)  :  In  veneratïone  S.  Michaelis  arch.  in  monte  gargano.  Le  nombre  des  versets 
alléluiatiques  et  des  séquences  montre  l'importance  de  cette  fête  en  Italie  du  Sud.  Les  manuscrits 
bénéventains  (sauf  le  n°  54)  ignorent  la  fête  romaine  du  29  septembre. 

f°  177 v  :  Communion  Non  pro  his  rogo,  pour  la  Vigile  de  l'Ascension.  Cette  communion  est 
propre  aux  Graduels  de  l'Italie  du  Sud  (n°  1,  2,  4,  6,  10,  12,  141)  et  à  celui  de  Gubbio  (Paris,  B.  N. 
nouv.  acq.  1669),  dont  on  connaît  les  relations  avec  les  manuscrits  bénéventains.  Cette  pièce 
appartient  en  fait  par  son  style  aux  antiennes  de  l'Office  :  elle  figure  dans  l'Antiphonaire  de 
S.  Loup  de  Bénévent  (f°  165)  et  dans  plusieurs  antiphonaires  de  l'Italie  Centrale  à  la  Vigile 
de  l'Ascension. 

f°  i8ov  :  Offertoire  Viri  Galilei  :  pièce  primitive,  qui  a  malheureusement  disparu  du  Graduel 
romain.  Elle  figure  encore  au  Graduel  des  Prêcheurs, 

f°  189"'  :  L'offertoire  Confirma  est  intitulé  par  erreur  5V^(uentia). 

f°  192  :  Offertoire  Factus  est  repente.  Pièces  propres  aux  manuscrits  de  Bénévent  (n°  2,  4,  6,  10) 
et  de  Gubbio,  construite,  comme  l'ingressa  bénéventaine  Factus  est  (n°  2  et  4),  sur  le  texte  de 
la  communion  grégorienne  de  la  Pentecôte.  La  mélodie  n'a  aucun  rapport  avec  le  genre  musical 
de  l'ancien  répertoire  bénéventain.  Quelques  formules  sont  empruntées  à  l'offertoire  Elegerunt. 
L'offertoire  Factus  est  doit  donc  se  ranger  dans  la  catégorie  des  pièces  romano-bénéventaines.  Le  Non 
ajouté  au-dessus  de  l'intonation  avertit  de  la  suppression  du  chant  à  une  époque  postérieure  (cf.  f  °  1 260). 

f°  207  :  Pour  la  procession  du  dimanche  dans  l'octave  de  S.  Pierre,  notre  manuscrit  ajoute 
la  grande  antienne  Dum  duceretur,  tirée  des  Acta  Pétri.  Cette  antienne  de  procession  est  également 
donnée  par  plusieurs  documents  d'Italie  du  Sud  et  d'Italie  Centrale. 

f°  2I2V  :  Les  chants  de  la  messe  de  la  Transfiguration  sont  ceux  que  la  tradition  assigne 
habituellement  au  dimanche  de  la  Trinité,  fête  qui  n'existait  pas  à  Bénévent,  ni  à  Rome,  durant  les 
premiers  siècles  du  Moyen  âge.  C'est  une  particularité  bénéventaine.  Remarquons  dans  cette  messe 
le  Trait  Benedicamus  Patretu,  très  peu  répandu  et  dont  notre  manuscrit  est  l'un  des  très  rares 
témoins. 

(1)  Cf.  Dom  R.  J.  Hesbert,  Antiphonale  Missanitn  Sextupler,  n°  201*  et  sqq. 


ANTIENNES    DES   LITANIES   MAJEURES    DU   VI    34 
comparées  au  reste  de  la  tradition  grégorienne 


Fol. 

INCIPIT 

B     C     K     S 

BÉN. 

ITAL. 

Fr.  Aq. 

All. 

153» 

Ego  sum  Deus 

+    +    + 

+ 

+ 

+ 

+ 

154 

Populus  Syon 

+    +           + 

+ 

+ 

+ 

+ 

Exclamemus  omnes 

+    +    +    + 

+ 

+ 

+ 

+ 

Parce  Domine,  parce 

+    +    + 

+ 

+ 

+ 

+ 

154v 

Peccavimus,  Domine,  peccavimus 

+ 

+ 

Aq. 

Libéra  Domine  populum 

+    +    + 

+ 

+ 

+ 

+ 

Nec  observavimus 

+ 

(  +  ) 

155 

Pro  pace  regum 

+ 

+ 

155v 

Timor  et  tremor 

+ 

+ 

+ 

+ 

156 

Rogamus  te  Domine  Deus  quia 

+ 

+ 

156v 

Iniquitates  nostrae 

In  tribulatione  clamamus 

+    +           + 

+ 
+ 

+ 
+ 

+ 

+ 

Multa  sunt  Domine 

+    +    + 

+ 

+ 

Aq. 

157 

Peccavimus,  Domine,  et  tu  iratus 
In  tribulationibus  exaudi  nos 

+           + 

+ 
+ 

+ 

+ 

+ 

Deprecamur  te 

+           + 

+ 

+ 

+ 

+ 

Redime  Domine  de  interitu 

+    + 

+ 

+ 

157v 

In  cotidianis  dominicis  diebus. 

Signum  salutis 

+ 

+ 

Aq. 

Deus  de  cœlis 

+ 

+ 

158 

Oportet  nos 

+ 

+ 

Aq. 

(  +  ) 

158v 

Oremus  dilectissimi 
O  pietatis  Deus 

+ 
+ 

+ 
+ 

+ 

+ 

159 

Omnipotens  Deus  méestorum 

+ 

+ 

+ 

159v 

Sicut  pastor 

Pro  serenitate. 

+ 

+ 

Aq. 

Non  nos  demergat 

+           + 

+ 

+ 

+ 

+ 

Inundaverunt 

+    +    + 

+ 

+ 

+ 

+ 

160 

Non  in  justificationibus 

Pro  pluvia  postulanda. 

+ 

+ 

+ 

(+) 

Recordare  Domine,  quid 

+           + 

+ 

+ 

Ubi  sunt  misericordiaï 

+           + 

+ 

+ 

Aq. 

160v 

Exaudi  Domine  populum  tuum  confit. 
Domine  rex  omnipotens,  Creator 
Respice  cuncta 
Exaudi  Domine  populum  tuum  toto 

+    +    + 

+ 

+ 
+ 

+ 

+ 

+ 

161 

Exaudi  nos  Domine  qui  exaudisti 
In  tcmpore  belli. 

+    +    + 

+ 

+ 

+ 

+ 

Miserere  Domine  plebi 

+    +    + 

+ 

+ 

+ 

+ 

Terribile  est 

-f- 

(  +  ) 

NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR    LE    MANUSCRIT    BÉNÉVENT    VI-34.  169 

f°  219'  :  Messe  de  la  Vigile  de  l'Assomption,  suivie  d'une  «autre  messe».  Le  VI-34  combine 
deux  formulaires  différents.  Pour  la  messe  du  jour,  nous  avons  Vultum  tuum,  la  messe  ancienne. 
Cependant,  après  l'offertoire  Offereutur,  dont  on  n'a  ici  que  l'incipit,  suit  l'offertoire  Assumpta  est, 
fort  répandu  dans  les  manuscrits  italiens  (f°  226). 

f°  226  :  Messe  romano-bénéventaine  de  S.  Barthélémy  (cf.  P.  M.  t.  XIV,  p.  450). 

f°  234  :  Communion  Sint  lumbi  vestri  :  cette  pièce,  non  primitive,  figure  dans  la  tradition 
manuscrite  sous  trois  formes  différentes  :  i°)  la  mélodie  en  deuterus,  du  présent  manuscrit,  qui  se 
retrouve  dans  les  manuscrits  bénéventains  ou  italiens  (v.  g.  Vallicel.  C.  52).  Le  début  est  adapté  sur 
la  communion  Fidelis;  la  deuxième  partie,  à  partir  d'expeetantibus,  sur  la  finale  de  la  communion 
Justorum  anima.  —  2°)  la  mélodie  d'Aix-la-Chapelle  XII,  adaptée  sur  la  communion  Dico  autan 
vobis.  —  30)  la  mélodie  des  manuscrits  basilicaux  (n°  271.  274). 

f°  234''  :  Communion  Nos  autem  adaptée  sur  la  mélodie  de  la  communion  Dico  autem  vobis. 
On  la  retrouve  attestée  dès  le  IXe  siècle  dans  les  antiphonaires  sans  notation.  La  communion 
Per  signum  crucis,  plus  fréquente  dans  la  tradition  italienne,  a  été  ajoutée  de  seconde  main  au  f °  246''. 

f°  242  et  sqq.  Messe  de  saint  Martin,  propre  aux  manuscrits  italiens  et  bénéventains.  L'introït 
Beatus  Mattinus  est  adapté  sur  l'introït  In  virtute  tua,  mais  emprunte  quelques  formules  à  d'autres 
introïts  du  VIIe  mode. 

Le  graduel  Dixerunt  est  adapté  sur  la  formule  des  graduels  du  Ve  mode  :  l'intonation,  par 
exemple,  est  prise  au  graduel  Suscepimus. 

L'offertoire  O  virum  est  adapté  sur  l'offertoire  Dextera  Domini. 

La  Communion  Sacerdos  Dei  est  adaptée,  non  sans  quelques  maladresses,  sur  la  communion 
Posuisti. 

f°  247  sqq.  Dimanches  après  la  Pentecôte.  A  partir  du  XIVe  dimanche,  la  numérotation  des 
dimanches  est  en  retard  d'un  point  (voir  Tableau  analytique). 

A  propos  de  la  série  des  dimanches  après  la  Pentecôte,  nous  nous  bornerons  à  trois  remarques 
d'ordre  général  :  la  place  de  la  messe  Omnes  gentes,  la  liste  des  graduels,  la  liste  des  alléluias. 

1)  La  messe  Omnes  gentes  a  été  introduite  dans  la  série  des  dimanches  après  la  Pentecôte  à 
une  date  relativement  tardive.  On  ne  la  trouve  pas  dans  les  antiphonaires  du  chant  «  vieux- 
romain  »  (1).  Quant  aux  manuscrits  bénéventains,  ils  se  divisent  sur  ce  point  :  quelques-uns  placent 
la  messe  Omnes  gentes  avant  le  dernier  dimanche  après  la  Pentecôte  (n°  2,  4?  6,  12),  comme  d'ailleurs 
les  deux  missels  cassiniens  (n°  141  et  148);  mais  le  plus  ancien  témoin  du  chant  grégorien 
à  Bénévent  (n°  1),  auquel  se  joignent  les  VI-34  et  VI-35,  placent  la  messe  Omnes  gentes  au 
VIIe  dimanche,  comme  la  plupart  des  manuscrits  grégoriens. 

2)  La  liste  des  graduels  est  identique  dans  tous  les  manuscrits  de  Bénévent,  à  l'exception  d'une 
seule  différence,  la  place  du  graduel  Beata  gens  de  la  messe  Omnes  gentes.  La  liste  du  VI-34, 
avec  le  Beata  gens  en  7e  lieu,  se  rattache  à  la  tradition  de  Corbie  et  de  Senlis.  dont  elle  ne  diffère 
que  par  l'insertion  du  graduel  Oculi  omnium  après  Domine  refugium,  comme  dans  plusieurs  autres 
listes.  La  liste  des  deux  missels  cassiniens  (n°  141  et  148)  diffère  à  peine  de  celle  de  Bénévent  . 
le  n°  141  ajoute  deux  pièces  complémentaires  pour  les  dimanches  surnuméraires;  le  n°  148  a  une 
inversion  accidentelle  des  deux  graduels  des  7e  et  8e  dimanches. 

3)  La  liste  des  alléluias  présente  beaucoup  plus  de  variété  que  celle  des  graduels.  Ne  pouvant 
aborder  ici  ce  sujet  trop  vaste,  il  suffira  de  dire  que  notre  manuscrit  se  rapproche  du  VI-35 
et  du  VI-38  de  Bénévent. 

Comme  particularité  de  notation,  on  remarquera  le  j?  placé  sous  la  clé  de  fa,  au  f°  248,  dans 
la  communion  Cantabo. 

(1)  La  rubrique  du  Blandiniensis  «  Ebdomata  VII  ista  ebdomata  non  est  in  antefonarios  romanos  »,  est  donc 
à  interpréter  dans  un  sens  strict  :  le  copiste  a  voulu  désigner  ici  les  témoins  de  la  tradition  romaine  de  Rome,  dans 
lesquels  la  messe  Omnes  gentes  ne  figure  pas  du  tout  (sauf  l'Introït  dans  le  Graduel  de  Ste  Cécile  du  Transtévère). 

Paléographie  XV.  .  22 


170  PALÉOGRAPHIE    MUSICALE. 


f°  265 v  :  Missa  pro  defunctis.  A  côté  des  éléments  connus  de  la  messe  de  Requiem  figurent 
quelques  pièces  de  rechange  :  1  graduel,  I  offertoire,  plusieurs  antiennes  de  communions  tirées 
de  l'Office  des  Morts. 

f°  267-273 v  :  Série  des  alléluias  du  Commun  des  Saints,  avec  ou  sans  prosuies. 
f°  274  :  Kyriale.  Sur  les  interversions  de  feuillets,  voir  plus  haut,  p.   162.  L'ordre  de  lecture 
se  rétablit  ainsi  : 

la  suite  du  f°  278v  se  trouve  au  f°  287, 
le  début  du  f°  279  au  f°  288v,  dernière  ligne, 
la  fin  du  manuscrit  au  f°  286v  (Kyrie  sans  tropes). 
Parmi  les  tropes  du  Kyriale  s'est  glissée  la  litanie  des  Ténèbres,  étudiée  par  Dom  J.  Pothier 
dans  la  Revue  du  Chant  grégorien  XI (1903),  p.  133-140.  La  même  litanie  figure  dans  le  manuscrit 
de  Bénévent  VI-35,  au  milieu  du  Kyriale. 

B.  Le  Séquentiaire.  —  Dans  le  manuscrit  VI-34,  comme  dans  les  autres  anciens  manuscrits 
bénéventains  (n°  2,  4,  6,  10).  les  séquences  sont  distribuées  à  leur  place  liturgique,  dans  le  corps 
du  manuscrit,  et  non  groupées  à  la  fin  en  un  recueil  séparé.  Cet  usage  est  moins  traditionnel  que  la 
séparation  du  Graduel  et  du  Prosaire,  telle  qu'on  peut  l'observer  dans  le  Cassiniensis  546  ou  dans 
d'autres  manuscrits  italiens  et  étrangers. 

Les  séquences  sont  désignées  sous  le  titre  Seq.,  terme  qui  est  employé  par  les  manuscrits 
allemands,  de  préférence  à  prosa.  Dans  le  Blandiniensis,  écrit  au  VIIIe-IXe  siècle,  séquentiel  désigne 
la  longue  vocalise  qui  prolonge  l'alleluia  grégorien.  Les  paroles  adaptées  à  cette  vocalise  ont  été 
intitulées  Hyinnus  par  Notker,  mais  ce  terme  trop  générique  a  été  rapidement  remplacé  pas 
sequentia.  A  l'époque  où  fut  transcrit  notre  manuscrit,  sequentia  et  prosa  sont  devenus  synonymes 
et  désignent  aussi  bien  les  paroles  adoptées  sur  les  jubilus  alléluiatiques  que  les  compositions 
originales  pour  la  mélodie  comme  pour  le  texte. 

De  tous  les  manuscrits  bénéventains,  le  VI-34  s'avère  le  plus  riche  en  proses,  puisqu'on 
y  compte  55  pièces,  dont  une  quarantaine  seulement  se  retrouve  dans  les  autres  Prosaires  de 
Bénévent  ou  du  Mont-Cassin  (1).  Mais  il  convient  de  remarquer  que  les  anciens  livres  bénéventains 
(n°  2,  4,  6,  10)  sont  tous  lacunaires.  Une  autre  considération  se  présente  comme  plus  intéressante 
et  plus  solide.  Les  grandes  fêtes  sont  pourvues  de  deux  proses  :  une  prose  bénéventaine  suivie  d'une 
autre  prose  d'origine  étrangère.  Cette  combinaison  de  pièces  locales  avec  des  pièces  originaires 
d'Italie,  d'Aquitaine  ou  d'Allemagne  peut  être  considérée  comme  une  confirmation  de  la  date 
proposée  plus  haut  :  le  VI-34  est  postérieur  aux  autres  Graduels-tropaires  de  Bénévent.  Par  contre, 
il  ne  contient  aucune  des  séquences  attribuées  par  Bannister  à  la  «  seconde  période  ».  Une  seule 
serait  de  l'époque  de  transition. 

On  relève  36  proses  communes  aux  manuscrits  italiens  et  au  VI-34,  mais  il  faut  distinguer 
les  proses  propres  aux  seules  manuscrits  italiens  —  une  dizaine  —  de  celles  qui  ont  été  chantées 
également  en  d'autres  régions.  Et,  parmi  celles-ci,  il  convient  de  faire  une  place  à  part  aux 
séquences  de  diffusion  universelle;  elles  sont  signalées,  dans  le  tableau  qui  suit,  par  un  astérisque, 
Notre  tableau  présente  la  liste  des  proses  du  VI-34  comparé  avec  l'ensemble  de  la  tradition,  telle 
qu'on  peut  la  résumer  en  quelques  colonnes.  Pour  les  séquences  notkériennes  et  sangalliennes. 
nous  renverrons  à  l'édition  de  VV.  von  den  Steinen  (2).  Dans  les  colonnes  de  provenance  des 
manuscrits,  les  chiffres  indiquent  la  fréquence  de  chaque  pièce  dans  les  témoins  que  nous  avons  pu 
consulter.  Les  croix  marquent  la  présence  des  séquences. 

(1)  N°  134,  136,  145,  116  :  on  notera  que  ce  dernier  manuscrit  représente  une  combinaison  des  usages  italiens 
et  cassiniens  (v.  plus  haut,  p.  112,  n°  1). 

(2)  Notker  der  Dichter  (Bern  1948),  Editionsband. 


NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR    LE    MANUSCRIT    BENEVENT    VI 


-34. 


171 


SÉQUENCES   DU   VI   34 


Fol. 

Date 

INCIPIT 

Anal. 

Vol. 

Hymn. 

Page 

BÉN. 

Cas. 

ITAL. 

Etr. 

NOTK. 

lv 

Ier  dim.  Avent  (i) 

(2) 

Ecce  jam  Christus 
Creator  omnium  rerum 

37 

14 

-     1 

;  1 

3 

3 

IIe  dim.  Avent  (i) 

(2) 

Qui  venturus  es  veni 
Christi  laudemus 

2 

1 

4v 

13  Décembre 

Ecce  jam  sancta 

.  1 

5v 

IIIe  dim.  Avent 

Jam  propinquat 

;  2 

llv 

IVe  dim.  Avent 

Condolens  orbem 

14 

Nativité  N.  S.      1 

Nato  canant  omnia 

53 

41 

+ 

2 

9 

+ 

18 

-    m  (1) 

Gratuletur  omnis 

50 

195 

1 

18v 

-                   -  (2) 

Christi  hodierna  pangimini 

53 

25 

1 

17 

+ 

21v 

S.  Etienne 

Hanc  concordi  famulatu 

53 

345 

1 

4 

+ 

p.  14 

24v 

S.  Jean,  Ev. 

Johannes  Jesu  Christo 

53 

276 

2 

15 

+ 

p.  16 

26» 

SS.  Innocents 

Rex  magne  Deus 

7 

151 

1 

+ 

34 

Epiphanie 

Gaudent  omnes  ccelicolœ 

37 

22 

3 

1 

48 

Purification 

Qui  purgat  animas 

10 

21 

+ 

1 

19 

126 

Pâques 

Fulget  praeclara 

53 

62 

+ 

2 

11 

+ 

131 

Lundi  de  Pâques 

Die  nobis  quibus 

53 

69 

+ 

2 

12 

+ 

133v 

Mardi 

Christi  hodierna  celebremus 

40 

45 

+ 

1 

4 

135v 

Mercredi 

Clara  gaudia 

53 

71 

+ 

2 

16 

+ 

137v 

Jeudi                       (1) 

Ad  sepulchri 

53 

91 

138 

-                          (=) 

Ostio  sepulchri 

54 

21 

140v 

Vendredi 

Nunc  exultet  omnis 

53 

126 

+ 

2 

+ 

142v 

Samedi 

Cantemus  cuncti  melodum 

53 

60 

+ 

2 

3 

+ 

p.  132 

145 

Dim.  in  Albis 

Ecce  vicit  radix  David 

53 

73 

+ 

2 

14 

+ 

146v 

Ier     Dim.  après  Pâques 

Eia  recolemus  laudibus  * 

53 

23 

+ 

2 

11 

+ 

148v 

IIe      —      —        — 

O  pater  optime,  sancto 

53 

105 

+ 

1 

150 

IIIe     —      —        — 

Laudet  ecce  per  omne 

53 

107 

+ 

1 

+ 

151v 

IVe      —      —        — 

Sancta  cunctis  letitia 

40 

44 

+ 

+ 

164 

SS.  Phil.  et  Jacques 

Laude  dignum  mens 

+ 

1 

165v 

Inv.  de  la  Croix 

Aime  fulget  crux 

37 

25 

+ 

1 

11 

166 

—      —       — 

Laus  tibi  Deus,  Pater 

37 

17 

+ 

2 

3 

169 

S.  Michel  (1) 

Nostra  tuba  Deo  nostro 

53 

315 

+ 

1 

169v 

-        (2) 

Summi  régis  archangele 

53 

312 

+ 

2 

16 

+ 

174v 

Dédicace 

Ad  templi  hujus  limina 

53 

402 

+ 

1 

10 

+ 

179v 

Ascension 

Rex  omnipotens  die  hod. 

53 

111 

+ 

1 

12 

+ 

182v 

Dim.  après  Ascension 

Ascendit  Deus  in  jubilo 

37 

33 

+ 

2 

3 

187v 

Pentecôte  (1) 

Sancti  Spiritus  adsit  * 

53 

119 

+ 

1 

13 

+ 

p.  54 

188v 

(2) 

Advenit  spiritus  sanctus 

37 

34 

+ 

2 

2 

199 

-S.  Jean  Baptiste  (1) 

Precursor  Christi  et 

53 

273 

+ 

(  +  ) 

172 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


Foi.. 

Date 

INCIP1T 

Anal. 

Vol. 

Hymn. 

Page 

BÉN. 

Cas. 

Itai.. 

Etr. 

NOTK 

200 

S.  Jean  liaptiste  (2) 

Nativitas  precursoris  liod. 

53 

270 

+ 

1 

2 

+ 

204v 

SS.  Pierre  et  Paul  (1) 

Principis  ecclesiarum  ista 

53 

335 

+ 

1 

205v 

-       (2) 

Pulchra  prepollet  in  arva 

53 

341 

+ 

2 

+ 

208v 

S.  Paul 

Sancte  Paule,  pastor  bone 

23 

253 

- 

1 

2 

+ 

134 

210v 

Octave  des  Apôtres 

Almiflua  turba  celestis 

37 

238 

2 

1 

213* 

Transfiguration 

Benedicta  semper  sancta 

53 

139 

4- 

1 

20 

+ 

P- 

218v 

S.  Laurent 

Laurenti  David 

53 

283 

+ 

14 

+ 

p.    64 

224 

Assomption  (1) 

Beata  tu  Virgo  Maria 

53 

192 

+ 

2 

4 

(  +  ) 

224v 

(2) 

Aurea  flore  primae  matris 

53 

186 

+ 

1 

5 

+ 

227* 

S    Barthélémy 

Adest  nunc  praeclara  sol. 

53 

221 

+ 

230v 

Decol.  de  S.  Jean-Bapt. 

Aime  mundi  rex  Christe 

37 

187 

+ 

1 

8 

232 

Nativité  de  N.  D. 

Plaudite  laudes  nunc 

53 

167 

+ 

1 

235v 

SS.  Simon  et  Jude 

Clare  sanctorum  senatus  * 

53 

367 

+ 

1 

17 

+ 

p.    80 

240 

Toussaint 

Ecce  pulchra  canora 

53 

200 

+ 

1 

2 

+ 

243 

S.  Martin 

Candida  cantia  melos 

53 

392 

+ 

3 

+ 

246 

S.  André 

Candunt  sydera  melliflua 

53 

213 

+ 

1 

Le  Tropaire.  —  Les  tropes  sont  répartis,  comme  les  proses,  à  leur  place  liturgique,  dans 
le  corps  du  Graduel.  A  la  fin  cependant,  un  supplément  groupe  une  série  additionnelle  de  grands 
tropes.  Nous  en  donnons  le  tableau  comparatif,  comme  pour  les  séquences.  On  remarquera  que 
les  Analecta  Jiymnica  n'éditent  que  les  tropes  rythmiques  (1)  et  non  les  tropes  en  prose. 

Il  ne  faut  pas  oublier  d'autre  part  qu'une  mélodie  peut  avoir  été  chantée  partout,  alors  que 
tel  trope  de  cette  mélodie  n'a  eu  qu'une  diffusion  très  restreinte  :  ainsi  nous  n'avons  relevé  le  texte 
Deus  geuitor  que  dans  notre  manuscrit,  mais  sa  mélodie  (Kyrie  XVIII  de  la  Vaticane)  a  été 
des  plus  répandues.  Il  en  va  de  même  de  la  «laus  »  Aureas  arce,  d'origine  probablement  cassinienne, 
dont  la  mélodie,  celle  du  Gloria  III  de  la  Vaticane,  a  été  chantée  en  Italie  du  Nord,  en  Allemagne 
et  en  Angleterre. 

GRANDS    TROPES   DU   VI    34 


Fol. 

Incipit  du  Trope 

Anal.  Hymn. 

Vol.   17 

BÉN. 

Cas. 

ITAL. 

Etr. 

Vaticane 

ad  KYRIE 

Kyrie 

123v 

Ad  monumentum 

p.  186 

275* 

Aime  Pater 

187 

32,  129,  278v 

Auctor  cœlorum 

168 

+ 

+ 

+ 

287 

Cantemus  cuncti 

92 

+ 

+ 

+ 

+ 

XIV 

276v 

Christe  cœlorum 

188 

+ 

+ 

274v 

Cœlum  terramque 

187 

185v 

Cunctipotens  genitor 

50 

+ 

+ 

+ 

+ 

IV 

277 

Deus  genitor  aime 

189 

XVIII 

(i)  La  liste  des  manuscrits  cités  dans  cette  édition  est  souvent  insuffisante  ou  incomplète. 


NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR    LE    MANUSCRIT    BÉNÉVENT    VI-34. 


173 


Fol. 

Incipit  du  Trope 

Anal.  Hymn. 

Vol.  47 

BÉN. 

Cas. 

ITAL. 

Etr. 

Vaticane 

ad  KYRIE  (suite) 

237 

Deus  Pater  majestatis 

170 

+ 

+ 

+ 

276 

Dévote  canentes 

173 

+ 

+ 

274 

In  prassepe  Christus 

191 

277 

Magne  Michael 

190 

275 

Pater  excelse 

169 

+ 

+ 

+ 

221' 

Virginis  odas 

193 

+ 

ad  GLORIA  (Laus) 

Gloria 

172' 

Aureas  arce 

272 

+ 

+ 

III 

124 

Cives  superni 

219 

+ 

+ 

+ 

+ 

XI 

32 

Cœtus  in  arce 

276 

+ 

+ 

I 

287v 

Laudat  in  excelsis 

226 

+ 

+ 

1 1  ad  libitum. 

238 

Laus  tua  Deus 

282 

+ 

+ 

288 

Quem  cives 

+ 

+ 

+ 

+ 

XV 

17 

Quem  Patris  ad  dextram 

230 

+ 

+ 

+ 

+ 

XI 

186 

Qui  Deus  et  rector 

244 

+ 

+ 

+ 

XIV 

129v 

Rex  hodie  Christus 

273 

+ 

+ 

II  ad  libitum. 

222,  280' 

Ut  possimus 

+ 

+ 

XI 

ad  SANCTUS 

Sanctus 

20 

Admirabilis 

+ 

+ 

+ 

+ 

283 

Altissimeque  rector 

+ 

+ 

176 

Cœlestia  sidéra 

285' 

Corona  justitiae 

+ 

I 

285 

Deus  Pater  ingenitus 

+ 

+ 

+ 

+ 

I 

35 

Immortalis  et  verus 

318 

+ 

181 

Invisibiliter 

+ 

190 

Perpetuo  lumine 

316 

+ 

+ 

+ 

+ 

IV 

282v 

Quem  Cherubim 
ad  Hosanna 

+ 

+ 

+ 

241 

Laudes  Deo 

345 

+ 

+ 

+ 

+ 

283v 

Pie  Christe 

357 

+ 

+ 

XV 

285 

[Salvifica] 

+ 

+ 

ad  AGNUS  DEI 

Agnus 

181v 

Ad  dextram  Patris 

388 

+ 

+ 

+ 

20' 

Adsis  placatus 

383 

284 

Bénigne  Pater 

390 

+ 

+ 

+ 

241' 

Fulgida  qui 

+ 

+ 

I  ad  libitum. 

284v 

O  Christe  piisime 

391 

+ 

II 

190' 

Quem  laudant 

35' 

Rex  regum 

+ 

176v,  284v 

Salus  et  vita 

389 

+ 

+ 

+ 

174 


PALEOGRAPHIE    MUSICALE. 


On   notera  le   trope   «  ad   regnum  »,  à   la   fin    du    Gloria   laus   tua  (238 v),  très   répandu   en 
Aquitaine,  mais  plus  rare  en  Italie  du  Sud  (cf.  n°  10,  134). 

Notre  manuscrit  contient  enfin  un  certain  nombre  de  mélodies,  sans  tropes.  Voici  le  relevé 
de  celles  qui  furent  adoptées  par  la  Vaticane  : 
Kyrie  pro  defunctis  (f°  266,  2e  main), 
Gloria  I  (fo  122),  IV  (f°  282),  XIII  (f°  28P), 
Sanctus  XVII  (f°  284),  pro  defunctis  (f°  266,  2e  main), 
Agnus  pro  defunctis  (f°  266,  2e<main). 
Les  petits  tropes  du  VI-34  sont,  comme  les  grands  tropes,  en  partie  inédits  (1).  Le  manuscrit 
contient  32  petits  tropes  d'introït  et  un  seul  trope  d'offertoire  pour  la  fête  de  Pâques. 


PETITS    TROPES    DU    VI    34 


Fol. 

Date 

INCIPIT 

Anal.  Hymn. 

Vol.          Page 

BÉN. 

Cas. 

Ital. 

Etr. 

16v 

Nativité  de  N.  S. 

Ecce  adest  de  quo 

^ 

+ 

+ 

20* 

S.  Etienne 

Servieram  viduis 

49       (151) 

^ 

+ 

24 

S.  Jean  Ev. 

Gratia  celsa  Dei 

—         119 

^^ 

+ 

+ 

31v 

Epiphanie 

Eia  Sion  gaude  et 

+ 

40 

S.  Félix 

In  Sancti  hujus  laude 

-       (104) 

+ 

47 

Purification 

Adest  aima  Virgo 

32 

+ 

+ 

+ 

54 

S.  Benoît 

Angelicis  hodie 

104 

+ 

+ 

+ 

55v 

Annonciation 

Tellus  arescit 

—          82 

+ 

122v 

Pâques 

Hodie  exultent 

+ 

+ 

122v 

— 

Mortua  vita  fuit 

127v 

— 

Ab  increpatione  (ad  Offert.) 

+ 

+ 

+ 

128v 

Lundi  de  Pâques 

Hostibus  amotis 

133 

Mardi      — 

Quos  manna  pavit 

168 

S.  Michel 

Qui  patris  in  caelo 

—         141 

+ 

+ 

172 

Dédicace 

Hic  cœlum  terris 

172v 

— 

Organicis  Christo 

+ 

178 

Ascension 

Astra  petit  Christus 

+ 

+ 

178 

— 

Rex  petit  astra 

184v 

Pentecôte 

Spiritus  Sanctus  descendit 

+ 

185 

— 

A  Pâtre  procedens 

197v 

S.  Jean  Baptiste 

Quem  prophetae  cecinerunt 

117 

+ 

+ 

198 

— 

Clausus  adhuc  alvo 

—         116 

+ 

203v 

SS.  Pierre  et  Paul 

Angélus  abcessit 

204 

— 

Angelicis  postquam 

+ 

(1)  Les  tropes  des  26  et  27  décembre  sont  édités,  avec  leur  mélodie,  dans  la  Revue  du  chant  grégorien  XI  (1902), 
p.  74  et  dans  la  Rassegna  Gregoriana  II  (1903),  c.  7.  Le  tableau  donne  la  référence  aux  textes  imprimés  dans  les 
Analecta  hymnica.  Quelques  tropes  en  prose,  donnés  par  notre  manuscrit,  ont  été  édités  par  C.  Daux,  Tropaire-Prosier 
de  l'Abbaye  de  S.  Martin  de  Montauriol  (Bibliothèque  lit.  IX,  1901).  —  W.  H.  Frère,  The  Winchester  Troper 
(H.  B.  S.,  VIII,  1894). 


NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR    LE    MANUSCRIT    BENEVENT    VI 


-34. 


175 


Fol. 

Date 

Incipit 

Anal. 

Hymn. 

Bén.     Cas.     Ital. 

Etr. 

Vol. 

Page 

212v 

Transfiguration 

Majestas  et  potestas 

+ 

217 

S.  Laurent 

Martyr  Laurentius 

+ 

220v 

Assomption 

O  quam  clara  nites 

49 

80 

+ 

+ 

+ 

221 

— 

Gaude  virgo,  gaude  sancta 

+ 

234v 

SS.  Simon  et  Jude 

Ammirans  vates 

— 

158 

+ 

+ 

+ 

235 

— 

Filius  ecce  patrem 

— 

157 

+ 

+ 

236v 

Toussaint 

Hodie  mundum  festibus 

— 

34 

+ 

+ 

+ 

241* 

S.  Martin 

Nihil  carnale  nihil 

+ 

245v 

S.  André 

In  sancti  Andrée  laudes 

+ 

Parmi  ces  tropes,  on  s'arrêtera  au  Quem  quœritis.  Une  rubrique  précise  qu'il  est  chanté  par 
un  clerc  représentant  l'Ange  de  la  Résurrection  et  deux  clercs  en  aube  qui  tiennent  le  rôle  des 
myrrophores.  Le  texte  "du  trope  est  identique  à  celui  des  autres  manuscrits  bénéventains  (i),  avec 
l'omission  caractéristique  des  deux  mots  de  sepulcro  après  qicia  surrexit.  Les  altérations  textuelles 
entraînent  naturellement  quelques  variantes  mélodiques  (2). 

Le  jeu  pascal  est  immédiatement  précédé  du  Lux  de  luce  intitulé  à  tort  «  Seq  »  :  il  s'agit  plutôt 
d'une  prosuie  construite  sur  la  mélodie  de  l'alleluia  Confitemini,  telle  qu'elle  est  donnée  par  les  seuls 
manuscrits  bénéventains  (cf.  P.  M.,  t.  XIV,  p.  439). 

Cette  prosuie  n'est  pas  la  seule  de  notre  manuscrit,  puisqu'il  en  contient  68  autres  :  3  d'entre 
elles,  appartenant  au  Carême,  ont  déjà  été  étudiées  au  tome  XIV  (p.  214-215).  Il  s'en  ajoute 
4  autres  pour  cette  même  période  liturgique.  L'usage  de  la  prosuie,  à  la  différence  du  trope  et  de  la 
séquence,  n'est  pas  exclu  durant  la  Quarantaine. 

La  prosuie  se  rencontre  généralement  après  une  grande  vocalise,  donc  à  la  suite  de  pièces 
ornées  :  notre  manuscrit  en  donne  26  sur  des  vocalises  alléluiatiques.  Ces  prosuies  alléluiatiques 
se  distinguent  de  la  séquence  en  ce  que  celle-ci  désigne  une  «  melodia  longissima  »,  c'est-à-dire 
un  jubilus  supplémentaire,  et,  par  la  suite,  les  paroles  adaptées  sur  ce  jubilus;  la  prosuie,  au 
contraire,  est  un  texte  littéraire  adapté  à  la  vocalise  de  l'alleluia  grégorien  lui-même.  Elle  peut, 
soit  se  substituer  au  mot  alléluia  (v.g.  Iste  martyr,  f°  2lv),  soit  s'ajouter  au  mot  alléluia  pour  le 
prolonger  (v.g.  Gaude  sancta,  f°  223 v,  ou  Quam  dedisti,  f°  261 v).  On  la  rencontre  aussi  à  l'intérieur 
du  verset,  sur  le  mélisme  d'un  mot  très  orné  (v.g.  sur  Cedrus  de  l'alleluia  Justus,  f°  230),  ou 
à  la  fin  du  verset. 

Les  autres  prosuies  se  répartissent  ainsi  :  9  prosuies  pour  vocalises  de  verset  d'offertoire 
(une  seulement  pour  l'antienne  d'offertoire,  f°  12);  3  dans  les  Traits;  3  pour  le  R7.  Collegerunt  et 
1  seulement  pour  un  graduel,  celui  du  Ier  dimanche  de  l'Avent. 

Les  prosuies  du  VI-34  se  retrouvent  en  partie  dans  les  manuscrits  bénéventains.  Quelques-unes 
se  rencontrent  également  dans  les  manuscrits  italiens  :  ainsi,  un  Graduel  du  Nord  de  l'Italie 
(Angelica  123)  donne  7  prosuies  de  notre  manuscrits.  Quelques  prosuies,  telle  que  Mons  magnus, 
ont  joui  d'une  diffusion  très  large.  Malgré  tout,  ce  genre  ne  mérite  pas  l'intérêt  accordé  à  la 
séquence,  ni  pour  le  choix  des  textes  (3),  ni  pour  l'adaptation  à  la  mélodie. 


(1)  K.  YOUNG,  The  drama  of  ihe  Médiéval  Church  I  (Oxford  1933),  p.  21 5  note  1.  Dom  M.  Inguanez,  //  «  Quem 
queritis  »  pasquale  nei  codiez  casinesi  dans  Studi  medievali  XX  (1941),  p.  142-149. 

(2)  Pour  une  comparaison  de  la  mélodie  de  notre  manuscrit  avec  celle  des  manuscrits  allemands  et  aquitains, 
voir  W.  L.  SMOLDON,  The  Easler  Sepidchre  Music-Drama,  dans  Music  and  Letters,  XXVII  (1946),  p.  4-5. 
—  Cf.  E.  A.  SCHULER,  Musik  der  Osterfeiern,  Ostcrspiele  und  Passionen  des  Mittelalters  (Kassel  1951),  p.  281  et  sqq. 

(3)  Quelques  prosuies  rythmiques,  telle  que  Lux  de  luce,  sont  éditées  dans  les  Analecta  hymnica. 


CORRIGENDA. 


Des  corrections  et  additions  doivent  être  apportées  aux  numéros  suivants  du   Catalogue  des 
manuscrits  bénéventains  notés  et  du  Supplément. 

P.  55,  n°  29  (cf.  n°  64,  102).  Ces  fragments  d'un  même  missel  dispersés  dans  trois  bibliothèques 
de  Suisse  ont  été  édités  par  Dom  A.  DoLD  et  depuis,  réétudiés  par  E.  Omlin  dans 
Innerschweizerisch.es  Jahrbuch  fur  Heimatskunde  VIII-X  (1944-1946),  p.  39-60. 

P.  56,  n°  36.  Fac-similé  des  p.  126-129  du  manuscrit,  dans  A  Cluny,  Congrès  Scientifique  (Dijon  1950), 
p.  176-177.' 

P.  58,  n°  55.  Un  bon  nombre  de  ces  feuillets  recueillis  dans  les  reliures  de  manuscrits  cassiniens 
appartiennent  à  deux  missels  différents  qui  ont  été  en  partie  reconstitués  par  Dom 
A.  DOLD,  dans  Ephemerides  liturgicce  53  (1939),  p.  1 17-135;  146-158.  A  la  p.  115,  un 
fac-similé  reproduit  la  leçon  notée  de  Jonas. 

P-  59>  n°  56.  Ces  calques  d'un  rouleau  d'Exsultet,  «  dont  la  trace  est  perdue  et  l'origine  inconnue  », 
ont  été  exécutés  sur  YExsultet  de  Troja  (n°  100),  ainsi  que  l'a  montré  W.  M.  WHITEHILL 
(A  twelft  Cetitury  Exultet  Roll  at  Troja,  in  The  Spéculum  II,  1927,  p.  80-84,  avec 
planches).  Ce  rouleau  est  reproduit  par  M.  Avery,  The  Exultet  rolls  of  South  Italy 
(University  of  Princeton  1936). 

P.  65,  n°  83.  Graduel  (reproduit  dans  le  t.  XIV  de  la  Pal.  Mus.)  :  dans  le  tableau  de  la  p.  92,  n°  55, 
il  faut  donc  lire  G  au  lieu  de  M. 

P.  76,  n°  109.  Le  manuscrit  bénéventain  de  Baltimore  est  un  Missel  et  non  un  Sacramentaire. 
D'après  le  calendrier,  le  manuscrit  semble  avoir  été  écrit  ou  pour  l'église  de  Canosa, 
proche  du  Mont-Gargan,  ou  peut-être  même  pour  le  sanctuaire  de  l'Archange.  Le  Missel 
ne  contient  que  les  principales  fêtes  de  l'année  et  des  messes  votives;  les  pièces  de  chant 
sont  notées.  Comme  particularités  de  notation,  il  faut  signaler  la  finesse  du  guidon, 
la  largeur  de  la  boucle  de  l'épiphonus  et  le  développement  des  dentelures  du  quilisma. 
Par  ailleurs,  la  forme  des  neumes  se  rapproche  de  celle  du  n°  56. 

P.  79,  n°  142.  Il  s'agit,  non  de  deux  antiphonaires,  mais  de  deux  processionaux  reliés  ensemble. 

P.  79,  n°  144.  Les  pièces  du  f°  i5ov,  les  seules  qui  soient  notées  en  neumes  bénéventains,  ne  rentrent 
pas  dans  le  genre  de  la  séquence.  Ce  sont  deux  chants  rythmiques  assonances  :  Lœtabunda 
ac  Jocunda,  Huniversus populus  Dalmatiœ...,  Imperatrix  monacharum...  Ces  pièces  paraissent 
composées  pour  un  monastère  de  femmes,  en  Damaltie. 

Il  faut  enfin  signaler  la  reproduction  photographique  intégrale  des  rouleaux  d'Exsullet  donnée 
par  Myrtilla  avery,  op.  cit.,  IIe  volume. 


ADDENDA. 


161.  AREZZO,  FRATERNITÀ  DEI  Laici.  —  La  bibliothèque  de  la  Fraternita  dei  Laici 
conserve  quelques  fragments  d'un  missel  bénéventain  du  XIIe  siècle  avec  notation  musicale. 
Cf.  R.  Piattoli,  Frammenti  di  antichi  messali,  dans  La  Bibliofilia  de  Florence  44  (1942),  p.  185-194 
avec  facsimilé. 

162.  CAVA(LA),  ARCHIVIO  DELLA  BADIA  5.  —  Lectionnaire-hymnaire  contenant  aussi 
quelques  Offices.  Notation  du  XIIe  siècle. 

163.  COIMBRA,  Université.  Cimelios  6.  —  Fragment  de  Missel  bénéventain  du  XII-XIIIe 
siècle,  noté  sur  portée.  Cf.  S.  C'ORBIN,  Essai  sur  la  musique  religieuse  portugaise  au  Moyeu  Age 
(Paris  1952),  p.  178. 

164.  NAPLES,  BlBL.  Nazionale  XVI.  A.  7  (San  Martino  11).  —  Fragment  de  Bréviaire 
provenant  de  S.  Déodat  de  Bénévent.  Les  antiennes  et  répons  de  l'Office  férial  du  dimanche  et  du 
lundi  y  sont  notés  sur  une  ligne  colorée  avec  clés. 

165.  NOVARE,  Seminario  20.  —  Quatre  feuilles  de  garde  du  manuscrit  sont  constituées 
par  des  débris  d'un  Graduel-Séquentiaire  bénéventain  de  la  fin  du  XIe  siècle,  contenant  des  messes 
votives,  et  d'un  second  manuscrit  apparemment  différent,  donnant  les  chants  du  dimanche  des 
Rameaux. 

166.  OXFORD,  BODLEIAN  Canonici,  Bibl.  LAT.  61  (18954).  —  Evangéliaire,  en  écriture 
de  Bari,  copié  vers  1081-1086  pour  les  moniales  de  Sainte-Marie  de  Zara  en  Dalmatie.  Au  f°  115 
Exultet  avec  la  mélodie  bénéventaine  (P.  M.  XIV,  p.  388-389)  notée  sur  une  ligne  sèche 
Voir  les  Notices  de  W.  H.  Frère,  Bibliotheca  musico-liturgica  I  (London  1901),  p.  85,  n°  239; 
E.  \V.  B.  NlCHOLSON,  Early  Bodleian  music  (London  191 3),  p.  LXXIII  sqq.;  E.  A.  LOEW,  The 
Benev.  Script.  (Oxford  19 14),  pp.  64,  151,  356; 

167.  PARIS,  BlBL.  NTAT.  lat.  2832.  —  Florilège  patristique  du  IXe  siècle,  écrit  à  Lyon  et  offert 
par  le  prévôt  Mannon  (f  880)  à  l'abbaye  de  Saint  Claude.  Au  dessus  des  vers  de  la  Sybille 
(fol.  I23v  et  sq.),  des  neumes  bénéventains  ont  été  ajoutés  en  interligne  :  voir  le  fac-similé  dans 
H.  ANGLES,  La  musica  a  Catalunya  fins  al  segle  X1IL  (Barcelona  1935),  fig.  7J  et  la  description  du 
manuscrit  dans  le  Catalogue  des  manuscrits  latins  de  la  Bibl.  Nat.,  t.  III.  (1952),  p.  128  et  sq. 

168.  PARIS,  BiBL.  Nat.  lat.  2927.  —  Recueil  composé  de  trois  manuscrits  ou  fragments 
d'origines  différentes.  Le  troisième  fragment  est  un  bifolium  venant  d'un  Missel  italien  avec 
addition  en  notation  bénéventaine  :  voir  le  Catalogue  cité  de  la  B.  N.,  p.  293. 

169.  ROME,  VALLICELLANE  B.  5.  —  Homiliaire  et  passionaire  du  début  du  XIIe  siècle,  en 
partie  décrit  par  A.  PONCELET,  Catalogus  cod.  hagiogr.  lat.  bibliothecarum  Romauarum  (1909),  p.  376. 
Au  fol.  49,  chant  de  la  Sybille  :  transcription  de  la  mélodie  dans  l'ouvrage  cité  d'ANGLÈS,  Taula  I, 
ligne  14. 

170.  ROME,  VALLICELLANE  D.  5.  —  Recueil  d'Ordines  décrit  en  même  temps  que  le 
Cassiniensis  451  (=  n°  40  du  Catalogue)  par  Mgr  ANDRIEU  (Les  Ordines  Romani  du  haut 
Moyen  Age  I,  Louvain  193 1,  p.  177-204).  Le  manuscrit  a  été  copié  au  Mont-Cassin  au  milieu  du 
XIe  siècle  sur  un  modèle  de  la  fin  du  Xe,  qui  avait  reçu  à  Rome  plusieurs  additions.  Notation 
bénéventaine,  sur  une  ligne  à  la  pointe  sèche,  pour  le  R?.  Responsum  accepit  (f°  87),  les  Hymnes 
Audi  Judex  (f°  109)  et  Lnventor  rutili  (f°  1 1 7  v). 

Paléographie  XV.  23 


178  ADDENDA. 


171.  ROME,  Vat.  Lat.  576,  p.  1. —  Fragments  palimpsestes  provenant  d'un  missel  bénéventain 
noté,  décrits  par  Dom  A.  Dold  dans  Ephemerides  liturgicœ  52  (1938),  p.  187-188. 

172.  SIBENIK  (Dalmatie),  Couvent  des  Mineurs  Conventuels.  —  Séquentiaire  du  XIe  siècle. 

173.  WOLFENBUTTEL,  Herzog  AuGUST  Bibl.  Gud.  grec  112.  —  Manuscrit  grec 
noté  sur  des  feuillets  grattés  deux  fois,  qui  contenaient  primitivement  les  textes  et  les  chants  d'un 
missel  bénéventain  noté,  déchiffrés  par  Dom  A.  DOLD  (Untersuchungsergebnùse  einer  doppelt 
reskribierten  Wolfenbulteler  Handschrift  mittels  der  Fluoreszenz-Photographie  in  Zentralblatt  fur 
Bibliothekswesen  XXXIV,  1917,  p.  233-250).  Le  grattage  du  parchemin  rend  la  lecture  des  neumes 
très  difficile. 

Ajoutons  que  les  n°  35,  54,  57,  60,  224  ont  été  examinés  sur  microfilms  depuis  l'impression 
du  tableau  de  la  p.  91. 

Enfin,  aux  manuscrits  en  notation  de  transition  on  ajoutera  le  Graduel  de  Sainte-Cécile 
du  Transtévère,  copié  en  107 1,  dont  la  description  a  été  donnée  dans  la  Revue  Grégorienne  XXXI 
(1952),  p.  26-37. 


TABLE  ANALYTIQUE 


DU  TEMPORAL  ET   DU  SANCTORAL 


contenus  dans  le  Graduel  du  Chapitre  de  Bénévent  VI-34 


[Dominic.  i.  de  Adventu  Dni] 1 

Dominic.  ij.          ........  2V 

In  Sce  Lucie 4 

Dominic.  iij 5 

Fr.  iiij 6V 

Fnvj.               _••_ 7V 

Sabbo.  In  sex  lecs  [et  Dominic.  iiij]       .         .         .         .  8V 
Dominic.  iiij.       .         .         .         .         .         .         .         .11 

Vigilia  natalis  Dni 12v 

Missa  in  nocte  sca 13v 

Missa  primo  mane.        .......  15 

Missa  maiore 16v 

In  Scï  Stephani 20v 

In  Sci  iohis  Evg.  Missa  primo  mane     ....  22v 

In  Sci  Johis  Evg. 24 

In  Scor  Innocentu          .......  26 

In  Sel  Silvestri  pp 28 

Missa  In  honore  S  Marie.  Int  oct  natalis  Dni.         .         .  29 

Dominic.  I.  post  natl  Dni 30v 

Epyph.  Dni.         .      _^ 31v 

Dominic.  j.  post  Epyph 36 

Dominic.  ij.  post  Epyph 37 

Dominic.  iij.  post  Epyph 39 

In  Sci  Felicis 40 

In  Sci  Marcelli  pp 41 

In  Sce  Prisce 42v 

In  Scor  Sebastiani  et  Fabiani 43v 

In  Sce  Agnetis 44v 

In  Sci  Vincentii 45v 

In  Purifie  S  Marie 46v 

In  Sce  Agathe 49v 

In  Sce  scolastice 51 

In  Sci  valentini    ........  51 

In  Sci  gg  pp                           ......  52 

Vig  Sci  Ben 53 

NaUejd 53 

Alia  missa  .........  54 

In  Ann  S  Marie 55 

Dominic.  In  Septuag 56 

Dominic.  In  Sexag       .......  57v 

Dominic.  In  Q(ui)nquag 59 

Fer.  iiij  capt  Jejunii 61 

Fer.  v 63 

Fer.  vj 63v 

Sabbo 64v 


Domi.  cap.  quad 64v 

Fr.  ij 67 

Fr.  iij 68 

Fr.  iiij 69 

Fr.  v 70v 

Fr.  vj 71v 

Sabb.  In  sex  lec 73 

Dominic  II 74v 

Fr.  ij 76 

Fr.  iij 77 

Fr.  iiij 77v 

Fr.  v 78v 

Fr.  vj 80 

Sabbo 81 

Dominic.  iij 81v 

Fr.  ij 83v 

Fr.  iij 84v 

Fr.  iiij 85 

Fr.  v 86 

Fr.  vj 87 

Sabbo 88v 

Dominic.  iiij         .......  89v 

Fr.  ij 91 

Fr.  iij 91v 

Fr.  iiij 92v 

Fr.  v 94v 

Fr.  vj .         .         .         .  .         .  .         .95 

Sabbo 96 

Dominic.  v 97 

Fr.  ij 99 

Fr.  iij 99v 

Fr.  iiij 100v 

Fr.  v  .         .         .         • 102 

Fr.  vj 103v 

Sabbo 104v 

Dominic.  In  palmis       .......  105 

Fr.  ij 111 

Fr.  iij 112 

Fr.  iiij 113v 

Fr.  v.  In  cena  dni.       .......  115 

Fer  vj.  i  parascave 115v 

Sabbo  Sco 119 

[Dominic.  scm.  pascha] 122v 

Fr.  ij 128v 

Fr.  iij 133 


180 


TABLE    ANALYTIQUE. 


In  S  tyburtii 219 

137 

In  Sci  yppoliti  et  cassiani     . 

.     219 

140 

In  S  eusebii. 

.     219 

142 

Vig  S  Marie 

.     219s 

Dominic.  octavas  pasche       .... 

144 

alia  missa    .... 

.     220 

Dominic.  j.  post  oct  pasch    .... 

146 

Assumptio  matris  dni   . 

.     220' 

148 

Oct  S  laur  .... 

.     226* 

149v 

S  Barthof  apîî      . 

.     226^ 

Dominic.  iiij.  p(ost)  oct  pasch 

151 

In  S  agapiti 

.     229 

Scor  tyburtii  et  valeriani      .... 

152v 

In  S  tymothei 

.     229 

153 

In  sci  hermetis 

.     229 

153v 

In  S  Savine. 

.     229' 

162v 

Eo  die  decoll  S  Johis  Bap     . 

.     230 

Aplor/  philippi  et  Jacobi       .... 

163v 

In  Scor/  felicis  et  audacti 

.     231 

165 

In  Scor/  duodecim  fru  . 

.     23P 

Eo  die  Scor/  Alexandri  eventi  et  theodoli 

167v 

In  Sci  adriani 

.     23L 

In  ven  S  Mich  arch       .... 

168 

Nativitas  Sce  Marie 

.     23P 

In  S  cyrilli  et  pétri       .... 

171 

In  S  gorgoni 

.     233v 

Scor/  nerei  et  achillej   .... 

171v 

In  Scor/  proti  et  iacinthi 

.     234 

172 

In  Scor/  cornelii  et  cypriani. 

.     234 

Vigilie  ascensionis  dni .... 

176v 

Eo  die  exalt  S  crucis    . 

.     234* 

178 

Vig  S  Mathei 

.     234 

Dominic.  j.  post  Ascen. 

182 

Natl  ejusd    . 

.     234' 

Sabbo  In  pent 

183 

In  Scor/  cosme  et  damiani 

.     234* 

184v 

Aplor/  symonis  et  Jude 

.     234* 

191 

Vigilie  omiu  scor/. 

.    236* 

191v 

Omiu  scor/  . 

.     236* 

Fr.  iiij 

191v 

In  Scor/  qua(n)tuor  coronato 

r/ 

.     241* 

Fr.  v 

192 

In  S  theodori 

.    241' 

192v 

In  S  Martini 

.     241' 

Sabbo 

193 

Sce  Cecilie  . 

.     243' 

Scor/  nerei  et  achillei  [  =  Marcellini  et  Pétri]. 

194 

In  Sci  Clementis  m 

.     244' 

In  scor/  primi  et  feliciani 

194v 

Vig  S  Andrée 

.     245 

[nat  scor/  viti  modesti  et  crescentie] 

195 

Natl  ejusd    . 

.     245 

Scor/  marci  et  marcelliani    . 

195v 

[Dominic.  i.  post  Pentec] 

.     247 

Scor/  gervasii  et  protasii 

196 

Dominic.  ij  . 

.     247 

Vigilie  S  Johis  bap       .... 

196 

Dominic.  iij. 

.     248 

Missa  primo  mane        .... 

197v 

Dominic.  iiij 

.     248 

198 

Dominic.  v  . 

.    249 

In  scor/  Johis  et  pauli  .... 

201 

Dominic.  vj. 

.    249 

Vigilie  Aplor/  Pétri  et  Pauli. 

202 

Dominic.  vij 

.     250 

203v 

Dominic.  viij 

.    251 

207v 

Dominic.  viiij 

.     251 

Scor/  p(ro)cessi  et  martiniani 

.     210 

Dominic.  x  . 

.     252 

21 0V 

Dominic.  xj. 

.    253 

211 

Dominic.  xij 

.     253 

211v 

Dominic.  xiij 

.     254 

N  scor  Nazarii  et  celsi .... 

211v 

Dominic.  xiij  (14)  (i)    . 

.     254 

In  Scor/  felicis  simplicii  faustini  et  beatricis 

.     212 

Dominic.  xiiij  (15) 

.     255 

In  Scor/  abdo  et  senne  .... 

.     212v 

Dominic.  xv  (16). 

.     256 

In  Scor/  VII  fru  mach  .... 

.     21 2V 

Dominic.  xvj  (17) 

.     256 

212v 

Fr.  iiij  msis  septimi 

.     257 

In  S  xisti  et  soc  ejus     .... 

.     21 2V 

Fr.  vj  . 

.    258 

212v 

Sabbo. 

.    258 

In  Sci  cyriaci  et  soc  ej  . 

.     215v 

Dominic.  xvij  (18) 

.     259 

Vig  Sci  Laur       ..... 

216 

Dominic.  xviij  (19) 

.     261 

.     217 

Dominic.  xviiii  (20) 

.     261 

(i)  Le  copiste  a  de  nouveau  écrit  Dominic  xiii  par  erreur,  et  le  décalage  se  continue  jusqu'à  la  fin  de  la  série. 


TABLE    ANALYTIQUE. 


181 


Dominic.  xx  (21). 
Dominic.  xxi  (22) 
Dominic.  xxii  (23) 
Missa  p(ro)  defunctis 
De  aplis  [Alléluia] 
In  phirimis  martyribus 
In  unius  martyris 
In  scor/  co(n)fessor/ 
In  scar/  virginu(m) 
[Kyriale]     . 
In  natal(e)  dni  . 


261v 

Ab  adven  dni  usq(uc 

263v 

dnicis  dieb(us) 

264 

In  S  angli 

265 

Fr.  vj.  i  parasceve 

267 

[Gloria  in  excelsis]  (i) 

268 

Sanctus 

270 

Agnus  dei    . 

272 

Sanctus 

272v 

Agnus  dei    . 

Kyrie  eleison 

274 

Gloria  in  excelsis. 

275 

277 

277v 

279 

282v 

284 

285 

286 

286 

288v 


(i)  L'ordre  des  derniers  feuillets  est  interverti  (voir  description  du  manuscrit,  p.  162) 


TABLE   ALPHABÉTIQUE 

DES  PIÈCES  DE  CHANT 

CONTENUES  DANS  LE  CODEX  BÉNÉVENT    VI-34.   GRADUEL,   PROSAIRE,   TROPAIRE    BÉNÉVENTAIN 


Les  chiffres  marqués  d  un  astérisque  renvoient  à  des  pages  où  les  pièces  musicales  sont  indiquées  seulement  par  les  premiers  mots. 
Sont  également  marqués  d'un  astérisque  les  yy.  dont  le  manuscrit  ne  donne  que  Fincipit. 

Les  tropes  et  les  prosuies  sont  indiqués  une  première  fois  à  leur  place  respective,  dans  les  Introït  s,  y  y.  alléluiatiques  ou  les  offer- 
toires, et  une  seconde Jois  dans  leur  ordre  alp/iaiétique. 
Les  lettres  fin  indiquent  tin  texte  non  noté. 
Les  mots  entre  crochets  indiquent  une  pièce  dont  le  début  manque. 


Introits. 

Accipite  jucunditatem     ....      191v 

Ps.  Attendite  popule  meus  legem. 
[Ad  te  levavi] 1 

Ps.  Vias  tuas  Domine  notas  fac  mini. 
Adorate  Deum 39 

Ps.  Dominus  regnavit  exultet. 
Aqua  sapientiae 133 

Trope  Quos  manna  pavit. 

Ps.  Confitemini  Domino  quoniam. 
Audivit  Dominus  et  misertus  est  .    .  63v 

Ps.  Exaltabo  te  Domine. 

Beatus  Martinus  obitum 242 

Trope  Nihil  carnale  nihil  terrenum. 

Ps.  Beati  immaculati  in  via. 
Benedicite  Dominum 168 

Ps.  Benedic  anima  mea. 

Trope  Qui  Patris  in  caelo. 
Benedictasit 212v 

Trope  Majestas  et  potestas. 

Ps.  Confitemini.  —  Benedicamus  Patrem. 

Cantate  Domino  canticum  .    .    .      149v 

Ps.  Salvavit  eum  dextera  ejus. 
Caritas  Dei  diffusa  est 193 

Ps.  Domine  Deus  salutis  meae. 
Cibavit  eos 191 

Ps.  Exultate  Deo  adjutori. 
Circumdederunt  me 56 

Ps.  Diligam  te  Domine  virtus. 

Laudans  et  in.  * 
Clamaverunt  justi  .    .  167v,  194*,  21  lv* 

Ps.  Benedicam  Dominum  in  omni. 
Cognovi  Domine 229v 

Ps.  Beati  immaculati. 
Confessio  et  pulchritudo  .    70v,  226v*  nn 

Ps.  Cantate  Domino  canticum. 

Da  pacem  Domine 259v 

Ps.  Laetatus  sum  in  his. 


De  necessitatibus  meis 72 

Ps.  Ad  te  Domine  levavi  animam. 
De  ventre 198 

Trope  Quem  prophetae  cecinerunt. 

Clausus  adhuc  alvo. 

Ps.  Bonum  est  confiteri. 
Deus  dum  egredereris 191v 

Ps.  Exurgat  Deus  et  dissipentur. 
Deus  in  adjutorium      .     .     .     78v,  235v* 

Ps.  Avertantur  retrorsum  et. 
Deus  in  loco  sancto 253 

Ps.  Exurgat  Deus  et  dissipentur. 
Deus  in  nomine  tuo 91 

Ps.  Auribus  percipe. 
Dicit  Dominus  ego  cogito     ....  264 

Ps.  Benedixisti  Domine  terram. 
Dicit  Dominus  Petro 202 

Ps.  Caeli  enarrant. 
Dicit  Dominus  sermones  ....     244v 

Ps.  Domine  exaudi  orationem. 
Dilexisti  justitiam  ...      4,  51*,  219v* 

Ps.  Eructavit. 
Dirige  me  Domine  in  veritate    .     .     .  74v 

Ps.  Ad  te  Domine  levavi. 
Dispersit  dédit  pauperibus    ....  216 

Ps.  Beatus  vir  qui  timet. 
Domine  exaudi  orationem  meam   .      104v 

Ps.  Ne  avertas  faciem  tuam. 
Domine  in  tua  misericordia  ....  247 

Ps.  Usquequo  Domine  oblivisceris. 
Domine  ne  longe 108v 

Ps.  Deus  Deus  meus  respice. 
Domine  refugium  factus  es  .     .     .     .68 

Ps.  Priusquam  fièrent  montes. 
Dominus  dixit  ad  me 13v 

Ps.  Quare  fremuerunt  gentes. 
Dominus  fortitudo  plebis      .     .     .     249v 

Ps.  Ad  te  Domine  clamavi. 
Dominus  illuminatio 248v 

Ps.  Si  consistant  adversus  me. 


Dominus  secus  mare 245 

Ps.  Coeli  enarrant. 
Dum  clamarem  ad  Dominum    .     .    .63, 
64v*,  253* 

Ps.  Exaudi  Deus  orationem  meam. 
Dum  médium  silentium 30v 

Ps.  Dominus  regnavit  decorem. 
Dum  sanctificatus  fuero 93 

Ps.  Attendite  popule  meus. 

Ecce  advenit  Dominator 32 

Trope  Eia  Sion  gaude  et  laetare. 

Ps.  Deus  judicium  tuum. 
Ecce  Deus  adjuvat  me 252 

Ps.  Deus  in  nomine  tuo. 
Ecce  oculi  Domini 171v 

Ps.  Gaudete  justi  in  Domino. 
Eduxit  Dominus  populum    .    .    .     142v 

Ps.  Confitemini  Domino  et  invocate. 
Eduxit  eos  Dominus 140 

Ps.  Attendite  popule  meus. 
Ego  autem  cum  justifia 80 

Ps.  Exaudi  Domine  justitiam. 
Ego  autem  in  Domino 85 

Ps.  In  te  Domine  speravi. 
Ego  autem  sicut  oliva    .    .    .  22v,  234v* 

Ps.  Quid  gloriaris  in  malitia. 
Ego  clamavi  quoniam  exaudisti     .    .  84v 

Ps.  Exaudi  Domine  justitiam. 
Esto  mihi 59 

Ps.  In  te  Domine  speravi.  —  Inclina 
ad  me.  * 
Etenim  sederunt  principes    ....    21 

Trope  Servieram  viduis  necnon  fidelibus. 

Ps.  Beati  immaculati  in  via. 
Ex  ore  infantium 26 

Ps.  Quoniam  elevata  est. 
Exaudi  Deus  orationem  meam  .    .     .  91v 

Ps.  Contristatus  sum. 
Exaudi  Domine  vocem...  adjutor  .     .  249 

Ps.  Dominus  illuminatio. 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


183 


Exaudi  Dne  vocem  meam...  alléluia  .  182 

Ps.  Dominus  illuminatio.  * 
Exaudivit  de  templo 161v 

Ps.  Diligam  te  Domine  virtus. 
Exclaniaverunt  ad  te  Domine  .     .      163v 

Ps.  Qaudete  justi  in  Domino. 
Expecta  Dominum  viriliter  âge      .     .  99v 

Ps.  Dominus  illuminatio  mea. 
Exultate  Deo  adjutori      ....     257v 

Ps.  Testimonium  in  Joseph. 
Exurge  quare  obdormis 57v 

Ps.  Deus  auribus  nostris.  —  Quoniam 
humiliata.  * 

Fac  mecum  Domine 87v 

Ps.  Inclina  Domine  aurem  tuam. 

Factus  est  Dominus 247v 

Ps  .Diligam  te  Domine. 

Gaudeamus  omnes...  Agathae  .     .     .  49v 

Ps.  Eructavit  cor  meum. 
Gaudeamus    omnes...    Bartholomaei 

apostoli  qui  pro  Christi      .     .     .     226v 

Ps.  Eructavit  cor  meum. 
Gaudeamus  omnes...  Sanctorum  om- 
nium       237 

Ps.  Gaudete  justi  in  Domino. 
Gaudete  in  Domino 5 

Ps.  Benedixisti  Domine. 
Gloria  et  honore 233v 

Ps.  Domine  Dominus  noster. 

Hodie  scietis 12v 

Ps.  Dotnini  est  terra  et  plenitudo. 

Inclina  Domine  aurem  tuam     .     .     255v 

Ps.  Laetifïca  animam  servi. 
In  Deo  laudabo  verbum 83v 

Ps.  Miserere  mihi  Domine  quoniam. 
In  excelso  throno 36 

Ps.  Jubilate  Deo  omnis  terra. 
In  medio  ecclesiae 24 

Trope  Gratia  celsa  Dei  Johannis. 

Ps.  Bonum  est  confiteri. 
In  nomine  Domini 113v 

Ps.  Domine  exaudi  orationem. 
In  virtute  tua  Domine      .    .     .51,  241 v* 

Ps.  Domine  in  virtute  tua. 
In  voluntate  tua 261v 

Ps.  Beati  immaculati. 
Intret  in  conspectu    ....  43v,  195*, 
212v*,  241v* 

Ps.  Deus  venerunt  gentes. 
Intret  oratio  mea 73 

Ps.  Domine  Deus  salutis  meae. 
Introduxit  vos  Dominus 129 

Trope  Hostibus  amotis,  vitiis  ba- 
ptismate  lotis. 

Ps.  Confitemini  Domino  quoniam. 
Invocabit  me 64v 

Ps.    Qui    habitat    in    adjutorio.    — 
Quoniam  in  me  speravit.  * 

Jubilate  Deo  omnis  terra 148 

Ps.  Dicite  Deo  quam  terribilia. 


Judica  Domine  nocentes  me      .     .     .111 

Ps.  Effunde  frameam  et  conclude. 
Judica  me  Deus 97 

Ps.  Quare  me  repulisti. 
Judicant  sancti  gentes     .    .    .  210,  234* 

Ps.  Gaudete  justi  in  Domino. 
Justi  epulentur 219v,  231v* 

Ps.  Exurgat  Deus  et  dissipentur. 
Justus  es  Domine  et  rectum      .     .     .  256 

Ps.  Beati  immaculati. 
Justus  non  conturbabitur     ....  229 

Ps.  Noli  aemulari  inter  («alignantes. 
Justus  ut  palma     .     197v,  219*  nn,  230* 

Ps.  Bonum  est  confiteri. 

Laetabitur  justus 45v,  53* 

229*,  231v*, 

Ps.  Exaudi  Deus  orationem  meam 
cum  tribulor. 
Laetare  Jérusalem 89v 

Ps.  Laetatus  sum  in  his. 
Laetetur  cor 94v,  258* 

Ps.  Confitemini  Domino  et  invocate. 
Laudate  pueri  Dominum  .     .     211,  212v* 

Ps.  Sit  nomen  Domini. 
Lex  Domini  irreprehensibilis     ...    81 

Ps.  Caeli  enarrant  gloriam. 
Liberator  meus  de  gentibus  .     .     .     100v 

Ps.  Diligam  te  Domine. 
Loquebar  de  testimoniis  .     .     42v,  243v* 

Ps.  Beati  immaculati. 
Loquetur  Dominus  pacem    .     .     .     .196 

Ps.  Benedixisti  Domine  terram. 
Lux  fulgebit 15 

Ps.  Dominus  régna  vit  decorem. 

Me  expectaverunt 44v 

Ps.  Beati  immaculati. 
Meditatio  cordis  mei 95 

Ps.  Caeli  enarrant. 
Mémento  nostri  Domine II 

Ps.  Confitemini  Domino  quoniam. 
Mihi  autem  nimis    ....     235,  245v* 

Ps.  Domine  probasti  me. 

Trope  Admirans  vates   proclamât 

—  Filius  ecce  patrem. 

—  In  sancti  Andreae  laudes 

245v 

Miserere  mihi  Domine  quoniam  ad  te.  256 
Ps.  Inclina  Domine  aurem  tuam. 

Miserere  mihi  Domine  quoniam  con- 

culcavit 99 

Ps.  Conculcaverunt  me  inimici  mei. 

Miserere  mihi  Domine  quoniam  tri- 
bulor       103v 

Ps.  In  te  Domine  speravi. 

Misereris  omnium  Deus 62 

Ps.  Miserere  mei  Deus. 

Misericordia  Domini 146 

Ps.  Gaudete  justi  in  Domino. 

Multae  tribulationes 201 

Ps.  Benedicam  Dominum  in  omni. 


Ne  derelinquas  me 78 

Ps.  Domine  ne  in  ira  tua. 

Ne  timeas  Zacharia 196 

Ps.  Domine  in  virtute  tua. 
Nos  autem  gloriari  .    .    .     .    112v,  115*, 
165*,  234v* 
Ps.  Deus  misereatur  nobis  et  bene- 
dicat  nos. 

Nunc  scio  vere 204 

Trope  Angélus  abcessit  redit  in  se. 
—  Angelicis  postquam  mo- 
nitis. 
Ps.  Domine  probasti  me. 

Oculi  mei 82 

Ps.  Ad  te  Domine  levavi. 
Omnes  gentes  plaudite     .    .     177,  250v* 

Ps.  Subjecit  populos  nobis. 
Omnia  quae  fecisti  nobis  .     .     .102,261* 

Ps.  Magnus  Dominus  et  laudabilis. 
Omnis  terra  adoret  te 37 

Ps.  Jubilate  Deo  omnis  terra. 
Os  justi  ....    40,  53»,  219v*,  234v* 

Trope  In  sancti  hujus  laude. 

Ps.     Noli    aemulari     inter    mali- 
gnantes. 

Populus  Sion 2V 

Ps.  Qui  régis  Israël. 
Probasti  Domine 217v 

Trope     Martyr     Laurentius     qui 
unicum. 

Ps.  Exaudi  Domine  justitiam. 
Prope  esto  Domine 8 

Ps.  Beati  immaculati. 
Protector  noster  aspice 255 

Ps.    Quam    amabilia    sunt    taber- 
nacula. 
Protexisti  me  Deus      .    .    .     153,  162*v 

Ps.  Exaudi  Deus  orationem  meam 
cum. 
Puer  natus  est  nobis  *      .    .    .    .      16v* 

Trope  Ecce  adest  de  quo  prophetae. 

Quasi  modo 144v 

Ps.  Exultate  Deo  adjutori. 

Redime  me  Domine 76 

Ps.  Judica  me  Domine  quoniam. 
Reminiscere  miserationum    ....    69 

Ps.  Ad  te  Domine  levavi  animam. 
Repleatur  os  meum  laude     .    .    .      I92v 

Ps.  Deus  in  te  speravi  Domine. 
Requiem  aeternam 265v 

Ps.  De  profundis  clamavi. 
Respice  Domine  in  testamentum  .    .  254 

Ps.  Ut  quid  repulisti. 
Respice  in  me 248 

Ps.  Ad  te  Domine  levavi. 
Resurrexi  et  adhuc 123 

Trope    Hodie    exultent    justi.    — 
Mortua  vita  fuit. 

Ps.  Domine  probasti  me. 


184 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


Rorate  caeli  desuper    .    .     .     .    6V,  55v* 
Ps.  Caeli  enarrant  gloriam. 
Trope  Tellus  arescit  non  rore  .     .     55v 
Ps.  In  sole  postiit. 

Sacerdotes  Dei  .    .    .    52,  211v*,  212v* 

Ps.  Benedicite  omnia  opéra. 
Sacerdotes  ejus 212,  234* 

Ps.  Mémento  Domine  David. 
Sacerdotes  tui  Domine 28 

Ps.  Mémento  Domine  David. 
Salus  autem  ....     196,  212v*,  229* 

Ps.  Noli  aemulari  inter  inalignantes. 
Salus  populi 86,  261* 

Ps.  Attendite  populus  meus. 
Salve  sancta  parens 220 

Ps.  Eructavit  cor  meum. 
Sancti  tui  Domine  benedicent  te    .     152v 

171* 

Ps.  Exaltabo  te  Deus  rex  meus. 
Sapientiam  sanctorum      .    .  194v,  210v*, 
231*,  234v* 

Ps.  Gaudete  justi  in  Domino. 
Scio  cui  credidi 207v 

Ps.  Domine  probasti  me. 
Si  iniquitates 263v 

Ps.  De  profundis  clamavi. 
oculi  Sicut  servorum 67 

Ps.  Ad  te  levavi  oculos  meos. 
Sitientes  venite  ad  aquas      ....    96 

Ps.  Attendite  populus  meus. 
Spiritus  Domini 185,  192* 

Trope  Spiritus  sanctus  descendit.  — 
A  Pâtre  procedens  unus. 

Ps.  Exurgat  Deus  et  dissipentur. 
Statuit  ei  Dominus 41 

Ps.  Misericordias  tuas  Domine. 
Suscepimus  Deus 47,  251* 

Trope  Adest  aima  virgo  parens 

Ps.  Magnus  Dominus  et  laudabilis. 

Terribilis  est 172v 

Ps.  Dominus  regnavit  exultet. 
Trope  Hic  caelum  terris  junguntur. 
—  Organicis   Christo  per- 
solvite. 

Tibi  dixit  cor  meum 77 

Ps.  Dominus  illuminatio  mea. 
Timete  Dominum  omnes  sancti     .    215v, 

236v* 
Ps.  Benedicam  Dominum  in  omni. 

Veni  et  ostende  nobis 8V 

Ps.  Qui  régis  Israël. 
Venite  adoremus 258 

Ps.  Venite  exultemus. 
Venite  benedicti 135 

Ps.  Cantate  Domino  canticum. 
Verba  mea  auribus 88v 

Ps.  Quoniam  ad  te  orabo. 
Victricem  manum  tuam 137 

Ps.  Cantate  Domino  canticum  novum. 


Vir  Dei  Benedictus  mundi  gloriam     .    45 
Ps.  Beatus  vir  qui  timet.  —  Beati 
immaculati  *    (de  2'   main). 
—    Recessit    igitur    scienter 
Trope  Angelicis 

Viri  Galilaei 178v 

Ps.  Omnes  gentes  plaudite. 
Trope  Astra  petit  Christus.  —  Rex 
petit  astra. 

Vocem  jucunditatis 151 

Ps.  Jubilate  Deo  omnis  terra. 
Vultum  tuum     ....  29,  221,  231v*, 
Trope  0  quam  clara  nites.  —  Gaude 

Virgo  gaude  sancta. 
Ps.  Eructavit  cor  meum. 

Répons-Graduels. 

A  summo  caelo 8V 

V.  Caeli  enarrant  gloriam. 
Ab  occultis  meis 84v 

f.  Si  mei  non  fuerint  dominati. 
Ad  Dominum  dum  tribularer    .  80,  96v*, 

247v* 

y.  Domine  libéra  animam  meam. 
Adjutor  in  opportunitatibus      ...    56 

y.  Quoniam  non  in  finem. 
Adjutor  meus  et  liberator     ....  76v 

y.  Confundantur  et  revereantur. 
Adjuvabit  eam  Deus  vultu  suo      .    .    50 

y.  Fluminis  impetus. 
Angelis  suis 65 

y.  In  manibus  portabunt  te. 
Anima  nostra  sicut  passer    .  26,  196*  nn. 

y.  Laqueus  contritus  est. 
Audi  filia  et  vide 243v 

y.  Specie  tua  et  pulchritudine. 

Beata  gens  cujus  est  ...     .  93,  250v* 

y.  Verbo  Domini  caeli. 
Beatus  vir  qui  timet    .     .     .    .51,234v* 

y.  Potens  in  terra. 
Benedicam  Dominum 253v 

y.  In  Domino  laudabitur. 
Benedicite  Dominum  omnes  angeli     .  168 

y.  Benedic  anima  mea. 
Benedicta  et  venerabilis 220 

y.  Virgo  Dei  genitrix. 
Benedictus  Dominus  Deus  Israël    .    .    36 

y.  Suscipiant  montes. 
Benedictus  es  Domine  qui  intueris     .  213 

y.  Benedicite  Deum  caeli. 
Benedictus  qui  venit 15v 

y.  A  Domino  factum  est. 
Bonum  est  confidere  in  Domino.    95,  255* 

y.  Bonum  est  sperare. 
Bonum  est  confiteri  Domino     .  81,  255v* 

y.  Ad  annuntiandum  mane. 

Christus  factus  est  pro  nobis.     115,  234v* 

y.  Propter  quod  et  Deus. 
Clamaverunt  justi  .    .     194,  212*,  234v* 

y.  Juxta  est  Dominus. 


Constitues  eos  principes  .     .     .  204,  246* 

y.  Pro  patribus  tuis. 
Convertere  animam  meam    .     .     .     265v 

y.  Quia  eripuit  animam  meam. 
Convertere  Domine  aliquantulum  .      250, 
73*,  258*,  258v* 

y.  Domine  refugium  factus  es. 
Custodi  me  Domine     ....  70v,  253* 

y.  De  vultu  tuo  judicium. 

Deus  exatidi  orationem  meam  ...    99 

y.  Deus  in  nomine  tuo. 
Deus  vitam  meam 83v 

y.  Miserere  mihi  Domine  quoniam. 
Dies  mei  sicut  umbra 104v 

y.  Tu  autem  Domine  in  aeternum. 
Diffusa  est  gratia 29v 

y.  Propter  veritatem. 
Dilexisti  justitiam  ...      4,  51*,  219v* 

y.  Propterea  unxit  te  Deus. 
Dirigatur  oratio  mea   ....  68v,  73*, 
258v*,  261* 

y.  Elevatio  manuum  mearum. 
Discerne  causam  meam    .     .     100,  lllv* 

y.  Emitte  lucem  tuam. 
Dispersit  dédit  pauperibus    .    .     .     216v 

y.  Potens  in  terra  erit. 
Dixerunt  discipuli 242 

y.  Invadent  enim  gregem. 
Domine  Deus  virtutum  converte  nos.      9 

y.  Excita  Domine  potentiam. 
Domine  Dominus  noster 252 

y.  Quoniam  elevata  est. 
Domine  praevenisti     .    53,  231v*,  241v* 

y.  Vitam  petiit  et  tribuisti. 
Domine  refugium  factus  es   ...     .  262 

y.  Priusquam  montes. 

Ecce  quam  bonum .    .     .    .     201,  263v* 

y.  Sicut  unguentum  in  capite. 

y.  Mandavit  Dominus  benedictio- 
nem. 
Ecce  sacerdos  magnus 28v 

y.  Non  est  inventus. 
Ego  autem  dum  mihi 112v 

y.  Judica  Domine  nocentes  me. 
Ego  dixi  Domine 247 

y.  Beatus  qui  intelligit. 
Eripe  me  Domine 97v 

y.  Liberator  meus  Domine. 
Esto  mihi  in  Deum      ....    91,251* 

y.  Deus  in  te  speravi  Domine. 
Ex  Sion  species 2V 

y.  Congregate  illi. 
Exaltabo  te  Domine  quoniam  .    .    .101 

y.  Domine  Deus  meus  clamavi. 
Exaltent  eum  in  ecclesia  ....     244v 

y.  Confiteantur  Domino. 
Excita  Domine  potentiam    ....      9 

y.  Qui  régis  Israël. 
Exiit  sermo  inter  fratres 24v 

y.  Sed  sic  eum  volo. 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


185 


Exultabunt  sancti  in  gloria  ....  210 

y.  Cantate  Domino  canticum  no- 
vum. 
Exultemus  cuncti  in  Deo      ....  227 

y.  Quem  ex  Indorum. 
Exurge  Domine  et  intende    .     .     .     Illv 

y.  Effunde  frameam  et  conclude. 
Exurge  Domine  fer  opem      ....  91v 

y.  Deus  auribus  nostris. 
Exurge  Domine  non  praevaleat     .    .    82 

y.  In  convertendo  inimicum  meum. 

Fuit  homo 196v 

y.  Ut  testimonium  perhiberet. 

Gloriosus  Deus  .  43v,  167v*,  212v*,  231* 
y.  Dextera  tua  Domine. 

Haec  dies  quam  fecit 125 

y.  Benedictus  qui  venit  ....  140 
y.  Confitemini  Domino  ....  125 
y.  Dextera    Domini    fecit    virtu- 

tem 135v 

y.  Dicant  nunc  qui  redempti     .     .  133 

y.  Dicat  nunc  Israël 131 

y.  Lapidem  quem  reprobaverunt   .  137 

Hodie  scietis 12v 

y.  Qui  régis  Israël. 

In  Deo  speravit  cor  meum    .    .  87v,  253* 

y.  Ad  te  Domine  clamavi  Deus. 
In  omnem  terram 202v 

y.  Caeli  enarrant  gloriam. 
In  sole  posuit  tabernaculum      .     .     .    8V 

y.  A  summo  caelo. 
Inveni  David 41,211v* 

y.  Nihil  proficiet. 

Jacta  cogitatum  tuum.    63v,  77v*,  248v* 

y.  Dum  clamarem  ad  Dominum. 
Juravit  Dominus 40v,  52v* 

y.  Dicit  Dominus  Domino  meo. 
Justorum  animae    .    171,  194v*,  196*  nn, 
210v*,  212v*,  219v*,  231v*,  239* 

y.  Visi  sunt  oculis  insipientium. 
Justus  non  conturbabitur     .    .    .     162v, 
229*,  230* 

y.  Tota  die  miseretur. 
Justus  ut  palma      .     .     23,  197v*,  229v* 

y.  Ad  annuntiandum  mane. 

Laetatus  sum 89v,  259v* 

y.  Fiat  pax  in  virtute. 
Libéra  nos  Domine 264v 

y.  In  Deo  laudabimur. 
Locus  iste  a  Deo 173v 

y.  Deus  cui  adstat. 

Miserere  mei  Deus 62 

y.  Misit  de  caelo. 
Miserere  mihi  Domine 85v 

y.  Conturbata  sunt  omnia. 
Misit  Dominus  verbum  stium    .     .     .  37v 

y.  Confiteantur  Domino. 

Paléographie  XV. 


Ne  avertas  faciem  tuam  ....      113v 

y.  Salvuni  me  fac  Deus. 
Nimis  honorati  sunt     .     .     .     235,  245v* 

y.  Dinumerabo  eos. 

Oculi  omnium 86v,  261* 

y.  Aperis  tu  manum  tuam. 
Omnes  de  Saba 33 

y.  Surge  illuminare. 
Osjusti 53,  219v* 

y.  Lex  Dei  ejus. 
Ostende  nobis  Domine 8 

y.  Benedixisti  Domine  terram. 

Pacifice  loquebantur   .    .     .     103v,  113* 

y.  Vidisti  Domine  ne  sileas. 
Posuisti  Domine  super  caput     .     .      45v, 
226v*  nn,  233v* 

y.  Desiderium  animae  ejus. 
Priusquam  te  formarem  ....      198v 

y.  Misit  Dominus  manum. 
Probasti  Domine  cor 217v 

y.  Igné  me  examinasti. 
Prope  est  Dominus 7,11* 

y.  Laudem  Domini  loquetur. 
Propitius  esto     .      73*,  78v,  249*,  258v* 

y.  Adjuva  nos  Deus. 
Propter  veritatem  ....  222v,  23  lv* 

y.  Audi  filia  et  vide. 
Protector  noster  aspice    .    .     .  67v,  73*, 
249v»,  258v* 

y.  Domine  Deus  virtutum. 

Qui  confidunt 75 

y.  Quia  non  derelinquet. 
Qui  operatus  est  Petro 208 

y.  Gratia  Dei  in  me. 
Qui  sedes  Domine 5V 

y.  Qui  régis  Israël. 

Pr.  Qui  sedes  in  altithrono. 
Quis  sicut  Dominus 257v 

y.  Suscitans  a  terra. 

Repletus  sancto  Spiritu 54 

y.  Illusionem  régi  cognoscens. 

Requiem  aeternam 265v 

y.  Animae  eorum  in  bonis. 

Respice  Domine  in  testamentum  .      94v, 

254v* 
y.  Exurge  Domine  et  judica. 

Sacerdotes  ejus  .     .     .     212,  212v»,  234* 

y.  Illic  producam. 
Salvum  fac  populum 78 

y.  Ad  te  Domine  clamavi. 
Salvum  fac  servum 72 

y.  Auribus  percipe  Domine. 
Sciant  gentes 58 

y.  Deus  meus  pone  illos. 
Sederunt  principes 21 

y.  Adjuva  me  Domine. 
Si  ambulem  in  medio 88v 

y.  Virga  tua  et  baculus  tuus. 


Specie  tua  et  pulchritudine  tua     .      42v, 

229v* 

y.  Audi  filia  et  vide. 
Speciosus  forma 31 

y.  Eructavit  cor  meum. 
Suscepimus  Deus 47v 

y.  Sicut  audivimus. 

Tecum  principium 13v 

y.  Dicit  Dominus  Domino  meo. 
Tenuisti  manum  dexterae     ....  109 

y.  Quam  bonus  Israël  Deus. 
Tibi  Domine  derelictus  est    ....    96 

y.  Ut  quid  Domine  recessisti. 
Timebunt  gentes 39,  256* 

y.  Quoniam  aedificavit. 
Timete  Dominum 216 

y.  Inquirentes  autetn. 
Tollite  hostias 102 

y.  Revelavit  Dominus  condensa. 
Tollite  portas 6V,  55v* 

y.  Quis  ascendet. 
Tribulationes  cordis  mei 69v 

y.  Vide  humilitatem  meam. 
Tu  es  Deus  qui  facis 59v 

y.  Liberasti  in  brachio  tuo. 

Unam  petii  a  Domino      .    .    .64,  256v* 

y.  Ut  videam  voluntatem. 
Universi  qui  te  expectant     ....       1 

y.  Vias  tuas  Domine. 

Pr.  Venturum  te  cuncti  dixerunt. 

Venite  filii  audite  me 93 

y.  Accedite  ad  eum. 
Viderunt  omnes 17v 

y.  Notum  fecit. 
Vindica  Domine    .    .172*  nn,  195,  211v*, 
229*,  234»,  241v* 

y.  Posuerunt  mortalia. 

Versets  alléluiatiques. 

Ad  Dominum  dum  tribularer   .     .     263v 

Adducentur  régi 29v 

Adorabo  ad  templum 174v 

Amavit  eum  Dominus      ....     271 v 
Pr.  O    Rex    cunctorum    salus.    — ■ 
Stolam  gloriae  Christe  tuis. 
Angélus  Domini  descendit    .     .     .    .131 
Architectus  Deus  fundavit    ....  174 
Ascendit  Deus  in  jubilatione     .     .     .  177 

Attendite  popule  meus 253 

Audi  filia 272v 

Ave  Maria  gratia  plena llv 

Beati  qui  persecutionem  ....     267v 
Beatus  es  Simon 204v 

Pr.  Aime  tua  nobis  Petre. 
Beatus  Laurentius  oravit      .     .    .     217v 

Pr.  Valde  praeclarus  levita. 
Beatus  vir  qui  timet    .     163*,  219v*,  270 
Beatus  vir  sanctus  Martinus      .     .     242v 

Pr.  Sume  Martine  sancte. 

24 


186 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


Bene  fundata  est 174 

Bcnedidus  es  Dei  filins 148 

Bencdictus  es  Domine  Deus  patrum  .213, 
193v*  nn. 
Pr.  Semper  sonet  nostra  lingua. 

Cantate  Domino  canticum  novum     .  150 

Caritas  Dei  diffusa  est 194 

Cernentibns  ciiscipulis  elevatus  .  .  178v 
Christus  resurgens  ex  mortuis  jam.  135v 
Cives  apostolorum  et  domestici      .     .  268 

Caeli  enarrant 267 

Confitebor  tibi  Domine  in  toto  .     .     .  169 
Confitebuntur  caeli      .     .     .    153*,  163v, 
210v*,  229* 
Confitemini  Domino  et  invocate    .     .  162 
Confitemini    Domino    quoniam    bo- 
nus (Samedi-saint)  .     .     .     .  122,  184* 
Confitemini    Domino    quoniam    bo- 
nus (Litanies  majeures)    ...     161  - 

Crastina  erit  vobis  salus 13 

Pr.  Deus  omnipotens   mundi   con- 
ditor. 

De  profundis 264v 

De  utero  senectutis 1 98'"' 

Pr.  Johannes  Baptista  Dominum. 
Dédit  i  11  i  Dominus  scientiam     .     .     .  272 
Deus  jtidex  justus 248v 

Pr.  Arbiter  singulorum  facta  qui. 
Deus  qui  sedes  super  tronum     .     .     .  36v 

Dextera  Dei  fecit 234v 

Dies  sanctificatus 17v 

Diffusa  est  gratia 4,  229v* 

Dilexi  quoniam 262 

Dilexit  Andream 246 

Pr.  In  amorem  dilectionis  quem. 

Diligam  te  Domine 249 

Disposui  testamentum.     .     211v*,  212v*, 

229*,  272 

Domine  Deus  meus  in  te  speravi    .     .  248 

Domine  Deus  salutis 254 

Domine  dilexi  decorem 174 

Domine  exaudi  orationem  meam  .  256v 
Domine  in  virtute  tua      ....      249v 

Domine  refugium 254v 

Dominus  dixit  ad  me 14 

Dominus  in  Sina 178v 

Dominus  regnavit  decorem  ....  15v 
Dulce  ligni'm 165 

Pr.  Omnipotens  rex  aeterne  Jesu. 
Dum  complerentur 187 

Pr.  Pentecostes  promissus  caelo. 

Ecce  jam  venit  plenitudo  temporis    .    31 

Ecce  mitto  vos 268 

Ecce  quam  bonum  et  quam  jucundum 

(2  mélodies) 201 v 

Ecce  vir  Dei  Benedictus  reliquit    .     .     55 

Elegit  te  Dominus  sibi 28v 

Emitte  spiritum  tuum  ....  187v 
Eripe  me  de  inimicis 251 


Pr.  Aime  Domine  Sabaoth  rex.  — 
Eripe  me  Domine  et  tu  libe- 
rator. 
Exaudi  Deus  orationem  (de  2«  main)  246' 
Excita  Domine  potentiam     .     .     .     .    5y 

Expansis  manibus 244 

Exultabunt  sancti 234* 

Exultate  Deo  adjutori 253 

Exultent  justi  Dei  in  conspectu     .     .  270 

Fulgebunt  justi  .     .     .     .    172*  nn,  234*, 
241 v*,  268 v 

Gaudete  justi 153* 

Gloria  et  honore 23 

Oloriosae     Virginis     Mariae     Nativi- 

tatem 23 1  - 

Pr.  Nativitate  pia  renovatur. 

Haec  dies 142v 

Haec  est  vera  fraternitas  .  .  .  23 lv 
Hic  est  discipulus  i I le  qui  ....  24v 
Hortus  conclusus  est 232 

In  die  resurrectionis  meae     ....   140 

In  exitu  Israël 261 

In  omnem  terram  (2  mélodies)  .  .  .  267 
In  resurrectione  tua  Christe  .     .     .      146v 

In  te  Domine  speravi 25^ 

Ingressa  Agnes  turpitudinis  ....  45 
Interrogabat  Magos  Herodes  .  .  .  33v 
Inveni  David 212* 

Johannes  est  nomen  ejus  ....  198v 
Jubilate  Deo  omnis  terra      .     .     148,  256 

Juravit  Dominus 41v 

Jrsti  epulentur 212v*,  269v 

Pr.  Te  trinum  colunt. 
Justi  fulgebunt  sicut  sol  ...     .     268v 

Justorum  animae 268 

Justum  deduxit  Dominus 271 

Justum  deduxit  (autre  mélodie)     .     .  271 
Pr.  Aime     rex     Christe     immense 
Deus.  —  Ubi  exultant  justi. 

Justus  germinabit 270v 

Pr.  Laetetur  aima   fidelium.   — 
Justus  et  bonitate  dignus.  — 
Deuni  qui  Dominus  est. 
Justus  non  conturbabitur     .  219*  nn,  270 

Justus  ut  palma 230 

Pr.  In  domo  Domini  justi.  —   Et 
sicut  liliorum  candor. 

Laetamini  in  Domino  .  .  .  196*  nn,  269 
Laetatus  sum  in  his 3 

y.  Stantes  erant. 

Laudanda  tremenda 213v 

Laudate  Deum  omnes  angeli  .  .  168'' 
Laudate  Dominum  omnes  gentes  .    194*, 

263v 
Laudate  pueri  Dominum  .  .  142v,  21  lv* 
Laurentius  bonum  opus   .    218,  226v*  nn. 

Pr.  Apostolorum    supparens    Lau- 
renti. 


Loquebantur  variis  linguis    .     .     .       193, 

193v*  nn. 

Loquebar  Domine  de  testimoniis  .     .  244 

Lux  perpétua  lucebit 163v 

Magnus  sanctus  Paulus 208 

Mirabilis  Dominus  noster      .     .     .  219v*, 
231*,  268v 
Modicum  et  non  videbitis 

(de  2c  main) 273v 

Multifarie  olim 31  J 

Nativitas  tua  Dei  Qenitrix   ....  232 

Ne  timeas  Zacharia 197 

Pr.  Apud  Dominum  omnipotentem. 
—  Domini  qui  nascendo  prae- 
cursor.    —    Veneranda    ista 
hodierna  dies. 
Nimis  honorati  sunt     .     .     .  245v*,  267v 
Non  nobis  Domine  non  nobis    .     .     261v 

Pr.  Quam  dedisti  omnibus. 
Non  vos  relinquam  orphanos     .     .      182"' 

Nonne  cor  nostrum 131 

Nos  autem  gloriari 165 

O  quam  beata  es  Virgo 223 

Pr.  Agmina  virginum  praecellit.  — 
Flores  melos  concinentium. 
O  quam  beatus  est  Dei  Apostolus  .     .  227 

Pr.  Almi  apostoli  canamus. 
O  quam  pretiosum  est  regnum  .     .      239v 
O  quam  pulchra  est  casta  (farci)  .     223v 
Pr.  Oaude  sancta  parens. 
Quae  ventre. 

Obtulerunt  discipuli 133v 

Oculis  ac  manibus  in  caelum     .     .     242v 

Omnes  gentes  plaudite 177 

Omnis  terra  adoret  te 37v 

Oportebat  pati  Christum  ....      133v 
Oro  pro  nobis  béate  Glemens     .     .     .  245 

Os  justi 40 

Ostende  nobis  Domine 1 

Paratum  cor  meum 259 

Pascha  nostrum 125v 

Pr.  Laudes  aether  stellifer.  —  Jam 
redeunt  gaudia  testa. 

f.  Epulemur  in  azymis. 

Post  dies  octo 144v 

Post  partum 21 9V*,  220v 

Posui  adjutorium  super  potentem  .  272 
Posuisti  Domine.  .  229v*.  231v*,  233v*. 
234 v*,  241 v*,  270 
Pretiosa  in  conspectu  Domini  .  153*,  164 
Psallite  Domino 182 

Quasi  cearus  exaltata  es 224 

Quasi  modo  geniti 145 

Pr.  Jam  sidéra  caeli. 
Qui  confidunt  in  Domino 

(de  2e  main) 266v 

Qi'i  facit  angelos  suos 168v 

Pr.  Divinae  majestatis. 


TABLE    ALPHABÉTIQUE. 


187 


Quinque  prudentes 273v 

Quoniam  Deus  magnus    ....     255v 

Regnavit  Dominas  super  omnes    .      179v 

Repleti  sunt  apostoli 192 

Resurrexit  tamquam  dormiens  .     .     .126 
y.  Laudate  pueri  Dominum. 

Sacerdotes  tui  Domine  induantur      .  272 
Sancte  Paule  Apostole  intercède     .      208v 

Sancte  Vincenti  levita 46 

Sancti  tui  Domine  benedicent   .     .  194v*, 
196*  rm.  21 2V*,  269v 
Sancti  tui  Domine  florebunt      .  171*,  239 
Pr.  Multa  certamina.  —  Sancti  tui 
leti  erunt.  —  Enituerunt  ut 
sidéra. 

Senex  puerum  portabat 47v 

Specie  tua 273 

Spiritus  paraclitus  docebit  vos  .     .     .  192, 

193v*,  nn. 

Spiritus  qui  a  Pâtre     .      191v,  193v*  nn. 

Spiritus  sanctus  docebit  vos      .     .       191, 

193v*  nn. 

Surrexit  Altissimus 146 

Surrexit  Christus  qui  creavit     .     .     .150 
y.  Exivi  a  Pâtre  et  veni. 
Pr.  Omnes  Christicolae  Dominum. 
Surrexit  Dominus  de  sepulchro      .      137v 
Surrexit  Dominus  vere  et  apparuit.      135v 
Suxerunt  mel  de  petra     ....     151v 

Te  decet  hymnus 252 

Pr.  Laudes  referam  tibi. 

y.  Replebimur  in  bonis. 
Te  martyrum      .     .     .     195*,  212*,  268v 
Timebunt  gentes 39v 

Pr.  Rex  caelorum  veniens. 
Tu  Domine  Pater  noster  ....      151v 
Tu  es  altissimus  super  omnem  .     .     178v 

Pr.  Allevatus  Dominus  in  caelum. 

—  Caelica  potestas  caterva. 

—  Quem  olim  maledixisti. 

Tu  es  Petrus 202v 

Tu  es  sacerdos  in  aeternum  .     .     .     272v 
Tu  puer 197v 

Universae  angelorum  virtutes  .    .     .169 

Veni  Domine  et  noli 11 

Pr.    Facinora    delictorum    nostro- 
rum. 

Veni  sancte  Spiritus 187 

Veni  sponsa  Christi 272v, 

Pr.  Alta    voce    proclamemus.    — 

Floride  paratum  regnum. 

Veni  sponsa  Christi  (autre  mélodie)     273v 

Venite  benedicti  Patris    ....     267v 

Venite  exultemus 255 

y.  Praeoccupemus. 

Venite  filii  audite 250v 

Verba  mea  auribus 247v 

Pr.  Arva    cuncta    et    saerla.    — 
Clamorem  meum  ad  te. 


Video  caelos 21v 

Pr.  Iste  martyr  glorificatus. 

Vidimus  stellam 33v 

Vindica  Domine      .  ...  195*,  269 

Vos  estis  lux 210v*,  235v 

Vos  qui  secuti  estis  me     ....     267v 
Vox  exultationis.     .    .     .   167v*,  269  nn. 

Trait. 

Ad  te  levavi  oculos  meos     ....  82v 

Adducentur 45 

Attende  caelum  et  loquar     .     .     .      119v 
Ave  Maria 55v 

Beatus  vir  qui  timet   ....    52v,  53* 
Benedicamus  Patrem  et  Filium      .     214v 

Cantemus  Domino 119 

Commovisti 58 

Confitemini  Domino 75 

Pr.  Mémento  quaesumus  rex  Chri- 
ste. 

De  necessitatibus  meis 69v 

De  profundis 56v,  266* 

Desiderium 51v 

109 
116 
114 

26v 
116v 

54v 

59v 


Deus  Deus  meus  respice  .  .  . 
Domine  audivi  auditum  tuum  . 
Domine  exaudi  orationem  meam 


Effuderunt  sanguinem     .     .     . 
Eripe  me  Domine  ab  homine  malo 

In  columbae  specie      .... 

Jubilate  Domino  omnis  terra 

Laudate  Dominum  omnes  gentes  .     .   74, 
122*,  259* 

Nunc  dimittis 49 

Posuisti  Domine  super  caput    ...    46 

Qui  confidunt  in  Domino     ....     90 
Pr.  Mons  magnus  est  nions  terri- 
bilis. 

Qui  habitat 65 

Qui  régis  Israël 10 

Qui  seminant  in  lacrymis      .     .      50,  51* 

Saepe  expugnaverunt  me     ...    .  97v 
Sicut  cervus  desiderat 120 

Vinea  facta  est  dilecta 120 

Offertoires. 

Ad  te  Domine  levavi    lv,  63v*,  78*,  253* 

y.  Dirige  me  in  veritate. 

y.  Respice  in  me  et  miserere. 

Pr.  Invocavi  te  altissime. 
Angélus  Domini  descendit    ....  132 

y.  Euntes  dicite  discipulis. 

y.  Jésus  stetit  in  medio. 

Pr.  Christus  intravit  januis. 

Pr.  Videte  et  palpate. 

y.  Surrexit  Dominus  de  sepulchro. 
Anima  nostra  sicut  passer    .    .    .      27v, 
196*  nn,  21  lv*,  219v*,  231v*,  241 v* 


y.  Nisi  quod  Dominus  erat. 

f.  Torrentem  pertransivit. 
Ascenait  Deus  in  jubilatione     .  177,  183* 

y.  Omnes  gentes  plaudite. 

f.  Quoniam  Dominus  summus. 

f.  Subjecit  populos  nobis. 
Assumpta  est 226 

f.  Paradisi  porta  per  Evam. 
Ave  Maria  gratia  plena     ...       12,  56* 

Pr.  Dominus  Christus  veniens. 

f.  Quomodo  in  me  fiet  hoc. 

Beata  es  Virgo  Maria 220v 

Benedic  anima  mea  Dominum  .    72,  258* 

y.  Qui  propitiatur  omnibus. 

f.  Justifia  ejus  super  filios. 
Benedicam  Dominum  qui  mihi      .      76v, 

249V* 

y.  Conserva  me  Domine  quoniam. 

y.  Notas  fecisti  mihi. 
Benedicite  gentes    ....     93v,  152v* 

y.  Jubilate  Deo  omnis  terra. 

y.  In  multitudine  virtutis  tuae. 

y.  Venite  et  videte  opéra. 
Benedictus  es...  et  non  tradas  .    .    .  104 

y.  Vidi  non  servantes  pactum. 

f.  Appropiaverunt  persequentes. 
Benedictus  es...  in  labiis  meis  ...    60 

y.  Beati  immaculati  in  via. 

y.  Aufer  a  plèbe  tua  opprobrium. 

y.  In  via  testimoniorum  tuorum. 

y.  Viam  iniquitatis  Domine. 

y.  Viam  mandatorum  tuorum. 
Benedictus  qui  venit 144 

y.  Haec  dies  quam  fecit. 

y.  Lapidem  quem  reprobaverunt. 
Benedictus  sit  Deus  Pater    ....  215 

y.  Benedicamus  Patrem. 

y.  Benedictus  es  qui  intueris. 
Benedixisti  Domine  terram  ....      6 

y.  Operuisti  omnia  peccata. 

y.  Ostende  nobis  Domine. 
Bonum  est  confiteri  Domino      ...     57 

y.  Quam  magnificata  sunt. 

y.  Ecce  inimici  tui  Domine. 

y.  Exaltabitur  sicut  unicornis. 

Confessio  et  pulchritudo 219 

y.  Cantate  Domino  canticum. 
Confirma  hoc  Deus 189v 

y.  Cantate  Domino  psalmum. 

V.  In  ecclesiis  benedicite. 

y.  Régna  terrae  cantate. 
Confitebor  Domino  nimis  in  ore     .     .162 

y.  Adjuva  me  Domine  Deus. 

y.  Qui    insurgunt   in   me   confun- 
dantur. 
Confitebor  tibi  Domine  in  toto  ...    98 

y.  Beati  immaculati  in  via. 

y.  Viam  veritatis  elegi. 

y.  Deprecatus  sum  vultum  tuum. 
Confitebuntur  caeli  mirabilia     .    .       153, 
165*.  172* 


188 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


y.  Misericordias  tuas  Domine. 

f.  Quoniam  quis  in  nubibus. 
Confortamini  et  jam  nolite  ....      7 

y.  Tune  aperientur  oculi  caecorum. 

y.  Audite  itaque  domus  David. 
Constitues  eos  principes   ....     206v 

y.  Eructavit  cor  meum. 

y.  Lingua  mea  calamus. 

f.  Propterea  benedixit  te. 
Custodi  me  Domine 113 

y.  Eripe  me  Domine  ab  homine. 

y.  Quia  cogitaverunt. 

y.  Dixi  Domino  Deus  meus  es. 

De  profundis 265 

f.  Fiant  aures  tuae. 

f.  Si  iniquitates  observaveris. 
Desiderium  animae      .     .    .     53v,  219v* 

y.  Laetificabis  eum. 

y.  Inveniatur  manus  tua. 
Deus  Deus  meus  ad  te     ....      147v 

y.  Sitivit  in  te  anima  mea. 

f.  In  matutinis  meditabor  in  te. 
Deus  enim  firmavit      .     .     .     .     16,  31 v* 

y.  Dominus  regnavit  decorem. 

f.  Mirabilis  in  excelsis  Dominus. 
Deus  tu  convertens 3,  8* 

y.  Benedixisti  Domine  terrain. 

y.  Misericordia  et  veritas. 

Pr.  De  caelo  venit  Dominus  Chri- 
stus. 
Dextera  Domini .    39v,  85*,  1 15v\  234v* 

y.  Impulsus  versatus  sum. 
Diem  festum  virginis  sacrum     .     .     .  50v 

Pr.  Quae  tolerare  mundo. 
Diffusa  est 49 

y.  Specie  tua. 
Dignas  promamus  Domino   .    .     .     228v 
Domine  ad  adjuvandum  me      .     .      104v 

y.  Expectans  expectavi. 
Domine  convertere      .    99v,  248*,  266v* 

y.  Domine  ne  in  ira  tua. 

y.  Miserere  mihi  Domine. 
Domine  Deus  in  simplicitate     .     .      175v 

y.  Fecit  Salomon  solemnitatem. 

y.  Majestas  Domini  aedificavit. 
Domine  Deus  salutis  meae    .     .    74,  259* 

y.  Inclina  aurem  tuam. 

y.  Et  ego  ad  te  Domine. 

y.  Factus  sum  sicut  homo. 
Domine  exaudi  orationem  nieam  .      114v 

y.  Ne  avertas  faciem  tuam. 
Domine  fac  mecum  misericordiam      .  85v 

y.  Deus  laudem  meam  ne  tacueris. 

y.  Locuti  sunt  adversus  me. 

y.  Pro  eo  ut  diligerent  me. 
Domine  in  auxilium  meum   .     .     .      80v' 
95*,  256* 

y.  Avertantiir  retrorsum. 

y.  Expectans  expectavi. 
Domine  Jesu  Christe 266 

y.  Hostias  et  preces. 


Domine  vivifica  me 64 

y.  Fac  cum  servo  tuo. 
y.  Da  mihi  intellectum. 

Elegerunt  apostoli 22 

y.  Positis  autem  genibus. 
Emittes  spiritum  tuum    .  184,  192*,  194* 

y.  Benedic  anima  mea. 

y.  Confessionem  et  decorem. 

y.  Extendens  caelum  sicut. 
Eripe  me  de  inimicis  meis  Deus     .      101v 

y.  Quia  ecce  captaverunt  animam. 

y.  Quia  factus  es  adjutor. 
Eripe  me  de  inimicis  meis  Domine.      lllv 

y.  Exaudi  me  in  tua  justitia. 

y.  In  factis  manuum  tuarum. 
Erit  vobis  hic  dies  memorabilis      .      141  ' 

y.  In  mente  habete  diem  istum. 

y.  Dixit  Moyses  ad  populum. 
Exaltabo  te  Domine  quoniam   .     .      62v, 
75v*.  253v* 

y.  Domine  abstraxisti  ab  inferis. 

y.  Ego  autem  dixi. 
Exaudi  Deus...  et  ne  despexeris    .     .    84 

y.  Conturbatus  sum  a  voce. 

y.  Ego  autem  ad  Deum  clamavi. 
Expectans  expectavi    .     .     .     .92, 255v* 

y.  Statuit  supra  petram. 

y.  Multa  fecisti  tu  Domine. 

y.  Domine  Deus  tu  cognovisti. 
Exulta  satis  filia  Sion 10 

y.  Loquetur  pacem  gentibus. 

y.  Quia  ecce  venio  et  habitabo. 
Exultabunt  sancti  in  gloria  .    .    .       195. 
211*/m,  234*,  240v* 

y.  Cantate  Domino  canticum. 

Factus  est  Dominus  firmamentum     .  96v 

y.  Persequar  inimicos  meos. 

y.  Praecinxisti  me  virtutem. 
Factus  est  repente 192 

y.  Et  apparuerunt  apostoli. 

Félix  namque  es 233 

Filiae  regum 43,  229v* 

y.  Eructavit  cor  meum. 

y.  Virga  recta  est  virga  regni. 

Gloria  et  honore     .      23v,  41*,  46*,  53», 
197v*.  231*,  231v*,  241v*,  245v* 

y.  Domine  Dominus  noster. 

y.  Quid  est  homo  quod  memor. 
Gloriabuntur  in  te  .     .     .     .  201v,  210v*. 
212v*,  234*,  234v* 

y.  Quoniam  ad  te  orabo. 
Oressus  meos  dirige 88v 

y.  Declaratio  sermonum. 

y.  Cognovi  Domine  quia  aequitas. 

Pr.  In  justitia  longe  sit. 

Illumina  oculos  meos  ....    81,  249* 
y.  Usquequo  Domine  oblivisceris. 
y.  Respice  in  me  et  exauai. 

Imittet  angélus 71,  255v* 

y.  Benedicam  Dominum. 


y.  In  Domino  laudabitur. 

y.  Accedite  ad  eum. 
Improperium  expectavit  ....      110v 

y.  Salvum  me  fac  Deus. 

y.  Adversus  me  exercebantur. 

y.  Ego  vero  orationem  meam. 
In  die  solemnitatis  vestrae    .     .     .      139 / 

y.  Audi  popule  meus. 

y.  Non  adorabitis  Deum  alienum. 
In  omnem  terrain 236 

y.  Caeli  enarrant. 

y.  Dies  diei  éructât. 
In  te  speravi  Domine  dixi     .     68 '■',  254 v* 

y.  Illumina  faciem  tuam. 

y.  Quam  magna  multitudo. 
In  virtute  tua  .     .     .       22 /*,  51 v,  197'*, 
219*  nn,  226 y*  nn,  229*,  229  <*  nn 

y.  Vitam  petiit  et  tribuisti. 

y.  Magna  est  gloria  ejus. 
Intempesta  noctis  hora 55 

y.  Mira  res  hanc  speculationem. 
Intende  voci  orationis  .     .     .     87v,  247y* 

y.  Verba  mea  auribus. 

y.  Dirige  in  conspectu  tuo. 
Intonuit  de  caelo     ....     134 'J,  191* 

y.  Diligam  te  Domine  virtus. 

y.  Liberator  meus  de  gentibus. 
Inveni  David 28v,  212v* 

y.  Potens  es  Domine. 

y.  Et  ponam  in  saeculum. 

Jésus  stetit  * 146* 

Jubilate  Deo  omnis  terra      .    .  36v,  91 v* 

y.  Ipse  fecit  nos. 

y.  Laudate  nomen  ejus. 
Jubilate  Deo  universa      ...    38,  151* 

y.  Reddam  tibi  vota  mea. 

Pr.  Labia  mea  laudabunt  te. 

y.  Locutum  est  os  meum. 
Justitiae  Domini  rectae    .    .     82v,  252v* 

y.  Praeceptum  Domini  lucidum. 

y.  Et  en-nt  ut  complaceant. 


Justus  ut  palma      .    .    . 
y.  Bonum  est  confiteri. 
y.  Ad  annuntiandum. 
y.  Plantatus  in  domo. 


25v,  200v* 


44,  153* 


Laetamini  in  Domino  .     . 

194v*,  196*  fin,  212*,  216*,  231* 

y.  Beati  quorum  remissae. 

y.  Pro  hac  oravit  ad  te. 
Laetentur  caeli '5 

y.  Cantate  Domino  canticum. 

y.  Cantate  Domino  benedicite. 
Lauda  anima  mea 149,  193* 

y.  Qui  custodit  veritatem. 

y.  Dominus  erigit  elisos. 
Laudate  Dominum  quia  benignus  est.    90 

y.  Qui  statis  in  domo. 

y.  Domine  nomen  tuum. 

y.  Qui  timetis  Dominum. 

Pr.  In  Jérusalem  tuae  virtutes. 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


189 


Levabo  oculos  meos 67v 

y.  Legem  pone  mihi  Domine. 

y.  Veniant  super  me  miserationes. 

Meditabor 70,  257v* 

f.  Pars  mea  Dominits. 

V.  Miserere  mei  secundum. 
Mihi  autan  nimis    .     .  203,  209v*,  246v* 

y.  Domine  probasti  me. 

y.  Intellexisti  cogitationes. 

y.  Ecce  tu  Domine  cognovisti. 
Mirabilis  Deus  in  sanctis  .     .       171,  195*' 
212v*,  229* 

y.  Exurgat  Deus  et  dissipentur. 

y.  Pereant  peccatores  a  facie. 
Miserere  mihi  Domine  secundum   .     .  77v 

y.  Quoniam  iniquitatem  meam. 

y.  Tibi  soli  peccavi. 

O  virum  ineffabilem 243v 

y.  O  beatum  virum  Martinum. 
Offerentur  (major)  .   30,  45*,  226*,  244v* 

y.  Eructavit  cor  meum. 

y.  Diffusa  est. 
Offerentur  (minor)  .   4V,  51*,  219v*,  233* 

y.  Eructavit  cor  meum. 

y.  Adducentur  in  laetitia. 
Oratio  mea  munda 216v 

y.  Probavit  me  Dominus. 
Oravi  Deum  meum 256v 

y.  Aahuc  me  loquente. 

y.  Audivi  vocem  aicentem. 

Patres  nostri  in  /Egypto 75v 

y.  Mémento  nostri  Domine. 

y.  Memor   multitudinis   misericor- 
diae. 
Perfice  gressus  meos    .    .    .     58v,  250v* 

y.  Exaudi  Domine  justitiam. 

y.  Custodi    me    Domine    ut    pu- 
pillam. 

y.  Ego  autem  cum  justitia. 
Populum  humilem  ....     95v,  251v* 

y.  Clamor  meus  in  conspectu. 

y.  Liberator  meus  de  gentibus. 
Portas  caeli  aperuit     .    .    .   136v,  191v* 

y.  Attendite  popule  meus. 

y.  Aperiam  in  parabolis. 
Posuisti  Domine     ....  233v,  234v* 

y.  Desiderium  animae  ejus. 

y.  Magna  est  gloria  ejus. 
Precatus  est 79,  254* 

y.  Dixit  Dominus  ad  Moysen. 

y.  Dixit  Moyses  et  Aaron. 
Protège  Domine  plebem  tuam  .    .       167, 

234v* 

y.  Salvator  mundi  salva. 

Recordare  mei  Domine  omni  poten- 

tatui 263v 

Pr.  In  exce'.sa  voce  assidue. 

Reges  1  harsis 34 

y.  Deus  judicium  tuum. 


y.  Suscipiant  montes. 
y.  Orietur  in  diebus. 
Repleti  sumus  mane    .    .    .     163,  167v* 
y.  Domine  refugium  factus  es. 
V.  Priusqtiam  fièrent  montes. 

Sanctificavit  Moyses 259v 

y.  Locutus  est  Dominus. 

y.  Oravit  Moyses  Dominum. 
Scapulis  suis 66v 

y.  Dicet  Domino  Susceptor. 

y.  Quoniam  angelis  suis. 

V.  Super  aspidem. 
Si  ambulavero 86v,  261* 

y.  In  quacumque  die. 

y.  Adorabo  ad  templum. 
Sicut  in  holocausto 250v 

y.  Et  nunc  sequimur. 
Sperent  in  te  omnes     ...     100,  248v* 

y.  Sedes  super  thronum. 

y.  Cognoscetur  Dominus  judicia. 
Stetit  angélus  juxta  aram     .     .     .      170v 

y.  In  conspectu  angelorum. 
Super  flumina  Babylonis  .    .   102v,  261v* 

y.  In  salicibus  in  medio. 

y.  Si  oblitus  fuero  tui. 

y.  Mémento  Domine  filiorum. 

Terra  tremuit  et  quievit 128 

Trope  Ab  increpatione  et  ira. 

y.  Notus  in  Judaea  Deus. 

y.  Et  factus  est  in  pace. 

y.  Ibi  confregit  cornu  arcum. 
Tollite  portas 13 

y.  Domini  est  terra. 

y.  Ipse  super  maria. 
Tui  sunt  caeli 19v 

y.  Magnus  et  metuendus. 

y.  Misericordia  et  veritas  praeibunt 

y.  Tu  humiliasti  sicut  vulneratum. 

Veniens  vir  splendidissimus  .     .    .      166v 

y.  Vidit  nocte  illa  oculis. 

Veritas  mea 41 v,  52v*  un, 

21  lv*,  212v*,  245* 

y.  Posui  adjutorium. 

y.  Misericordia  mea  non  dispergam. 
Vir  erat  in  terra 262 

y.  Utinam  appenderentur. 

y.  Quae  est  enim  (ter). 

y.  Numquid  fortitudo  lapidum. 

V.  Quoniam  (ter)  non  revertetur. 
Viri  galilaei 180v 

y.  Cumque  intuerentur  in  caelum. 

Communions. 

Ab  occultis  meis 91v 

Acceptabis  sacrificium      .     .     .  63v,  253* 

Ps.  Miserere  mei  Deus.  * 
Adversus  me  exercebantur    .     .     .      U3V 
Amen  dico  vobis  quidquid    ....  265 
Amen  dico  vobis  quod  uni    ....    68 


Amen  dico  vobis  quod  vos    196*  nn,  209v 

Anima  nostra 210v,  234* 

Aufer  a  me  opprobrium 258 

Beata  viscera 220"' 

Beatum  canimus  Dei  Apostolum  .  .  229 
Beatusservus  ....  29,  53*,  21 2V*, 
21 9V*,  229*,  245* 
Benedicimus  Deum  caeli  ....  215v 
Benedicite  omnes  angeli 171 

Cantabo  Domino 248 

Cantate  Domino  alléluia  ....  152  ' 
Christus  resurgens  a  mortuis  jam  .     .  137 

Circuibo  et  immolabo 250v 

Comedite  pinguia 258 

Confundantur  superbi 244v 

Cum  invocarem  te 69v 

Ps.  Scitote  quoniam.  * 

Data  est  mihi  omnis  potestas  .    .    .  142 

De  fructu  operum 254 

Dicit  Andréas  Symoni      ....     245v 

Dicit  Dominus  Impiété 39 

Dicite  pusillanimes 6V 

Dico  autem  vobis    ....  219v,  231v* 

Dico  vobis  gaudium 248y 

Diffusa  est 5,51* 

Dilexisti  justitiam  ....  219v,  233* 
Dilexisti  justitiam  (minor)  .  .  .  226v 
Domine  Deus  meus  in  te  speravi  .  .  74v 
Domine  Dominus  noster  quam  admi- 

rabile 77 

Domine  memorabor     ....    95,  256* 

Domine  quinque  talenta 42 

Domine  quis  habitabit 85 

Dominus  dabit 2 

Dominus  firmamentum 249 

Dominus  Jésus  postquam     .    .    .     115v 

Dominus  régit  me 97 

Dominus  virtutum  ipse  est  Rex    .    .  99v 

Domus  mea 176v 

Donet  eis  Dominus  requiem  .  .  266v 
Dum  venerit  Paraclitus 151 

Ecce  Dominus  veniet 8 

Ecce  Virgo  concipiet    .      7V,  12*,  56*  nn. 

Ego  clamavi  quoniam 264 

Ego  sum  pastor  bonus...  et  cognosco  147v 
Ego  sum  resurrectio  et  vita  .     .     .     266v 

Ego  sum  vitis  vera 163 

Ego  vos  elegi  de  mundo  ....       195, 

212v*,  229*  nn. 

Erubescant  et  conturbentur      .    .    .  72v 

Erubescant  et  revereantur    .     .     .     .112 

Etsi  coram  hominibus 202 

Exiit  sermo  inter  fratres 26 

Exulta  filia  Sion 16Y 

Exultavit  ut  gigas 10v 

Factus  est  repente  .     .    .    .     191,  192v* 

Feci  judicium 43v 

Fidelis  servus 52v,  212v* 

Fili  quid  fecisti  nobis  sic 37 


190 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


Gaudete  justi  in  Domino      .     .     .       153 

172*  wi' 
Gustate  et  videte 251v 

Hoc  corpus 98v 

Hodie  dilectus  Uomini  Benedictus     .    55 
Honora  Dominum 253v 

Illumina  faciem  tuam 57v 

Ps.  In  te  Domine  speravi.  * 

In  salutari  tuo 263 

In  splendoribtis 15 

Inclina  aurem  tuam 251 

Intellige  clamorem 70v 

Introibo  ad  altare  Dei 59 

Ps.  Emitte  lucem  * 

Jérusalem  quae  aedificatur    ....    91 

Jérusalem  surge 4 

Judica  Domine  nocentes  me      .     .     .   105 

Justorum  animae    .     167v,  171v*,  194v*, 

2U*  nn,  212*  nn,  241v* 

Justus  Dominus  et  justitiam     .    .    .  78v 

Laetabimur  in  salutari 92v 

Laetabitur  justus    ....     53v,  153v* 

Lavabo  inter  innocentes 102 

Lutum  fecit 94 

Lux  aeterna  luceat 266v 

Magna  est  gloria    ....     24,  52*  nn, 
197v*,  234v* 

Manducaverunt 61 

Ps.  Adhuc  esca  erat  in  ore. 
Mémento  verbi  tui .     .     .     .  103v,  261v* 

Mense  septimo 259 

Mirabantur  omnes  de  his 40 

Mitte  manum  tuam 146 

Modicum  et  non  videbitis  me   .     .     149v 
Multitudo  languentium 44v 

Narrabo  omnia 77v,  247v* 

Ne  tradideris  me 104 

Nemo  te  condemnavit 89v 

Non  pro  his  rogo  tantum      .    .    .     177v 

Non  vos  relinquam 194 

Nos  autem  gloriari  ....     167v,  234v 
Notas  mihi  fecisti 86 

Omne  quod  dat  mihi  Pater .     .     .     266v 
Omnes  qui  in  Christo  baptizati  144v 

Oportet  te  fili  gaudere 81v 

Pacem  meam  do  vobis 192 

Panem  de  caelo 254v 

Panis  quem  ego  dedero    .     .     71 v,  255v* 

Pascha  nostrum 128V 

Passer  invenit  sibi  domum   ....    83 

Pater  cum  essem 183 

Pater  si  non  potest 111 

y.  Verumtamen  non  sicut  ego. 
Per  lignum  crucis  de  inimicis    .    .     246v 

(de  2e  main) 

Petite  et  accipietis 162v 

Populus  acquisitionis 139v 

Posuerunt  mortalia      .    .    195v,  196*  nn 
212v*.  234v*,  241 v* 


Posuisti  Domine      .     41,  197v*,  219*  nn, 
229v*  nn,  231v*  nn,  234*,  241v* 

Potum  meum  cum  fletu 115 

Primum  quaerite 252 ' 

Principes  persecuti  sunt   ....     229v 
Psallite  Domino 182 

Qui  biberit  aquam 88 

Qui  manducat 80,  255  J* 

Qui  me  dignatus  est 50v 

Qui  meditabitur 63 

Ps.  Beatus  vir  qui  non.  * 

Qui  mihi  ministrat 219 

Qui  vult  venire  post  me   .     .     .     46,  217, 
226v*/i/j,  231* 

Quicumque  fecerit 21  lv 

Quinque  prudentes 45 

Quis  dabit  ex  Sion 84v 

Quod  dico  vobis 231 

Redime  me  Deus  Israël    ....      100v 

Redimet  Dominus 76 

Responsum  accepit  Simeon  ....  49v 
Revelabitur  gloria  Domini    ....  13v 

Sacerdos  Dei  Martine 243v 

Scapulis  suis 67 

Ps.  Quoniam  angelis.  * 

Semel  juravi 21 1^ 

Servite  Domino  in  timoré     ....  64v 

Si  consurrexistis 135 

Signa  eos  qui  in  me 216 

Simile  est  regnum  caelorum  ....  30v 
Simon  Johannis  diligis  me    .     .     .     203v 

Sint  lumbi  vestri 234 

Spiritus  qui  a  Pâtre 191v 

Spiritus  sanctus  docebit  vos      .    .    .191 

Spiritus  ubi  vult 193 

Surrexit  Dominus  et  apparuit  .    .      132v 

Tanto  tempore 165 

Toile  puerum 31v 

Tollite  hostias 261 

Tu  Domine  servabis  nos 80v 

Tu  es  Petrus 207 

Tu  mandasti 87,261* 

Tu  puer 200v 

Ultimo  festivitatis  die     ....      184v 
Unam  petii  a  Domino      ....     249v 

Venite  post  me  faciam  vos  .     .     .     246v 

Videns  Dominus  fientes 96 

Video  caelos  apertos 22v 

Viderunt  omnes 20v 

Vidimus  stellam 35 

Vos  qui  secuti  estis  me     ...     .     236v 

Vovete  et  reddite 257 

Vox  in  Rama 28 

Séquences. 

Adest  nunc  praeclara  solemnitas  .     227v 
Ad    sepulchri    custodes    descenderat 

angélus 137v 

Ad  templi  hujus  limina  dedicata   .      174v 


Advenit   Spiritus  Sanctus   hora   diei 

tertia i88v 

Aime  fulget  crux  praeclara  .  .  .  165v 
Aime  mundi  Rex  Christe  .  .  .  230v 
Almiflua  turba  caelestis  gaudens  .  210v 
Ascendit  Deus  in  jubilo  ....  182v 
Aurea  flore  primae  matris  Evae     .      224v 

Beata  tu  Virgo  Maria 224 

Benedicta  semper  sancta  Trinitas  .  213  J 
Candida  cantia  melos  concrepent .     .  243 

Candunt  sidéra  melliflua 246 

Cantemus  cuncti  melodum  nunc  .  142 J 
Christi  hodierna  celebremus  sanctum 

pascha 133 

Christi  hodierna  pangimini  omnes  .  18  * 
Christi  laudemus  favente  illo  ...  3 
Clara  gaudia  festa  paschalia  .  .  135v 
Clare    sanctorum     senatus    Aposto- 

lorum 235v 

Condolens  orbem  Dominus  .  .  .  .  11 v 
Creator  omnium  rerum lv 

Die  nobis  quibus  et  terris  .  .  .  .131 
Ecce  jam  Christus  quem  sancti  .  .  lv 
Ecce  jam  sancta  quam  trucidarant  .  4V 
Ecce  pulchra  canora  resonet  voce  .  .  240 
Ecce  vicit  radix  David  leo  de  tribu  .  145 
Eia  recolamus  laudibus  piis  digna  .  146v 
Fulget  praeclara  rutilans  ....  126 
Gauaent  omnes  caelicolae  ....  34 
Gratuletur  omnis  caro  nato  Christo  .  18 
Hanc  concoidis  famulatu  canamus    .  2YÎ 

Jam  propinquat  dies 5V 

Johannes  Jesu  Christo  multum  dilecte  24v 
Laude  dignum  mens  indigna  promere.  164 
Laudet  ecce  per  omne  cuncta  mundo.  150 
Laurenti  David  magni  martyr  .     .     218v 


Laus  tibi  Deus  Pater  Jesu  Christi 
Lux  de  luce  (prosule)  .... 
Nativitas  praecursoris  hodierna 
Nato  canant  omnia      .... 
Nostra  tuba  Deo  nostro  decus  est 
Nunc  exultet  omnis  mundus 


.  166 
.  122 

.  200 
.  14 
.  169 

140v 


O    Pater    optime    sancto    regnans 

pneumate 148v 

Ostio  sepulchri  Jesu  revoluto  lapide.  138 
Plaudite  laudes  nunc  uterque  sexus  .  232 
Praecursor  Christi   et   magnum   Ba- 

ptista 199 

Principis  ecclesiarum  ista  est  .  .  204v 
Pulchra  praepollet  in  arva  haec  dies  205v 
Qui  purgat  animas  et  corpora  sancta.  48 
Qui  venturus  es  veni  .... 
Rex  magne  Deus  qui  intueris  . 
Rex  omnipotens  die  hodierna  . 
Sancta  cunctis  laetitia  festa  sunt 
Sancte  Paule  pastor  bone  .  . 
Sancti  Spiritus  adsit  nobis  gratia 
Summi  régis  archangele  Michael 


.  26v 
179v 
151v 
208v 
187v 
169v 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


191 


Prosuies. 

Aginina  virginiim  praecellit  .  .  .  223 
Allevatus  Dominus  in  caelum    .     .     .179 

Aime  Domine  Sabaoth 251 

Aime  Rex  Christe  immense  Deus  .     .  271 

Aime  tua  nobis  Petre 204v 

Almi  Apostoli  canamus  Bartholomaei.  227 
Alta  voce  proclamemus  ....  272v 
Apostolorum  supparens  Laurenti  .  .  218 
Apud  Dominum  omnipotentem  .  .  197 
Arbiter  singulorum  facta  qui  .  .  248v 
Arva  cuncta  et  saecla 247v 

Christus  intravit  januis  clausis  .  132v 
Christus  moriturus  ut  salvaret  .  .  .106 
Clamorem  meum  ad  te  veniat  .  .  247v 
Caelica  potestas  caterva 179 

De  caelo  venit  Dominus  Christus  .     .    3V 

Deum  qui  Dominus  est 271 

Deus  omnipotens  mundi  conditor  .     .     13 

Divinae  majestatis 168v 

Domini  qui  nascendo  praecursor  .  .  197 
Dominus  Christus  veniens  nobis    .     .     12 

Enituerunt  ut  sidéra 239 J 

Eripe  me  Domine  et  tu  liberator  .  251 v 
Et  sicut  liliorum  candor 230 

Facinora  delictorum  nostrorum  .  .llv 
Flores  melos  concinentium  .  .  .  223v 
Floride  paratum  regnum 273 

Gaude  sancta  parens 223v 

In  amorem  dilectionis 246 

In  domo  Domini  justi  fulgebunt    .     .  230 

In  excelsa  voce  assidue 264 

In  Jérusalem  tuae  virtutes    ....  90v 

In  justitia  longe  sit 89 

Invocavi  te  altissime 2 

Iste  Martyr  glorificatus 21v 

Jam  redeunt  gaudia  testa      .     .     .      125 v 

Jam  sidéra  caeli 145 

Johannes  Baptista  Dominum  .  .  .  199 
Justus  et  bonitate  dignus      .     .     .     270v 

Labia  mea  laudabunt  te 38v 

Laetetur  aima  fidelium  ....  270v 
Laudes  aether  stellifer      ....      125v 

Laudes  referam  tibi 252  ' 

Lux  de   luce   Deus  (de)  tenebris 
illuxit 122 

Mémento  quaesumus  rex  Christe  .  .  75v 
Mons  magnus  est  mons  terribilis  .  .  90v 
Multa  certamina 239 

Nativitate  pia  renovatur      .     .     .      231 v 

Omnes  christicolae  Dominum  .  .  .  150 
Omnipotens  rex  aeterne  Jesu  Naza- 

rene 165 

0  rex  cunctorum  salus     ....     271 


Pentecostes  promissus  caelo 

Quae  tolerare  mundo  praesenti 
Quae  ventre  beato  gaudia  matris 
Quam  dedisti  omnibus 
Quem  olim  maledixisti 
Qui  sedes  in  altithrono 


Rex  caelorum  veniens 


Sancti  tin  laeti  erunt  .     . 
Semper  sonet  nostra  Iingua 
Stolam  gloriae  Christe  tuis 
Sume  Martine  sancte  Deique 

Te  trinum  colunt    .... 
Templum  et  locum  et  civitates 
Timebant  vero  nequi  Judaei 

Ubi  exultant  justi  .... 

Valde  praeclarus  levita  .  . 
Veneranda  ista  hodierna  dies 
Venturum  te  cuncti  dixerunt 
Videte  et  palpate    .... 


Tropes. 

A  Pâtre  procedens  .... 
Ab  increpatione  et  ira  furoris 
Adest  aima  Virgo    .... 

Admirans  vates 

Angelicis  hodie  obsequiis  .  . 
Angelicis  postquam  monitis  . 
Angélus  abscessit,  redit  in  se 
Astra  petit  Christus     .     .     . 


Clausus  adhuc  alvo 


Ecce  adest  de  quo  Prophetae 
Eia  Sion  gaude  et  laetare 

Filius  ecce  patrem  .... 

Gaude  virgo  gaude  sancta  . 
Oratia  celsa  Dei  Johannis     . 

Hic  caelum  terris  junguntur 
Hodie  exultent  justi  .  .  . 
Hodie  mundum  festibus  .  . 
Hostibus  amotis,  vitiis  baptismate 

In  Sancti  Andreae  laudes 
In  Sancti  hujus  laude  .    .    . 

Majestas  et  potestas  Trinitas 
Martyr  Laurentius  qui  unicum 
Mortua  vita  fuit      .... 


1S7V 

.  50v 
.224 
261 v 
.  179 

.     5V 

.  39v 


Nihil  carnale  nihil  terrenum 

O  quam  clara  nites      .     .     . 
Organicis  Christo  persolvite  . 

Quem  Prophetae  cecinerunt 
Qui  Patris  in  caelo  nostis 
Quos  manna  pavit,  quos  agni  carne 
Rex  petit  astra,  pia  plebs     .     .     . 

Servieram  viduis  necnon  fidelibus 
Spiritus  Sanctus  descendit    .     .     . 

Tellus  arescit  non  rore  nec  imbre  . 


239v 
.  213 
271v 
242v 

269v 
.  106 
.  106 

271v 

217v 

.   197 

1 

132v 


185 

127v 

47 

234v 

54 

204 

203v 

178 


198 

16v 
31v 

235 

221 

24 

172 
122v 
236v 
128v 

245v 
.     40 


212v 
.  217 
122v 

241 v 

220v 
172v 

197v 
.  168 
.  133 
.   178 

.  20v 
184v 


Kyriale. 

Kyrie  eleison  (  15  mélodies)    .     273v,  286 
Kyrie  eleison  (Samedi-saint)     .     .     121v 
Kyrie  Ad  monumentum  Domini    .      123v 
Aime  Pater  Jesu  magne  Deus     275'' 
Auctor  caelorum   Deus  aeter- 
ne   32,  129,  278  J 

Cantemus  cunctis  laudes.     .  278v*, 
287 
Christe  caelorum  rex  Deus.     276  ' 
Caelum    terramque   te    collau- 

dant 274 

Cunctipotens  genitor  Deus  .      185  ' 

Deus  genitor  aime 277 

Deus     Pater     majestatis     im- 

mensae .     .  237 

Dévote  canentes  suscipe  .  .  .  276 
Domine  miserere  ....  277v 
In  praesepe  Christus  jacet  .  .  274 
Magne  Michaele  praeliando  .  .  277 
Pater  excelse  summeque  im- 
mense     275 

Virginis  odas  Davidis  exhorta   221v 
Kyrie,  Sanctus  et  Agnus  des  morts.     .  266 

(de  2e  main,  en  marge) 
Gloria  in  excelsis  *  (Samedi-saint)      .  122 
Gloria  in  excelsis    (2  mélodies)     .     281v, 

282 
Gloria  in  excelsis.  Tropes  : 

Aureas  arce  super  astra.   .      172v 
Cives  superni  hodie    ....  124 
Caetus  in  arce  poli  reboat   .     .    32 
Laudat  in  excelsis  caelum  ter- 
ramque       287  ' 

Laus  tua  Deus  resonet  coram 

te  rex 238 

Quem  cives  célestes  .  .  288v,  279 
[Quem  Patris  ad  dextram]  .  .  17 
Qui  Deus  et  rector  mundi  .  .  186 
Regnum  tuum  solidum  .  .  238v 
Rex     hodie     Christus     quia 

Victor 129v 

Ut    possimus     consequi     hoc 

Deus 222,  280v 

Sanctus  (2  mélodies) 284 

Sanctus.  Tropes  : 

Admirabilis  splendor  immar- 

cessibilisque 20 

Altissimeque  rector  .  .  .  283 
Caelestia  sidéra  magna  .  .  176 
Corona     justitiae     angelica 

voce 285  ' 

Deus  Pater  ingenitus  .  .  .  285 
Immortalis  et  verus  ...  35 
Invisibiliter  penetravit  rex  .  181 
Perpetuo  lumine  cuncta  re- 

plens 190 

Quem  Cherubim  atque  Se- 
raphim 282v 


192 


TABLE    ALPHABETIQUE. 


Sanctus.   Tropes  de  VHosanna  : 

Laudes  Deo  ore  pio.    .     240v 
Pie  Christe  descendisti    .     283v 

[Salvifica] 285 

Agnus  Dei 286 

Agnus  Dei.  Tropes  : 

Ad  dextram   Patris  resi- 

dens 181v 

Adsis   placatus  virgo  de 

virgine 20v 

Bénigne     Pater     suscipe 

quaeso 284 

Fulgida    qui    régnas    in 

majestate 241 

O  Christe  piisime  consan- 

guinee 284v 

Quem  laudant  omnes  caeli 

'       potestates  ....      190v 

Rex  regum  gaudium  ange- 

lorum 35v 

Salus   et   vita,   pax   per- 
pétua    .    .    .     176v,  284v 

Antiennes. 

Adoramus  te  Christe  et  hymnum  .      115v 

Adorna  thalamum 46v 

Ante  sex  dies  solenmitatis  .  .  .  106v 
Ave  gratia  plena  Dei  Genitrix  Virgo  .  46v 
Coeperunt  omnes  turbae  .  .  .  106v 
Collegerunt  pontifices 105v 

Pr.  Timebant  vero. 

Pr.  Templum  et  locum. 

^  Unus  autem  ex  ipsis. 

Pr.  Christus  moriturus. 
Crucem  tuam  adoramus  ....    115v* 

Ps.  Laudate  dnm  de  celis.  — 
Cantate  dno 

Cum  angelis 107v* 

Cum  appropinquaret 105 

Cum  audisset  populus 107 

Deprecamur    te    Domine    in    omni 

misericordia 157 

Deus  de  caelis  qui  es  pius  Deus     .     157v 
Domine  rex  omnipotens  Creator  om- 
nium       160v 

Dum  duceretur  Petrus  Apostolus  ad 

crucem 207 


Ecce  lignum  crucis  in  quo  .  .  .  117v 
Ego  sum  Deus  patrum  vestrorum  .  153v 
Exaudi  Domine  populum  tuum  con- 

fitentem 160v 

Exaudi  Domine  populum  tuum  toto 

tibi 1G0V 

Exaudi    nos    Domine    qui    exaudisti 

Jonam 161 

Exaudi  nos  Domine  quoniam    .     .     .  61v 

Ps.  Salvum  me  fac. 
Exclamemus  omnes  ad  Dominum  .    .154 
Exsurge  Domine  adjuva  nos     ...     61 

Ps.  Exurge  quare  obdormis. 

Hosanna  filio  David 105v 

Immutemur  habitu 61v 

Ps.  Domine  refugium.  * 
In  tribulatione  clamamus  ad  te      .      156v 
In  tribulationibus  exaudi  nos    .     .     .  157 
Iniquitates  nostrae  Domine  multipli- 

catae  sunt 156v 

Inundaverunt   aquae    Domine   super 

capita 159v 

Juxta  vestibulum  et  altare   ....  61v 

Libéra  Domine  populum  tuum  de 
manu 154v 

Miserere  Domine  plebi  tuae  super 
quam 161 

Multa  sunt  Domine  peccata  no- 
stra 156v 

Nec  observavimus  neque  fecimus.  154v 
Non  in  justifirationibus  nostris  .  .  160 
Non  nos  demergat  Domine   .    .     .     159v 

O  magnum  pietatis 115v* 

Ps.  Laudate  dnm  in. 
O  pietatis   Deus  qui   mundum   uni- 

versum 158v 

Occurrunt  turbae 107 

Omnes  gentes  quascumque  .  .  .  .119 
Omnipotens  Deus  maestorum  conso- 

Iatio 159 

Oportet  nos  mundum  contemnere  .  158 
Oremus  dilectissimi  nobis  Deum  Pa- 

trem 158v 

Pantata  enyosa 119 


Parce    Domine    populo    parce    tuo 

quem 154 

Peccavimus  Domine  et  tu  iratus  es  .  157 
Peccavimus    Domine,    peccavimus 

tibi 154' 

Populus  Sion  convertimini  ....  154 
Pro  pace  regum  et  principum  .  .  .155 
Pueri  haebreorum 107 J* 

Recordare  Domine  quid  acciderit 
nobis 160 

Redime  Domine  de  interitu  vitam 
nostram 157 

Respice  cuncta  quia  tua  sunt  Domine  160v 

Rogamus  te  Domine  Deus  quia  pec- 
cavimus       156 

Sicut  pastor  portât  ovem  perditam     159v 
Signum    salutis    pone     Domine    in 
domibus 157v 

Terribile  est  Christe  judicium  tuum.  161 
Timor  et  tremor  venit  in  Niniven.    155v 

Ubi  sunt  misericordiae  tuae  antiquae  160 

Varia. 

Agios  o  Theos 117v 

CANTIQUES. 

Benedictus    es    Domine    Deus    Pa- 
trum   120v,  183 

Benedictus  es  in  firmamento     .     .  9V,  73, 
193v,  258v 
DRAME   LITURGIQUE. 
Quem  quaeritis  in  sepulchro  Chri- 
sticolae 122v. 

IMPROPÈRES. 

Ego  propter  te 118 

Popule  meus 118 

LITANIES. 
Domine  miserere  miserere  nobis     .  121 
Domine  miserere  (autre  mélodie)     277v 

MONITIONS. 
Afferte  nobis  pacem.  R\  In  nomine 

Christi 128v 

Christus  Dominus  resurrexit .     .      123v 
Ite  missa  est.  R\  Deo  gratias     .      128v 

VERSUS. 
Gloria  laus  et  honor     ....      107v 


TABLE   DES   MATIERES 


AVANT-PROPOS 


LES   MANUSCRITS   SUR   LIGNES    ET   LA    RESTAURATION   GRÉGORIENNE 

A.  Imprécision  mélodique  foncière  des  neumes     . 

B.  Indécision  éventuelle   du   copiste   dans  l'emploi  du  punctum 

la  virga  .......... 

C.  Le  caractère  purement  relatif  du  punctum  et  de  la  virga 

D.  Réponse  à  quelques  objections         ..... 

CATALOGUE    DES    MANUSCRITS   BÉNÉVENTAINS   NOTÉS      .... 


et  de 


12 
14 

17 

26 
5i 


ETUDE    SUR    LA    NOTATION   BENEVENTAINE 


I.  ORIGINE  DE  LA  NOTATION  BENEVENTAINE. 

II.  CARACTÈRES  GÉNÉRAUX  DE  LA  NOTATION  BENEVENTAINE 

I.  But  du  travail    ........... 

Supplément  au  catalogue  des  manuscrits  bénéventains  notés 
IL  Domaine  de  la  notation  bénéventaine        ...... 

Tableau  des  manuscrits  bénéventains  d'après  leur  origine  et  leur  date 
III.  Caractéristiques  de  la  notation  bénéventaine 


III.  LE  SUPPORT  DE  LA  NOTATION 

I.  Diastématie 

II.  Le  guidon. 

III.  La  portée  .... 

IV.  Les  clés     .... 


IV.  NEUMES  ORIGINAIRES 


I.  Virga. 
II.  Punctum    . 

V.  NEUMES  DÉRIVÉS 

I.  Pes  . 

Le  Pes  "  inflatilia  "  bénéventain 

II.  Clivis 
III.  Torculus 
[IV.  Porrectus 

V.  Scandicus 
VI.  Climacus 
VIL  Autres  neumes 


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74 

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76 
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132 
134 


Paléographie  XV. 


25 


194 


TABLE    DES    MATIERES. 


VI.  NEUMES   SPECIAUX    . 

I.  Neumes  d'apposition 

II.  Le  strophicus    . 

III.   L'oriscus  et  ses  dérivés 

IV.  Neumes  divers  . 

V.  Neumes  liquescents  . 

VI.  Lettres  significatives . 

CONCLUSION 


TABLEAU   GENERAL   DES    PRINCIPALES    FORMES    DE   NEUMES    BENEVENTAINS 

NOTICE    DESCRIPTIVE    SUR   LE    MANUSCRIT    BÉNÉVENT   VI    34 

Écriture     .... 

Décoration 

Notation    .... 

Analyse      .... 

CORRIGENDA   ET   ADDENDA 


136 

i37 
140 

141 
i43 

'45 
'5i 

i53 

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162 

162 
163 
163 
164 

176 


Imprimé  en  Belgique  par  la  Société  S.  Jean  l'Évangéliste,  Desclée  &  Cie,  Tournai.  —  4901 


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Grandeur  de  l'original. 


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•P15  1889     V015 

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ACC*  1369591 


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